29 mai 2005, 22 h, les résultats du référendum concernant l’adoption du Traité Constitutionnel Européen (TCE) initié par le Président Jacques Chirac, annonçent une large victoire du NON avec près de 55 % des suffrages.
La France qui monopolise le droit à l’expression a dit OUI, celle qui n’a le droit que de se taire a dit NON.
Durant toute la campagne, la majorité des médias voulait nous faire comprendre que ceux qui voteront oui sont les gens intelligents, diplômés, bref ceux qui savent, tandis que ceux qui voteront non étaient les crétins, les imbéciles.
La victoire du Non ne vennait pas que de l’extrème gauche ou de l’extrème droite (qui ont voté Non pour des raisons différentes), à eu deux ils représentaient entre 20 et 30 % de l’électorat au maximum, il vient des ouvriers, des français de la France d’en bas comme le disait M.Raffarin.
Il y a dix ans la France n’a pas dit Non à l’Europe, mais elle a dit Non à ce TCE.
Et après ?
Pour la première fois dans l’histoire de la construction européenne, un pays, qui plus est "fondateur", en contestait l’orientation. Non par réaction souverainiste, mais par antilibéralisme. À ce séisme politique, l’Europe aurait pu (et dû) répondre par une démocratisation de son mode de gouvernement. C’est le choix inverse qui l’a emporté.
En effet, le texte recalé est revenu, deux ans après, sous la forme du traité de Lisbonne, qui est "exactement le même texte" que le défunt Traité Constitutionnel Européen selon l'ancien Président de la République, Valéry Giscard D'Estaing qui était père fondateur du TCE.
En France, ce texte fût voté par la majorité des députés et sénateurs (UMP et majorité du PS) et officiellement ratifié en 2008 par Nicolas Sarkozy comme le prévoit l'article 52 de la Constitution, mais voilà, sans consultation populaire cette fois. Et les traités suivants n’ont fait que confirmer cette pente libérale et autoritaire.
En 2010, j'écrivais qu'"avec Nicolas Sarkozy comme Président, la France est devenue le pays du déni démocratique. Maintenant, ce n’est pas au peuple de choisir son avenir. L’avenir du peuple réside uniquement dans la volonté d’une poignée de députés et de sénateurs."
Seul le peuple devrait, par référendum, pouvoir valider ou invalider ce qu’il a lui même décidé par cette même voie.