Extrait de l'émission "60 minutes" diffusée le 28 octobre 2007 sur CBS.
Au cours du reportage, Nicolas Sarkozy quitte le studio visiblement agacé. Il insulte notamment son attaché de presse, David Martinon.
Pourquoi Nicolas Sarkozy ne maîtrise-t-il pas ses nerfs devant les médias américains?
Après une interview au "New York Times" où il était apparu agité, le président français "pète un plomb" sur CBS.
La télé américaine CBS et son émission phare Sixty Minutes ont réussi leur coup de pub. L’extrait annonçant l’interview du président français Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la dentelle de Saint-Gall.
On y voit Sarkozy arracher son oreillette après avoir sèchement interrompu la journaliste Lesley Stahl qui lui posait une question sur le grand sujet qui fâche : Cécilia.
Cette entrevue s’est déroulée deux semaines avant l’annonce du divorce.
Le pamphlétaire et journaliste français André Bercoff n’est pas sarkozyste. Mais il critique vertement la chaîne CBS : "Cette bande-annonce est un montage mensonger. Si l’on consulte l’émission en entier, on se rend compte que Sarkozy ne s’énerve que lorsque la journaliste insiste très lourdement."
Cela dit, comme le rappelle l’écrivain et journaliste Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, ce n’est pas la première fois que le président Sarkozy « pète un plomb » devant des journalistes américains. En septembre dernier, deux envoyées du New York Times avaient peint un portrait assez inquiétant de celui qui détient le feu nucléaire français : très agité, mal à l’aise, malaxant les bras de son fauteuil, butant sur les mots, interrompant ses interlocutrices à tout bout de champ.
« Il faut se rendre à l’évidence, le président de l’un des cinq Etats membres permanents du Conseil de Sécurité se montre incapable de maîtriser ses nerfs », s’inquiète Edwy Plenel. La surmédiatisation sans en payer le prix !
S’il est une qualité qui fait l’unanimité chez Nicolas Sarkozy, c’est son sens de la communication. Alors pourquoi ce sens tombe-t-il en panne dès que les médias d’outre-Atlantique entrent dans la danse? « C’est simple, répond Edwy Plenel. Il veut la surmédiatisation à l’américaine mais sans accepter d’en payer le prix, à savoir la transparence. »
C’est également l’avis d’un écrivain américain qui vit en France, Ted Stanger : « S’il était invité par CBS, c’est bien entendu en tant que cocu ! C’est ça qui intéresse le téléspectateur américain. Et non pas la langue de bois du style TJ de TF1. La chaîne Fox News, pourtant très à droite, n’a pas hésité à bombarder le vice-président Dick Cheney sur l’homosexualité de sa fille. En Amérique, le journaliste se doit d’être un rebelle. »