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1 mars 2006 3 01 /03 /mars /2006 07:51


Publié dans Paris-Normandie du 4 mars 2006


Le chikungunya provoque des douleurs articulaires terribles, mais c’est à croire qu’il a aussi paralysé le gouvernement français.

Un an après l’apparition du virus à la Réunion, le Premier ministre est arrivée cette semaine dans l’île meurtrie. Quel moustique a donc piqué les autorités de notre pays pour qu’enfin elles semblent prendre la mesure de la catastrophe humaine, économique et écologique qui se déroule à l’île de la Réunion ? En fait, il semble urgent de dissiper le parfum de scandale. Car de la gestion de la crise, on retiendra surtout jusqu’ici la volonté de camoufler l’ampleur de l’épidémie et la sous-esti­mation systématique de ses conséquen­ces tant pour l’homme que pour le pays.

Jusqu’à aujourd’hui, le nombre officiel de personnes atteintes par le mal reste outrageusement inférieur aux estima­tions du corps médical sur place. Jus­qu’au vénérable président de l’ordre des médecins de la Réunion qui avance le nombre de 260 000 malades quand François Baroin, ministre de l’Outre-Mer, n’en repère que la moitié.

Voici plus de 5 mois, le 13 octobre 2005, le Parti communiste réunionnais (PCR) par la voix du conseiller général Éric Fruteau constatait que face à l’épidémie de chikungunya, "les services de l’État ont failli à leur mission de protection de la santé publique". Et de déplorer que "non seulement il n’y a pas eu de déclin pendant l’hiver austral, mais cela risque de repartir de plus belle pendant l’été". Un constat fait en présence des médias réunionnais.
Dans son édition du 23 décembre, le quotidien “Témoignages” notait que "le 13 octobre, face à la gravité de l’épidémie, le PCR en appelait déjà à la responsabilité de l’État, et le 19 octobre, la sénatrice Gélita Hoarau écrivait une première lettre en ce sens au ministre de l’Outre-mer François Baroin et une autre lettre le 10 novembre au ministre de la Santé Xavier Bertrand. Le 27 octobre et le 30 novembre, c’est le Conseil général qui alertait l’État".
Ces alertes des élus communistes sont restées lettres mortes jusqu’à la médiatisation du chikungunya. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement n’a pas vu venir ou voulu voir venir cette crise sanitaire majeure.

Paul Vergès (PCR), président du Conseil régional, n’est pas seul à parler de “ dix mois perdus ”. Ce sont des médecins qui interrogent : pourquoi une aussi longue inertie ? “ Pourquoi projeter sur les Réu­nionnais la responsabilité de la propaga­tion du virus alors que les choses dès le départ n’ont pas été prises au sérieux par les autorités ? ”

Depuis l’île,  on observe les précautions prises pour contrer la grippe aviaire, les décisions qui suivent immédiatement la progression de l’épizootie. Le parallèle est édifiant : mieux vaut être poulet en métropole que créole sous les tropiques.



D'après le texte trouvé sur le site : http://www.pcf.fr
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commentaires

D
L'épidémie continue . Après une petite acalmie probablement dûe aux 2 semaines de mauvais temps, ca repart.<br /> J'ai encore vu 3 nouveaux cas en consultation ce jour à St Denis.<br /> Les informations de base en prévention ne sont pas passées:<br /> - La maladie est transmise par un moustique, <br /> - les nouveaux malades du chik sont dangereux pour leur famille et leurs  amis durant une semaine. a noté que l'éviction scolaire des enfants malades n'est toujours pas officielle.<br /> - les lieux publiques sont potentielment dangereux aux heures de pointes de l'Aedes ( 17H- 21H )<br /> - Les moustiquaire de fenetres imprégnées peuvent réduire durablement le nombre de moustique. Mais le tulle et le matériel d'imprégnation longue durée sont peu disponibles.<br /> - les répulsifs tro ou mal utlisés peuvent être dangereux ( plus que la chik  chez un enfant ? )<br /> Certaines actions n'ont toujours pas démarrées:<br /> - Enquêtes rétrospectives et prospective en médecine générale pour connaitre le pourcentage de formes chroniques et atypiques. Pour savoir également , enfin, si il y des cas de réinfection ? Un malade déjà infecté doit-il continuer à se protéger avec des répulsifs potentiellment dangereux!<br /> -Les médecins généralistes qui voient 95 % des cas de " chik" sont fortement limités dans la prescription des tests sanguins chik actuellement peu disponible et réponse e 3 ou 4 semaines. Malheureusement , nous ne pouvons répondre à de nombreux pateints qui s'interrogent s'ils ont déjà été infectés. Nous ignorons tout des formes '"non classiques" de chik.<br /> - études sociologique pour savoir quels sont les facteurs de risques d'être infecté ( enfants à la maison, sortie fréquante hors de son domicile, travail agricole, facteur social, densité d'habitants...)<br /> - cette étude permettrai de redéfinir une campagne de prévention<br /> - une coordination des actions réunionnaises et de la  communication des différents services public intervenants sur le chik  semble indispensable pour éviter la cacophonie et regagner la confiance de la population;<br /> pour plus d'informations, visitez le blog : CHIK PLANETE : <br /> http://chikplanete.blogspot.com/
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H
Au lieu d'exagérer tu ne peut pas dire que ce gouvernement à agit suffisement rapidement malgré les demandes d'aides qui lui ont été formulé depuis des mois.Par contre un fois que l'on commence à en parlé (enfin) dans les médias il commence à se bouger les fesse.
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R
Le gouvernement il fait chier aussi, il a neigé cet hiver et il a rien fait... franchement c'est de l'incompétence!
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R
Ca montre surtout qu'on a un Etat obsèse dont les services et les représentant sur l'île n'ont pas été entendu...
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H
Force est de constater que comme lors de la canicule de 2003 le gouvernement a agit encore trop tard.
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr