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6 mai 2006 6 06 /05 /mai /2006 08:39



Sigmund Freud naissait il y a 150 ans, voici un petit historique du "Père" de la psychanalyse.

Père de la psychanalyse, souvent controversé, Sigmund Freud est sans aucun doute l'un des scientifiques qui aura le plus influencé la pensée de son siècle.
Né à Freiberg (Moravie) le 6 mai 1856, Sigmund n'a que trois ans lorsque son père, un négociant en textile, doit faire face à la faillite économique. Tous ses biens perdus, la famille Freud se réfugie à Vienne en 1860. Le parcours scolaire du petit Sigmund est brillant, malgré ses difficultés d'adaptation à la "grande ville". Il obtient son baccalauréat à l'âge de dix-sept ans et opte alors sans enthousiasme pour des études de médecine.

Son entrée à l'école médicale viennoise est à ce moment muée plus par la soif de savoir que celle de guérir. Ce qui l'intéresse : les relations humaines. En 1876, il entre au laboratoire de Ernst Wilhelm Brücke où il entame une prometteuse carrière en anatomo-physiologie du système nerveux. Diplômé de médecine en 1881, il fait la connaissance de Martha Bernays qui deviendra sa femme le 14 septembre 1886 et qui lui donnera trois enfants. Pressé de fonder une famille, Freud a besoin d'argent ; il quitte les sombres laboratoires de la recherche théorique pour entrer dans le service psychiatrique du professeur Theodor Meynert où il étudie et pratique la neurologie. En 1885, à l'occasion d'une étude sur la cocaïne, il met en évidence ses propriétés analgésiques et publie "Uber coca", un ouvrage louant les vertus de la substance mais qui lui sera plus tard reproché par le corps médical viennois.
 

L'année 1885 marque par ailleurs une étape décisive dans la vie de Sigmund Freud. Ayant obtenu une bourse, il se voit ainsi offrir la possibilité de partir pour Paris, en stage auprès du neurologue français Jean Charcot dont il a plus d'une fois entendu parler. Freud est déçu par la ville et ses habitants, mais tombe sous le charme du maître qu'il décrit en ces termes à sa fiancée : "Charcot, un des plus grands médecins et dont la raison confine au génie, est en train de démolir mes conceptions et mes desseins. La graine produira-t-elle son fruit, je l'ignore ; mais que personne n'a jamais eu autant d'influence sur moi, de cela je suis sûr." A l'hôpital de la Salpêtrière, Freud observe donc les manifestations de l'hystérie, les effets de l'hypnotisme et la suggestion. Il propose à Charcot de traduire certains de ses ouvrages en allemand : "Leçons sur les maladies du système nerveux" est publié en 1886.

Quittant la capitale française, Freud effectue un bref séjour à Berlin où il s'intéresse à la neuropathologie infantile puis retourne à Vienne. Là, il ouvre son propre cabinet de consultation et reçoit beaucoup de "nerveux" qu'il traite par électrothérapie et hypnose comme c'est le cas à l'époque. Pourtant, Freud est à la recherche de nouveaux moyens thérapeutiques ; en 1889, il se rend à Nancy étudier les méthodes du professeur Hippolyte Bernheim. Pour ce dernier, l'hypnotisme n'existe pas réellement : il n'y a que des phénomènes de suggestion.

Pendant dix ans, Freud va se consacrer entièrement au traitement des malades et créer jour après jour la psychanalyse. Le cas d'Anna O., relaté par Joseph Breuer dans "Etudes sur l'hystérie", est traditionnellement reconnu comme le premier pas vers la théorie freudienne. Les deux médecins, qui se connaissent de longue date, sont amenés à se pencher sur les symptômes d'hystérie présentés par cette jeune femme. Au fur et à mesure des consultations, Freud met en évidence l'origine des manifestations : pour lui, "l'accès hystérique est un souvenir, la revivification hallucinatoire d'une scène ayant joué un rôle important dans la maladie". Entre 1887 et 1902, il travaille à élucider les mécanismes du refoulement et la formation des symptômes, découvre l'Œdipe (1897) et rédige "l'Interprétation des rêves" (1900) qui fait pour la première fois du rêve un objet d'étude scientifique. En 1905, il publie "Trois essais sur la théorie de la sexualité", second ouvrage capital avec "le Mot d'esprit dans ses rapports avec l'Inconscient". La psychanalyse est devenue la théorie du fonctionnement de l'appareil psychique. Et cette théorie fait des émules… Sous la forme de la Société psychologique du mercredi d'abord, institution analytique créée en 1902 qui regroupe les premiers disciples de Freud comme Paul Federn et Carl Gustav Jung, puis sous celle de la Société psychanalytique de Vienne (1908).
 

Entre 1910 et 1930, Freud fait publier un certain nombre d'ouvrages. Parmi eux, "Totem et tabou" (1913) qui lui permet d'introduire la notion de "narcissisme" à travers l'histoire des origines de l'humanité. En 1920, c'est "Au-delà du principe de Plaisir" ; Freud y expose ce qu'il désigne comme les pulsions de vie et de mort et soumet le modèle de l'appareil psychique faisant intervenir le Moi, le Ça et le Surmoi.
Enfin, appliquant les théories psychanalytiques aux civilisations, il dénonce, d'abord dans "L'avenir d'une illusion" (1927) puis dans "Malaise d'une civilisation" (1929), le poids que la religion et la morale civilisée imposent à l'enfant.


En 1930, Freud reçoit le prix Goethe et ainsi la reconnaissance de l'Allemagne. Mais Hitler se profile à l'horizon et quatre ans plus tard, les nazis brûlent ses livres à Berlin. Freud est alors contraint à l'exil. Il quitte Vienne en 1938 pour s'installer en Angleterre où il continue à traiter de rares patients.
Opéré une première fois en 1923 pour un début de cancer à la mâchoire, Freud souffrira tant de la progression du mal que le 21 septembre 1939, il demande à son médecin d'abréger son calvaire. Deux centigrammes de morphine le plongent dans le coma. La mort surviendra deux jours plus tard.


D’après : http://www.infoscience.fr/histoire/portrait/freud.html

Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmund_Freud

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commentaires

V
avoir été ce n'est plus être!Freud manquait de profondeur que Jung a creusé pour nous ...il reste certes encore du travail pour sonder l'inconsient de l'être !donc Freud à été une ébauche qui reste a completer.il ne faut pas tomber dans le piège de croire que tout est aquis.non tout reste à faire encore et Jung en étant beucoup plus profond que son maître l'a dépassé et nous l'a prouvé.
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P
J'aime bien Jung aussi mais il est l'élève de Freud.Sigmund Freud est le père de la psychanalyse. Il est normal que ses raisonnements peuvent être jugés "incomplets". Je crois qu'il faut voir Freud comme la source et ses élèves (Jung, Lacan ...) comme les ruisseaux qui partent de cette source : ils complètent l'oeuvre du maître en y apportant une touche supplémentaire.C'est évident que pour certains c'est devenue une activité très lucrative ... en fait, je pense que la psychanalyse ne devrait pas être détachée des sciences sociales mais étudiée en complément. J'ai moi-même une formation d'historien et au cours de mes études universitaires, j'ai suivi un cursus qui combinait à la fois l'histoire, la sociologie et la psychologie/psychanalyse. Et je trouve que les trois disciplines se marient très bien ensemble, elles se complètent même.
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V
A LIRE : -LE LIVRE NOIR DE LA PSYCHANALYSEFreud n' rien inventé et personnellement je préfère JUNG il est plus profond dans ses raisonnements.ON Y VOIT FREUD SOUS SON VRAI VISAGE...La psychanalyse n'est pas une si bonne chose sauf qu'elle rapporte beaucoup d'argent pour certains (non remboursée par la sécurité sociale évidemment...)
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P
Nul n'est cependant prophète en son pays et cette expression se confirme aussi pour Freud. Apprécié, étudié ailleurs en Europe et en Amérique, Sigmund Freud ne sera jamais véritablement compris et soumis à de virulentes critiques dans son pays natal : l'Autriche.Freud fut un paria dans sa propre patrie, non seulement à cause de ses origines juives mais aussi en raison du caractère alors insolite de ses théories qui bouleversaient les membres les plus conservateurs de l'Académie de Médecine de Vienne.Freud est venu avec de nouvelles idées qui ont brisé les tabous et dans un monde où la morale victorienne du XIXe siècle était la règle, il fallait s'attendre à des réactions négatives. Au-delà de l'antisémitisme, l'hostilité envers le célèbre psychanalyste peut aussi s'expliquer par la société conformiste et bourgeoise de l'époque, la psychanalyse ayant décrypté sa bigoterie ...Aujourd'hui encore, Freud n'est pas applaudi partout et la psychanalyse est confrontée à des animosités. Mais peut-être parce que les gens souhaitent quelque chose de simple. Mais la psychanalyse est compliquée et elle ne fait pas des miracles.L'Autriche a attendu jusqu'en 1971 pour lui ouvrir un musée dans l'appartement de la Berggasse où il a tenu cabinet pendant 30 ans. Mais dans les universités autrichiennes, encore aujourd'hui, la psychanalyse n'est toujours pas au programme obligatoire des études de psychologie.Et dans la ville de Vienne, aucune rue ne porte le nom de l'explorateur de l'inconscient alors que sa plus somptueuse avenue, le "Ring", porte celui de Karl Lueger, un maire (1897-1910) notoirement antisémite.Il serait bon de profiter de ce 150e anniversaire pour réparer cet oubli "(in)volontaire", n'est-ce pas ... ?
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P
Freud chercha également à constituer une vision globale de l'homme qui s'apparente davantage à une anthropologie qu'à une philosophie. Dès avant le début de la Première Guerre mondiale, il avait tenté de dresser un tableau de l'humanité primitive dans Totem et Tabou. Il entendait trouver une origine phylogénétique à la psyché de l'homme, à la constitution du moi par la castration en évoquant la mise à mort du chef de la horde primitive par ses fils. Il renoua avec cette approche anthropologique après la Première Guerre mondiale, notamment dans l'Avenir d'une illusion, Malaise dans la civilisation et Moïse et le monothéisme. Pour Freud, la religion maintient par la notion de sacrifice une culpabilité permanente de l'humanité. Mais bon, c'est une opinion qui n'engage que lui ...
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I
Oui Hern150 ème anniversaire de la naissance de Freudtant de choses découlant de ses travaux, travail incommensurable.Merci Hern
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr