La jeune blogueuse syrienne Tal Al-Mallouhi (19 ans) vient d'être condamnée à cinq ans de prison par la haute cour de sûreté de l'Etat, à Damas, pour intelligence avec un pays étranger.
La blogueuse avait été arrêtée par les autorités syriennes en décembre 2009. Elle est la petite-fille d'un ancien ministre syrien qui avait été en poste sous le président Hafez al-Assad, le défunt père de l'actuel président, Bachar al-Assad.
En octobre 2010, le journal syrien Al-Watan avait rapporté que les autorités accusaient la lycéenne d'espionner pour le compte de l'ambassade américaine en Egypte.
Le 12 Février, les Etats-Unis avaient condamné le "procès secret" de Tal Al-Mallouhi et appelé la Syrie à libérer la jeune femme. "Nous appelons le gouvernement syrien à relâcher immédiatement tous ses prisonniers de conscience, et à autoriser ses citoyens à jouir de leurs droits universels d'expression et d'association sans peur de représailles".
L'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a indiqué que Tal al-Mallouhi avait été arrêtée le 27 décembre 2009 à la suite d'une convocation des services de sécurité. Ceux-ci avaient saisi chez elle son ordinateur, des CD et des livres. L'ONG précise que les blogs de la jeune fille contient de la poésie et des commentaires sociaux, mais n'a pas trait à la politique syrienne.
Les réseaux sociaux sur Internet et les blogs ont beaucoup contribué à lancer et alimenter les mouvements de révolte populaires qui ont provoqué la chute ces dernières semaines du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali puis du président égyptien Hosni Moubarak. En Syrie, des internautes ont cependant constaté que l'accès direct aux sites Facebook et Youtube, bloqué depuis 2007, était rétabli depuis la semaine dernière.
Tal al-Mallouhi possède trois blogs, dans lesquels elle parle de son pays avec amour, de la Palestine et du monde arabe en général. Cette jeune fille courageuse n’hésitait pas à émettre son avis en critiquant parfois la politique ; elle diffuse également ses poèmes.
Le droit à la critique et à l’expression libre est un droit humain fondamental, qui ne peut être remis en cause.
Groupe Facebook pour la libération de Tal Al-Mallouhi
sources : http://www.lemonde.fr ; http://www.blogueurssansfrontieres.org