A peine nommée directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde est déjà dans la tourmente.
En effet, au vu des charges pesant sur elle dans l'arbitrage Tapie / Crédit Lyonnais, alors qu'elle était ministre de l'Economie, la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) a décidé ce jeudi 4 août 2011 d'ouvrir une enquête pour abus d'autorité.
Rappel des faits :
En mai dernier, Jean-Louis Nadal, le procureur général près la Cour de cassation avait saisi la commission des requêtes de la CJR, comme l'avaient demandé des députés socialistes.
Ce dernier considérait qu'il existait des éléments susceptibles de caractériser un "abus d'autorité" de l'ex-ministre française de l'Economie, dans la procédure d'arbitrage ayant mis fin en juillet 2008 au conflit entre Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais, au sujet de la vente d'Adidas en 1993.
Jean-Louis Nadal reproche à la patronne du FMI d'avoir recouru à cet arbitrage privé alors qu'il s'agissait de deniers publics, d'avoir eu connaissance de la partialité de certains juges arbitres et de ne pas avoir exercé de recours contre cet arbitrage controversé alors que plusieurs spécialistes l'y avaient encouragée.
Et maintenant ?
Après cette décision, le procureur général près la Cour de cassation va saisir la commission d'instruction de la CJR, qui mènera des investigations.
Une enquête pourrait aboutir au renvoi de la nouvelle patronne du FMI devant la CJR, chargée de juger les faits reprochés aux membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
Christine Lagarde risque jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Le FMI a ainsi désormais à sa tête une nouvelle personnalité française sous le coup d'une enquête.
Une question se pose, Christine Lagarde peut elle rester à la tête du FMI malgré ces graves soupçons qui pèsent sur elle ?
lien : tempsreel.nouvelobs.com