Sevil Sevimli, étudiante franco-turque de vingt ans est détenue depuis sa participation à des manifestations de gauche est accusée de terrorisme. Elle risque 32 ans de prison.
Elle attend son procès depuis le 10 mai, jour où la police antiterroriste turque a débarqué dans son appartement d’Eskisehir, au nord-ouest du pays, pour l’arrêter. Depuis, celle-ci, l'étudiante actuellement en échange Erasmus, ne comprend toujours pas les raisons de son arrestation et pourquoi elle à passée 3 mois en prison avant de bénéficier d’une remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Son crime ?
Avoir notamment participé au défilé du 1er Mai (pourtant légal à Istanbul) et avoir assisté, avec 300 000 autres spectateurs, au concert d’un groupe engagé à gauche, ou encore détenir le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx, ouvrage toujours banni depuis le coup d’État de 1980.
Résultat : Sevil Sevimli est accusée de liens avec une organisation d’extrême gauche, clandestine et violente, le DHKP-C, et elle encourt 32 ans de prison.
L’étudiante dit n'avoir : « jamais eu de rapports avec le DHKP-C et je ne suis pas une dirigeante de cette organisation », rappelant que l’unique raison de sa venue en Turquie était de « connaître la culture de ses parents ».
Sur place, ses proches, son comité de soutien, ou encore le consulat français en Turquie, se sont déplacés pour soutenir la jeune fille. En France aussi, on se mobilise. Une pétition mise en ligne par l’ONG Avaaz a rassemblé près de 130 000 signatures.
Le cas de Sevil Sevomli est tristement emblématique de la politique antiterroriste turque mise en place, notamment, pour lutter contre l’extrême gauche. Au moins 700 étudiants seraient emprisonnés pour leurs seuls liens supposés avec cette mouvance.
Bon courage à Sevil, en espérant que ce cauchemar se finisse rapidement.
Lire l'édito : Quel crime a commis Sevil Sevimli, M. Erdogan ?
Lien : http://www.humanite.fr
