D'après l'article de Philou 017 sur Agoravox.fr
Dix soldats français viennent de mourir tragiquement en Afghanistan. Au mois d’avril dernier, M.Sarkozy avait décidé de renforcer le contingent français en Afghanistan, engagé dans une guerre qui dure depuis sept ans. Mais où en est vraiment cette guerre ?
La guerre en Afghanistan a été déclenchée en 2001, suite aux attentats du 11 Septembre 2001. Dans cette intéressante
rétrospective de l’année 2001, on voit que, le 12 septembre, pour la première fois de son histoire, l’Otan annonce sa décision d’avoir recours à l’article 5 du Traité de Washington qui prévoit la solidarité de tous ses membres en cas d’agression contre l’un d’eux.
Le 6 novembre, dans un discours adressé au sommet est-européen de Varsovie, George W. Bush hausse le ton et presse les pays de la coalition d’« agir ». Il appelle fermement à resserrer les rangs (« Ou bien on est avec nous, ou bien on est contre nous »).
Cette guerre n’est pas prévue pour durer : le 14,
le Conseil de sécurité autorise la « constitution pour six mois d’une force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) pour aider l’Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs, de telle sorte que l’Autorité intérimaire afghane et le personnel des Nations unies puissent travailler dans un environnement sûr ».
Concernant la guerre en Afghanistan, le centre de réflexion
Oxford Research Group est cinglant : "L’engagement des États-Unis et de ses alliés en Irak et en Afghanistan est « catastrophique » : il a non seulement échoué à pacifier ces pays, mais il a également offert un terrain fertile à Al-Qaïda", selon son rapport.Il continue : « Mettre fin au régime taliban par la force militaire en 2001-02 n’a pas réussi à ramener la sécurité en Afghanistan. Les milices talibanes ont été relancées et le pays est dorénavant le premier producteur d’héroïne », souligne l’institut de réflexion stratégique.
L’occupation de l’Irak a elle aussi été une « grave erreur » et a « fourni un terrain d’entraînement au jihad pour des générations à venir de partisans d’Al-Qaïda, comparable à celui dont avaient bénéficié les insurgés combattant les troupes soviétiques dans les années 1980 » en Afghanistan, ajoute le rapport de quelque 130 pages.
« Les détentions massives sans procès de plusieurs milliers de personnes, la torture généralisée, les mauvais traitements infligés aux prisonniers, jouent en faveur des organisations extrémistes et sont une source continue de propagande », estime le groupe. « Al-Qaïda a plus de soutien qu’il y a six ans », tranche-t-il.
Le chroniqueur William Pfaff, de l’
International Herald Tribune, pense que la guerre en Afghanistan est ingagnable et va sonner le glas de l’Otan. Il appartient, dit-il, aux Européens d’amener les Etats-Unis à reconnaître cette réalité, car ils en seront incapables par eux-mêmes.
Suite à ce drame, M. Sarkozy
afirme : "Ma détermination est intacte. La France est résolue à poursuivre la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la liberté", a assuré le président. "La cause est juste, c’est l’honneur de la France et de ses armées de la défendre".
Laissons
Emmanuel Todd répondre : "Je peux tout imaginer de Nicolas Sarkozy, même qu’il ne sache pas où est l’Afghanistan. Mais je ne peux pas imaginer que les gens qui l’entourent ignorent ce que tout le monde anglo-saxon sait, à savoir que cette guerre est perdue." Dégoûté, il lâche : "La guerre, c’est la pédagogie du mal."
La mort de soldats français dans ce qu'il faut bien appeler une tragédie, devrait inciter M.Sarkozy a en finir avec la fuite en avant organisée par George W Bush, qui, dans la militarisation des rapports internationaux, soumet la France à la stratégie des Américains. Retrait immédiat des troupes françaises d'Afghanistan par Gérard Filoche (PS)
L’actuelle guerre prolongée d'invasion et d'occupation de l'Afghanistan n'a rien à voir, contrairement à ce que prétendent Sarkozy, le va t ‘en guerre Kouchner (rapporteur pour Total en Birmanie) et Fillon avec la lutte contre le terrorisme. Bin Laden court toujours ! C'est une guerre pour le pétrole au service essentiel des intérêts américains. Hamid Karzaï, pachtoune, est l'homme de la RAND Corporation, formé et recruté aux USA, employé du pétrolier UNOCAL lié au vice-président Dick Cheney, dans le but de construire le pipe-line qui doit traverser l'Afghanistan et driver le pétrole d'Asie centrale. Karzaï avait collaboré et négocié, pour ce faire, avec les talibans lorsque ceux-ci étaient encore alliés des USA. Et c'est ce fantoche Hamid Karzaï qu'ils ont mis en en place et dont ils défendent par la violence le pouvoir à Kaboul.
S’ils aidaient vraiment le peuple afghan à s’émanciper, à se développer, ils auraient progressé depuis sept ans, vu les énormes moyens investis. Une petite partie de ces moyens auraient pu servir à construire une voie ferrée, des écoles et des hôpitaux. Mais comme leurs but de guerre ne sont pas du tout tout d’aider "le peuple afghan à se libérer des terroristes et des intégristes”, en dépit de 70 000 hommes de troupes internationales venues de 28 pays depuis 7 ans, ils ne parviennent à rien d’autre qu’à unifier contre eux les Afghans et à les ressouder avec les talibans. Au point qu’ils ont perdu le contrôle de plus de la moitié du pays. S’ils agissaient pour la population et si la population était de leur côté en serait-il ainsi ? Non.
Ce n’est pas le progrès qu’ils ont apporté en sept ans, mais la progression de la fabrication et de la vente de l’opium, dont le frère Ahmed Wali Karzai, est un des plus grands trafiquants du pays. Toutes les opérations brutales de police et d’occupation étrangère, menées la coalition américaine, dont 3000 français, au lieu d’isoler les intégristes Talibans, ont contribué à développer un sentiment national que les talibans exploitent.
C’est pourquoi cette guerre sera fatalement perdue : toute escalade nourrira les résistants afghans, et la défaite est au bout de chaque embuscade. Les Afghans sont chez eux, c’est leur terre, leur pays, ils ont le temps pour eux, les armées étrangères d’occupation perdront fatalement comme chaque fois que l’Afghanistan a été occupé depuis un siècle.
Sarkozy, qui avait, dans sa campagne électorale annoncé avec tambours et trompettes, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, et qui une fois élu, s’est démenti, en envoyant mille hommes de plus, est le responsable direct des 10 soldats morts et des 21 blessés tombés en embuscade le 19 août 2008. Il se rend à Kaboul ? S’il poursuit cette guerre, il sera obligé de s’y rendre souvent !
C’est pourquoi toute la gauche doit s’unir et convaincre le peuple français d’imposer au pouvoir sarkozyste le retrait immédiat de tous nos soldats d’Afghanistan.