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3 février 2007 6 03 /02 /février /2007 13:19




Mumia Abu-Jamal est né le 24 avril 1954.

A l’âge de 14 ans, Mumia est arrêté et battu pour avoir protesté contre un meeting du candidat ultraraciste George Wallace, à Philadelphie.

Peu après, il est fiché par le FBI pour avoir voulu rebaptiser son lycée “Malcolm X”.
En 1969, le jeune homme est chargé de l’information à la section de Philadelphie du
Black Panther Party.

Le FBI le considère comme l’une des personnes “à surveiller et interner en cas
d’alerte nationale”.

Il est l’une des cibles du Cointelpro (programme d’infiltration et de contre-espionnage) dont seront victimes Leonard Peltier et d’autres membres de l’Américan Indian Movement et des Black Panthers.

Devenu journaliste de radio apprécié, lauréat de plusieurs prix, Mumia est surnommé “la voix des sans-voix” pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants politiques locaux. Depuis 1978, il dénonce la violente répression qui frappe la communauté MOVE et, en 1981 suit le procès de son fondateur, John Africa, qui sera acquitté des charges fabriquées contre lui. Le soutien de Mumia à MOVE exaspère les politiques et la police de Philadelphie et lui vaut le renvoi d’une des stations de radio où il exerce.

Pour faire vivre sa famille, Mumia est contraint de travailler comme taxi de nuit. Aux premières heures du 9 décembre 1981, Mumia Abu-Jamal est grièvement blessé lors d’une fusillade dans le quartier sud de la ville, où il vient de déposer un client.

Arrêté, il est accusé du meurtre d’un policier, Daniel Faulkner, tué dans cette fusillade.
Malgré ses dénégations, malgré son absence d’antécédents judiciaires, une enquête inéquitable (expertises balistiques inexistantes, balles non identifiables, absence de relevé d’empreintes, zone des faits non sécurisée, tests non effectués, etc.) conclut à la culpabilité de Mumia.

Témoins menacés, subornés, écartés, rapports de police contradictoires, violations de ses droits, mèneront, en juillet 1982, à la condamnation à mort de cet opposant politique gênant sous la pression d'Alberto Sabo, un juge recordman de la sentence et qui a été surpris à l'époque à déclaré : "je vais aider à griller le nègre"... Mumia est “le coupable idéal”.

En juin 1999, un ancien tueur à gages, Arnold Beverly, avoue à l’une des avocates de Mumia avoir tué l’officier Faulkner dans le cadre d’un contrat mêlant police et mafia.
Corroborés par un faisceau d’éléments et de témoignages concordants, les aveux de Beverly n’ont jamais été entendus par la justice au prétexte qu’ils sont “hors des délais de la procédure”.

Le 18 décembre 2001, la sentence de mort de Mumia a été provisoirement écartée, mais il est
toujours considéré coupable et menacé de voir cette sentence à nouveau prononcée.
Mumia Abu-Jamal lutte toujours depuis le couloir de la mort, enfermé 23h/24h dans une cellule grande comme une salle de bains et dans un isolement sensoriel inhumain.
La mobilisation internationale a empêché par deux fois son exécution, en 1995 et 1999.
Aujourd’hui les options d’appel s’amenuisent.

En date du 8 octobre 2003, les ultimes appels d’Etat ont été rejetés, renvoyant l’affaire au niveau fédéral.

La vie de Mumia demeure en grand danger, comme le précisait récemment son avocat
fédéral, Me Bryan. La solidarité financière est indispensable pour permettre aux militants et à la défense de continuer à soutenir Mumia.

 



Lettre de Mumia Abu-Jamal à l'Humanité


La vie quotidienne dans le couloir de la mort, c’est la négation totale de la vie. C’est la vie dans une boîte ou une cage pendant vingt heures chaque jour, cinq jours par semaine, attendant une date pour mourir, des années durant.

C’est une vie passée pratiquement seul. Pendant que vous êtes 20 heures par jour dans cette boîte (ou 24 heures durant le week-end). Des camarades dans le couloir de la mort au Texas ont répondu à un tel traitement par le suicide.

C’est une vie loin de votre famille, souvent à des centaines de miles d’eux. Si, par chance, il arrive qu’ils vous rendent visite, c’est une « visite » sous surveillance, derrière des vitres épaisses. C’est une visite sans contact, une visite en menottes.

La vie quotidienne dans le couloir de la mort est une vie sous la menace quotidienne de la mort.

C’est une vie où le sort de quelqu’un peut dépendre d’un caprice. Où des stéréotypes racistes interfèrent souvent avec des réalités troubles ; où l’État cherche à tuer à petit feu... jour après jour.

Le couloir de la mort est une prison dans la prison, sous une prison, où un entourage restreint se moque bien de savoir si vous êtes en bonne santé ou malade, sain d’esprit ou fou.

Vous êtes livré uniquement à vous-même. Votre journée est ce que vous en faites.

Laissez-moi vous donner un exemple pour montrer combien les choses ne sont pas déglinguées uniquement dans le couloir de la mort, qu’elles sont même déglinguées après !

En novembre 2005, Harold C. Wilson (de Philadelphie) a été acquitté lors d’un rejugement pour 3 meurtres, après dix-sept ans dans le couloir de la mort.

Aujourd’hui, Harold ne peut toujours pas trouver un emploi à cause de ses mises en accusation (même après acquittement) ; sa santé aussi s’est tellement détériorée, après des années à avoir dû marcher sur le sol bétonné avec les pantoufles bon marché, sans épaisseur, fournies par l’État, qu’il souffre en permanence des pieds et des - genoux.

Il a été acquitté par un jury et le linceul des stigmates du couloir de la mort le couvre encore comme une nuée.

Il n’est plus dans le couloir de la mort, mais, dans un sens, il est encore dans le couloir de la mort dans les rues de Philadelphie.

Mumia Abu-Jamal, couloir de la mort, États-Unis, le 24 janvier 2007.



Liens : http://www.mumiabujamal.net ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Mumia_Abu-Jamal ;

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25 janvier 2007 4 25 /01 /janvier /2007 18:14
Article de Sébastien Crépel paru dans l'Humanité


La Droite a rejeté le 23 janvier à l’Assemblée, une proposition de loi communiste visant à lutter contre les délocalisations en renforçant la législation en faveur des salariés.


Oubliés, les grands discours du candidat UMP à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, sur les « fermetures d’usine » et les « destins brisés par le chômage ».
Mis au pied du mur, hier, par les députés communistes et républicains, pour agir contre les délocalisations, le gouvernement a choisi de ne rien faire.
Sa majorité de droite à l’Assemblée nationale a repoussé sans débat la proposition de loi présentée par Jacques Desallangre (apparenté PCF) et défendue par Marie-George Buffet. Avant de faire de même pour un second texte des parlementaires communistes, proposant la revalorisation des pensions de retraite des personnes invalides.

 

Pour le président de la commission des Affaires économiques, Patrick Ollier (UMP), la seule façon de lutter contre les délocalisations est d’« encourager toujours plus vivement » les entreprises via des déductions fiscales et des facilités de licenciement - façon CNE et CPE. Marie-George Buffet a rappelé le 23 janvier, l’effet dissuasif de cette politique : « Dim, Well, Aubade, Metzeler, Dalphimétal, Nestlé, Thomé-Génot, ECCE, JDC : la liste est longue des entreprises victimes » de la course au profit.
Une réalité sous-estimée par les statistiques officielles, qui présentent le phénomène de délocalisation comme « marginale », « en oubliant la sous-traitance », gravement affectée par effet « boule de neige », et « la non-localisation » qui privilégie l’installation de nouvelles unités de production dans les pays à bas salaires, a inventorié Jacques Desallangre.
« Entre 1995 et 2002, 40 % des entreprises et le tiers des effectifs de l’habillement ont disparu, tandis que les importations progressaient de 67 %. »


Les difficultés économiques ne sont pas la seule cause des délocalisations : « Les 32 entreprises du CAC40 ont diminué la part de leurs effectifs en France de 50 % à 35 %, mais leurs chiffres d’affaires cumulés ont augmenté de 70 % entre 1997 et 2002. »
Face à cela, « le gouvernement n’a su répondre que par une politique onéreuse de réduction des charges sociales » - 23 milliards d’euros annuels sans effet notable sur l’emploi - « ou par une concurrence fiscale avec nos voisins. »
Une fuite en avant que le président de la République comme Nicolas Sarkozy, tout à leur compétition pour s’attirer le soutien du MEDEF, proposent d’amplifier encore avec la baisse de treize points de l’impôt sur les sociétés promise par l’un, et de nouvelles déductions d’ISF et de charges par l’autre.

 

Le 23 janvier, les députés communistes et républicains ont jeté un pavé dans le débat présidentiel en proposant des mesures neuves pour stopper l’hémorragie d’emplois.
« Devant votre indifférence à ce problème, il faut bien agir et même réagir », pour que « l’État relaie les luttes de ces hommes et des femmes » et donne « davantage de pouvoirs aux salariés et aux élus locaux », a plaidé Marie-George Buffet.
D’abord, en excluant du champ légal les licenciements consécutifs à une délocalisation, ou lorsque l’entreprise a réalisé des bénéfices.
Le texte prévoit également le rétablissement du contrôle des fonds publics versés aux entreprises (« loi Hue »), abrogé par la droite. Il instaure enfin un prélèvement sur les importations, fondé sur la différence des coûts salariaux avec la France, pour dissuader le dumping fiscal et social et enclencher une harmonisation progressive par le haut des législations européennes et mondiales.

 

En vain, le PS a demandé au gouvernement et à la majorité un « débat » sur les propositions communistes. Des propositions qu’il n’approuve pas pour autant.
S’il y a lieu de « renforcer l’intervention publique » face « à une concurrence européenne, fiscale et sociale, totalement dévastatrice », selon Claude Darciaux, François Brottes, en commission, a fait prévaloir les « engagements communautaires de la France ».
C’est-à-dire la liberté totale de circulation des marchandises et des capitaux, considérée à droite comme au PS comme indépassable, en dépit du vote des Français au référendum de 2005.
Un statu quo que les députés communistes entendent bousculer avec leurs propositions.

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 17:10



Le CSA a dénoncé récemment "une bipolarisation excessive au profit de deux candidats" sur "certaines chaînes" et "l’insuffisance du temps de parole" accordée aux autres.
Ainsi en décembre, le "couple" Sarkozy-Royal a représenté 71,9 % du temps d’antenne des émissions d’info de M6, 62,4 % sur France 2, 51 % sur Canal +, 46 % sur TF1 et 45,1 % sur France 3, soit une moyenne de 51 %.

 

Le CSA ne devrait pas se contenter de faire des remontrances aux chaînes sur le respect du temps de parole des différents candidats mais devrait exiger qu'il soit plus équilibré car cette bipolarisation qui est d'ailleurs dénoncée depuis plusieurs semaines par certains journaux ou Blogs ne peut que nuire aux débats.
Les chaînes de télévision ont une responsabilité qui devrait donner aux télespectateurs toutes les informations et non pas seulement celles qu'ils jugent comme étant dominantes "naturelement" aux détriments des différents courant politique qui ne sont pas UMP ou PS.

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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 19:12



Article de Jean-Pierre Dubois, Président de la Ligue des droits de l'Homme



Dans la corbeille de vœux du président de la République, cette année, un joli cadeau miroite à nos oreilles : le « droit au logement opposable ».
Que Jacques Chirac reprenne à son compte cette ancienne revendication de bien des associations - dont la LDH - ne peut a priori que nous réjouir.
Mais pour que la corbeille de vœux ne soit pas qu’une de ces promesses qui, on le sait, « n’engagent que ceux qui les écoutent », il faudrait que bien des choses changent dans notre pays.

Chaque hiver, il faut ouvrir la nuit des stations de métro pour que les SDF ne meurent pas trop nombreux dans nos rues.
Trois millions de personnes sont sans logement ou mal logées, un million hébergées chez des tiers faute de pouvoir se loger elles-mêmes, et près de six millions « en situation de fragilité » par rapport à la conservation de leur logement actuel.
Les SDF sont des centaines de milliers, dont plus de 25 % de femmes... et plus d’un tiers d’ouvriers ou d’employés, de « travailleurs pauvres » dont le salaire ne permet même plus de se loger dans une chambre de bonne. Rien de tout cela n’est dû au hasard.
Les moyens consacrés par l’État aux territoires en difficulté, aux banlieues et aux quartiers populaires diminuent chaque année.
Et la loi « Solidarité et renouvellement urbains » du 13 décembre 2000, qui impose aux communes construisant moins de 20 % de logements sociaux de payer une contribution de solidarité, est violée par la moitié des communes concernées.
En revanche, à l’automne 2005, le président de l’Union nationale de la propriété immobilière a proposé un « bail nouvelle location » avec pouvoir au propriétaire de mettre le locataire dehors à tout moment avec un préavis de trois mois... pour aider bien entendu à résoudre la crise du logement en incitant les propriétaires à louer davantage, comme l’« assouplissement du Code du travail » proposé par le MEDEF créerait, paraît-il, plus d’emplois...
Laurence Parisot nous avait prévenus en août 2005 : « La vie est précaire, l’amour est précaire, la santé est précaire, pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ? »

La France a les moyens d’en finir avec cette situation indigne.
Appliquer les lois en vigueur, dégager les moyens d’une vraie politique du logement social, en particulier dans les quartiers en difficulté, n’a rien d’impossible si la volonté politique n’en reste pas aux beaux discours.
Le droit au logement peut devenir « opposable » demain, mais il y faudra plus qu’un coup de chapeau présidentiel un soir de réveillon : un changement profond de politique. Pour retrouver le sens de l’égalité et de la solidarité.
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21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 10:09

Article de Kahm Piankhy sur Le privilège des jonquilles, le dernier livre de Pascal Sevran 

 

Je me suis donc perdu dans « Le privilège des jonquilles » afin de voir dans quel contexte est évoqué la question de la natalité et de la famine au Niger. La phrase « la bite des Noirs est responsable de la famine en Afrique » n’y est pas. C’est simple ! Pourtant, France Soir l’a mise entre guillemets. Or l’utilisation des guillemets (’’…’’) et des chevrons (« … » ) traduit la reprise d’une citation exacte. Par conséquent, que Var Matin pense que Pascal Sevran considère que la bite des Noirs est responsable de la famine en Afrique est une chose. Mais mettre entre guillemets cette phrase, en prétendant que c’est une citation tirée du livre, est un procédé malhonnête.

Voici la page 214 mot pour mot :

« Des tombereaux d’enfants morts de faim, de soif, desséchés au soleil, des enfants ou ce qu’il en reste : quelques os oubliés des vautours que des tracteurs et des bennes à ordures enseveliront sous le sable en feu. Le Niger. Safari-photo insoutenable. Des enfants on en ramasse à la pelle dans ce pays (est-ce un pays ou un cimetière ?) où le taux de fécondité des femmes est le plus élevé au monde. Neuf enfants en moyenne par couple. Un carnage.

Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va. La mort est au bout de leur bite. Ils peuvent continuer puisque ça les amuse. Personne jamais n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort. Nous devrions avoir honte de nos larmes de crocodile sur les cadavres de ces anges noirs qui régalent les mouches ».

 

Le contexte dans lequel Pascal Sevran s’exprime est assez « particulier ». Ce journal intime exprime toutes les détestations, les joies, les peines du diariste qui le tient. C’est le principe fondamental d’un journal intime. Pascal Sevran revient plusieurs fois sur la question des enfants et du sur-peuplement de la planète dans cet ouvrage. Par exemple, il trouve de la sympathie à l’ancien ministre de l’économie et des finances, Hervé Gaymard, mais condamne cependant le fait qu’il soit le père de huit enfants. Après que le Canard Enchaîné ait révélé qu’il louait un somptueux duplex dont le loyer de 14.000 euros par mois était à la charge de l’État, Hervé Gaymard proposa sa démission. Pascal Sevran affirme ne pas être choqué par cette affaire, demande de quoi se mêle le Canard Enchaîné et poursuit :

« Ce qui me choque, en revanche, ce sont les huit enfants du ministre. Je ne leur veux aucun mal, aux chers bambins, ils sont là maintenant, mais vraiment leur papa n’a pas été raisonnable. Il donne un très mauvais exemple aux couples inconséquents qui logent dans trente mètre carrés et se distraient à faire des bébés qu’ils auront du mal à élever (…) » p. 50-51

Lorsque l’on demande des explications à l’animateur de France 2 sur ses divagations au sujet de la sexualité des Nigériens qui portent la mort au bout de leur bite voici ce qu’il répond au journaliste de Var Matin :

« Dans Le privilège des jonquilles vous affirme que "la bite des Noirs est responsable de la famine en Afrique"...

Et alors ? C’est la vérité ! L’Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire (…) J’écris ce que je pense. Si des gens bien au chaud dans leurs certitudes ne supportent pas d’entendre ça, eh bien que les choses soient claires, je les emmerde… Oui, il faudrait stériliser la moitié de la planète »


Est-ce que Pascal Sevran fait appel à un stéréotype racial pour désigner la sexualité débridée de Nigériens qui se trouvent être noirs ? La réponse semble positive. Ramener le problème de la surnatalité à la bite des Nigériens est totalement absurde et laisse entendre que les Nigériens pensent avec leur sexe, comme des animaux. Quant à évoquer une stérilisation de la moitié de la planète, c’est carrément le propre d’une pensée fasciste.

Sevran a un gros problème avec l’Afrique et les Africains et il ne doit pas se cacher derrière son petit doigt :

« L’écœurante démagogie sur la tête des enfants, le chantage aux bébés que nous tendent à bout de bras en guise de bouclier leurs pères fous, ces images de désespoir boulevard Vincent Auriol, rue de la Tombe-Issoire. Ailleurs, partout où l’on voudra. On ne sait plus très bien où. Dans tous les taudis du monde les mêmes drames annoncés, des anges noirs, si beaux, si tristes. Des anges noirs par millions qui vont mourir. Sur l’inimaginable légèreté des Africains on ne peut rien dire sans risquer le banc d’infamie, la prison à vie pour incitation à la haine raciale. La haine, elle traîne plutôt dans les stades, sur les lèvres pleines de bière des supporters blancs comme la mort. M’obsède le sort des enfants de toutes les couleurs et je veux pouvoir le dire.

Par chance ce matin, Leonara Miano, jeune femme camerounaise qui vit en France, ne s’embarrasse pas de circonlocutions pour ’’dénoncer la barbarie’’ dans les colonnes du Nouvel Observateur (…) ». p. 258

 

Puis là, s’ensuit une longue suite de clichés délirants ou la très compétente leonara Miano - forcément, elle est camerounaise elle sait donc de quoi elle parle, ses affirmations ne font pas débat et sont acceptées comme vérité irrécusable puisque sortant de la bouche d’une Camerounaise : la bêtise des racistes c’est de croire que ce qu’ils pensent est d’autant plus vrai lorsqu’ils trouvent des alibis pour appuyer leurs préjugés raciaux - vient au secours de Pascal Sevran. Elle lie le fait d’envoyer des enfants faire la guerre, pendant qu’on leur fait « croire que, s’ils mangent le cœur de leur ennemi, ils seront à l’épreuve des balles », non pas à une corruption d’une situation qui s’explique par une anomie généralisée, mais au naturel des Africains.

Et c’est bien entendu ce qui arrange Pascal Sevran : Une Africaine qui dit ce qu’il a envie d’entendre et qui couvre ses propres préjugés raciaux derrière ses dires.

Oui mais on ne connaît aucun Africain pris au sérieux affirmant que les petits chefs fascistes des milices religieuses qui découpent les seins des femmes ou les bandes de pseudo-rebelles tarés qui prennent comme prétexte la défense d’une cause pour couvrir des activités purement criminelles sont des anges ayant les mains propres. Qu’est-ce que c’est que cette manie d’enfoncer des portes ouvertes et de se proclamer « diseur de vérité » ? Et quel rapport existe-t-il entre cela et la « légèreté des Africains » ? Lorsque l’on découvre que tout un quartier d’Angers utilisait, comme monnaie d’échange pour leur troc, des enfants du coin que des parents sodomisaient à tour de rôle en se refilant les bons plans, il ne viendrait à personne de caractériser ces dérives comme étant dans l’ordre des choses voulues par l’inné français et de les présenter comme quelque chose d’indépassable pour leur nature...

En outre, l’ouvrage revient sur plusieurs dîners avec ses amis Fogiel, Claude Berri, Jack Lang, Damien Thévenot de France 2 ou encore Stéphane Bern. Et là, on comprend pourquoi lorsque Guy Carlier, sur France Inter, taillait prestement Pascal Sevran pour son amour des jeunes minets, Stéphane Bern et Damien Thévenot - que Pascal Sevran nomme « l’ange blond des matins de France 2 » - étaient les premiers à protester.


Sevran évoque constamment, mais sans étalage ni précision chirurgicale, ses parties de jambes en l’air avec des éphèbes qui, quand ce ne sont pas de jeunes professeurs de gym brésiliens, sont des « adolescents » français fascinés par le personnage. Le terme « adolescent » est employé à plusieurs reprises par Pascal Sevran au sujet, notamment, d’un de ses amants totalement immature nommé « Julien », tout juste majeur, dont Marc-Olivier Fogiel lui demanda, par ailleurs, des nouvelles.

Le jeune Jeremy de la star Academy 5 - qui a participé à son émission Entrée d’artistes - lui écrit d’ailleurs une lettre que l’on comprend être une lettre d’amour puisqu’il la commente en ces termes : « Jeremy pense à moi. Il est même un peu plus précis (…) ».

Jeremy écrit donc :

« Je viens d’avoir dix-neuf ans, mais qui peut promettre que je serai centenaire ? Alors, je veux profiter des êtres que j’aime, dans mes moments de solitude, c’est à vous que je pense » p. 246



Continuons. Pascal Sevran célèbre le courage de Gabriel Matzneff, cet écrivain français maudit par toute la société pour le caractère malsain de ses livres dans lesquels il narre ses relations avec de jeunes garçons et filles mineurs. Dans son roman « Les moins de 16 ans », Matzneff dépeint la jouissance de coucher avec un enfant de douze ans et se pose en avocat de la liberté de jouir sans entrave.
Lisons ce que Pascal Sevran en dit :

« Paris 6 janvier

Les moins de 16 ans. Ce brûlot, paru il y a trente ans quand il était encore possible de dire la vérité, d’écrire sans trembler les choses de l’amour et du sexe, je ne l’avais pas lu. On vient de le rééditer, je l’ai lu la nuit dernière. Si je n’ai pas de goût pour les moins de seize ans, le style de Matzneff met en appétit » p. 28

Plus loin, il banalise la pédophilie d’André Gide qui, en Tunisie, se retrouvait avec des « enfants sur ces genoux, ces petits marchands de pistache » que Pascal Sevran, le nostalgique, envie. Voilà ce qu’il écrivait dans son journal intime précédent :

« Ah, l’heureux temps où Gide pouvait se vanter dans son journal de ses cabrioles tunisiennes sans craindre les ligues de vertu et autre professeurs de morale ! Ce que personne n’osa jamais reprocher à Gide. (…) ferait traîner en place publique, voire en cour d’assises, le premier qui entreprendrait aujourd’hui de rapporter par le menu ses ébats singuliers et charmants à Sidi Bou-Saïd ou ailleurs ».

Lorsque le journaliste belge qui l’interviewe lui demande de réagir à ses passages, Pascal Sevran les maintient avec délectation. Dans « Le privilège des jonquilles », il revient sur cette affaire en affirmant que les petits Tunisiens « savaient très bien ce qu’ils faisaient » :

« Le journaliste du Soir de Bruxelles a les yeux bleu pâle. Ça l’intéresse, ces petites affaires de Tunisiens. Il pense lui aussi, et cela l’amuse, qu’ils étaient très dégourdis les petits Tunisiens. Gide d’ailleurs s’en émerveillait, ne nous privant d’aucun détail dans son journal. Pourquoi devrais-je me scandaliser un siècle plus tard de ces jeux charmants de plaisirs partagés » p. 182-183


Plaisirs partagés avec des enfants ? En France, la loi nomme cela de la pédophilie...Mais il va encore plus loin dans la provocation :

« Et ça recommence ! Après « les nouvelles filières de la prostitution », voici « les ravages du tourisme sexuel ». Décidément, les grands reporters du Nouvel Observateur veulent nous gâcher les vacances. Si le tourisme n’était pas sexuel, ne fût-ce qu’en rêve, on se demande bien ce que nous irions faire dans ces contrées impossibles pleines de moustiques ? Les temples, les musées, les charmeurs de serpents, le sirtaki, ça va bien cinq minutes. Après quoi, il faut passer aux choses sérieuses. Assez d’hypocrisie ! (…). Les tour-opérateurs n’ont, hélas, pas de culture, ils proposeraient des forfaits André Gide, le tour serait joué. Avec la permission du Nouvel Observateur, de l’Église protestante, de l’amicale des anciens prix Nobel, nous partirions en voyage au Congo, à Manille, à Hong Kong, avec des bonbons plein les poches. Et en pèlerinage à Sidi Bou-Saïd, nous lirions Paludes à des garçons en djellaba ». p. 247-248

Nous retrouvons là une apologie, non seulement de la pédophilie mais doublée d’un éloge à la prostitution. Des « forfaits André Gide » au cours desquels ils auraient des « bonbons pleins les poches » constituent une métaphore visant explicitement les enfants à qui l’on pourrait offrir des sucreries contre une petite gâterie en tout bien tout honneur.

Après cette lecture, je ne suis pas sûr d’avoir envie de lire les deux tomes précédents que j’ai en ma possession. On verra si le cœur m’en dit mais trop de choses sont malsaines chez le personnage. Qu’il trouve que Tarik Ramadan « irrésistible » et d’une « infernale beauté » qui pourrait lui faire mener « les foules en djellaba là où il veut » est une chose. Mais que ses amis de la télé protègent un homme qui considère que les pays à moustiques ne sont intéressants que lorsqu’il s’agit d’aller visiter le colon de petits congolais, tunisiens ou philippins démontre qu’il y a vraiment quelque chose de pourri quelque part.

 

Kahm Piankhy


Source :
www.Piankhy.com

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18 décembre 2006 1 18 /12 /décembre /2006 09:06
Article de Claire Lorphelin publié dans l'Humanité (Libres Echanges)



« Bienvenue dans le star system » est écrit sur leur site. OK, j’aurai tout de suite dû comprendre que je ne faisais pas partie du cœur de cible de la stratégie marketing de NRJ mobile. Car oui, NRJ et mobile sont deux mots qui vont ensemble depuis quelques temps : NRJ a découvert un nouveau marché, pourquoi ne pas en profiter ?

NRJ est djeuns dans sa tête, elle te tutoie d’emblée, elle a des super offres à te proposer, comme par exemple la formule sans engagement, avec des recharges sans durée limite (à utiliser simplement dans les 6 mois). Idéal donc pour les petits consommateurs qui veulent rester indépendants, comme moi. Mais le petit consommateur indépendant a un défaut : il ne consomme pas assez, précisément. De plus, l’insolent veut rester indépendant, il refuse d’avoir un abonnement ! C’en est trop pour l’opérateur. Moins d’un an après son lancement, il change ses conditions générales de vente. Certains clients sont prévenus, par SMS ( ! ), d’autres découvrent seulement la surprise en rechargeant leur crédit ! Ma recharge de 10 euros que je pouvais garder 6 mois se périme désormais en 15 jours... Le mécontentement des clients submerge les forum et les sites consacrés.

Côté juridique, NRJ mobile estime passer un nouveau contrat à chaque recharge achetée, puisqu’il n’y a pas d’engagement. Le seul moyen de protester est de résilier sa ligne en ne rechargeant plus pendant 6 mois, avec pour certains ensuite un portable inutilisable car bloqué pour les autres opérateurs. Restent une pétition (http://petition-nrjmobile.fr.tc/) et les associations de consommateurs. Et l’espoir d’un geste commercial comme le remboursement de la carte sim pour les déçus ?

« Avec NRJ mobile tu fais partie du star system » merci j’ai vu, ça fait mal de rentrer dans le star system !...

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 09:28

Article de Fanny Doumayrou paru dans l'Humanité du 4 décembre 2006

 


Précarité . Les organisations de chômeurs défilaient samedi à Paris. Elles veulent imposer la question du chômage dans la campagne électorale.

« Les candidats à la présidentielle qui disent vouloir changer la vie, pourquoi ne sont-ils pas là aujourd’hui ? Pour qui veulent-ils changer le monde, si c’est pas pour les chômeurs et précaires ? », lance samedi après-midi Philippe Villechalane, porte-parole de l’Apeis, au début de la manifestation nationale organisée pour la quatrième année consécutive à Paris avec les autres organisations de chômeurs AC !, le MNCP et la CGT-chômeurs, contre le chômage et la précarité. Entre République et le siège de l’UNEDIC dans le 12e arrondissement, le cortège, plus nombreux que les années précédentes (4 000 personnes selon les organisateurs), rassemble des chômeurs, des sans-papiers, des collectifs de précaires, des syndicalistes de SUD et de la CNT, des militants du PCF et de Lutte ouvrière. Vu le contexte électoral, la plupart des participants adressent leurs critiques aux candidats à la présidentielle, accusés de négliger les questions du chômage et de la précarité.

Sur le camion du MNCP en tête du défilé, le slogan « Chômage, précarité, c’est là notre insécurité » exprime le sentiment général. « Les politiciens nous rebattent les oreilles avec l’insécurité, mais ce n’est qu’une conséquence, alors que les causes sont à chercher dans le chômage », explique Jean-Pierre Guenanten, dirigeant du MNCP, qui réclame plus de moyens pour l’« accompagnement » des chômeurs. Plus radical, Serge Havet d’AC ! Lille, témoigne de la cascade de plans de licenciements dans sa région. « Les plans sociaux se multiplient, les radiations aussi, le 15 du mois des gens n’ont plus rien dans leur frigo, sur Lille il y a 200 familles sans abri, et les centres d’action sociale n’ont plus d’argent. On est ici pour dire que ça suffit, que ça va exploser, les chômeurs n’en peuvent plus. Les candidats veulent qu’on leur donne nos voix ? Mais qu’ils nous proposent des solutions ! »

Denis, jeune chômeur de Lille, vit ou du moins essaie de vivre avec ses 400 euros par mois d’ASS. « C’est dur. En fait, c’est même impossible », déplore-t-il. Pour lui, qui compte s’abstenir au deuxième tour, les discours de Royal et de Sarkozy « se rejoignent » : « Elle n’a rien à proposer pour les minima sociaux, pour les exclus du logement. Sarkozy, lui, veut s’en prendre au RMI. » « J’ai fait un stage à l’ANPE, la plupart des participants voulaient voter Le Pen. Ils disaient : « Puisque tout le monde se fout de nous, on va les emmerder en votant Le Pen. » « Même des gens issus de l’immigration ! », raconte un chômeur de Lille, qui vit avec le RMI et du travail au noir, et voudrait voter pour Clémentine Autain. Habitant du quartier Lille-Sud, « dernier quartier populaire de Lille », il déplore que « personne ne vienne jamais les voir ». « Et ils veulent qu’on dégage pour faire venir des bobos comme au quartier de Wazemmes. »

Alors que le gouvernement a confirmé cette semaine le versement de la prime de Noël (152 euros pour une personne seule) aux allocataires du RMI et de l’ASS, la manifestation était aussi l’occasion de revendiquer son extension à tous les chômeurs, et sa revalorisation à 500 euros. « Pour que les chômeurs puissent se mettre à table normalement et offrir à leurs enfants un Noël comme les autres », explique Philippe Villechalane.

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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 08:42



Arrêté le mercredi 22 novembre lors de son trajet entre la fac et son domicile, Daïm Sidibé, jeune malien de 28 ans étudiant à l'université de Toulouse le Mirail est toujours  au centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de Roissy, où il a été transféré.

Daïm est depuis 5 ans étudiant à Toulouse, en situation régulière. Il est connu sur sa fac, où il a été élu au conseil des études et de la vie étudiante. Il étudie la sociologie et a toujours été assidu aux examens. Il a souffert de problèmes de santé : 2 opérations chirurgicales, hospitalisations... Les étudiants étrangers n'ont pas droit aux bourses : Daim était obligé de travailler comme gardien de nuit. Travail de nuit, problèmes de santé, Daim a eu des
difficultés pour valider ses années.

En mars 2006, la préfecture de Haute Garonne a refusé de renouveler sa carte de séjour au motif absurde de "manque de sérieux dans son cursus universitaire ".

Les autorités ont décidés de pratiquer la rétention d'information en ne donnant pas la date de l'expulsion de Daïm, le laissant donc dans l'expectative. Cela démontre encore que les autorités souhaitent l'expulser sans faire de bruit.

Malgré le soutien des étudiants qui ont manifesté et manifeste encore devant la Préfecture de Toulouse ainsi que de la communauté universitaire de Toulouse Mirail, la Préfecture a décidé de l'expulser.

Bien sur je ne connais pas cette personne mais il me semble que sa place devrait être sur les bancs de la fac et pas dans un avion entre deux policiers.


Pour plus de renseignement vous pouvez envoyer un mail à :
tafer.kamel@noos.fr et sud-etudiant@sud-etudiant.org
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2 novembre 2006 4 02 /11 /novembre /2006 08:48



Je vais souvent sur Internet voir le site Bellaciao, site qui est clairement positionné à gauche. Dans celui-ci, les internautes peuvent écrire sur différents sujet qui ne sont pas forcement médiatisé ce qui permet d’avoir une vision différente de l’actualité, il y a aussi des reprises de certains articles de journaux, des contributions d’écrivains, des débats suite aux sujets…

Mais voilà Roberto Ferrario, animateur du collectif Bellaciao est mise en examen le 18 octobre 2006 parce que Bellaciao a diffusé un communiqué d’un syndicat CGT jugé diffamatoire.

En effet, le 16 septembre 2005, Bellaciao a mis en ligne le communiqué du syndicat USM-CGT des Chantiers navals de Saint-nazaire intitulé "Flibusterie des temps modernes". Ce texte dénonce le sort fait à 13 salaries polonais embauchés en sous-traitance pour le compte de Alstom Marine, le communiqué rappelait notamment qu’"une partie des salariés arrivés en novembre 2004 ont travaillé sur le site sans contrat de travail, ni bulletin de salaire, que les rémunérations sont de l’ordre de 1.200 euros brut pour 220 a 245 heures de travail par mois…".

Les "Chantiers Navals de St Nazaire" qui prend comme prétexte le langage utilisé dans le communiqué de l’USM-CGT, ne chercheraient t’ils pas à museler, voire à faire fermer le site du collectif Bellaciao, et à faire payer à l’USM-CGT ses combats et victoires syndicales ?

Il me semble que le syndicat a pour rôle de dénoncer une situation comme celle-ci et qu’un média comme Bellaciao a le droit de la relayer.

Un média libre n’aurait plus le droit de relayer l’information d’un mouvement social ?



Signer la pétition ici


Interview de Roberto Ferrario


Site Bellaciao : http://bellaciao.org/fr/

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27 octobre 2006 5 27 /10 /octobre /2006 15:22



Le 30 juin 2006, l'inspection du travail est venue faire un contrôle au supermarché Leclerc de Montbéliard. Les dirigeants du supermarché ont alors enfermé à clé des dizaines de salariés dans le noir, pour ne pas que les inspecteurs du travail ne constatent leur situation - travail en heures supplémentaires non payées, c'est-à-dire travail gratuit, "bénévolat" évidemment exigé par la direction. Les faits ont d'ailleurs été reconnus par le PDG, qui a parlé de "dissimulation provisoire" au lieu de "séquestration" !


Quatre mois après les faits, où en est-on ? Le PDG est toujours en place, et la seule sanction a été la suspension pendant 10 jours d'un subordonné du PDG. A l'illégalité et au cynisme s'ajoute l'impunité.


Cette affaire est révélatrice d'une situation bien plus large, au delà de ces faits honteux. Le code du travail est dans l'ensemble favorable au patronat. Mais même favorable, pour certains patrons ça ne suffit pas : "toujours plus", c'est la devise du capitalisme, et ce "toujours plus" s'applique souvent sans aucun soucis des conséquences humaines et environnementales.


De nombreux capitalistes passent donc outre le code du travail, et imposent des situations extrêmement défavorables et contraignantes aux salariés, avec la pression du chantage au licenciement. Il faut donc constater que le chômage de masse fait des heureux : cela permet à des patrons-voyous d'exiger du travail gratuit à des salariés qui ont peur de perdre leur emploi.


Ce scandale des salariés séquestrés par leur direction est une nouvelle leçon pour ceux qui nous disent que la lutte des classes n'existerait plus. Dans le monde actuel, un patron peut violer la loi, bafouer les droits élémentaires des salariés, les traiter comme du bétail, et malgré tout ne pas être inquiété. C'est un exemple de lutte de classe capitaliste réussie : au profit du patronat, et donc au détriment des salariés.


Il est particulièrement effrayant d'apprendre que les salariés qui ont été ainsi traités ont peur de porter plainte. C'est cependant logique : la crainte du licenciement est provoquée par le contexte de crise capitaliste qui entraîne le sous-emploi. En économie capitaliste, il faut avoir des revenus réguliers pour pouvoir vivre et, étant donné le taux de chômage, le licenciement est synonyme de perte de revenu.


Le droit du travail n'est qu'une organisation du travail contraint, donc défavorable à ceux qui doivent se salarier. Mais même les maigres droits actuels, acquis par des luttes collectives, ne sont pas respectés. On le voit encore une fois : le système capitaliste ne permet pas l'égalité.

D'après : http://democom.neuf.fr/sequestres.htm
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr