11 septembre 2001, un Boeing 767 de American Airlines s’écrase dans le côté nord de la tour nord du World Trade Center, il est 8 h46, heure local. A 9 h 03, un autre Boeing 767 de United Ailines, s’écrase cette fois-ci sur la tour sud. Quelques minutes plus tard un des symboles de la puissance américaine est réduit en poussière par une attaque terroriste sans précédent.
Dans le même temps, d’autres pirates de l'air ont précipité un troisième avion dans le siège du Département de la Défense des Etats-Unis, le Pentagone et un quatrième avion s'est écrasé dans un champ en Pennsylvanie alors qu’il devait viser la maison blanche.
Le bilan officiel est de 2 986 décès lors des attentats, incluant les 19 terroristes qui était affiliés à Al-Qaida, un groupe islamiste terroriste mené par Oussama Ben Laden..
9 ans plus tard, le monde n’est plus le même.
J’ai souhaité témoigner et recueillir les témoignages de diverses personnes (amis ou via des forums) afin de savoir comment il ont appris cette tragédie et comment ils l’ont vécu.
Pour cela, en 2006, pour le 5 ans de ce triste anniversaire, j'avais répondu ainsi que ces personnes à cette question :
Comment avez vous vécu le 11 septembre ?
Arnaud Mouillard :
Au départ le 11 septembre 2001 devait être seulement le jour de mon inscription en première année de DEUG en Fac de Sociologie à Mont Saint Aignan (Seine maritime). Malheureusement ce n’est pas ce qui restera dans ma mémoire.
Dans la voiture, en rentrant à Ezy sur Eure (Eure), la ville ou j’habitais, un ami m’a appelé sur mon portable et m’a expliqué que des avions avaient frappés des tours aux USA, j’ai alors allumé la radio et j’ai entendu le récit de ce qui venait de se passer.
Dès mon arrivée j’ai « sauté » vers la télé et là j’ai vu l’horreur de ces attentats.
Je me rappel aussi les 2 minutes de silence suite à ces attentats qui avait été moyennement respectées au collège ou j’étais surveillant, j’avais alors réprimandé les élèves qui ne les respectaient pas.
Xavier Visentin :
Lundi 10 septembre 2001 : une grande date pour moi
--> Première semaine d'un nouveau boulot
Formations et présentation aux différents services sont au menu (en compagnie de 2 collègues dans le même cas que moi). Palpitant...
Mardi 11 septembre : une grande date pour l'humanité
--> Je rentre autour de 18h chez moi et n'ayant pas écouté la radio dans la voiture (lui préférant mes Cds comme à mon habitude), je me retrouve devant la porte de la maison où j'habite avec mes parents et mes frères.
J'ouvre et là je vois mes deux parents scotchés devant l'écran un petit peu comme moi devant une séance de tirs au but en finale de coupe du monde (2006 par exemple).
Je pose mes affaires tranquillement. Mon père me dit : "Viens voir vite, c'est incroyable"
Et là en voyant les images rediffusées 200 fois sur LCI ce jour là, on se prend véritablement une des images les plus chocs dont on puisse cauchemarder.
Le poids des mots, le choc (des photos) de la vidéo !
Le soir même se dispute sans entrain un match de Ligue des Champions sur Canal+ (ou sur TF1 peu importe) remporté par Nantes 4-1. Matchs de foot qui seront tous joués ce soir alors que ceux du lendemain seront reportés, allez comprendre ...
Mercredi 12 septembre : une grande date pour l'absurdité
--> En arrivant au boulot au moment de retrouver mes compagnons de galère, l'un d'eux me lance "alors tu as vu hier ?"
Et moi de lui répondre (vraiment) sans réfléchir : "Ah oui, le foot !?"
Je venais de commettre une belle bourde avant de vite me reprendre et de commenter comme TOUT le monde l'évènement de la veille.
Luc Normand :
J’étais en vacances chez moi, ma soeur est rentrée du collège dans l'après midi (genre 14h30-15h).
Elle m'a dit : y a eu un attentat au USA c la prof de je sais plus quoi qui nous l'a dit.
J’ai allumé la télé sur la 2, j’ai vu les twin towers en feu. J’ai regardé encore quelques minutes car au moment ou on voyait les images, les tours tenaient encore debout. alors g étein la téloche sans vraiment réalisé l'importance du drame. (le pov journaliste savait pas grand chose en fait)
le soir on a regardé le 20h, mais g pas vraiment fait attention.
Guillaume Beaujolais :
Deux mots résume mon sentiment : Pearl Harbor...
Les langues commencent à se délier, on commence à découvrir des invraisemblances (sans parler des conflits d'intérêts, ou du fait que Mr Ben a réfuter sa participation avant de se rétracter et qu'on découvre des images "très difficile a dater" où on le voit préparer les festivités). On pourrait aussi parler du passeport retrouver heureusement intact dans les décombres (il a du passer par la fenêtre de l'avion...c'est ballot!) qui menait a un appart' dans lequel on a retrouvé un petit manuel de pilotage...c'est normal conduire un petit coucou ou un Boeing, c'est kiff kiff...).
Enfin voilà, j'ai trouvé ça assez curieux, et apparemment d'après les nouvelles données, je n'avais peut être pas totalement tord.
Je dis Pearl Harbor, sachant bien évidement que les choses n'ont jamais pu être prouvées...c'est exactement ça...ça sent bisard!
Richard Ledentu :
Pour moi, le 11 septembre fut un choc. Rien de surprenant jusque là. En effet, dans la mesure où la première puissance économique mondiale pouvait être en péril par l'attaque d'un simple groupe. C'était tout simplement hallucinant. Tout ce qui semblait être si solide et de marbre pouvait en fait vaciller en très peu de temps.
Je me souviens des regards des gens de la rue. Tout le monde était sous le choc et nous nous regardions avec des regards apeurés, complices, comme si événement pouvait faire se rapprocher de parfaits inconnus.
Agnès Rio :
Je pense que le 11 septembre a été un événement très important et terrible mais je trouve qu'il existe tous les jours dans le monde des événements aussi terribles, dont je trouve qu'on ne parle pas assez,
et auxquels, malheureusement nous nous habituons. Deux exemples au hasard : le mur entre Israël et la Palestine et ce qui se passe au Darfour.
Voilà, parlons de tous les événements scandaleux ...
Savinen (Bélgique) :
Incrédulité, stupeur dans un premier temps, les images nous provenant ne ressemblaient pas du tout à ce qu'un bon film d'action réalise comme trucages.
Ensuite, inquiétude au sujet d'amis US, inquiétude sur le sort réservé à l'Europe (les attentats du GIA n'était pas si loin). Inquiétude sur les conséquences de ces attentats au Proche Orient et inquiétude quand j'ai vu papa rentré précipitamment du boulot, passer son uniforme et se débiner en vitesse (il est officier sup de réserve).
Quelques appréhensions et doutes sur les réactions de la communauté musulmane de Belgique dont une partie à l'action prompte et souvent irréfléchie (quand j'y repense, s'il y en a qui ont vraiment du avoir peur, ce sont eux !).
Abadinte :
Au début j'ai pas compris ce qui se passait, j'étais en cours et j'avais une heure de perm' que j'allais passer au café. Là-bas les télés étaient allumées et j'ai vu l'image de la première tour en flamme. J'ai pas calculé que c'était New York et puis quand ils ont dit que c'était New York je me suis tout de suite dit que ça craignait tout en me disant qu'il fallait s'y attendre étant donné tout ce qui s'était passé juste avant (9 septembre assassinat de Massoud, fin aout début septembre coalition au sommet de la terre de Doha les pays arabes ont voulu faire accepter une motion visant à dire qu'Israel était nazi).
Et puis j'ai regardé dans le bar et tout le monde tirait une tête d'enterrement. Tout le monde sauf un. Il y avait un barbu avec une calotte et un pagne qui souriait. Quand il a vu que je l'avais vu et il a baissé la tête. Et puis la télé a balancé le coupable: Oussama Ben Laden. Et là, j'ai compris que plus rien ne serait comme avant, j'ai compris qu'il y aurait la guerre, une guerre mondiale. J'ai compris que le but serait simple, il y a un objectif final qui est l'Arabie Saoudite et pour battre l'Arabie Saoudite il faudra mettre des amis partout autre part et après ça l'Arabie Saoudite tombera sous les bombes américaines.
Et dans le lot, il y aura des morts innocents mais un jour que les commanditaires paieront.
Shen :
J'étais en cours, personne n'a rien dit je ne m'y attendais pas du tout. L'après-midi s'est déroulée tout à fait normalement. Peut-être que si j'avais su ce qui se passé j'aurai pu déceler le moindre signe de choc sur les visages de profs et des surveillants, même des passants... rien.
Je suis rentré chez moi, mes deux sœurs étaient devant la télé, se serrant dans leurs bras : la première image que j'ai vu, je n'y ai pas prêté attention ; je voyais en bas : en direct de Palestine et une foule de gens heureux et faisant la fête, une gaieté étonnant.
Je suis monté dans ma chambre et redescendu quelques minutes plus tard et là j'ai vu les larmes coulant sur les joues de ma grande sœur, je lui ai demandé ce qui se passait t elle m'a répondu d'un air grave : "La troisième guerre mondiale". J'ai frissonné, je n'y croyais pas. Toujours ces mêmes islamistes faisant la fête dans la rue, brandissant et brûlant des drapeaux américains. Et puis cette image d'une tour du WTC et de l'impact.....................
J'ai aussi su que plus rien ne serrais comme avant, après avoir absorbé toutes les images à en devenir fou j'ai gobé sans broncher, sous le choc, la Version Officielle et pendant 4 ans je suis resté agenouillé devant l'horreur incarné. J'étais très loin de m'imaginer de la véritable horreur que j'allais découvrir. Mais j'étais encore trop jeune pour m'en rendre compte, seuls ces images me fascinaient, c'est terrible à dire, mais j'étais plus fasciné qu'effrayé, allez savoir pourquoi, je ne me rendez pas encore compte probablement.
François :
Moi je dois dire qu'au boulot, l'atmosphère était électrique quand certains l'ont su, quelqu'un a mis la radio, mais évidemment on n'y croyait pas vraiment, ça ne semblait pas réel, on n'avait pas les images. En plus, j'avais beaucoup de boulot, et je n'ai pas arrêté, quelqu'un passait dans mon bureau de temps en temps pour me raconter des choses invraisemblables et dont on ne voyait pas la limite.
On avait bien entendu parler des deux tours, le nombre de morts semblait invraisemblable, mais à ce moment-là on a surtout entendu que le Pentagone était visé. On avait l'impression que Bush pouvait y passer, que la puissance américaine pouvait vaciller. On a vécu ça, on a compris ça comme un moment de guerre, une attaque délibérée contre les Etats-Unis, et pas vraiment comme un massacre de civils.
Et avec l'électricité, ce sentiment de guerre, certains étaient contents... et en même temps effrayés. Après tout, les Américains faisaient des milliers de morts en Irak, y compris des enfants, alors ça pouvait se comprendre que des mouvements arabes se sentent en état de guerre.
Ensuite juste après il y a eu la fête de l'huma et évidemment ces idées-là étaient présentes.
Evidemment, à la maison, il y a eu l'horreur des images, l'imagination
... mais en définitive, je ne me suis pas vraiment senti concerné avant qu'une amie me téléphone en pleurs : elle avait une amie dans la tour, qui est décédée, tous les deux on a imaginé intensément ce qui s'est passé. C'est ça mon principal souvenir lié à cet événement.
Munduruku :
J'étais au labo, quelqu'un est rentré dans la salle des PC (où j'étais) et nous dit un avion s'est écraser sur new york !
on a tous chercher des info, mais les sites d'info étaient down ! le premier qui a eu des info, nous a montrer le film (ça allait avec, coïncidence).
j'étais tout bizarre, je suis rentré chez moi, j'ai pas la télé, j'ai dormi. Et depuis j'ai compris que :
1/ le monde n'est pas aussi irréel qu'on veut le faire croire, le géant américain peut se prendre une baffe. L'action individuelle peut peser sur le monde.
2/ les islamistes sont le nouveau nazisme. (ça c'est venu plus tard, j'attendais une confirmation de l'auteur de l'attentat).
Thierry :
Ben moi l'été 2001 fut pour le moins pénible. Le 11/09, ça faisait à peu près un mois que mon genou gauche me causait bien du tracas et j'avais passé une bonne partie de l'été entre la clinique, le cabinet du médecin et mon domicile, avec douleurs et fièvre persistante d'origine inconnue.
Bref, le 11/09, j'attendais un pote qui devait m'amener chez le kiné. Quand il a débarqué, vers 17 heures, il m'a dit "Quoi! Tu ne regardes pas la télé, y a des attentats pas possibles aux USA!" Nous coupâmes le disque (des Gladiators, grand groupe de reggae) qui passait pour mater la tv. Et je dois dire que de ma vie je n'ai été plus ébahi par ce que je voyais. Je me souviens dire à mon pote "J'ai pas vu un avion rentrer dans la tour, là". "Ben si, c'est ce que je tente de t'expliquer depuis 10 min"
"Ben, d'accord!!!!". Après je suis allé chez le kiné qui me demanda ce qui se passait.
Le soir, j'étais au CA de mon asso et on a vite conclut le truc pour rentrer chez nous voir et revoir les images, frappés d'une sorte d'hébétude.
Je me souviens m'être dit que même si je ne pouvais pas blairer Bush et ses soutiens, c'était une démocratie attaquée par des fanatiques et que même avec Bush au pouvoir, je me sentais plus proche des américains moyens morts ce jour là que des terroristes qui avaient fait ça.