D'après un article de Gérard Filoche
C’est un nouveau scandale qui n'est pas évoqué dans la presse (mis à part l'Humanité Dimanche). En effet, les médias préfèrent mettre en avant le « hallal » ce qui est tellement plus intéressant que la vie de milliers d’ouvriers du bâtiment et le droit du travail…
Il y a un nouveau scandale de l’amiante. Enore plus grave que par le passé. Et moins excusable car on sait tout.
Le Parti socialiste a demandé au gouvernement, qui l'a refusé, un moratoire sur les chantiers "à risque" en attendant de renforcer la protection des travailleurs contre l'amiante, comme le préconise un rapport issu d'une nouvelle méthode de mesure des fibres d'amiante.
Les dirigeants actuels, Xavier Bertrand, ministre de la santé et le Direction Général du Travail (DGT), Jean-Denis Combrexelle, le savent officiellement depuis le 23 novembre 2011.
Ils ont, dans une circulaire, dès cette date, reconnu un risque « d’une ampleur inattendue »
En réalité, ils le savaient depuis une étude de l’INRS en 2010, rendue publique en août 2011.
Plusieurs mois ont ainsi été perdu, et la maladie et la mort de salariés pourra leur être imputée.
Car de nouvelles fibres d’amiante extrêmement dangereuses, cancérigènes ont été découvertes par l’INRS avec un nouveau procédé META (« microscopie électronique à transmission analytique »). Des fibres « fines » et des fibres « courtes » que les protections actuelles, individuelles et collectives, ne permettent pas d’écarter avant leur inspiration par les salariés désamianteurs.
Xavier Bertrand et Jean-Denis Combrexelle n’envisagent qu’un décret le 1er juillet 2012 (sic) applicable sur une période de 3 ans, c’est à dire le 1er juillet 2015 (resic).
Pendant ce temps là, les ouvriers qui continuent d’intervenir quotidiennement dans les chantiers de désamiantage risquent leur santé et leur vie.
Et ce n'est pas tout, Bertrand et Combrexelle demandent aux agents de l’inspection du travail, de ne pas contrôler tant qu’il n’y aura pas de nouvelles protections sûres ! Ce qui revient à laisser les ouvriers du bâtiment désamianteurs concernés, mourir sans protection et sans droit (que dira l’OIT ?).
Le gouvernement ment quand il répond que « les inspecteurs du travail disposent de moyens de contrôles qui vont jusqu’à l’arrêt de chantier ». Car, en même temps il leur demande de ne pas y aller vu qu’ils n’ont pas les moyens de protection ad hoc.
Ce qui s’impose c’est un « moratoire » immédiat.
Sans ce moratoire, il y va de la vie de milliers de salariés.
La complicité du gouvernement et des dirigeants du ministère de la santé ne pourra être occultée, ils savent, ils refusent la décision élémentaire de sécurité, qui s’impose.
C’est « d’homicide » que les responsables pourront être poursuivis, et ils ne pourront nier leur connaissance des risques dans lesquels ils auront laissé agir délibérément des milliers de travailleurs !