Amine Bénalia-Brouch, rendu célèbre pour les propos controversés du ministre de l'Intérieur, raconte dans un livre comment plusieurs personnalités de l'UMP ont tenté de le manipuler.
«Écrire ce livre, c'est une façon de m'excuser», justifie le jeune homme. Amine Bénalia-Brouch, rendu célèbre malgré lui suite à une blague jugée raciste de Brice Hortefeux «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a plusieurs qu'il y a des problèmes», a bien changé. Après avoir affiché un soutien sans failles au ministre de l'Intérieur avant de se retirer de l'UMP, il dénonce, dans un livre intitulé Confessions d'un sarkozyste repenti*, les pressions qu'il a subies de la part de certains membres de l'UMP.
«J'ai toujours pensé que cette phrase était raciste», assure-t-il ainsi mercredi dans les colonnes du Parisien. Au moment de la mise en ligne, sur Internet, de la vidéo du ministre (voir la vidéo), Amine se souvient avoir paniqué. «L'une des responsables de la fédération UMP des Landes m'a alors dicté un communiqué à leur [les journalistes, ndlr] lire. 'Tu vas leur expliquer que les propos sont sortis de leur contexte. Qu'on parlait des Auvergnats'», se souvient le jeune homme.
Mais la polémique ne s'essouffle pas. Le jeune militant UMP enregistre alors une vidéo qu'il diffuse à son tour sur la toile. «C'est Edouard Courtial qui me l'a demandé», assure-t-il. «Il faut que les gens t'entendent et te voient dédouaner le ministre», lui aurait demandé le secrétaire national à l'UMP chargé des fédérations, connu pour être un proche de Brice Hortefeux. Il rédige lui même son texte, qui est ensuite corrigé et validé par le député lui-même. «Après l'enregistrement, j'étais incapable de regarder le résultat. J'avais trop honte».
Toujours dans le cadre de cette affaire, Amine est reçu à deux reprises par Brice Hortefeux. Et la seconde fois se déroule à seulement un mois de l'ouverture du procès du ministre. «Moins il y aura de déclarations, mieux ce sera», lui aurait dit le ministre. «Je lui réponds qu'il a peu de chances d'être condamné. Sa réponse m'a scotché : 'Vous savez, là où il y a justice, il y a danger». En juin dernier, le couperet tombe : le ministre est condamné pour injure raciale à une amende de 750 euros. Il a depuis fait appel de cette décision, et l'affaire devrait être rejugée le 15 décembre prochain.
Plus d'un an après les faits, l'ancien militant (il a quitté le parti en août dernier, ndlr) n'attend qu'une chose : des excuses de la part du ministre. «Pour moi et pour ceux qui se sont sentis blessés», explique-t-il au Parisien. Pour autant, le jeune homme souhaite toujours avoir un engagement politique. «Je pense rejoindre le mouvement de Dominique de Villepin et, pourquoi pas, me présenter un jour à une élection».
Est-ce qu'un ministre condamné pour injure raciale peut rester au gouvernement ?
Pour moi c'est clairement non.
Ainsi, si Brice Hortefeux est condamné en appel pour injure raciale il doit démissionner.
*Confessions d'un sarkozyste repenti, d'Amine Bénalia-Brouch, éditions Jean-Claude Gawsewitch. 209 pages, 17,90 €.
source : http://www.lefigaro.fr