Cofondateur du mouvement "Libération Sud", Raymond Aubrac, 97 ans, était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à Caluire (Rhône) avec le chef du Conseil national de la Résistance (CNR).
Grand officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 39-45, rosette de la Résistance, il vient de décéder à l'âge de 97 ans.
Sa femme Lucie Aubrac, qu'il avait épousée en 1939, elle aussi héroïne de la Résistance, est morte en 2007 à l'âge de 92 ans.
Raymond Aubrac s'est engagé dès 1940 dans la Résistance avec Lucie, et est devenu attaché à l'état-major de l'Armée secrète.
Arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, emprisonné à Montluc, Raymond Aubrac et quatorze résistants sont libérés grâce à un intrépide raid de commando monté par Lucie, qui entrera dans la légende de la Résistance. Cet épisode est au centre du film de Claude Berri, "Lucie Aubrac", sorti en 1997, avec Carole Bouquet dans le rôle de l'héroïne.
Recherché par la Gestapo, le couple est parti pour Londres, puis Raymond a gagné Alger, où il est devenu délégué à l'Assemblée consultative en juin 1944. A la Libération, il est devenu commissaire régional de la République à Marseille, responsable du déminage du littoral, puis inspecteur général à la Reconstruction.
Ingénieur des travaux publics de formation, était resté un citoyen très actif, se rendant pendant des années en compagnie de sa femme pour témoigner et raconter la Résistance dans les collèges et les lycées, dont un nombre croissant portait leur nom.
Raymond Aubrac, comme son épouse, auront été des "compagnons de route" du Parti communiste.
Hommage de Jean-Luc Mélenchon à Raymond Aubrac :
"Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre, à ta place."
Comme l’a dit Lucie Aubrac : « résister se conjugue au présent ».
Raymond Aubrac nous a quitté, sortons de l’ombre pour tenir le poste de combat.