Président du Vénézuela depuis 1999, Hugo Chavez est mort le 6 mars 2013 à 58 ans des suites d'un cancer.
Je ne suis pas en capacité d'émettre un avis définitif sur Chavez.
Ce que je retiens de lui est qu'il a engagé une politique de réduction des inégalités qui lui a assuré un fort soutien des Vénézuéliens les plus modestes et permis d'être réélu démocratiquement quatre fois à la tête de son pays.
Voici un extrait d'un interview du géographe Alain Musset, spécialiste de l’Amérique latine sur Hugo Chavez :
Qu’inscrivez-vous à son actif ?
La refondation du système politique : les élections sont libres, propres… et montrent qu’il a toujours un appui populaire. Ensuite, le changement social. Il y a toujours des inégalités, mais Chavez a relancé une réforme agraire et il a utilisé les bénéfices de PDVSA (la compagnie pétrolière nationale) pour mettre en place ses « missions » dans le secteur de la santé, de l’éducation ou encore les magasins d’État à tarifs subventionnés… Le taux de pauvreté, officiellement, a diminué de 72 %. On peut discuter le chiffre, mais la pauvreté a reculé, c’est incontestable.
Et au passif ?
L’autocratie : Chavez décide, point ! Le népotisme : sa famille et ses proches sont gouverneurs, directeurs d’offices publics et parapublics. La violence : la criminalité ne cesse de prospérer. L’instrumentation du religieux : comme l’ex-marxiste Ortega au Nicaragua, Chavez utilise le christ, la vierge et le diable pour justifier ses politiques auprès d’une population très pieuse. Plus inquiétant : il n’a pas jeté les bases de l’avenir en investissant en dehors du secteur pétrolier… Le Venezuela conserve une économie de rente. Si le cours du pétrole s’effondre, le pays s’effondre.
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