Azouz Begag, 54 ans, sociologue, chercheur et universitaire, écrivain, scénariste, ancien ministre délégué chargé de l’égalité des chances dans le gouvernement Villepin de 2005 à 2007, il est membre du MoDem et de République Solidaire.
Azouz Begag est né en France de parents algériens immigrés en France. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le gone du Chaâba , roman autobiographique qui évoque son enfance, et Un mouton dans la baignoire – Dans les coulisses du pouvoir, un récit qui relate son expérience de ministre issu de l’immigration. Il a publié en mai 2011 "Cest quand il y en beaucoup..." chez Belin, un ouvrage sur la montée de l'islamophobie en France et en Europe.
Comme en 2004, il a bien voulu répondre à mes questions.
Azouz, vous êtes membre du MoDem et de République Solidaire, alors Bayrou ou de Villepin pour 2012 ?
Oui, j'ai une double appartenance politique. J'ai une faiblesse en politique ; la fidélité. A François Bayrou qui m'a fait confiance pour les élections législatives, notamment, et à Villepin qui m'a nommé ministre en 2005.
Comptez vous vous présenter aux élections législative à Lyon comme en 2007, et si oui sous quelle étiquette ?
C'est scandaleux de voir qu'aujourd'hui à l'Assemblée, il n'y a aucun Français issu de l'immigration maghrébine... alors que nous sommes des millions en France ! Alors, il faut se présenter, oui. Mais pas n'importe comment. Il faudra mesurer les forces du Modem, de République Solidaire, pour se présenter dans les meilleures conditions.
Comptez vous voter pour la primaire socialiste et si oui avez vous un candidat préféré ?
Incontestablement, je vais voter François Hollande.
Avec le recule, regrettez vous d'avoir été membre du gouvernement de Villepin au même titre que Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux ?
pas du tout ! J'ai affirmé mes convictions face aux puisssants ! En politique, ce qui reste ce sont les paroles, les gestes de ceux qui sont libres et engagés pour leurs convictions humanistes, citoyennes, en politique. J'ai démissionné. J'ai écrit des bouquins pour relater mon expérience. Puissent-ils servir à ceux qui viendront derrière moi. Etre libre, ça coûte cher. J'ai payé. J'en suis fier.
Quel est votre avis sur la politique menée par Nicolas Sarkozy depuis 2007 ?
Le chantre de l'insécurité ! J'avais dit au temps des émeutes dans les banlieues que sa 'sémantique guerrière' ne me convenait pas. Il avait salement réagi contre moi. Il vient de finir une guerre personnelle contre Khadafi. What next ? La guerre totale à Al Qaida ? Pour cacher les défaillances de sa politique intérieure et son échec à vouloir séduire une second fois les électeurs du FN sur le dos des immigrés en général et des musulmans en particulier...
Vous êtes de retour sur Twitter ( @AzouzBegag ), que pensez vous des reseaux sociaux en général ?
Il y a du bon et du mauvais. Ce sont des outils démocratiques utiles, incertains et aléatoires. On ne gagne pas des élections avec les réseaux sociaux. J'ai essayé. Ca ne marche pas. Leur virtualité est plus forte que leur efficacité. Cependant, j'ai fait de nombreuses rencontres professionnellesn, au niveau mondial, grâce à ces réseaux.
Quelles sont vos projets à venir ?
Des films, des livres, des conférences dans le monde sur la France d'aujourd'hui.
Un dernier mot ?
2012 sera pour la France annus horribilis. Il faut se préparer au pire.
Il y a quelques semaines, Azouz Begag a sorti un essai politique : "C'est quand il y en a beaucoup".