C’est dans un costume de présidentiable que Jean-Luc Mélenchon est apparu au dernier jour du congrés du Parti de gauche (PG).
Mélenchon et le PS :
Durant son discours de clôture, Jean-Luc Mélenchon n’épargna pas le PS, critiquant sa frilosité à défendre la retraite à soixante ans. « La gauche politique aurait pu s’unir » sur cette conquête, « c’était à elle de monter en première ligne », regretta-t-il.
Mais, à l’heure de la bataille électorale, il somme son ex-formation d’engager le débat avec le candidat du Front de gauche, propositions contre propositions. « Dites-nous, chers camarades socialistes, pourquoi il n’est pas possible d’avoir une retraite à soixante ans à taux plein ? » leur lance-t-il.
L'ancien membre du PS dit vouloir créer "du débat sur le fond avec le Parti socialiste", déplorant que ses anciens collègues "ne répondent pas", que ce soit sur la sortie du Traité de Lisbonne ou le départ des troupes d'Afghanistan.
DSK et 2012 :
Jean-Luc Mélenchon a également mis en garde contre "le piège mortel du vote utile du PS" contre Nicolas Sarkozy en 2012.
Le député européen a assuré que le Parti de gauche qu'il préside n'était pas un "supplétif de circonstance" du Parti socialiste, qu'il compte bien bousculer à la présidentielle de 2012.
Il avait auparavant estimé que le choix de Dominique Strauss-Kahn (contre lequel il multiplia les piques) par les socialistes pour la présidentielle de 2012 empêcherait tout rassemblement de la gauche au second tour.
"Si les socialistes ont la bêtise de désigner Dominique Strauss-Kahn comme candidat et que je ne puisse pas passer devant lui, nous aurons le plus grand mal à rassembler la gauche autour du programme du directeur du FMI", a-t-il dit.
Pour Jean-Luc Mélenchon, Dominique Strauss-Kahn est l'homme qui "pratique dans tous les pays du monde la même politique de contraction de la dépense publique, de réduction des dépenses sociales et qui en est content".
Il affirma aussi que le PG est "capable d'emmener le peuple français mieux que ne le fera jamais le directeur général du FMI", Dominique Strass-Kahn.
Le Front de gauche :
Jean-Luc Mélenchon, qui brigue l'investiture du Front de gauche pour 2012, souhaite que ses partenaires du PCF et de la Gauche unitaire se décident dès janvier sur le choix du prétendant à l'Elysée.
Mais Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s'en tient (pour le moment ?) au calendrier initial du printemps 2011.
Alors que le député communiste André Chassaigne ambitionne lui aussi d'être candidat, Jean-Luc Mélenchon a appelé dans l'Humanité à éviter "un processus du type primaires de confrontations de personnes" pour le choix du candidat.
"Il appartient à nos directions nationales de faire une proposition commune devant les adhérents de chaque parti du Front de gauche. Nous combinerons l'exigence démocratique et la responsabilité politique", assure le président du PG.
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent affirment avoir tourné la page des polémiques, quand, début novembre, le responsable communiste avait mis en garde le député européen contre toute dérive populiste.
Prêt à l’affrontement, il entend transformer les élections cantonales de 2011 en « premier tour de la présidentielle » et se réjouit que la Fase et le M’pep « demandent à entrer au Front de gauche ».
Le président du PG termine son discours d’une heure et demie en déclarant être « le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas », soulignant que le Front de gauche, qu’il aspire à représenter en 2012, n’est pas un « supplétif de circonstance » du PS.