L'Abbé Pierre (Henri Grouès de son vrai nom) aurait eu 100 ans ce 5 août 2012. Disparu le 22 janvier 2007 à l'âge de 94 ans. Il laisse derrière lui une vie de combat en faveur des plus pauvres.
Qui était l'Abbé Pierre ?
En 1928 à 16 ans, après un " coup de foudre avec dieu " selon ses propres mots, il veut entrer dans les ordres franciscains, cependant il devra attendre d'avoir 17 ans et demi.
A 18 ans, il distribue son patrimoine et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants.
Résistant actif sous l'Occupation (où il adopte son pseudonyme), l'abbé Pierre, s'engage dans la résistance où il aide des juifs à se cacher. Recherché par la Gestapo, il rencontre le général De Gaulle en 1943 à Alger.
Il choisit la politique à la Libération et est élu député jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.
En 1949, il fonde "Emmaüs" communauté de chiffonniers construisant des logements provisoires pour les "sans domicile".
Lors de l'hiver rigoureux de 1954, l'abbé Pierre lance à la radio un appel à "l'insurrection de la bonté" en faveur des sans-logis, déclenchant un vaste mouvement de solidarité. Il est également entendu par le Parlement qui, quelques semaines plus tard, décide de lancer un programme de 12000 logements d'urgence.
L'association d'Emmaüs s'internationalise et comprend de nombreuses communautés dans près de quarante pays. En 1988, il crée la "Fondation de l'abbé Pierre" pour le logement des défavorisés.
Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses "Restaurants du coeur", martelant qu'"avoir faim à Paris est intolérable".
Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repoussa cette distinction avec fracas (il ne l'acceptera qu'en 2001) pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.
Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, "les limites du crime sont dépassées".
Trois ans plus tard, il provoque le désarroi chez ses proches en apportant son soutien au philosophe Roger Garaudy, auteur d'un livre révisionniste. Puis il s'explique et se repent.
Le 1er février 2004, cinquante ans après son appel pour "l'insurrection de la bonté", il réitèra son appel, et s'engage avec Emmaüs pour un nouveau "Manifeste contre la pauvreté" dans un pays où il y a cinq millions d'exclus, dont un million d'enfants.
Toute sa vie durant, avec son franc-parler qui tranche avec le langage policé des autorités catholiques, l'abbé Pierre mèna une croisade pour défendre les plus pauvres.
L'Abbé Pierre fût le défenseur des plus démunis et nul ne peut oublier qu'en hiver 1954, hiver glacial et meurtrier pour les sans-abri, l'Abbé Pierre lança une "insurrection de la bonté" et que l'Abbé Pierre lança un appel désormais célèbre sur les ondes de Radio-Luxembourg en faveur des SDF.
L’Abbé Pierre était une personne qui représentait le combat contre les injustices, le combat en faveur des plus démunis, il était l’humanité.