De nombreuses crèches étaient fermées ce jeudi pour protester contre un décret réorganisant l'accueil des enfants.
En grève pour la deuxième fois en un mois, le collectif de professionnels, de syndicats et d'associations "Pas de bébé à la consigne !", est en profond désaccord depuis plus d'un an contre le décret, et exige toujours le retrait de ce texte qui permet d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés (auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants...) au profit de personnels moins qualifiés.
Ce décret sur l'accueil collectif a pour objectif de créer de nouvelles places dans les crèches, rappelons que Nicolas Sarkozy avait promis 200.000 places d'accueil pour les enfants de moins de trois ans.
Ainsi, la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, souhaite augmenter le "taux de surnombre" qui permet, à titre exceptionnel, d'accueillir plus de bébés que prévu. Ce taux devrait passer de 10 % à 15 % pour les crèches moyennes, de 10 % à 20 % pour les grandes. Ainsi, une structure conçue pour 60 bébés pourra accueillir, dans les mêmes locaux et sans personnel supplémentaire, jusqu'à 72 enfants. En sommes le nombre d'enfants de moins de trois ans pris en charge pourrait passer à un professionnel pour 12 enfants !
Le collectif est d'autant plus inquiet que le projet de décret abaisse le niveau de formation des professionnels des crèches. Les "plus qualifiés" (puéricultrices, auxiliaires de puériculture, éducateurs de jeunes enfants) devraient passer de 50% à 40% des effectifs, tandis que les CAP ou les BEP (ayant trois ans d'expérience) passeront de 50% à 60%.
La France accuse un retard considérable en matière de garde d'enfants. Selon un rapport rédigé en 2008 par la députée Michèle Tabarot (UMP), notre pays compte à peine un million de places d'accueil pour 2,4 millions de moins de trois ans. Pénurie de crèches, manque d'assistantes maternelles, recul progressif de la préscolarisation à deux ans… "Le besoin d'accueil non satisfait est évalué entre 300 000et 400 000 places", concluait la députée des Alpes-Maritimes.
On pouvait lire pendant la manifestation des pancartes disant :
"MME MORANO ZERO !" "PAS D'ELEVAGE D'ENFANTS EN BATTERIE"
La politique de rendement maximum avec toujours moins de personnel, et en plus du personnel " non qualifié" donc moins couteux.
C'est cela la politique menée par l'UMP.
source : http://info.france2.fr ; http://www.lemonde.fr
