Le fabricant américain de pistolets à décharge électrique Taser a reconnu pour la première fois que l'impulsion électrique de ses pistolets controversés pouvait provoquer un risque cardiaque "extrêmement faible" et conseille aux policiers de ne pas viser le thorax. En France ce sont environ 4000 policiers nationaux et gendarmes qui sont équipés de ce pistolet.
Selon Amnesty International, entre 2001 et décembre 2008, 351 personnes ont trouvé la mort après avoir subi une décharge de Taser. 90% de ces victimes n'étaient pas armées lorsqu'elles ont fait l'objet de l'impulsion électrique.
En France, le Conseil d’Etat avait déjà indiqué, dans un arrêt rendu le 1er septembre 2009, que l’emploi des pistolets à impulsion électriques comporte des dangers "susceptibles, dans certaines conditions, de provoquer directement ou indirectement la mort des personnes visées".
C'est enfin la reconnaissance de la dangerosité des pistolets à impulsion électrique. Taser qui a vendu pendant dix ans son arme comme non-létale, reconnaît enfin qu'elle peut provoquer des décès. Plusieurs études fiables avaient pourtant déjà été menées à ce sujet.
En réalité, cet avis de Taser n'est pas une nouveauté pour les professionnels qui l'utilisent. Rue89 racontait comment en 2004 le ministère de l'Intérieur évoquait le pistolet en termes élogieux :
« Son usage représente une alternative efficace dans de nombreux types d'intervention et dans des formes de riposte situées entre l'arme de service (…) et le simple emploi de la force physique qui expose les fonctionnaires à des risques et des blessures graves (…).
L'utilisateur dispose d'un pouvoir dissuasif fort et d'une meilleure garantie de réussite dans le cas d'intervention à risques et violentes. »
Avant de se raviser en 2008, dans une note confidentielle de la préfecture de police destinée aux « chefs de service », parlant d'une arme « de létalité réduite ». Qui plus est, certains formateurs de Taser estiment que l'entraînement délivré aux tireurs n'est pas assez poussé.
Ce nouvel avis surgit quelques jours après l'avis du Conseil d'Etat qui a interdit l'usage du pistolet à impulsion aux policiers municipaux œuvrant dans onze villes.
Et dire que Olivier Besancenot avait été poursuivi en diffamation par Taser France pour avoir justement dénoncé le fait que cette arme avait fait des morts ...
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