Patrick Devedjian, proche de Nicolas Sarkozy, secrétaire général délégué de l'UMP et président du conseil général des Hauts-de-Seine, a, devant les caméras de TLM, une chaine Lyonnaise, lâché le mot "salope" en parlant d'Anne-Marie Comparini une proche de François Bayrou récemment battue lors des dernières législatives.
Cette vidéo fait maintenant le tour du net, et depuis Patrick Devedjian a fait savoir qu'il regrettait ses propos, des propos qu'il a toutefois qualifié de "privés".
Anne-Marie Comparini s'est dit blessée et a exigé des excuses publiques, excuses qui lui a présenté Patrick Devedjian en privé en indiquant dans un communiqué qu'il
"déplore la diffusion sur Dailymotion d'images volées lors d'une conversation privée. Il regrette son interjection déplacée à l'égard de Madame Anne-Marie Comparini à qui il renouvelle son estime et toute son amitié"...
Dans sa jeunesse, comme d'autre membres de l'UMP (Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen, Gérard Longuet...), Patrick Devevedjian a fait partie d'un groupe activiste d’extrême droite
OCCIDENT (dissous en 1968) qui était ouvertement raciste.
Les réactions de la classe politique après que Patrick Devedjian ait traité de "salope" Anne-Marie Comparini :
A droite
Nicolas Sarkozy, président : "Ce n'est pas une façon de parler aux femmes, ni à qui que ce soit d'autre". Interrogé pour savoir s'il pensait qu'il fallait sanctionner le responsable de l'UMP, Nicolas Sarkozy a relevé qu'"il s'est excusé". (Déclaration en marge d'un déplacement à Lyon, vendredi 29 juin)
François Fillon, Premier ministre : "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Il ne faut jamais insulter les gens et encore moins les élus". "M. Devedjian s'est excusé. Pour moi, l'incident est clos". (Déclaration à l'issue d'une cérémonie à Nantes, vendredi 29 juin)
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé : "Le mot est inqualifiable s'agissant d'une femme. C'est d'autant plus consternant que cela s'adresse à un adversaire politique. On lui doit d'autant plus de respect à ce titre. Ca montre que le combat pour le respect des femmes n'est pas terminé". (Déclaration à l'issue d'une cérémonie à Nantes, vendredi 29 juin)
Rachida Dati, ministre de la Justice : "Il n'est pas tolérable qu'on puisse qualifier (ainsi) une femme, politique ou pas". Interrogée pour savoir si Patrick Devedjian pouvait être passible de poursuites, elle a refusé de s'exprimer davantage sur ce sujet, soulignant qu'elle n'avait pas entendu les propos. (Déclaration lors d'une visite qu'elle effectuait au Palais de Justice de Paris, vendredi 29 juin)
Marielle de Sarnez, députée européenne, bras droit de François Bayrou (MoDem) : Ces propos sont "révoltants", "extrêmement choquants", "d'autant plus qu'ils viennent du principal responsable de l'UMP". "Il faut que Patrick Devedjian les retire et s'excuse auprès d'Anne-Marie Comparini, et le plus tôt sera le mieux". (Déclaration à l'AFP, vendredi 29 juin)
Les groupes UDF, PS, Verts, PC, PRG, non apparentés ainsi que quatre élues de l'UMP du conseil régional Rhône-Alpes : "Les élus du conseil régional condamnent avec la plus grande fermeté les propos inqualifiables tenus hier par M. Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, à l'encontre d'Anne-Marie Comparini, conseillère régionale et ancienne présidente de la Région". "Ils tiennent à affirmer leur solidarité avec leur collègue et à rappeler que le débat public n'a rien à gagner de ce type d'attitude et de déclaration qui déshonore leur auteur autant qu'il pollue le dialogue républicain". "Cette déclaration a été approuvée ce vendredi matin par l'ensemble des élus composant le Conseil régional, à l'exclusion du FN et de l'UMP, qui n'ont pas daigné participer au vote, sauf Mesdames (Fabienne) Lévy, (Annick) Buisson, (Agnès) Chanal et (Nicole) Guillermin, qui l'ont votée". (Déclaration commune rapportée dans un communiqué du groupe UDF à la Région, vendredi 29 juin)
A gauche
Michèle Canet, présidente du groupe socialiste du conseil général des Hauts-de-Seine présidé par Patrick Devedjian : "Je veux ici condamner ces propos que rien ne peut excuser. Ils ont d'autant plus inexcusables, qu'ils procèdent d'un machisme d'un autre temps et que les responsabilités de Patrick Devedjian demandent une attitude exemplaire". Faisant allusion à d'autres propos "méprisants" qu'aurait tenu le président du conseil général des Hauts-de-Seine, notamment concernant les communistes, la présidente du groupe socialiste conclut que "l'insulte, le mépris et la volonté permanente de briser sont, chez lui, l'expression courante et banalisée. Cela n'est pas tolérable". (Communiqué, vendredi 29 juin)
Ségolène Royal (PS) a appelé Anne-Marie Comparini (MoDem) pour l'assurer de son soutien. La présidente de Poitou-Charentes a téléphoné à l'élue régionale de Rhône-Alpes. (Source : entourage de Ségolène Royal, vendredi 29 juin).
D'après : http://tempsreel.nouvelobs.com/
Patrick Devedjian interviewé par Karl Zéro dans son émission "Le Club du Net AOL" (mars 2007),
après l'épisode de censure du site Torapamavoa.
Où il est question d'honneur et de diffamation, d'injures et de dignité...