Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable :
Alain Juppé
Parcours :
Ténor du RPR, Alain Juppé a commencé auprès de Jacques Chirac, alors que celui-ci était Premier ministre, en 1976. Il l'a suivi à la mairie de Paris, comme directeur des Affaires économiques, puis comme ministre délégué au Budget, lors de la première cohabitation. De 1993 à 1995, il est ministre des Affaires étrangères du gouvernement Balladur mais reste fidèle à Chirac et devient président par intérim du RPR en 1994. Lorsque Chirac est élu en 1995, il est nommé Premier ministre et conserve la direction du RPR. En 1997, suite à la défaite de la droite aux élections législatives, il se présente à la mairie de Bordeaux, où il est élu. De 2004 à 2006, condamné à l'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, il quitte Bordeaux… mais s'y fait réélire maire en 2006, lorsque sa peine prend fin.
Les plus : Plusieurs fois ministre d'Etat, il peut s'appuyer sur sa longue expérience. Le ministère inédit dont il a la charge jouit d'une bonne popularité. Sa création répond au souhait du très médiatique Nicolas Hulot de mettre l'écologie au cœur des décisions politiques.
Les moins : Deux mauvais souvenirs entachent la carrière d'Alain Juppé : les grandes grèves de 1995, alors qu'il venait d'être nommé Premier ministre, et sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs du RPR.
Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi :
Jean-Louis Borloo
Parcours :
Jean-Louis Borloo commence sa carrière comme avocat et fonde un cabinet spécialisé en conseil aux entreprises. Il fait alors la connaissance de Bernard Tapie. En 1986, il devient président du Football Club de Valenciennes et, fort de son implantation dans la région, devient maire de la ville, puis conseiller régional (UDF) du Nord-Pas-de-Calais. En 2001, il est nommé porte-parole du parti centriste, mais après le 21 avril 2002, il rejoint l'UMP. Il est d'abord nommé ministre délégué à la Ville dans le gouvernement Raffarin, de 2002 à 2004, puis ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale de 2004 à 1005. Il conserve ce portefeuille, qui devient le ministère de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, dans le gouvernement Villepin. Depuis 2005, il co-préside le Parti radical valoisien, courant centriste de la majorité présidentielle.
Les plus : De par ses fonctions ministérielles, son franc-parler et des initiatives marquantes comme les « maisons Borloo » à prix modique, Jean-Louis Borloo incarne une droite « sociale ». C'est l'un des ministres les plus populaires des gouvernements Villepin et Raffarin.
Les moins : Il demeure une incertitude sur le poids réel de son ministère. Sans pouvoir sur les comptes (dévolus au ministère du même nom), ni sur l'industrie (potentiellement rattachée au ministère du Développement et de l'Aménagement durable), Jean-Louis Borloo pourrait se retrouver à la tête d'un Bercy allégé, sans réel pouvoir… Tout dépend de la distribution effective des dossiers.
Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des collectivités territoriales :
Michèle Alliot-Marie
Parcours :
Fille du député-maire de Biarritz, Bernard Marie, Michèle Alliot-Marie a commencé très jeune sa carrière politique au RPR. De 1986 à 1988, elle est nommée secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, chargée de l'Enseignement, dans le gouvernement de Jacques Chirac. Elle revient au gouvernement comme ministre de la Jeunesse et des Sports sous Edouard Balladur. En 2002, elle est nommée ministre de la Défense du gouvernement Raffarin I, fonction qu'elle occupe jusqu'en mai 2007. Chiraquienne, elle envisage de se présenter contre Nicolas Sarkozy à l'investiture de l'UMP pour l'élection présidentielle, mais lui laisse finalement le champs libre au terme d'une série de débats devant les militants, en décembre 2006.
Les plus : Forte d'une longue carrière politique, Michèle Alliot-Marie a déjà occupé de hautes fonctions dans un ministère généralement réservé à des personnalités masculines. Elle s'est trouvée aux prises avec des situations difficiles, notamment dans le cadre du conflit en Côte d'Ivoire.
Les moins : Sera-t-elle en contradiction avec l'atlantisme du président Sarkozy et du ministre des Affaires étrangères Kouchner ? L'avenir le dira.
Ministère des Affaires étrangères et européennes :
Bernard Kouchner
Parcours :
Bernard Kouchner est plus connu pour ses engagements humanitaires que pour sa carrière politique. En 1971, il participe à la fondation de Médecins sans frontières puis créé, en 1979, Médecins du monde. En 1992, il est particulièrement médiatisé pour son engagement en Somalie. De 1999 à 2001, il est nommé Haut représentant de l'Onu au Kosovo et se charge, là aussi, de l'aide humanitaire. En 1993, il adhère du Parti socialiste. Proche de Lionel Jospin (dont il fut ministre puis secrétaire d'Etat à la santé) et de Michel Rocard, il envisage fugitivement, en 2006, de briguer la candidature présidentielle. Se définissant comme social-démocrate, il a souvent pris position à contre-courant de la ligne du PS : il s'est notamment prononcé pour la guerre en Irak au nom du droit d'ingérence contre les dictatures.
Les plus : Homme de gauche issu de la société civile, et connu pour son action de défense des grandes causes humanitaires, Bernard Kouchner est le symbole de l'ouverture que Nicolas Sarkozy avait promise au gouvernement.
Les moins : Sa position en faveur de la guerre en Irak fait mauvaise impression alors que la position de Jacques Chirac sur le non-engagement de la France dans ce conflit a été unanimement saluée. De plus, en acceptant ce portefeuille, Bernard Kouchner pourrait devenir la cible privilégiée de ses « amis » socialistes d'hier. Sa participation à des gouvernements socialistes sous la présidence de François Mitterrand, en particulier en tant que secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargé de l'Action humanitaire du gouvernement Michel Rocard de 1988 à 1991 et en tant que Ministre de la Santé et de l'Action humanitaire du gouvernement Pierre Bérégovoy, pourrait se retourner contre lui, en faisant l'opprtuniste en chef du gouvernement Fillon.
Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement :
Brice Hortefeux
Parcours :
C'est l'ami de trente ans de Nicolas Sarkozy. Témoin du premier mariage du nouveau président, il est aussi parrain d'un de ses fils. Sa carrière suit de près celle du chef de l'Etat : chef de cabinet de Nicolas Sarkozy de 1993 à 1995, il lui succède au Parlement européen en 1999 et devient secrétaire général délégué de l'UMP en 2004 quand Sarkozy en prend la tête. De 2005 à 2007, il a également été ministre des Collectivités territoriales dans le gouvernement Villepin.
Les plus : Très proche du président, il devrait être activement soutenu par ce dernier.
Les moins : Pendant la campagne électorale, certains ont vu dans la volonté de Nicolas Sarkozy de créer ce « ministère de l'Identité nationale » un argument destiné à séduire les électeurs du Front national.
Ministère de la Justice :
Rachida Dati
Parcours :
Lorsqu'on demandait au futur Garde des sceaux, il y a environ trois mois, quel portefeuille ministériel lui était réservé, elle répondait du tac au tac (et pour rire, précisait-elle) : « Ministre de la rénovation urbaine à coups de Kärcher ». Cette fille d'ouvrier qui travaillait comme aide-soignante en Saône-et-Loire pour financer ses études, est entrée comme comptable au sein du groupe Elf Aquitaine. A 35 ans, elle entame une nouvelle carrière de magistrate. Elle est nommée juge au tribunal de Grande instance de Péronne puis devient substitut du procureur à Evry. A son arrivée Place Beauveau, Nicolas Sarkozy la nomme conseillère technique puis conseillère à son cabinet ministériel. Elle travaille sur les deux projets de loi sur la prévention de la délinquance et alimente les réflexions du ministre sur le thème de l'intégration. Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy en fait sa porte-parole. Peinant dans un premier temps à s'imposer, la juriste a su surmonter son trac face aux caméras.
Les plus : Juriste de formation, elle s'exprime dans un langage clair et n'hésite pas à mettre en avant ses origines populaires et immigrées.
Les moins : C'est son premier portefeuille à l'issue d'une ascension politique extrêmement rapide.
Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité :
Xavier Bertrand
Parcours :
A 42 ans, cet assureur de profession s'est imposé comme un rouage essentiel de la machine de campagne de Nicolas Sarkozy. Ce proche d'Alain Juppé s'est fait remarquer en défendant avec efficacité le projet de loi sur l'assurance-maladie en 2003. Un succès qui lui a valu d'être nommé ministre de la Santé par Dominique de Villepin. Nommé ensuite porte-parole de Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle, Xavier Bertrand s'est imposé comme le plus ardent défenseur de l'exonération des cotisations sociales pour les heures supplémentaires.
Les plus : Xavier Bertrand est connu pour être un bourreau de travail, maîtrisant les dossiers qu'il est amené à traiter.
Les moins : Il devra lutter contre le climat de méfiance qui s'est installé pendant la campagne entre les syndicats et Nicolas Sarkozy. Autant de grèves et de conflits sociaux à l'horizon…
Ministère de l'Education nationale
Xavier Darcos :
Parcours :
Xavier Darcos a en commun avec François Bayrou d'être un amoureux des belles lettres et du latin. Enseignant à l'université de Bordeaux II puis au Lycée Louis le Grand, à Paris, il fait carrière dans l'inspection générale, avant de devenir directeur de cabinet de François Bayrou. En 2002, il est ministre délégué à l'Enseignement scolaire lorsqu'il présente une liste aux élections régionales contre son ancien patron. Face au Parti socialiste, les deux hommes s'unissent pour le second tour. Xavier Darcos, est ensuite nommé ministre de la Coopération et du Développement par Dominique de Villepin, avant de rejoindre l'équipe de Nicolas Sarkozy.
Les plus : Cet ancien inspecteur général de l'éducation connaît bien l'Education nationale. Il rêvait de ce ministère après avoir été mis en rivalité avec Luc Ferry sous le gouvernement Raffarin.
Les moins : Peu médiatisé pendant la campagne, il demeure méconnu du grand public. De plus, il écope d'un ministère allégé qui ne comprend plus l'Enseignement supérieur et la Recherche.
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche :
Valérie Pécresse
Parcours :
Après une carrière au Conseil d'Etat, Valérie Pécresse rejoint Jacques Chirac au lendemain de la dissolution ratée de 1997, alors qu'il est au plus bas dans les sondages. Elle garde une réelle affection pour le candidat de la « fracture sociale ». En 2004 elle est nommée porte-parole de l'UMP par Alain Juppé. Alors que Ségolène Royal démarre sa campagne sur le thème de la famille, Valérie Pécresse va monter en responsabilité dans le dispositif de Nicolas Sarkozy, qui la charge de disputer aux socialistes les thèmes sociaux et familiaux. En janvier dernier, elle fait le tour des plateaux télé pour présenter son livre : Etre une femme en politique…c'est pas si facile (L'Archipel). Ce qui lui vaut son surnom de « Ségolène de droite ».
Les plus : Très médiatisée, elle va incarner le relève féminine à droite.
Les moins : Elle hérite d'un portefeuille pour la première fois séparé de celui de l'Education nationale.
Ministère de la Défense :
Hervé Morin
Parcours :
De 1993 à 1995, Hervé Morin a été conseiller technique de François Léotard, alors ministre de la Défense. En 1998, il devient député UDF de l'Eure. Il gravit ensuite les échelons au sein du parti de François Bayrou : d'abord comme délégué général de l'UDF de 2000 à 2002 puis comme président du groupe à l'Assemblée nationale. Il s'est rallié dans l'entre-deux tours à Nicolas Sarkozy et n'a pas participé à la création du Mouvement Démocrate de François Bayrou. Il a même fondé, avec 22 députés UDF, un mouvement nommé "mouvement social libéral", futur pôle centriste de l'UMP.
Les plus : Président du groupe UDF à l'Assemblée, Hervé Morin est à même, en marge de son travail au ministère, de fédérer les membres dissidents de son parti qui n'ont pas suivi François Bayrou dans l'aventure du Modem. Il apporte avec lui une ouverture au centre.
Les moins : Hervé Morin n'a pas d'expérience ministérielle et était plus connu, à l'UDF, pour son engagement sur les questions sociales qu'en matière de défense…
Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports :
Roselyne Bachelot
Parcours :
Roselyne Bachelot s'est faite connaître pour ses positions en faveur du Pacs alors qu'elle était députée RPR en 1999. Nommée porte-parole de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002, Jean-Pierre Raffarin en fait sa ministre de l'Ecologie en 2002. Nicolas Hulot ne tarde pas à parler « d'erreur de casting ». Elle garde aussi un mauvais souvenir des journalistes qui moquent ses déclarations sur le réchauffement climatique ou sur le nucléaire. Ses propos à l'emporte-pièces sur l'oreillette du président Jacques Chirac lui ont valu la colère de ce dernier. En 2004, elle quitte le gouvernement Raffarin après la défaite de l'UMP aux élections régionales et rejoint l'équipe de Nicolas Sarkozy qui la nommera porte-parole pendant la campagne
Les plus : Titulaire d'un doctorat en pharmacie, elle est dotée d'une réelle culture scientifique. Sa bonhomie la rend sympathique auprès du grand public.
Les moins : Elle a laissé une image contrastée à l'issue de son travail au ministère de l'Ecologie, marquée par quelques « gaffes » notoires… Fidèle de Jacques Chirac, elle incarne également mal la « rupture », si chère au nouveau président.
Ministère du Logement et de la Ville :
Christine Boutin
Parcours :
Députée des Yvelines depuis 1986, Christine Boutin est également à la tête du Forum des républicains sociaux, un parti politique associé à l'UMP qui revendique plus de 7000 adhérents. En 2002, elle s'est présentée à l'élection présidentielle, ce qui lui a valu d'être exclue de l'UDF, où elle avait commencé sa carrière politique. Elle a recueilli 1,19% des suffrages. En 2007, elle se désiste au profit de Nicolas Sarkozy. Christine Boutin est connue pour ses prises de position politiques en lien avec ses convictions religieuses : elle a combattu le Pacs et s'est beaucoup investie dans la lutte pour les droits sociaux dans les prisons et l'aide à la réinsertion des détenus.
Les plus : Très impliquée dans des combats à caractère social, Christine Boutin a l'image d'une femme sincère, prête à se battre pour faire valoir ses convictions.
Les moins : Son combat contre le Pacs et ses convictions religieuses affichées pèsent sur son image.
Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique :
Eric Woerth
Parcours :
Formé à HEC et à l'IEP de Paris, Eric Woerth évolue d'abord comme directeur financier et administratif du RPR à partir de 1993, puis comme trésorier de l'UMP. Très proche de Jacques Chirac et d'Alain Juppé, (dont il fut le conseiller parlementaire à Matignon après 1995) le député de l'Oise est membre des Réformateurs, le courant libéral de l'UMP. Il est également fondateur du club de la boussole, qui rassemble des députés UMP « réformistes » qui regroupe 41 ministres d'abord proches de Jacques Chirac, puis de Jean-Pierre Raffarin.
Les plus : Libéral, ancien trésorier de l'UMP, Eric Woerth a toute la confiance de Nicolas Sarkozy.
Les moins : Ce chiraquien de longue date, inconnu de l'opinion, n'a jamais eu d'expérience ministérielle.
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche :
Christine Lagarde
Parcours :
Avocate de formation, elle commence sa carrière politique aux Etats-Unis comme assistante parlementaire du sénateur républicain du Maine, William S. Cohen. Elle évolue ensuite au sein du cabinet d'avocats international de grande renommée Baker &McKenzie, dont elle fini par prendre la tête de 2001 à 2006. En 2005, elle entre au conseil de surveillance de ING Group, importante multinationale néerlandaise de la finance. Parallèlement, de 2005 à 2007, elle est nommée ministre déléguée au Commerce extérieur. Chevalier de la légion d'honneur, elle figure au 88ème rang des femmes les plus puissantes du monde selon le magazine Forbes.
Les plus : Sa réussite exceptionnelle et son travail au sein de grands groupes lui confèrent une image de femme moderne, capable de proposer une vision politique en phase avec les défis liés à la mondialisation des échanges.
Les moins : Elle manque d'expérience politique et se confronte à un secteur en crise : l'agriculture, menacée par l'arrêt des subventions européennes à l'horizon 2012.
Ministère de la Culture et porte-parole du gouvernement :
Christine Albanel
Parcours :
D'abord attachée de presse de Valéry Giscard d'Estaing, cette agrégée de lettres rejoint Jacques Chirac à la mairie de Paris en 1982. Elle deviendra sa plume à la mairie de Paris puis à l'Elysée de 1995 à 2000. Une fidélité qui lui vaut d'être nommée à la présidence du Domaine national de Versailles. Elle accompagne ensuite Nicolas Sarkozy en lui ouvrant son carnet d'adresses. Le maire de Neuilly, plus habitué à fréquenter les people de sa ville que les salons littéraires parisiens, remercie donc celle qui a su mettre ses réseaux d'intellectuels à son service.
Les plus : Elle connaît bien les acteurs culturels.
Le moins : Elle est plus habituée aux coulisses du pouvoir qu'à jouer les premiers rôles.