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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 07:50

article-sandrinebonn.jpg


Résumé du film :

L'actrice Sandrine Bonnaire a une sœur, Sabine. Huitième d'une fratrie de onze enfants, Sabine, 38 ans, est autiste. Depuis vingt-cinq ans, Sandrine filme sa sœur et réalise ici un portrait bouleversant. Le récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans et le témoignage de sa vie actuelle dans une structure adaptée. Ce film révèle une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant.
Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, aujourd'hui Sabine reprend goût à la vie dans un foyer d'accueil en Charente, même si ses capacités restent altérées. Une démonstration par l'exemple de la pénurie de centres spécialisés et de ses conséquences dramatiques.

Elle s’appelle Sabine a reçu le prix de la Fipresci à la Quinzaine des Réalisateurs lors du festival de Cannes 2007.



Sandrine Bonnaire évoquant le film :


"
L’idée de faire ce film est venue pendant l'internement de Sabine qui a duré cinq ans et qui l’a très vite transformée. J’étais très nostalgique de sa beauté et de ses capacités antérieures. Je me suis replongée alors dans les images que j’appelle aujourd’hui « images d’archives », pour essayer de comprendre pourquoi et comment on avait pu en arriver là. C’est un sentiment de colère et d’injustice qui m’a décidée à faire le film. 

Je suis sûre que si Sabine avait été diagnostiquée plus tôt — à l’époque, on disait « handicapés mentaux » —, si elle avait été prise en charge précocément dans un centre comme celui où elle vit désormais — et qui travaille en partenariat avec l’hôpital d’Angoulême — elle n’en serait pas là.
L’hôpital n’est pas un lieu de vie, c’est un lieu de soins et de transition. Personne ne doit vivre à l’hôpital. L’enfermement pour Sabine, c’était comme un cercle sans fin : plus elle était angoissée, plus elle était violente. Plus elle était violente, plus on lui donnait des médicaments qui lui faisaient perdre ses capacités, jusqu’à devenir incontinente. On nous disait : « C’est la maladie qui progresse. » Mais aujourd’hui elle n’est plus du tout incontinente ! Il y a chez Sabine — et on le voit dans le film — une part de vitalité très forte. Et en travaillant sur cette vitalité, on aurait pu réduire cette part plus sombre qui l’habite.

Le film a fait beaucoup de bien à Sabine, car il l’a renvoyée à ce que nous faisions avant, avec cette caméra qui était un personnage à part entière entre nous deux. Pendant nos voyages particulièrement, où quand elle venait nous voir à la maison. Je la filmais en train de jouer des textes sur lesquels je travaillais pour un rôle. En fait, j’ai commencé à la filmer pour qu’elle ait un souvenir des voyages que l’on faisait ensemble, qu’elle garde une trace de tout ça. La première fois, c’était aux Antilles, après c’est devenu presque expérimental, pour voir son évolution, mais pas du tout dans l’idée d’en faire quelque chose. Heureusement que j’ai ces images aujourd’hui, car sans elles je n’aurais pas pu faire ce film. "



sabine.jpg



D'après l'article de Phillipe Azoury (Libération)

Sabine a un an de moins que Sandrine. Elles se ressemblaient comme seules deux sœurs y arrivent. Enfant, nous dit sa sœur, elle était différente. Au collège, on a voulu lui faire rejoindre les autres élèves. Elle y a rencontré l’incompréhension : elle s’y mordait les poings, se déshabillait au milieu de la cour. Déscolarisée vers 12 ans, elle apprend le piano à domicile, se révèle douée. Sandrine, de son côté, croise la route de Pialat et du cinéma. Les frères et les sœurs s’en vont vivre leur vie d’adultes, elle vie seul avec sa mère faute de structure disponible, Sabine reste et s’enfonce. La violence s’empare d’elle.
Dans ce documentaire, Sabine ne cherche pas à nous séduire. Sabine bave, Sabine dort, Sabine cogne, Sabine pose 100 fois la même question, Sabine était d’une beauté sidérante, une enfant sauvage. Après cinq ans dans un hôpital psychiatrique, Sabine est méconnaissable : il n’y a plus que le handicap qui ressort d’elle, le handicap qu’une médication lourde n’a pas amélioré (elle n’était même pas diagnostiquée), mais au contraire a laissé prendre le dessus sur la vie.
 



Mon avis :

Bouleversant et criant de vérité, voilà comment résumer ce documentaire de Sandrine Bonnaire.
Je travail actuellement avec des enfants et des adolescents autiste et j'ai, durant ma formation d'éducateur été en stage notamment dans une structure comme celle où réside Sabine actuellement.
Constat : le nombre de places sont très insufisante et les établissements spécialisés ont des listes d'attentes très longues. Ainsi les parents d'enfant autiste (pour ne citer que ce handicap) doivent les garder à leur domicile (imaginez la dificultée de vivre et s'occuper 24h /24 d'une personne handicapé) ou bien ces personnes finissent dans des hôpitaux psychiatrique alors qu'elles ne sont pas "folle" mais handicapés et le pire c'est que le côut du prix de journée est beaucoup plus élevé dans un HP que dans un établissement adapté.
J'espère qu'un gouvernement mettra un jour des moyens suffisant pour que chaques personnes handicapés puissent être accueillis dans une structure adapté et accompagnés du personnel nécessaire.




Lien vers une vidéo parlant du film ici :
Voir la vidéo


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commentaires

B
Je suis educatrice technique atelier cuisine dans un nouveau centre IME près de Bordeaux pour ado autistes et suit très sensible à votre post et votre avis...merci beaucoup Delphine
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr