LOI n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés – Article 4
« Les programmes de recherche universitaire accordent à l'histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu'elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit.
La coopération permettant la mise en relation des sources orales et écrites disponibles en France et à l'étranger est encouragée. »
Petit rappel :
Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait une loi portant reconnaissance de la nation aux rapatriés et aux harkis. Son article 4, fruit de sous-amendements subrepticement glissés dès le 11 juin 2004 par deux députés ultras de l’UMP, Christian Kert et Christian Vanneste, salue le « rôle positif de la présence française » notamment « en Afrique du Nord » et stipule que « les programmes scolaires et les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite ». Un paragraphe court, mais chargé de symboles, qui soulèvera l’indignation d’enseignants et d’historiens refusant de se laisser dicter une histoire officielle.
Le 29 novembre, les députés UMP ont fait barrage à la suppression de l’article 4 de la loi du 23 février 2005, proposée par le groupe socialiste et soutenue par le groupe communiste.
La majorité pensait l'affaire close, mais elle est ressortie avec l'annulation du déplacement de Nicolas Sarkozy aux Antilles, à la suite du refus d'Aimé Césaire, figure historique de la Martinique, de le rencontrer. Les dirigeants de la droite ont réalisé à quel point la colère est grande aux Antilles suite à cette loi si controversé.
Les Antillais avaient fondé beaucoup d'espoirs sur la loi de 2001 de la députée de Guyane Christiane Taubira qui reconnaissait l'esclavage comme un crime contre l'humanité. C'était la repentance de l'Etat français. Les lendemains ont déchanté. La loi prévoyait une date nationale de commémoration. Depuis deux ans, le gouvernement reporte son choix.
Après les émeutes des banlieues et les propos sur la «racaille», le bicentenaire d'Austerlitz et la polémique sur Napoléon. La loi sur les «côtés positifs» du colonialisme a été ressentie comme une provocation.
Pour Nicolas Sarkozy, l'annulation de ce déplacement, prévu depuis plus d'un mois, est un camouflet. Le voyage aux Antilles fait partie des passages obligés d'un présidentiable.
Un comité d'accueil musclé l'aurait attendu sur place s'il avait maintenu sa visite.
C’est une sorte de racisme qui prétend aujourd’hui, par le déni du passé, empêcher la France, telle qu’elle est, diverse, plurielle, colorée, de se construire un avenir.
D’après : http://www.humanite.fr/journal/2005-12-03/2005-12-03-819158Pétition pour l'abrogation de l'Article 4 : http://www.abrogation.net/