Paru dans l'Humanité du 19 janvier 2006
Paru dans Paris Normandie du 21 janvier 2006
L’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) envisage de fermer la chirurgie et la maternité de l’hôpital de Gisors dans l’Eure, le plus gros employeur de la ville et de ses environs avec plus de 360 salariés.
Cet hôpital de proximité assure pourtant environ 500 accouchements par an, alors que la maternité la plus proche se trouve à 40 Km, dans le ville de Vernon. Il accueille aussi des personnes âgées en longs séjours. Des menaces, des restrictions en tout genre, l’hôpital en connaît depuis une bonne dizaine d’années. Mais cette fois, le personnel et les habitants de la ville craignent pour son existence même. Les salariés pensent que la fermeture de la chirurgie, du bloc opératoire et de la maternité auront des conséquences sur tous les autres services.
De proche en proche, tous les services risquent d’être mis en danger, des urgences jusqu’au personnel ouvrier des services techniques.
Les arguments avancés par l’ARH sont hypocrites. Elle pointe du doigt, au nom de la sécurité, la faiblesse du nombre des actes chirurgicaux en oubliant de dire que, jusque-là, c’est plutôt faute de chirurgiens que de malades, et que l’hôpital s’emploie à en faire venir. Quant à la maternité, elle n’en critique même pas le nombre d’accouchements par an, critère habituel pour juger de l’expérience des équipes.
Enfin, si la maternité fermait, ce serait la quatrième en quelques années sur le département de l’Eure, après celle de Pont-Audemer, Verneuil-sur-Avre et, en juin dernier, Louviers, sans compter plusieurs établissements privés à Evreux, Louviers et Vernon.
L’annonce des menaces a provoqué une grande émotion au sein du personnel et dans la population. Les deux syndicats de l’hôpital, CGT et Ufas, ont lancé un comité de défense. Une pétition a été lancée, qui rappelle entre autres, que la population de Gisors et alentours a crû de 15% entre les deux derniers recensements.
Au sein de cette population, faute de moyen de transport, les personnes âgées, les familles en difficulté seront les premières victimes de la fermeture. Les femmes pour leur part devront parcourir 40 km pour aller accoucher à la maternité de Vernon, déjà saturée mais promise à un bel avenir d'usine à bébés.
Dans un pays dit civilisé comme la France, il n’est pas normal que des hôpitaux réduisent leurs champs d’actions ou dans le pire des cas ferment, le ministre de la santé Xavier Bertrand saura t’il prendre ces responsabilités dans cette affaires ? les habitants de Gisors et ses alentours ne peuvent que l’espérer.
D'après le site : http://gisors.action.free.fr/hopitalgisors.htm