22 octobre 2008
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19:00
J'ai l'honneur d'être invité pour la troisième fois, le Jeudi 23 octobre, de 18h10 à 19h dans l'émission "Ça n'engage que vous" animé par Adrien Hervais sur la radio HDR.
Pour écouter l'émission en direct rdv ici
Vous pouvez écouter ou réécouter les émissions à laquelles j'ai participé le 20 décembre 2007 en cliquant sur le lien ici et celle du 20 mars 2008 ici.
Qui est Adrien Hervais ?
D'après l'article de Gérard THOMAS paru dans Libération
Personne polyhandicapé, Adrien Hervais anime sur HDR (station locale de Rouen) une émission politique aux coudées franches.
La radio des Hauts-de-Rouen (HDR) a pris ses quartiers dans l'ancienne gendarmerie de Châtelet, une banlieue populaire perchée sur les collines au nord de la capitale normande. Une porte blindée munie d'un oeilleton, un long couloir. A gauche, des cellules désaffectées, à droite, un petit studio d'enregistrement jouxté d'une salle de mixage. Comme tous les jeudis soirs, l'émission Objectif 2007 , consacrée depuis le début de l'année aux échéances électorales, est diffusée en direct par la radio associative.
Adrien Hervais est aux commandes pour cinquante minutes d'antenne. Cette semaine, il a réuni autour de lui quatre candidats aux législatives en Haute-Normandie, un UMP, un PS, une LCR et une Modem, pour un débat centré sur l'économie, la santé et l'emploi. Redoutable animateur, le journaliste lance le premier thème du jour, distribue la parole, remet les débatteurs dans les clous, en les coupant sans ménagement, ou les laisse s'enferrer dans d'implacables silences avant de venir à leur secours. La dette, la fiscalité, les emplois subventionnés, l'hôpital, la région... les sujets s'enchaînent à un rythme soutenu. Les mains calées sur son afficheur braille, Adrien lit le conducteur (plan de l'émission) et veille scrupuleusement au temps de parole des uns et des autres.
Victime d'une maladie orpheline qui lui a fait perdre la vue à l'âge de 4 ans et l'a cloué dans un fauteuil quatorze ans plus tard, Adrien Hervais, 26 ans, s'est «drogué à la radio» et «passionné pour la politique» dès son plus jeune âge. Il conçoit son état physique comme «un handicap concret» , omniprésent dans sa vie quotidienne et douloureusement souligné par certaines réflexions maladroites et blessantes. Lorsque, par exemple, à la fin de la classe de troisième dans un établissement spécialisé pour non-voyants, il décide de poursuivre sa scolarité dans un lycée «normal», sa prof d'histoire-géo lui affirme abruptement qu'il n'y «arrivera jamais» . Celle d'anglais y va de son couplet en lui expliquant que les langues sont désormais enseignées par des techniques audiovisuelles et qu'il se heurtera donc à d'insurmontables difficultés. Quand il trouve enfin un stage dans une radio du service public de Rouen, son «parrain» se désintéresse rapidement de lui avant de lui asséner qu'il possède une «voix trop nasillarde» pour la radio !
Rien n'y fait, le gaillard est têtu, sûr de lui, ambitieux et bien décidé à prouver qu'on «s'habitue à tout» . Il effectue de brillantes études secondaires puis accumule les réussites universitaires, engrangeant une maîtrise puis un DEA en droit public à l'université de Rouen «sans jamais redoubler car je considère que c'est du temps perdu» . Durant toutes ces années, Adrien se sent accepté, respecté et aimé par «une bande de copains», avec qui il est resté en contact et dont les photographies ornent les murs de sa chambre ( «Je ne les vois pas mais ils sont là !» )
Mis en contact avec la rédaction de HDR par un ami de collège qui habite près de la radio, il rejoint, bénévolement, la station en 2001 pour y animer l'émission le Mix des assoces à l'occasion du 100e anniversaire de la loi de 1901. Il y affûte son goût pour l'animation. Fin 2002, il lance Dans l'actu, une émission de politique internationale. Puis, en 2004, Intolérance 0, consacrée à la mixité sociale et aux droits des minorités. «C'est véritablement en 2004, avec les élections cantonales, que j'ai commencé à me régaler à la radio , explique Adrien. J'avais enfin marié mes désirs de politique et de radio, et découvert que j'adorais cuisiner les hommes politiques !»
L'acharnement mis à sa réussite professionnelle admirablement accompagné au quotidien par ses parents, Alain et Monique finit par payer. En plus de ses émissions, Adrien est contracté par le conseil régional de Haute-Normandie pour organiser un colloque sur la lutte contre les discriminations. Radio France, qui diffuse sur son site Web un passage au grill des candidats à la présidentielle en mars-avril 2007 sur le thème des quartiers populaires ( Pas de quartier ), lui demande de participer à l'émission. Il y rencontre tous les prétendants à l'Elysée (sauf Nicolas Sarkozy, qui boude l'émission) et se souvient que Dominique Voynet l'a «immédiatement tutoyé» ( «Ça m'a profondément agacé» ), que Ségolène Royal lui a tapoté l'épaule en fin d'émission en lui lançant, «Quel courage !» ( «C'est une réaction idiote mais gentille» ), ou que François Bayrou a répondu à ses questions en regardant un autre animateur ( «C'est mon père qui l'a remarqué» ).
Adrien Hervais ne leur en tient pas rigueur : «Toutes ces réactions montrent que les gens ont une relation bizarre avec le handicap. Soit ils en ont peur, soit ils l'abordent avec un côté charité chrétienne !» Totalement décomplexé quant à son état physique (il rigole franchement lorsque son père plaisante en affirmant que les grosses lunettes qu'il porte toujours «lui servent à entendre» ), il sait néanmoins qu'il reste vulnérable en raison de sa totale dépendance à ses parents. D'ailleurs, le visage s'assombrit et la voix se casse lorsqu'il évoque pudiquement leur âge et le temps qui passe : «La relation que j'ai avec mes parents n'est pas ordinaire, on marche à trois, on est complètement en symbiose. Je ne veux pas penser à l'avenir !»
Qui est Adrien Hervais ?
D'après l'article de Gérard THOMAS paru dans Libération
Personne polyhandicapé, Adrien Hervais anime sur HDR (station locale de Rouen) une émission politique aux coudées franches.
La radio des Hauts-de-Rouen (HDR) a pris ses quartiers dans l'ancienne gendarmerie de Châtelet, une banlieue populaire perchée sur les collines au nord de la capitale normande. Une porte blindée munie d'un oeilleton, un long couloir. A gauche, des cellules désaffectées, à droite, un petit studio d'enregistrement jouxté d'une salle de mixage. Comme tous les jeudis soirs, l'émission Objectif 2007 , consacrée depuis le début de l'année aux échéances électorales, est diffusée en direct par la radio associative.
Adrien Hervais est aux commandes pour cinquante minutes d'antenne. Cette semaine, il a réuni autour de lui quatre candidats aux législatives en Haute-Normandie, un UMP, un PS, une LCR et une Modem, pour un débat centré sur l'économie, la santé et l'emploi. Redoutable animateur, le journaliste lance le premier thème du jour, distribue la parole, remet les débatteurs dans les clous, en les coupant sans ménagement, ou les laisse s'enferrer dans d'implacables silences avant de venir à leur secours. La dette, la fiscalité, les emplois subventionnés, l'hôpital, la région... les sujets s'enchaînent à un rythme soutenu. Les mains calées sur son afficheur braille, Adrien lit le conducteur (plan de l'émission) et veille scrupuleusement au temps de parole des uns et des autres.
Victime d'une maladie orpheline qui lui a fait perdre la vue à l'âge de 4 ans et l'a cloué dans un fauteuil quatorze ans plus tard, Adrien Hervais, 26 ans, s'est «drogué à la radio» et «passionné pour la politique» dès son plus jeune âge. Il conçoit son état physique comme «un handicap concret» , omniprésent dans sa vie quotidienne et douloureusement souligné par certaines réflexions maladroites et blessantes. Lorsque, par exemple, à la fin de la classe de troisième dans un établissement spécialisé pour non-voyants, il décide de poursuivre sa scolarité dans un lycée «normal», sa prof d'histoire-géo lui affirme abruptement qu'il n'y «arrivera jamais» . Celle d'anglais y va de son couplet en lui expliquant que les langues sont désormais enseignées par des techniques audiovisuelles et qu'il se heurtera donc à d'insurmontables difficultés. Quand il trouve enfin un stage dans une radio du service public de Rouen, son «parrain» se désintéresse rapidement de lui avant de lui asséner qu'il possède une «voix trop nasillarde» pour la radio !
Rien n'y fait, le gaillard est têtu, sûr de lui, ambitieux et bien décidé à prouver qu'on «s'habitue à tout» . Il effectue de brillantes études secondaires puis accumule les réussites universitaires, engrangeant une maîtrise puis un DEA en droit public à l'université de Rouen «sans jamais redoubler car je considère que c'est du temps perdu» . Durant toutes ces années, Adrien se sent accepté, respecté et aimé par «une bande de copains», avec qui il est resté en contact et dont les photographies ornent les murs de sa chambre ( «Je ne les vois pas mais ils sont là !» )
Mis en contact avec la rédaction de HDR par un ami de collège qui habite près de la radio, il rejoint, bénévolement, la station en 2001 pour y animer l'émission le Mix des assoces à l'occasion du 100e anniversaire de la loi de 1901. Il y affûte son goût pour l'animation. Fin 2002, il lance Dans l'actu, une émission de politique internationale. Puis, en 2004, Intolérance 0, consacrée à la mixité sociale et aux droits des minorités. «C'est véritablement en 2004, avec les élections cantonales, que j'ai commencé à me régaler à la radio , explique Adrien. J'avais enfin marié mes désirs de politique et de radio, et découvert que j'adorais cuisiner les hommes politiques !»
L'acharnement mis à sa réussite professionnelle admirablement accompagné au quotidien par ses parents, Alain et Monique finit par payer. En plus de ses émissions, Adrien est contracté par le conseil régional de Haute-Normandie pour organiser un colloque sur la lutte contre les discriminations. Radio France, qui diffuse sur son site Web un passage au grill des candidats à la présidentielle en mars-avril 2007 sur le thème des quartiers populaires ( Pas de quartier ), lui demande de participer à l'émission. Il y rencontre tous les prétendants à l'Elysée (sauf Nicolas Sarkozy, qui boude l'émission) et se souvient que Dominique Voynet l'a «immédiatement tutoyé» ( «Ça m'a profondément agacé» ), que Ségolène Royal lui a tapoté l'épaule en fin d'émission en lui lançant, «Quel courage !» ( «C'est une réaction idiote mais gentille» ), ou que François Bayrou a répondu à ses questions en regardant un autre animateur ( «C'est mon père qui l'a remarqué» ).
Adrien Hervais ne leur en tient pas rigueur : «Toutes ces réactions montrent que les gens ont une relation bizarre avec le handicap. Soit ils en ont peur, soit ils l'abordent avec un côté charité chrétienne !» Totalement décomplexé quant à son état physique (il rigole franchement lorsque son père plaisante en affirmant que les grosses lunettes qu'il porte toujours «lui servent à entendre» ), il sait néanmoins qu'il reste vulnérable en raison de sa totale dépendance à ses parents. D'ailleurs, le visage s'assombrit et la voix se casse lorsqu'il évoque pudiquement leur âge et le temps qui passe : «La relation que j'ai avec mes parents n'est pas ordinaire, on marche à trois, on est complètement en symbiose. Je ne veux pas penser à l'avenir !»
Je vous invite a écouter ou télécharger les émissions d'Adrien Hervais sur :http://www.adrienhervais.com/