Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 09:28

Article de Fanny Doumayrou paru dans l'Humanité du 4 décembre 2006

 


Précarité . Les organisations de chômeurs défilaient samedi à Paris. Elles veulent imposer la question du chômage dans la campagne électorale.

« Les candidats à la présidentielle qui disent vouloir changer la vie, pourquoi ne sont-ils pas là aujourd’hui ? Pour qui veulent-ils changer le monde, si c’est pas pour les chômeurs et précaires ? », lance samedi après-midi Philippe Villechalane, porte-parole de l’Apeis, au début de la manifestation nationale organisée pour la quatrième année consécutive à Paris avec les autres organisations de chômeurs AC !, le MNCP et la CGT-chômeurs, contre le chômage et la précarité. Entre République et le siège de l’UNEDIC dans le 12e arrondissement, le cortège, plus nombreux que les années précédentes (4 000 personnes selon les organisateurs), rassemble des chômeurs, des sans-papiers, des collectifs de précaires, des syndicalistes de SUD et de la CNT, des militants du PCF et de Lutte ouvrière. Vu le contexte électoral, la plupart des participants adressent leurs critiques aux candidats à la présidentielle, accusés de négliger les questions du chômage et de la précarité.

Sur le camion du MNCP en tête du défilé, le slogan « Chômage, précarité, c’est là notre insécurité » exprime le sentiment général. « Les politiciens nous rebattent les oreilles avec l’insécurité, mais ce n’est qu’une conséquence, alors que les causes sont à chercher dans le chômage », explique Jean-Pierre Guenanten, dirigeant du MNCP, qui réclame plus de moyens pour l’« accompagnement » des chômeurs. Plus radical, Serge Havet d’AC ! Lille, témoigne de la cascade de plans de licenciements dans sa région. « Les plans sociaux se multiplient, les radiations aussi, le 15 du mois des gens n’ont plus rien dans leur frigo, sur Lille il y a 200 familles sans abri, et les centres d’action sociale n’ont plus d’argent. On est ici pour dire que ça suffit, que ça va exploser, les chômeurs n’en peuvent plus. Les candidats veulent qu’on leur donne nos voix ? Mais qu’ils nous proposent des solutions ! »

Denis, jeune chômeur de Lille, vit ou du moins essaie de vivre avec ses 400 euros par mois d’ASS. « C’est dur. En fait, c’est même impossible », déplore-t-il. Pour lui, qui compte s’abstenir au deuxième tour, les discours de Royal et de Sarkozy « se rejoignent » : « Elle n’a rien à proposer pour les minima sociaux, pour les exclus du logement. Sarkozy, lui, veut s’en prendre au RMI. » « J’ai fait un stage à l’ANPE, la plupart des participants voulaient voter Le Pen. Ils disaient : « Puisque tout le monde se fout de nous, on va les emmerder en votant Le Pen. » « Même des gens issus de l’immigration ! », raconte un chômeur de Lille, qui vit avec le RMI et du travail au noir, et voudrait voter pour Clémentine Autain. Habitant du quartier Lille-Sud, « dernier quartier populaire de Lille », il déplore que « personne ne vienne jamais les voir ». « Et ils veulent qu’on dégage pour faire venir des bobos comme au quartier de Wazemmes. »

Alors que le gouvernement a confirmé cette semaine le versement de la prime de Noël (152 euros pour une personne seule) aux allocataires du RMI et de l’ASS, la manifestation était aussi l’occasion de revendiquer son extension à tous les chômeurs, et sa revalorisation à 500 euros. « Pour que les chômeurs puissent se mettre à table normalement et offrir à leurs enfants un Noël comme les autres », explique Philippe Villechalane.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
La CFDT et la CGT prennent acte avec satisfaction de la reconnaissance par le Premier Ministre de l’avis formulé par le Conseil Economique et Social sur la représentativité syndicale.<br /> Il reprend à son compte la nécessité de réformer les règles de la représentativité en prenant appui sur le vote des salariés. Il propose aussi de donner de l’espace au dialogue social sur le sujet.<br /> Cette position du Premier Ministre nous paraît largement compatible avec notre proposition d’adoption d’un amendement à la loi « Modernisation du Dialogue social » qui permettrait d’engager rapidement les négociations nécessaires.<br /> L’adoption de l’amendement proposé par la CGT et la CFDT est donc nécessaire pour formaliser, dès maintenant, les vœux du Premier Ministre tout en amenant les partenaires sociaux à traiter de ce sujet important dans un délai donné.
Répondre
F
Je suis bien d'accord avec Jean-Christophe Gilbert. Ancien chomeur et jeune chef d'entreprise aujourd'hui (j'en suis à la 2ième quand même), je suis confronté aux mêmes problèmes.<br /> Alors, je n'arrête pas de dire que l'on considère les chomeurs comme des nantis de la société française et que c'est pas bien. <br /> D'un autre coté, on ne baisse pas la pression fiscale en France sur les TPE/PME, on la baisse pour les grosses, voire les très grosses entreprises qui n'embauchent personne et qui ne sont pas si nombreuses que ça. Et pourtant, ce sont les TPE/PME qui embauche en France. Pas assez du coup mais c'est bien elles.<br /> De la à croire que les chomeurs vont voter lepen, il y a un fossé. Parce que lepen ne vas pas non plus arranger les choses. Il n'a pas plus que les autres la solution. Qu'on me dise que les chomeurs veulent virer tous les politiciens, je le comprend mais voter lepen parce qu'on est pas content, c'est idiot!<br />  
Répondre
J
Que les chômeurs gueulent, rien n'est plus normal.<br /> De là à voter Front National, il y a une marge quand même !<br /> Moi, je voudrais profiter de ce petit espace pour manifester aussi mon mécontentement mais de chef d'entreprise.<br /> Je suis - donc - chef d'entreprise.<br /> Une petite entreprise en cela que j'y travaille seul, depuis peu avec mon fils, bientôt 3 années d'existence.<br /> Lorsque je facture 100 euros à un client, 40 euros partent en prestations sociales diverses, zou.<br /> Pour les grosses pme, ou celles implantées depuis des lustres, déjà, c'est beaucoup.<br /> Mais pour une tpme comme la mienne, en pleine phase de lancement, sur un créneau assez pointu - le web 2.0 - ben c'est limite ubuesque car - de surcroît - les banques ne prêtent pas de sous pour nous.<br /> Si l'on ajoute à cela l'incurie de certains fonctionnaires - je pense ici au Trésor Public - qui refusent des échelonnements de paiements, c'est également super hard.<br /> Voilà.Merci.
Répondre

A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr