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Arnaud MOUILLARD, Educateur spécialisé. Blogueur membre des #LeftBlogs

Marie Georges Buffet : La question des retraites


MG BUffet - la question des retraites



 La question brûlante des retraites revient. Comment les financer ? A quel âge garantir leur accès ? Quelle solidarité intergénérationnelle entretenir ? Le débat fut confisqué en 2003 par cette droite omnipotente qui passa en force comme à chacun de ces mauvais coups depuis. Mais pour les centaines de milliers de salariés d’alors, les millions, toutes générations confondues dans les mobilisations sociales qui se sont succédé jusqu’au CPE, les quatorze semaines qui nous séparent du 22 avril 2007 sont l’occasion de réaffirmer leur volonté d’un vrai changement de logique sociale. Que cette question revienne sur le devant de la scène dès ce début d’année, juste après celle, tout aussi brûlante, du logement, dénote un changement de climat profond du pays depuis 2002, utile à la gauche.

Du Conseil d’orientation des retraites, à sa manière, souligne tous les dangers de la loi Fillon dénoncés à l’époque. Loin de permettre « un retour à l’équilibre » à terme, elle a bien constitué une machine de guerre contre le droit à la retraite, s’inscrivant en cela dans la stratégie d’abaissement du coût du travail et de généralisation de l’insécurité sociale.

Et il faudrait maintenant aller plus loin, en étendant sa logique aux « régimes spéciaux ». Mais hormis celui des clercs de notaires qui ne doit guère peser dans la balance, peut on dire que le travail de marin n’est pas pénible ? Quel problème posent ceux de la SNCF et d’EDF-GDF dont le nombre de cotisants resterait supérieur à ceux des bénéficiaires si ce n’est en fait qu’ils participent des obstacles à leur privatisation sous la férule européenne ?

Quand l’espérance de vie d’un ouvrier à soixante ans est de neuf ans inférieure à celle d’un cadre, il faudrait « favoriser l’emploi des seniors ». Quand le ministre de l’Education annonce la suppression de 5000 postes à la prochaine rentrée, l’UMP préconise d’utiliser en échange d’un « crédit d’impôt » les retraités au soutien scolaire, à l’encadrement des enfants dans les écoles et à des « missions d’intérêt général ». Voilà qui, ajouté aux projets du MEDEF en ce domaine, aggraverait la mise en concurrence des générations entre elles. Mais pourquoi ne pas revenir aux 37,5 annuités pour partir en retraite et y intégrer les années de formation ? Jeunes et vieux, précaires, actifs et retraités, chacun va avoir à se prononcer.

Quant au financement, faudrait-il accepter encore une fois comme le dit si joliment la présidente du conseil d’administration de la CNAV et le suggère ce texte, « un effort supplémentaire si cet effort est partagé par tous » ? Tous ? Vraiment ? Mais alors qui et comment ? En épargnant les 10% des Français les plus riches qui captent à eux seuls 55% des richesses du patrimoine du pays ? En aggravant encore une fois les inégalités sociales via la TVA sociale frappant indistinctement salariés, chômeurs, retraités aux pauvres pensions et privilégiés de la fortune ? En transférant une partie des cotisations-chômage sur celles des retraites, opposant là encore les précaires et chômeurs aux retraités ? En augmentant encore une fois la CSG payée à 90% par les salariés et les retraités ? Ou bien en intégrant les revenus financiers dans le calcul des cotisations et en revoyant les cotisations des entreprises pour favoriser celles qui privilégient l’emploi stable et qualifié, donc aussi la croissance nécessaire à la création de richesses. Abrogera-t-on la loi Fillon ou bien seulement « tout ce qui n’est pas juste » en renvoyant à une négociation sociale en 2008 comme l’indique François Hollande ?


La gauche doit relever le défi et c’est ce débat qui distingue actuellement le PS des propositions portées par MG Buffet. C’est un vrai débat de société dont les urnes auront une clef.


Lien : http://www.pcf.fr/spip.php?article1181
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S
Il y a d'autres réponses de Marie Georges Buffet sur le site de Elle.j'ai vu ça cette après midi et je vous conseille d'aller voir si vous êtes derrière elle. c'est des jeunes qui posent des questions à la candidate
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M
Justement la question des retraites devrait revenir sur le devant de la scène, plus qu'elle ne l'est aujourd'hui parce qu'il s'agit de l'avenir de chacun. Le prochain president ou la prochaine présidente et sa majorité devra en 2007 esquisser les réformes de 2008 comme le prévoit la loi Fillon. Ce doit etre un sujet incontournable de la campagne présidentielle. sera t il évoqué ? rien n'est moins sûr. Evacuons tout de suite les erreurs commises par tout un chacun sur le sujet les fonctionnaires ne cotisent pas à la sécurité sociale et aux caisses de retraites complémentaires , leur retraites sont payées par le budget de l'Etat. Ils n'ont rien à voir avec le problème. Les régimes spéciaux comme la SNCF, EDF GDF , les mines, les clercs de notaires procurent à leur ressortissants des avantages par rapport au régime général de la Sécurité sociale et sont financé en partie par ce dernier. Prenons EDF GDF : les retraites étaient à la charge de l'entreprise exclusivement, comme le sont pour la majeure partie de leur revenus ceux de la SNCF, le gouvernement actuel a en 2003 transféré le régime de retraite de l'EDF vers le Régime général. Le problème c'est que les salariés de l'EDF cotisent comme les autres salariés et ont un niveau de retraite supérieur , il est équivalent à celui des fonctionnaires. Le gouvernement a dit que la différence entre les 2 régimes sera payé au régime général par l'EDF. Des experts ont évalué le cout de la différence entre 7 et 14 milliards d'euros. Le gouvernement a tranché EDF paiera à la sécurité sociale et plus précisément la CNAV 7 milliards d'euros. Le restant eh bien ce sont les salariés du régime général qui paient les retraités d'EDF GDF. Chose étonnante depuis 2004 la branche vieillesse de la Sécurité sociale est déficitaire. Ce n'est pas cela uniquement qui a provoqué le déficit mais cela y contribue. Pourquoi une telle situation ? pour pouvoir privatiser EDF il faut sortir de l'entreprise la charge des retraites. Si nous élargissons le débat quelles solutions pour les retraites? Tout d'abord soulignons que les cotisations patronales sont inchangées depuis 30 ans , ce qui n'est pas le cas pour les salariés. Ensuite la santé financière de la CNAV et des caisses de retraites complémentaires dépend du niveau de l'emploi. Sous JOSPIN le chômage a baissé et tout les organismes sociaux ne se portaient que mieux. Comme le dit MG BUFFET l'assiette des cotisations basée sur la rémunération doit etre élargie à l'ensemble des revenus. De plus notre système de cotisation sociale est contre productif dans le sens où plus une entreprise a de salariés plus elle cotise . Il serait judicieux d'établir pour les cotisations des entreprises un système de bonus malus corrélé aux embauches tout en faisant cotiser l'ensemble des revenus. La CSG est un outil est il le plus adapté ou faut il innover? j'ajouterai que le Conseil d’orientation des retraites (COR) avait ecrit dans son premier rapport que le retour à 37,5 annuité couterait 2% du PIB. A titre de comparaison les retraites en 2000 par rapport à 1960 ont augmenté de 5% du PIB cela a t il fait une révolution ? non. Il s'agit donc d'un arbitrage politique: que veut on financer? quelle place veut on faire aux vieilles générations? Regardons du coté des pays scandinaves. Enfin le dernier débat sur les retraites a été biaisé par une présentation basée sur la démographie qui est incontestable sans mettre en face l'évolution des conditions économiques du pays. En conclusion MG BUFFET propose de revenir aux 37.5 annuités , d'élargir l'assiette des revenus servant à financer les retraites, de faire une différence dans l'age du départ par la pénibilité du travail. Sur ce dernier point tous les partis sont d'accord et l'ont inscrit dans leur programme. Je pense que ce post vous éclairera sur ce sujet.
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P
Nous vivons plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps.<br /> Point de mystère ni de grandes théories. Tout le monde l'a compris et en tire les conclusions. Sauf la France. <br /> Nous on veut travailler moins. Et faire de cette volonté l'alpha et l'omega de toute une vie.<br />  
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W
Le système tel qu'il est n'est plus viable, tout le monde est d'accord la-dessus ; il y a trois raisons à cela :<br /> - les gens rentrent de plus en plus tard sur le marché du travail<br /> - la durée de vie s'allonge<br /> - après le baby-boom, va avoir lieu le papy-boom : pas assez de cotisants pour payer les retraites ;<br /> a partir de là, il apparaît nécessaire de changer un système qui a été mis en place dans un tout autre contexte (plein emploi, peu de retraités) ; plusieurs idées :<br /> - il est tout a fait logique de cotiser plus longtemps (c'est fait dans d'autres pays et pas que les pays "socialement plus avancés" de type scandinaves")<br /> - il faut revoir le systèmes des régimes spéciaux ; ce n'est économiquement pas viable et c'est vachement inégalitaire; le chauffeur de tgv ou de rer ne va pas me dire qu'il fait un travail difficile... c'est plus lui qui met le charbon dans la locomotive... ; quand on est dans une période forte croissance, pas de problème, on peut avoir des avantages, mais quand le contexte change, il faut changer le système aussi ;<br /> c'est un problème d'adaptation, de réalisme ; faut vivre dans le présent et surtout anticiper le futur ; on a retardé cette réforme (gauche comme droite) et plus on retarde encore cette réforme, plus ce sera dur...
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