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14 décembre 2005 3 14 /12 /décembre /2005 22:19



Fondateur dans les années 70 d’un des gangs les plus meurtriers des États-Unis, Stanley « Tookie » Williams, reconnu coupable en 1981 de quatre homicides (bien que se déclarant innocent), a été exécuté près de San Francisco le 13 décembre. 647 autres détenus attendent le coup de grâce en Californie.

Être nominé à plusieurs reprises pour un Prix Nobel (5 fois pour le Prix Nobel de la Paix et 4 fois pour le Prix Nobel de Littérature) et être en même temps condamné à mort, tel était le destin de Stanley Williams. Les États-Unis ne sont plus à un paradoxe prêt. Condamné à mort il y a plus de 24 ans pour quatre homicides qu’il a toujours niés, il s’était vu refuser par l’ancien acteur et actuel gouverneur Républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, la commutation de sa condamnation à mort en prison à vie. Connu en Amérique grâce au message pacifique qu’il n’a cessé de véhiculer depuis sa cellule au travers de ses livres, il a été exécuté le 9 décembre par injection létale.

Dans un communiqué rendu publique quelques heures avant l’exécution de "Tookie", Arnold Schwarzenegger a coupé court aux arguments de ses supporters en expliquant que "sans excuses et sans réparation pour ces meurtres atroces, il ne peut pas y avoir de rédemption possible".

Nombre de personnalités se sont mobilisées ces dernières semaines, comme le révérend et politicien Jesse Jackson, l’acteur Jamie Foxx ou encore le rappeur Snoop Dogg. De nombreux  rassemblements ont été organisés dans les grandes villes américaines pour soutenir Stanley Williams qui au moment de donner sa vision de la peine capitale dans un entretien au New York Times le 2 décembre, expliquait que ce système "propage la théorie selon laquelle pour réparer un crime il faut assassiner quelqu’un". "C’est une oxymore, ça ne marche pas", ajoutait-il.

Avec un parcours sans incidents derrière les barreaux, ses travaux pour inciter les jeunes à refuser la violence de la rue et le système des gangs, Stanley Williams aurait pu servir de modèle de rédemption dans les couloirs de la mort aux États-Unis. Son exécution et le refus de Schwarzenegger de commuer sa peine en prison à vie ont confirmé aux associations américaines des droits de l’homme que les efforts des détenus pour racheter leurs fautes ne sont pas reconnus outre-Atlantique. Si la clémence ne peut pas être appliquée dans ce cas là, alors elle n’existera jamais.

Depuis le rétablissement de la peine capitale aux États-Unis en 1976, 12 personnes ont été exécutées sur le sol californien, loin derrière le Texas où 355 ont été mises à mort.

Tout pays dit civilisé devrait avoir aboli la peine de mort car la vengeance comme réponse à un crime, même le plus odieux est selon moi une réponse tout aussi violente et qui ne résout rien.

Qui sommes nous pour décider de qui doit vivre ou mourir ?

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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr