Publié dans France Football N°3116 du 27 décembre 2005
Une première fois, en janvier dernier, son salut fasciste à l’adresse des supporters de la Lazio Rome lui avait valu 10.000 euros d’amende. Cette fois, quelle sanction prendre à l’encontre du capitaine de la Lazio, Paolo Di Canio, coupable du même geste, lors d’un match contre l’équipe de Livourne le dimanche 11 décembre ? Surtout quand l’intéressé, après que des institutions juives italiennes se soient émues de ces gestes, déclare « si maintenant nous sommes aux mains de la communauté juive, c’est la fin ».
Interrogé par la radio italienne sur la portée de son geste, Di Canio ne s'est pas vraiment confondu en excuses: « Je suis fier de pouvoir compter sur des gens comme ceux-là et je continuerai à les saluer de la sorte », a-t-il déclaré.
Adorateur de Benito Mussolini, l'ancien international italien avait écrit dans son autobiographie qu'il était "fasciné" par Mussolini et que l'ancien dictateur italien a été "profondément incompris".
Les rencontres Livourne-Lazio de Rome prennent toujours des allures de débat politique puisque le noyau dur des supporters de Livourne est plutôt engagé à gauche tandis que celui de la Lazio revendique franchement des opinions d'extrême droite.
S’il risque en théorie une amende, voire une suspension pour un ou quelques matchs, le pouvoir sportif italien ne semble pas prêt à saisir le taureau par les cornes, en dépit des récentes affaires de racisme et de violence dans les stades italiens.
C’est une honte pour le sport, et le pire, c'est que Di Canio ne sera certainement pas lourdement sanctionné pour son geste.