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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 11:00


Comme elle l'avait déjà fait à plusieurs reprises Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la santé et des sports, a de nouveau confirmée l’exclusion des personnes homosexuels du don du sang.


Début 2009, Roselyne Bachelot a signé un arrêté du ministère de la santé qui allonge l'âge limite pour donner son sang de 65 à 70 ans, mais qui maintient l'exclusion des hommes homosexuels.

Ainsi, si vous avez connu le président Coty Votre sang est bienvenu mais si vous êtes gay...


Le 27 novembre 2007, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot déclarait vouloir "suspendre l'interdiction" faite aux homosexuels de pouvoir donner leur sang, qualifiant cette interdiction de "démarche discriminatoire qui n'est pas tolérable". La suspension de l'interdiction devait, selon la ministre, être effective "d'ici quelques jours"...

Pourtant, la ministre, qui a signé en début d'année un arrêté qui va allonger l'âge limite pour donner son sang, maintient l'exclusion des homosexuels masculins des dons de sang.

Alors que Roselyne Bachelot trouvait cette discrimination "inacceptable" en arrivant au ministère, rien n'a changé.

La ministre l'a même confirmé à Libération : pas question d'autoriser les gays à donner leur sang.

En effet, dans une interview accordée au journal Libération datée du 14 janvier 2009, la ministre annoncait qu'elle maintient finalement l'interdiction de don du sang pour "les hommes ayant eu des rapports avec un homme".

Voici les explications de la ministre concernant sa décision :

"C'est vrai qu'au début, quand la question s'est posée, j'avais clairement demandé à ce que l'on étudie la possibilité de revenir sur cette contre-indication; tout le monde connaît mon engagement personnel.
J'ai sollicité l'avis des experts et des agences sanitaires pour asseoir ma décision sur une évaluation médicale solide. En matière de risque liés au sida, tous ces experts m'ont fait part de deux éléments.
D'abord, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus et le moment où le virus circule dans le sang et donc devient détectable.
Ce qui pose un vrai problème. Ensuite, les données épidémiologiques sont incontestables : entre 10 et 18 % des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels. les situations épidémiques ne sont pas les mêmes. Il y a un risque, et ce risque est trop élevé. D'où le maintien de cette contre indication (...) ce n'est pas une option philosophique, c'est une question de sécurité transfusionnelle.
Actuellement, je ne peux pas faire courir ce risque aux malades. Mais on surveille et, s'il y a des changements, on fera évoluer la réglementation.
Tous les pays européens sont sur la même ligne. Mais vous savez, de même, toute personne ayant séjourné en Grande Bretagne pendant au moins un an ne peut pas donner son sang en raison des risques de transmission du prion. C'est une analyse sanitaire qui nous a fait prendre cette liste de contre-indications."

Deux critères, particulièrement, sont éliminatoires pour que l'on refuse de prendre notre sang :
- avoir des pratiques à risque
- être homosexuel.


Interdire à vie le don du sang aux gays au seul motif de leur identité revient à assimiler l’homosexualité à une conduite à risques. Cette interdiction est discriminatoire comme l’ont déjà reconnu le Comité national d’éthique en juin 2002 et la Halde en février 2006.

Comme l'a dit Jean-Luc Romero, président d'Elus Locaux Contre le Sida (ELCS), cette mesure "est totalement disproportionnée au regard de la sécurité transfusionnelle dont personne ne conteste l’importance et qui est assurée par les méthodes modernes de collecte et de conservation du sang.
Au moment où le sang manque cruellement dans les établissements de soins français, que si une mesure est bien dangereuse pour la santé publique, c’est bien d’empêcher une partie de la population de donner son sang."

En mars dernier, Act-Up avait également dénoncé une mesure non justifiée sanitairement. L'association avait aussi précisé que les nouvelles contaminations concernaient désormais davantage les hétérosexuels et que de nombreux pays avaient ouvert le don du sang aux homosexuels au nom de « l’égalité des critères pour tous » sans pour autant mettre en péril la sécurité transfusionnelle.

Roselyne Bachelot entérine l'exclusion des homosexuels du don du sang, malgré les engagements pris (et non tenus) par Xavier Bertrand lorsqu'il était ministre de la santé.


Même avec un test HIV négatif le don est refusé. Les hommes homosexuels doivent ainsi caché leur homosexualité s'ils veulent donner leur sang.




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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr