La baisse annoncée se traduira par un allégement moyen de 5300 euros pour les 130.000 plus gros contribuables, et de 170 euros pour 17 millions d’autres.
Dominique de Villepin et son ministre du Budget Jean-François Copé l’ont dit et répété, dans l’évident espoir que les électeurs s’en souviennent le moment venu l’an prochain : la réforme de l’impôt sur le revenu (IR), qui sera applicable en 2007, « tout le monde y gagne ».
Pourtant la réforme réduit sensiblement la progressivité de l’IR, principe de base de justice fiscale (plus on grimpe sur l’échelle des revenus, plus on paie) en ramenant le nombre de tranches de 7 à 5 (il était de 13 il y a vingt ans), et le taux marginal (plafond) de 48,09 % à 40 %. À titre de comparaison, la CSG, impôt proportionnel et donc injuste, dépasse désormais en rendement (62 milliards d’euros en 2004) l’impôt sur le revenu. Et l’on ne parle pas de la TVA, qui frappe sans discrimination tous les consommateurs, y compris les non-imposables, et se fait proportionnellement plus lourdement sentir pour les budgets les plus faibles : en 2006, ses recettes doivent s’élever à 125,8 milliards d’euros.
Le gouvernement se vante de faire baisser l’an prochain le rendement de l’IR de 3,5 milliards d’euros. Mais qui en profitera ? 60 % des ménages, les plus modestes, toucheront 22 % de cette enveloppe de baisse fiscale ; 38 %, constituant les classes moyennes, en engrangeront 38 %, tandis que les 10 % de ménages les plus aisés bénéficieront de 40 % des gains !
Ainsi les 130.000 plus gros contribuables à l’IR bénéficieront en moyenne d’un allégement de 5300 euros alors que les 17 millions de contribuables restants ne connaîtront qu’un allégement moyen de 170 euros.
Tout le monde est gagnant ?
D’après : http://www.humanite.fr/journal/2006-05-18/2006-05-18-830050