13 décembre 2006
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08:21
Par Jean-François Kahn, Directeur de Marianne.
Pour imposer le pluralisme, réagissez (Et faites passer) !
Pour imposer le pluralisme, réagissez (Et faites passer) !
Il y a les lecteurs qui nous intiment l'ordre, soit de ne plus parler de Nicolas Sarkozy, soit de ne plus parler de Ségolène Royal, soit encore de ne plus parler ni de l'un ni de l'autre. C'est évidemment stupide. C'est un peu comme s'il fallait s'interdire de parler de la guerre d'Irak parce que nous sommes contre, de Poutine ou de Bush parce qu'ils ne sont pas sympathiques, ou du réchauffement climatique parce que c'est désagréable… Au demeurant quand, ce qu'on est en droit de regretter, Sarko et Ségo font à eux deux, comme la semaine dernière, 90 % de l'actualité politique, occulter le sujet reviendrait à occulter l'actualité elle-même.
En revanche, ce qui est effectivement scandaleux, attentatoire au pluralisme, donc à la démocratie, ce qui, en conséquence, est de plus en plus insupportable, c'est la façon dont les grands médias, abolissant le premier tour des élections présidentielles, veulent les réduire à un affrontement bipolaire de deux candidats présélectionnés par eux. De la sorte, trois grands courants, tout aussi légitimes et représentatifs que les deux autres, le courant centriste et humaniste, le courant réellement gaulliste et les courants qui se situent à la gauche du PS, sont quasiment interdits d'existence et d'expression, rejetés hors du champ de la normalité démocratique. Ce n'est pas acceptable. Les grands médias n'ont pas à voter à notre place. Pourquoi, par exemple, la gauche antilibérale remplit-elle les salles, mais est systématiquement exclue des antennes et des écrans ? Pourquoi ce mépris médiatique envers la candidature de François Bayrou qui intéresse de plus en plus de gens ? Pourquoi ce boycottage de la candidature gaulliste de Nicolas Dupont-Aignan ? Marianne vous invite donc à réagir… à revendiquer le respect de toutes les sensibilités… à pétitionner, à harceler les médias, à écrire aux faiseurs d'opinion pour exiger une restauration du pluralisme. Qu'on cesse de nous imposer un candidat quasi-unique, omniprésent, promotionné obsessionnellement par les grands médias, et flanqué d'une « challenger » tout aussi officielle.
A vous de vous faire entendre !