Présidentielle : Comme chien et chat

Article de Grégoire Masson paru dans l'Humanité (Libres échanges)

Amusons-nous.

En attendant le prochain dérapage incontrôlé lors d’un talk-show télévisuel, l’examen scrupuleux par deux ou trois spécialistes patentés de la petite phrase ou l’interprétation « à chaud » du dernier sondage quadri-hebdomadaire consacrant la remontée d’un point de l’un ou la chute de deux de l’autre, comment contribuer à élever le niveau du débat d’idées dans le pays ?

Et si la solution était de s’intéresser... aux animaux des candidats. Imaginons l’organisation d’une grande émission TV placée sous l’égide de « psychozoologues » chevronnés, chargés d’interpréter les choix de chacun en la matière. Untel déclarerait sa flamme à l’égard des écureuils et démontrerait ainsi une réelle capacité à la gestion efficace des finances du pays.

Un autre avouerait sa préférence pour le chat et on louerait alors une personnalité indépendante, fière et sûre, ayant, à n’en pas douter, l’étoffe d’un grand chef d’État.
L’animal à éviter serait bien évidemment le poisson rouge, lequel, c’est connu, est passif ou tourne en rond dans son bocal, ce qui n’aurait rien d’engageant pour la bonne marche du pays. Ce concept, qui pourrait se décliner de différentes façons, occuperait à loisir de nombreux exégètes de l’interprétation de la « phrase » et permettrait, à défaut d’aborder de réels problèmes de société, de nous combler au moins un bon mois d’attente avant l’échéance suprême.

Cela dit, je n’ai rien contre les poissons rouges.