L'UMP aime à se draper dans la vertu de sa prétendue bonne gestion ou de sa prudence de « père de famille ».
Les résultats des derniers gouvernements de droite (Balladur, Juppé, Raffarin, Villepin) constituent pourtant une suite d’échecs et de déficits.
A l’inverse, la Gauche, caricaturée par ses adversaires comme dispendieuse, se révèle à l’épreuve du pouvoir comme meilleure gestionnaire, la relance de 1997 devenant un cas d’école de pilotage macro-économique et budgétaire réussi assorti de politiques actives de l’emploi volontaristes.
Depuis mai 2002, l’échec de la Droite est particulièrement lourd et les Français, surtout les plus modestes, en sont les premières victimes.
Le bilan de 40 mois du trio Raffarin-Sarkozy-Villepin est tristement caricatural : tous les clignotants de l’économie sont au rouge.
L’emploi constitue l’échec majeur de la Droite.
-A titre d’exemple, en 37 mois la France avait créé 1 400 000 emplois sous le gouvernement Jospin et réduit de 800 000 le nombre de chômeurs.
-A l’inverse, depuis mai 2002, en 37 mois la France a détruit 35 000 emplois et compte près de 170 000 chômeurs de plus ;
Le pouvoir d’achat des ménages augmentait en moyenne 2 fois plus sous la gauche que depuis le retour de la droite au pouvoir ;
En dépit de profits très importants, les entreprises n’investissent que très peu.
L’exclusion s’accroît : quasiment stabilisé sous le gouvernement Jospin, le nombre de Rmistes s’accroît de près de 5 % par an depuis 2002 ;***Tous les déficits (budget, Unedic, sécurité sociale …) et la dette publique s’accroissent.
Pour atténuer l’ampleur de sa responsabilité dans cet échec, la Droite invoque une faible croissance mondiale.
Rien n’est plus faux. Depuis le retour de la droite aux affaires, la croissance mondiale est forte (2002, 2003) ou très forte (2004, 2005). Certes, la croissance de la zone euro est, elle, moins forte mais surtout, la situation de la France s’est dégradée depuis mai 2002 dans la comparaison de sa croissance avec les Etats-Unis (elle faisait jeu égal sous Jospin, elle croît deux fois moins vite depuis 2002) et même avec la zone Euro (l’écart positif de croissance entre la France et ses partenaires est divisé par 2 depuis mai 2002).
L’ampleur de l’échec de la gestion de l’UMP peut être expliqué par plusieurs facteurs :
-Une erreur de diagnostic : Confrontés les uns et les autres à des cas de figure semblables (atonie de la croissance, faiblesse de l’investissement et de la demande) ils ont opté pour des stratégies différentes (pour simplifier : « de relance par la demande pour la gauche », « de l’offre » pour la droite) qui ont abouti à des résultats très contrastés ;
-Un aveuglement idéologique : une bonne part de l’échec de la droite s’explique par sa volonté de prendre systématiquement le contre-pied de ce qu’avait fait le gouvernement Jospin quelqu’en soit le prix payé par les Français (cf loi de modernisation sociale, emplois-jeunes, 35 heures etc).
Son aveuglement idéologique s’est aussi traduit par une volonté de donner corps à des slogans de campagne démagogiques « baisser les impôts et les charges » (dans les faits, les prélèvements obligatoires ont augmenté, seuls les impôts des plus aisés diminuent) ou
« réhabiliter le travail ».En pratique le nombre d’heures collectivement travaillées par les Français, qui avait atteint un sommet historique en 2000, n’a cessé de baisser depuis.
Pour son budget 2006, malgré l’ampleur de son échec économique et social, la droite persiste dans l’erreur.
Eric Besson, Secrétaire National à l’Economie, à l’Emploi et aux Entreprises au parti socialiste.
Débat sur : http://coeur-a-gauche.forumactif.com/viewtopic.forum?t=392