Les deux tiers des 10 millions de jeunes de moins de 30 ans que compte la France ont un travail précaire et sont de ce fait les premières victimes de la crise du logement avec notamment des loyers élevés et des bailleurs de plus en plus exigeants, selon le rapport annuel 2006 de la Fondation Abbé Pierre sur l'état du mal-logement en France. Celui-ci souligne qu’un jeune de moins de 25 ans sur cinq est au chômage et que les deux tiers d'entre eux environ accèdent à un travail sous une forme précaire (CDD, missions, intérim).
L'abbé Pierre a fait part, ce 1er février, de sa «tristesse» parce que «la France a oublié que les petits, les plus faibles ont besoin d'être aidés». «Qualifier de logement social l'accession à la propriété, c'est bafouer monsieur tout le monde», a déclaré l'abbé Pierre en faisant allusion à l'amendement adopté par les députés UMP-UDF, qui assoupli l'article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) sur le logement social. «Comment a-t-on pu en arriver là pour piétiner ainsi une belle loi, en privilégiant ceux qui n'en ont pas besoin» ajouta il.
Les deux tiers des 10 millions de jeunes de moins de 30 ans que compte la France ont un travail précaire et sont de ce fait les premières victimes de la crise du logement avec des loyers élevés et des bailleurs de plus en plus exigeants, selon le rapport annuel 2006 de la Fondation Abbé Pierre. Dans ce rapport, il est indiqué que les logements, les mieux adaptés pour les jeunes sont aussi les plus chers, de ce faite, même avec un emploi, des jeunes vivent dans des conditions précaire. Les foyers d'hébergement sont débordés. Parmi ses propositions, la Fondation Abbé-Pierre suggère d'«augmenter significativement la production de résidences sociales pour les jeunes», et aussi, en faveur des moins de 25 ans, de «neutraliser l'équivalent d'un demi-smic du montant des revenus pris en compte dans le calcul des aides personnelles au logement». Cette mesure aiderait notamment ceux qui ne disposent pas d'un soutien financier familial. Il y aurait au moins 55% de jeunes de 19 à 26 ans qui vivent chez leurs parents, parmi lesquels 77% expliquent qu'ils n'ont tout simplement "pas les moyens" de partir, les plus pauvres, se retrouvent souvent à la rue.
"Il y a un rajeunissement de la population qui vient dans les boutiques-solidarité, lieu pour les sans domicile fixe. Parmi la population accueillie, il y a entre 25% et 30% de jeunes en galère dont la perspective est d'attendre 26 ans pour toucher le RMI, ou de faire un enfant pour bénéficier des aides sociales et de certaines priorités", explique le délégué général de la Fondation Patrick Doutreligne.
Cette crise touche aussi de plus en plus des jeunes travailleurs avec une situation stable et des ressources dites convenables.
"Avec un salaire net moyen de 1.000 à 1.500 euros, si on estime que le loyer doit représenter au maximum 25% du revenu soit moins de 300 euros, ça n'existe pas dans les grandes villes", souligne le délégué général.
La Fondation craint également que le contrat première embauche (CPE), qui permettra aux entreprises d'embaucher des jeunes de moins de 26 ans avec la possibilité de les licencier sans justification pendant deux ans, n'aggrave encore la situation.
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