Quatorze syndicats des organismes publics de statistique dénoncent des pressions politiques et un délai insuffisant pour mener l'évaluation du contrat nouvelles embauches (CNE) commandée par le gouvernement.
"Il n'y a pas aujourd'hui de mesure fiable des créations nettes d'emploi dues au CNE", assurent ces syndicats dans un communiqué commun publié en début de soirée.
"A cette heure, aucune évaluation du CNE ne repose sur des faits, et aucun autre indice ne permet de dire qu'il a des effets en terme de créations nettes d'emplois."
"Ce n'est qu'au terme des deux années correspondant au 'cycle de vie' complet d'un CNE que des études permettant de faire un premier bilan global des effets du CNE seront possibles", expliquent-ils.
"D'ici là, nous estimons que la plus grande prudence s'impose aux statisticiens et aux commentateurs dans leurs évaluations et analyses."
"Une enquête statistique sera bientôt disponible, mais ses résultats resteront d'une portée réduite", poursuivent les syndicats.
La volonté du gouvernement d'avoir rapidement à sa disposition une mesure de l'effet du CNE a conduit le cabinet du ministre de l'Emploi à demander fin janvier le lancement d'une enquête sur les effets du CNE.
"Le risque est grand que le gouvernement s'empare de ses résultats pour exhiber un chiffre de 'créations nettes d'emplois' dépourvu de toute signification réelle", craignent-ils aussi, en remarquant qu'il s'agit d'une "enquête d'opinion auprès de chefs d'entreprises et d'eux seuls".
Les syndicats signataires, affiliés à la CGT, la CFDT, FO, la FSU, l'Unsa et Sud, représentent des agents des ministères de l'Emploi (Dares), de la Santé (Drees), de l'Education nationale (DEP), de l'Insee et de l'ANPE.