
Condamné à 15 mois de prison avec sursis pour emploi fictif dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France, l'ancien champion olympique et député UMP Guy Drut a été amnistié par Jacques Chirac en vertu d'une loi de 2002 prévoyant ce cas « pour les personnes ayant rendu des services à la Nation, notamment dans le domaine sportif ».
Médaillé d'or du 110 mètres haies aux jeux Olympiques de Montréal en 1976, Guy Drut avait rejoint le staff de Jacques Chirac, alors patron du RPR. Ce dernier en avait fait son adjoint chargé des Sports à la Mairie de Paris (1985-89), avant d'obtenir pour lui un poste de ministre délégué chargé de la Jeunesse et des Sports au sein du gouvernement Balladur (1995-1997).
Début 2000, l'ancien athlète devenu député-maire UMP de Coulommiers est rattrapé par l'histoire des marchés publics de la région Ile-de-France. Une énorme affaire de financement illicite des partis politiques à laquelle était mêlé le défunt RPR. En octobre dernier, Guy Drut avait été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende à l'issue d'un procès où avaient comparu 47 prévenus. Il était poursuivi pour un emploi fictif. Après sa condamnation il avait renoncé à faire appel. C'est donc Chirac qui s'est chargé de le blanchir avec une amnistie présidentielle. Selon l'Elysée, cette mesure a été prise « en application de la loi de 2002 » qui prévoit ce type de dispositions « pour les personnes ayant rendu des services à la Nation, notamment dans le domaine sportif ».
L'ancien ministre des Sports a dit son soulagement. « Cela fait six ans que cette affaire dure et cela m'a causé beaucoup de soucis par rapport au Comité international olympique (CIO) et à ma vie politique », a-t-il déclaré sur France Inter. En décembre dernier, la commission exécutive du CIO, l'avait suspendu de ses fonctions. Guy Drut espère à présent une réintégration.
Et après on s'étonne que les Français ne fassent plus confiance aux politique.