Le 14 juin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé que 11 députés UDF dont François Bayrou seraient désormais considérés comme appartenant à l’opposition ; leur temps de parole sera désormais comptabilisé comme tel.
Le CSA a décidé de revoir la façon dont sont imputées les interventions des personnalités politiques de l'UDF au regard principe de référence (garant du pluralisme de l’expression des courant et des pensées) adopté en 2000 pour apprécier le respect du pluralisme sur les antennes.
De ce fait, les temps de parole des 11 députés UDF ayant voté la motion de censure contre le gouvernement seront maintenant comptabilisés dans ceux de l'opposition que ce soit à la télévision, à la radio où à l'Assemblée nationale.
Sur RTL, François Bayrou a estimé qu’il s’agissait "d'une mesure qui devrait susciter une franche rigolade parce que les gens sont assez intelligents pour faire une différence entre le PS et nous" et que cette décision n'avait "ni queue ni tête et traduit que l'Etat UMP veut que les voix qui sont libres se taisent".
En revanche, le président du groupe parlementaire UMP, Bernard Accoyer, estime que "le CSA exprime la réalité de la situation politique en toute transparence". Bernard Accoyer est à l'origine des demandes faites au CSA de revoir la catégorisation de l'UDF : sa première demande en novembre 2005, après que l'UDF ait voté contre le budget gouvernemental, avait été rejetée par le président du CSA, Dominique Baudis (nommé par Jacques Chirac en 2000). Mais le 16 mai, le soutien de l'UDF à la motion de censure socialiste contre le gouvernement a finalement fait pencher la balance.
"Autant je respecte le choix politique des députés UDF qui ont voté la censure, autant je respecte les conclusions qui en sont tirées par l'autorité indépendante que constitue le CSA", a ajouté Bernard Accoyer.
Du côté du Parti socialiste, le porte-parole Julien Dray juge cette décision "inacceptable". En effet, l'obligation de partager le temps de parole avec un parti supplémentaire réduit d'autant le temps disponible des autres formations d'opposition. Pour Julien Dray, le CSA se transforme en "instance politique" qui perd "ainsi toute son indépendance".
Dans un communiqué, le Parti communiste a affirmé que "Le CSA fait un choix politique qui réduit injustement le temps de parole de l'opposition. (…) La répartition actuelle a déjà fait la preuve des injustices et des dysfonctionnements qu'elle engendre dans le débat public. (…) Cette nouvelle décision prend donc une tournure éminemment politique et incohérente. Le CSA n'assume plus sa mission. Il prend des décisions politiques partisannes.