27 août 2009
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Xavier Bertand, le ministre du Travail veut s’attaquer aux annuités accordées aux salariées qui ont des enfants. Au nom de "l’égalité" avec les hommes !
La nouvelle, annoncée en pleine trêve estivale, a suscité un tollé. En effet, les mères risquent de faire les frais d’une réforme du calcul de leurs droits à la retraite. La surprise est surtout venue de la hâte affichée par le gouvernement.
Le gouvernement envisage ainsi d’introduire la "réforme des avantages accordés aux mères en matière de retraite" dans le projet de budget 2010 de la Sécurité sociale (PLFSS).
Depuis 1971, les femmes mères de famille et salariées dans le secteur privé peuvent se prévaloir du dispositif de majoration de durée d’assurance. C’est à ce système conçu pour compenser les inégalités entre hommes et femmes au travail et face à la retraite que le gouvernement veut s’attaquer.
Jusqu’à aujourd’hui, une mère peut valider huit trimestres de retraite par enfant élevé avant seize ans et elle n’est pas obligée d’avoir arrêté son activité pour prétendre à ce qui est indûment appelé "avantage familial".
Il y a quelques années, sous couvert, déjà, d’égalité entre les hommes et les femmes, la droite avait bouleversé le système dans la fonction publique en raccourcissant la bonification pour la retraite (passée de deux ans à six mois) afin de l’offrir aux pères comme aux mères.
Puis, l’hiver dernier, c’est encore au prétexte de la lutte contre les discriminations que la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (HALDE) et ensuite la Cour de cassation ont accordé à un père ayant élevé ses enfants le bénéfice des majorations de durée d’assurance.
"Il y a une insécurité juridique qui nous oblige à légiférer rapidement", dit-t-on au ministère du Travail. Le gouvernement s’engouffre aujourd’hui dans la brèche pour s’attaquer aux retraites des mères de famille, dans un contexte de "remise à plat" future du régime général.
Alors que les pensions accordées aux femmes sont inférieures de moitié à celles accordées aux hommes et que, faute d’être parvenue à valider un nombre suffisant de trimestres pour prétendre à une retraite à taux plein, plus d’une femme sur deux ayant pris sa retraite ces dernières années a vu sa pension du régime général portée au minimum contributif, la piste qui semble aujourd’hui privilégier par le gouvernement consisterait à partager les bonifications pour les retraites entre l’homme et la femme. Vive l’égalité et vive le partage ?
Demain, les femmes pourraient voir ramener à un an par enfant au lieu de deux leurs annuités supplémentaires, et verraient ainsi leur retraite diminuer.
Le "plus simple" serait évidemment de donner les mêmes avantages à tout le monde mais le gouvernement ne souhaite vivsiblement pas s'en donner les moyens.
source : http://www.humanite.fr