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4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 08:34

Des élus de droite et de gauche, réunis à Saint-Denis, refusent le pouvoir accru que le projet de loi sur la délinquance de Nicolas Sarkozy leur donne.


Ils sont en première ligne pour prévenir la délinquance. Mais également pour contester le projet de loi de Nicolas Sarkozy. Les maires du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), réunis en assemblée générale à Saint-Denis, ont inscrit dans leur «manifeste des villes» ­ sorte de profession de foi pour la prévention et la sécurité ­ leur opposition aux principaux points du texte piloté par le ministre de l'Intérieur : ils ne veulent pas d'un pouvoir de sanction, ni participer à la mise sous tutelle des allocations familiales. «Les maires participent au rappel de la règle collective, aux côtés de la communauté des adultes (parents, enseignants, éducateurs, animateurs...), mais ne souhaitent pas que cette compétence s'allie à un pouvoir de sanction. En particulier, ils refusent des compétences déléguées par le procureur de la République et le pouvoir de sanction qui leur serait attribué», indique le manifeste. En matière d'allocations familiales, les maires souhaitent que la mise sous tutelle «continue de relever de la compétence judiciaire».


Ce n'est pas le premier coup de semonce contre le projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 20 juin. «Si je me vois bien en médiateur, je ne me vois pas en père fouettard», indiquait la semaine dernière à Libération Pierre Cardo, député-maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). L'opposition au projet du ministre de l'Intérieur a pris un tour collectif. Elle émane surtout d'un regroupement d'élus qui fait autorité en matière de prévention de la délinquance. Le Forum français pour la sécurité urbaine a été fondé en 1992 et présidé à l'époque par Gilbert Bonnemaison, député-maire PS d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) et «père» de la prévention de la délinquance. Il regroupe aujourd'hui plus de cent-vingt collectivités locales (deux tiers d’élus de gauche, un tiers de droite) qui échangent leurs expériences sur la sécurité.


Le président du FFSU, le maire PS de Tourcoing Jean-Pierre Balduyck, s'est félicité de l'unanimité qui a prévalu à l'adoption du manifeste, avec notamment le renfort du Havre, dirigé par le chiraquien Antoine Rufenacht. «Il n'est pas souhaitable que le maire ait un pouvoir de sanction financière comme ce serait le cas avec les allocations familiales», indiquait Bertrand Binctin, adjoint du maire du Havre, chargé de la sécurité. A gauche, le sénateur-maire PS de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) Charles Gautier dénonçait «une loi d'opportunité, comme les autres lois Sarkozy. Rappeler au maire qu'il est au coeur du dispositif local de prévention de la délinquance, c'est fort de café».


Devant les préfets réunis Place Beauvau, Nicolas Sarkozy a défendu avec son projet de loi une approche fondée sur la proximité. «La proximité, c'est organiser la prévention de la délinquance autour des maires, les premiers sollicités et les mieux informés.» Le débat sur cette proximité a rebondi avec les émeutes de la nuit précédente à Montfermeil et Clichy-sous-Bois. «Le maire de Montfermeil a un peu allumé la mèche avec son arrêté. Mais, en tout cas, ça ne peut pas excuser la violence. Ce n'est pas en prenant des arrêtés qu'on arrivera à résoudre les problèmes, mais en étant sur le terrain au quotidien avec les jeunes. En novembre, j'étais présent tous les soirs sur les quartiers. Je n'ai eu qu'une dizaine de poubelles brûlées sur ma commune.» estimait Philippe Guérin, maire radical de gauche de Cugnaux (Haute-Garonne) et vice-président de la communauté d'agglomération du Grand Toulouse.

D’après : http://www.liberation.fr/page.php?Article=386383

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commentaires

M
Sségolène surfe habilement sur les réactions. Point de dérapage dans cette tactique : il s'agit bien de montrer que les cadors du PS sont dépassés et qu'elle incarne le renouveau socialiste. Preuve en est son attaque en rêgle des 35 heures, après que Martine Aubry ait tenté de faire barrage contre elle lors du colloque de Strasbourg.
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F
Eh bien moi, j'apprécie pas du tout le dérapage (car je préfère me dire cela) de Ségolène Royal. <br /> Sarko ne ferait pas mieux. D'ailleurs, il l'a dit lui-même. Je crois qu'il ne savait même plus quoi dire sur les propos de SR. <br /> C'est lamentable! On va se retrouver avec lepen au deuxième tour de 2007 à ce rithme la.<br /> Je comprends pas pourquoi la gauche croit qu'en reprenant les idées de la droite et l'extrème droite, qu'elle va gagner quoi que ce soit en 2007.
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M
On lui reprochait son silence. On lui reproche désormais d'avancer ses propositions. Pourtant les éléphants socialistes devraient se réjouir de voir Ségolène Royal avancer sur un terrain qui pourrait la mettre en porte à faux vis-à-vis des militants socialistes, les mêmes qui seront amenés à désigner le ou la candidate pour la présidentielle du printemps prochain.<br /> Pour ma part, j'approuve les propos qu'elle a tenus hier à Bondy en banlieue parisienne.<br /> Sur les allocations, elle propose une mise sous tutelle de celles-ci pour les parents défaillants. En politique les mots ont leur importance, il s'agit d'une mise sous tutelle et non d'une suspension et encore moins d'une suppression. La mise sous tutelle dans le droit civil, c'est confier la gestion des intérêts d'un individu jugé "incapable" - c'est le terme juridique" - à un tiers. C'est en conséquence une mesure d'accompagnement et non une mesure de répression.<br /> Pour ce qui est de l'armée, il faut être sérieux. Il ne s'agit pas d'envoyer les enfants délinquants au gnouf. L'armée d'aujourd'hui n'est pas celle que nos parents ont connue. C'est une armée professionnelle qui procède tant à des opérations de maintien de la paix qu'à des opérations civiles comme lors du naufrage de l'Erika ou de la tempête de 1999. Il s'agit en conséquence d'offrir à de jeunes délinquants une alternative concrète à la prison qui leur permettra d'acquérir des valeurs et une formation professionnalisante.<br /> Nicolas Sarkozy a beau jeu d'inviter Ségolène Royal à le rejoindre, je ne vois pas d'accroche entre eux. Lui prône la suspension des allocations familiales et le recours systématique à la prison via la réforme de l'ordonnance de 1945. Elle, leur mise sous tutelle et l'alternative à la prison pour remettre les jeunes en difficultés sur les rails. Ceci répondra également à l'interrogation du ministre de l'intérieur sur le fait que Ségolène Royal n'ait pas voté ses lois durant cette législature.<br /> Au-delà du fond, Ségolène Royal a marqué des points hier. Elle a obligé tout à la fois les autres candidats socialistes à l'investiture et les frères rivaux de l'UMP, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin à se positionner vis-à-vis d'elle. Elle impose ses thèmes. Marque le tempo. Quelle meilleure façon d'enclencher une dynamique de campagne?
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K
Hern change ure pic... Tu as l'air tired mon chameau.
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K
Hern, rappelles moi la politique de Ségoléne Royal sur les jeunes délinquants ???  L'armée non ?  Sarkozy = Royal  Even Fight...
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr