Ils veulent remettre en cause la propriété privée des moyens de production parce qu’ils estiment qu’elle est à l’origine des inégalités et de l’exploitation. Il ne s’agit pas d’attaquer le droit de chaque individu à posséder un ordinateur, un instrument de musique ou un appartement, mais de combattre la propriété privée de tout ce qui permet de rapporter de l’argent par l’exploitation de ceux qui ne vivent que de leur travail. Posséder une entreprise, seul ou au sein d’un groupe d’actionnaires, c’est détourner une grande partie des richesses produites par ceux qui y travaillent.

L’intérêt de ceux que Marx appelaient les bourgeois, c’est-à-dire de ceux qui vivent non pas de leur travail mais des revenus de leur capital, c’est que le travail coûte de moins en moins cher, pour que les profits soient de plus en plus grands. L’intérêt de tous ceux qui vivent de leur travail, c’est d’obtenir par leurs luttes et parfois par des lois qu’une plus grande part des richesses produites leur soient reversée dans leurs salaires. Ceux qui vivent des revenus du capital et ceux qui vivent de leur travail ont donc des intérêts opposés. C’est ce que les communistes appellent la lutte des classes.

Faut-il faire la révolution ?

La recherche du profit le plus élevé détruit les hommes et la planète. Pour que les progrès technologiques et les richesses produites profitent à tous, il faut que les travailleurs puissent s’approprier collectivement les moyens de production. Les conquêtes sociales ont parfois été gagnées par des luttes sociales. Elles l’ont parfois été par des insurrections révolutionnaires. Mais elles l’ont aussi été dans les institutions existantes. Lénine, Mao et Castro ont fait des révolutions. Mais Chavez et Morales ont été élus pour transformer le Vénézuela et la Bolivie en profondeur.

En France, le Parti communiste a participé aux occupations d’usines et a soutenu le gouvernement du Front Populaire en 1936, ce qui a permis d’obtenir la création des congés payés. En 1945, des ministres communistes ont créé la sécurité sociale, EDF et la fonction publique. En 1968, les communistes ont participé activement aux grèves et aux occupations d’usine qui ont permis d’obtenir de très importantes augmentations de salaire.

Tout cela ne fait pas une révolution. Mais ces grandes conquêtes ont constitué autant de reculs du capitalisme.

Et maintenant ?

Aujourd’hui, le Parti communiste estime que c’est en continuant à mener de front les luttes sociales et les combats politiques que de nouvelles victoires seront possibles. Il refuse donc de se contenter d’une posture protestataire, en attendant un hypothétique grand soir. Il élabore de nouvelles propositions pour répartir autrement les richesses produites, en réfléchissant par exemple aux moyens de créer un système de sécurité d’emploi et de formation universel, comparable à la sécurité sociale. Il porte ces propositions dans les luttes sociales auxquelles il participe à chaque fois que des acquis sociaux sont menacés et dans toutes les institutions où siègent ses élus : conseils municipaux, généraux et régionaux, assemblée nationale et sénat.

Cette volonté de lutter jusque dans les institutions distingue le PCF de la LCR ou de Lutte Ouvrière. Ces deux organisations refusent d’avance toute participation au pouvoir, qu’elles considèrent comme une compromission. C’est cette différence qui a rendu impossible toute tentative d’alliance jusqu’à présent.

Le Parti communiste était l’un des quatre seuls partis politiques qui avaient un groupe de députés dans l’Assemblée sortante (les trois autres étant l’UMP, l’UDF et le PS). Cela lui a permis de s’opposer à la majorité UMP à l’occasion de la réforme des retraites et de la mise en place du CPE par exemple. Au cours de la législature précédente, alors que la gauche était majoritaire, le groupe communiste a été à l’origine de lois comme celle qui oblige toutes les villes à construire au moins 20 % de logements sociaux.

L’existence de ce groupe et la présence de nombreux députés communistes à l’Assemblée nationale permettent donc de faire entendre un autre projet de société. Les députés communistes sont un point d’appui important pour les luttes et peuvent constituer une force importante pour de nouvelles conquêtes sociales. C’est pour cela que le Parti communiste présente ou soutient des candidats dans toutes les circonscriptions.

Voter pour ces candidats, c’est faire le choix d’une résistance déterminée et tournée vers l’avenir.




PCF ou LCR ?

Beaucoup de gens se demandent pourquoi le PCF et la LCR n'arrivent pas à s'entendre. La réponse est pourtant simple : la LCR considère que toute participation au pouvoir est une compromission et que par conséquent il ne faut pas chercher à avoir des élus. Seules les luttes permettraient des victoires. Le PCF considère que des élus dans les mairies, les conseils généraux et régionaux, à l'Assemblée nationale et au Sénat sont des points d'appui importants et parfois décisifs pour résister aux attaques contre les acquis sociaux et pour de nouvelles conquêtes.

Si vous votez pour un candidat de la LCR, vous choisissez donc de construire un rapport de forces symbolique. Vous envoyez un signe. Si vous votez pour un candidat du PCF, vous choisissez de construire un rapport de force plus réel, puisque vous contribuez à la force d'une organisation qui se bat aussi dans les institutions.