Avec 40.3 %, les habitants de la 5e circonscription de Seine-Maritime ont placés largement en tête lors du premier tour de l’élection législative Christophe Bouillon, le candidat socialiste et maire de Canteleu.Les habitants de la 5e ont ainsi votés en majorité leur attachement à un député proche d’eux, et ont marqués leur préférence à un tandem d’expérience et de renouvellement.
Agé de 38 ans, Christophe Bouillon est originaire de Canteleu. Après l’obtention de son Bac, il est le seul boursier dans une classe de 60 élèves à maths sup et obtiendra une maîtrise de mathématique avant d’aller vers le droit public et d’y obtenir aussi une maîtrise. Membre du parti socialiste depuis 1986, il est élu à la mairie de Rouen sur la liste de gauche au élections municipales avec Yvon ROBERT puis Premier secrétaire du PS de Seine-Maritime en 1997, il deviens maire de Canteleu en 2001, en 2002 il est suppléant du député socialiste Jean-Claude Bateux. Proche de Laurent Fabius, Christophe Bouillon a fait campagne contre le Traité Constitutionnel européen en 2005.
J’ai reçu beaucoup d’échos positif sur Christophe Bouillon que j’ai seulement croisé à l’occasion, l’image qui m’a été donner par les gens qui ont eu l’occasion de le côtoyer est très positive. On m’a décrit le maire de Canteleu comme une personne proche des gens, qui sait être à leur écoute et qui ne les prends pas de haut. De plus, malgré son « jeune » age en politique, il possède déjà une sérieuse expérience en politique.
Ayant soutenus la candidature du candidat communiste, Boris Lecoeur, le maire de Maromme, c’est sans aucune hésitation que je voterai pour Christophe Bouillon le 17 juin prochain.
Résultat du premier tour des élections législatives de la 5e circonscription de Seine-Maritime (Cantons de Caudebec-en-Caux, Duclair, Maromme, Notre-Dame-de-Bondeville, Pavilly) :
Le Parti communiste, ce n’est pas seulement, chaque année au mois de septembre, la fête de l’Humanité. Ce sont aussi des dizaines de milliers de militants, près de 30.000 élus et des candidats à toutes les élections, en particulier aux législatives, des 10 et 17 juin prochain.
Que veulent les communistes ?
Les communistes veulent une société fondée sur le partage des richesses et des pouvoirs. Ils refusent de considérer que le système capitaliste est une fatalité. Ils veulent inventer les moyens d’en finir avec la loi du plus riche et l’exploitation du plus grand nombre.
Ils veulent remettre en cause la propriété privée des moyens de production parce qu’ils estiment qu’elle est à l’origine des inégalités et de l’exploitation. Il ne s’agit pas d’attaquer le droit de chaque individu à posséder un ordinateur, un instrument de musique ou un appartement, mais de combattre la propriété privée de tout ce qui permet de rapporter de l’argent par l’exploitation de ceux qui ne vivent que de leur travail. Posséder une entreprise, seul ou au sein d’un groupe d’actionnaires, c’est détourner une grande partie des richesses produites par ceux qui y travaillent.
L’intérêt de ceux que Marx appelaient les bourgeois, c’est-à-dire de ceux qui vivent non pas de leur travail mais des revenus de leur capital, c’est que le travail coûte de moins en moins cher, pour que les profits soient de plus en plus grands. L’intérêt de tous ceux qui vivent de leur travail, c’est d’obtenir par leurs luttes et parfois par des lois qu’une plus grande part des richesses produites leur soient reversée dans leurs salaires. Ceux qui vivent des revenus du capital et ceux qui vivent de leur travail ont donc des intérêts opposés. C’est ce que les communistes appellent la lutte des classes.
Faut-il faire la révolution ?
La recherche du profit le plus élevé détruit les hommes et la planète. Pour que les progrès technologiques et les richesses produites profitent à tous, il faut que les travailleurs puissent s’approprier collectivement les moyens de production. Les conquêtes sociales ont parfois été gagnées par des luttes sociales. Elles l’ont parfois été par des insurrections révolutionnaires. Mais elles l’ont aussi été dans les institutions existantes. Lénine, Mao et Castro ont fait des révolutions. Mais Chavez et Morales ont été élus pour transformer le Vénézuela et la Bolivie en profondeur.
En France, le Parti communiste a participé aux occupations d’usines et a soutenu le gouvernement du Front Populaire en 1936, ce qui a permis d’obtenir la création des congés payés. En 1945, des ministres communistes ont créé la sécurité sociale, EDF et la fonction publique. En 1968, les communistes ont participé activement aux grèves et aux occupations d’usine qui ont permis d’obtenir de très importantes augmentations de salaire.
Tout cela ne fait pas une révolution. Mais ces grandes conquêtes ont constitué autant de reculs du capitalisme.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, le Parti communiste estime que c’est en continuant à mener de front les luttes sociales et les combats politiques que de nouvelles victoires seront possibles. Il refuse donc de se contenter d’une posture protestataire, en attendant un hypothétique grand soir. Il élabore de nouvelles propositions pour répartir autrement les richesses produites, en réfléchissant par exemple aux moyens de créer un système de sécurité d’emploi et de formation universel, comparable à la sécurité sociale. Il porte ces propositions dans les luttes sociales auxquelles il participe à chaque fois que des acquis sociaux sont menacés et dans toutes les institutions où siègent ses élus : conseils municipaux, généraux et régionaux, assemblée nationale et sénat.
Cette volonté de lutter jusque dans les institutions distingue le PCF de la LCR ou de Lutte Ouvrière. Ces deux organisations refusent d’avance toute participation au pouvoir, qu’elles considèrent comme une compromission. C’est cette différence qui a rendu impossible toute tentative d’alliance jusqu’à présent.
Le Parti communiste était l’un des quatre seuls partis politiques qui avaient un groupe de députés dans l’Assemblée sortante (les trois autres étant l’UMP, l’UDF et le PS). Cela lui a permis de s’opposer à la majorité UMP à l’occasion de la réforme des retraites et de la mise en place du CPE par exemple. Au cours de la législature précédente, alors que la gauche était majoritaire, le groupe communiste a été à l’origine de lois comme celle qui oblige toutes les villes à construire au moins 20 % de logements sociaux.
L’existence de ce groupe et la présence de nombreux députés communistes à l’Assemblée nationale permettent donc de faire entendre un autre projet de société. Les députés communistes sont un point d’appui important pour les luttes et peuvent constituer une force importante pour de nouvelles conquêtes sociales. C’est pour cela que le Parti communiste présente ou soutient des candidats dans toutes les circonscriptions.
Voter pour ces candidats, c’est faire le choix d’une résistance déterminée et tournée vers l’avenir.
PCF ou LCR ?
Beaucoup de gens se demandent pourquoi le PCF et la LCR n'arrivent pas à s'entendre. La réponse est pourtant simple : la LCR considère que toute participation au pouvoir est une compromission et que par conséquent il ne faut pas chercher à avoir des élus. Seules les luttes permettraient des victoires. Le PCF considère que des élus dans les mairies, les conseils généraux et régionaux, à l'Assemblée nationale et au Sénat sont des points d'appui importants et parfois décisifs pour résister aux attaques contre les acquis sociaux et pour de nouvelles conquêtes.
Si vous votez pour un candidat de la LCR, vous choisissez donc de construire un rapport de forces symbolique. Vous envoyez un signe. Si vous votez pour un candidat du PCF, vous choisissez de construire un rapport de force plus réel, puisque vous contribuez à la force d'une organisation qui se bat aussi dans les institutions.
Les prochaines élections législatives en France se dérouleront en deux tours de scrutin les dimanches 10 et 17 juin 2007, les élections visent à renouveler les 577 Députés siégeant à l'Assemblée nationale. Retour sur l'enjeu de ces élections ainsi que du rôle des Députés.
L'Assemblée nationale réunit 577 députés élus pour cinq ans dans le cadre de 555 circonscriptions en métropole et 22 circonscriptions outre-mer. Chaque député, bien qu'élu dans un cadre géographique déterminé, est le représentant de la Nation toute entière. Ainsi, à l'Assemblée nationale et dans sa circonscription, chaque député agit et parle au nom de l'intérêt général.
Lors du premier tour de scrutin, les électeurs voteront pour l'un des candidats de leur circonscription électorale le 10 juin 2007. Si l'un des candidats obtient alors la majorité absolue des suffrages exprimés et au moins 25 % des suffrages des inscrits sur les listes, il est élu dès le premier tour. Dans les circonscriptions où aucun candidat n'a été élu au premier tour de scrutin, un deuxième tour sera organisé le 17 juin 2007 entre tous les candidats ayant obtenu au moins autant de voix que 12,5 % des électeurs inscrits dans la circonscription (plus de deux candidats pourront donc être présents au second tour). Sera alors élu le candidat recevant la majorité simple des suffrages exprimés, si un seul ou aucun candidat n'a réalisé ces 12,5 %, le deuxième tour s'effectuera entre les deux candidats ayant obtenu le plus de suffrages au premier tour. En cas d'égalité, le candidat le plus âgé est élu.
Le travail du député à l'Assemblée nationale *:
Comment travaille-t-il ?
Pendant la session ordinaire, qui s'étend du début d'octobre à la fin juin, les députés siègent en séance publique dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. Ils peuvent également siéger en session extraordinaire sur convocation du Président de la République. Les séances publiques marquent les temps forts du travail du député, mais elles n'en représentent qu'une petite partie. En effet, chaque député est membre d'une commission permanente et d'une seule. Il peut aussi être membre d'une délégation ou d'un office parlementaire. Ces divers organes tiennent chacun plusieurs réunions par semaine. Les députés partageant les mêmes opinions politiques, s'ils sont au moins vingt, peuvent constituer un groupe politique. La plupart des députés appartiennent effectivement à un groupe politique. Les groupes tiennent des réunions hebdomadaires où ils fixent leur position sur les débats de la semaine. Les députés consacrent aussi une partie importante de leur emploi du temps à des réunions diverses, et à leur travail personnel de contact, de négociation et de réflexion. Certains d'entre eux représentent l'Assemblée auprès des Parlements étrangers et des institutions internationales.
Que fait-il ?
A l'Assemblée, le député vote les loi et contrôle le gouvernement.
Le vote des loi: Hormis les cas très rares où un projet de loi peut être adopté par référendum, la loi est votée par le Parlement, selon une procédure fixée par la Constitution. Le Parlement vote, chaque année, une centaine de lois et de nombreux amendements, au terme d'un long processus d'étude, de préparation et de discussion. Les amendements sont déposés par les députés à titre individuel ou collectif, par les rapporteurs des projets de loi au nom des commissions qui les désignent et par le Gouvernement. A côté des projets de loi déposés par le Gouvernement, chaque député à titre individuel ou dans le cadre du Groupe politique auquel il a décidé d'appartenir, peut déposer des propositions de loi. Parfois examinées en séance publique -et éventuellement adoptées au même titre que les projets de loi-, ces propositions constituent souvent le moyen d'appeler l'attention sur un problème précis ou sur la nécessité de réformer les textes législatifs en vigueur.
Le contrôle du gouvernement :
Les questions permettent aux députés d'interroger directement les ministres, soit oralement (questions au gouvernement, questions orales sans débat), soit par écrit : 13 à 15 000 questions sont publiées chaque année au Journal officiel. Les communications du gouvernement sont l'occasion pour eux de s'informer et de critiquer un point particulier de la politique d'un ministre. Les commissions permanentes constituent souvent des missions d'information, composées de plusieurs députés, sur un thème précis : prix de l'eau, Rmi, service national... Un député peut être chargé d'établir un rapport d'information sur un sujet déterminé. Les députés peuvent en outre appartenir à une commission d'enquête sur la gestion d'un service public ou pour chargée de recueillir des informations sur des faits déterminés. Les rapports d'enquête sont publiés.
Le rôle du député dans sa circonscription :
Le député et le citoyen :
Le député est le représentant de la Nation et a un rôle de représentation lors des manifestations officielles de sa circonscription. Il est à l'écoute de ses concitoyens qu'il peut recevoir et également visiter. Il s'efforce de trouver une solution aux problèmes qu'ils rencontrent en intervenant auprès des administrations. Il se fait l'écho de leurs préoccupations à l'Assemblée pour critiquer et faire progresser la législation et améliorer son application. Il peut saisir le Médiateur de la république sur un dossier précis afin de trancher un litige entre un particulier et une administration.
Le député et le développement local :
Le député se préoccupe du développement économique, social et culturel de sa circonscription, en liaison avec les autres élus. Il est l'interlocuteur privilégié et permanent des maires, des services de l'Etat, des milieux socioprofessionnels et des associations.
Boris Lecoeur et Anne-Marie Bondel sont les candidats presenté(e)s par le parti communiste aux élections législatives de juin 2007 sur la 5eme circonscription de seine-maritime. Boris Lecoeur est le maire de Maromme et Anne-Marie Blondel est syndicaliste a Barentin.
Hormis être maire de Maromme depuis 1998, Boris Lecoeur est professeur d’histoire-géographie à Barentin et Vice-Président de l’agglomération de Rouen.
Ancien habitant de Maromme, j’ai eu l’occasion de rencontrer Boris lors de quelques réunions public que se soit à l’occasion des élections cantonales ou bien concernant le traité constitutionnel européen.
Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, j’ai été vraiment surpris de sa disponibilité et de l’attention que Boris prête aux personnes qu’il rencontre.
Boris a souvent défendu les salariés que se soit ceux de VIAS SYSTEME puis FINECOEUR que se soit les accompagnant dans les démarches administratives ou lors des réunions de collectifs pour conseiller et orienter des salariés.
Il a lutté contre le CPE, les fermetures de classes, le traité constitutionnel européen, l’injuste réforme Fillon des retraites…
Son acharnement quotidien à lutter contre toutes les formes de discrimination, la place qu'il laisse aux plus démunis, son soutiens aux salariés... rejoignent des valeurs aux quelles je crois.
Proximité, écoute, expérience… Boris Lecoeur a toute les qualités pour faire un très bon Député.
Suppléante : Anne-Marie BLONDEL Ouvrière chez Tecumseh à Barentin 30 ans Syndicaliste, représentante du personnel Licenciée il y a deux ans "Je suis à l'image de ces millions de femmes et d'hommes confrontés aux bas salaires, aux délocalisations, aux menaces de chômage et aux fins de mois difficiles. Ce sont leurs voix et leurs exigences, leur besoin que ça change vraiment que je veux représenter dans cette campagne. C'est pourquoi, bien que n'étant membre d'aucun parti politique, j'ai décidé d'accepter la proposition qui m'a été faite d'être, aux côtés de Boris Lecoeur, candidate d'une gauche de courage et de rassemblement."
J’ai fais un cauchemar hier soir, j’ai rêvé que Sarkozy gagnait les élections.
8 h 01, je me réveil, allume la TV et là je vois que je n’ai pas rêvé et que c’est bien réel.
"Te sucide pas !", "pas trop dégoûté ?" ou bien "j’ai envie de vomir" (de la part d’une amie enceinte, ce à quoi je lui ait répondu : c’est normal tu est enceinte !), voici quelques uns des SMS que j’ai reçu après l’annonce de la victoire de Sarkozy. En faite je connaisais les résultats depuis 18 h 30 via un site suisse, à cette heure il disait que Sarkozy avait environ 54.5 % des voix avec 75 % des bulletins dépouillés.
Les français ont donc votés en majorité pour Sarkozy dont la victoire sur Ségolène Royal est incontessatble. Cette victoire est aussi celle de la France d’en haut, celle des grands patrons, du MEDEF. Que ces personnes ainsi que les Français les plus aisés votent pour lui je peux comprendre car ce sont eux qui sont et seront les plus avantagés avec Sarkozy et la Droite au pouvoir, mais que les Français aux revenus modeste, des classes moyenne et au chômage votent pour lui j’ai du mal à comprendre.
Je pense que bon nombre de ces électeurs de la France d’en bas comme le disait Jean-Pierre Raffarin, regarde le journal de TF1 et se disent que Sarkozy à raison quand il dit que quand il sera au pouvoir cela va changer (c’est qui est le patron du parti politique dominant en France et qui était ministre de l’intérieur et numéro 2 du gouvernement ?), se disent aussi (pour certains) « qu’il a trop d’arabe » (réflexions bête et pas réfléchit), « Ségolène comment elle paye ce qu’elle propose ? » (Et Sarkozy ? il baisse les impôts de 68 milliards et réduit encore les charges patronal)…
Il ne faudra pas que ces personnes qui ont portés au pouvoir le candidat de l’UMP se pleingnent si elles voient que leurs salaires n’augmentent pas, qu’il sont moins remboursé dans leurs soins médicaux ou hospitalisations, si le prix de l’immobilier ne baisse pas, les prix augmentent, si des classes ferment, que le chômage montent (évidemment on pourra douter des chiffres avancé par Sarkozy) et les délocalisations continue…
J’ai suis triste, oui, je suis triste car pendant les cinq dernières années en effet, une droite dure a gouverné notre pays. Depuis 2002, à chaque scrutin, les Français ont sanctionné cette politique et ses dirigeants : aux élections régionales, cantonales et européennes, ainsi que sur le refus du traité constitutionnel européen mais ils ne l’ont pas fait aujourd’hui, alors que c’était le moment le plus propice pour le faire.
Nicolas Sarkozy est l'homme de l'UMP, l'homme du MEDEF et l'un des hommes du bilan de 5 ans de Droite au pouvoir, c’est un président qui concentre entre ses mains le Sénat, le Conseil constitutionnel, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le Conseil Supérieur de la magistrature et peut être l’Assemblée national le 17 juin prochain. Il incarne une synthèse entre un libéralisme économique et un retour à l’ordre moral, il y a du Bush (la peur) et du Berlusconi (le contrôle d’une partie des médias) en lui. Pour la première fois depuis la Libération se trouve porté aux plus hautes responsabilités de l’Etat un homme qui a repris à son compte la plupartdes grands thèmes politiques de l’extrême droite et qui porte ouvertement le programme économique et social du patronat.
Maintenant il faut que toutes les personnes ne souhaitant pas que Sarkozy possède la majorité à l’Assemblée National se mobilise et vote pour les députés de Gauche lors des Législatives à venir les dimanches 10 et 17 juin prochain afin de montrer leur opposition à la politique qu’a et que compte mener Sarkozy et l'UMP.
Elle n'a certes pas le charisme de Mitterrand, elle n’est aussi bonne oratrice que Sarkozy mais au moins elle incarne une fermeté qui a longtemps manqué au parti socialiste. Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qu'elle peut dire mais je ne doute pas qu'elle fera une bonne Présidente de la République.
Je ne vais pas vous décrire son projet points par points mais je vais argumenter sur le pourquoi de mon vote.
Tout d’abord, est-ce un hazard si la ligue des Droits de l’homme ou le collectif sauvons le recherche appel à voter pour elle ?
La ligue des Droits de l’homme appelle les électeurs à voter pour Ségolène Royal et ainsi à choisir la solidarité et non la peur, le respect et non les menaces, l'égalité et non les discriminations. Pour la Ligue des droits de l’Homme, l'élection de Nicolas Sarkozy constituerait "un cauchemar" et une régression démocratique.
Le collectif sauvons le recherche a appelé à voter pour Ségolène Royal. Pour eux, la candidate socialiste, même si elle ne reprend pas toutes leurs propositions, avance un certain nombre de mesures qui montrent clairement qu'une partie importante de leurs arguments en faveur de la recherche a été entendue et que ses propositions dessine une ambition renouvelée pour la recherche et l'enseignement supérieur, alors que Nicolas Sarkozy programme leur déclin par des mesures qu’ils jugent profondément déstabilisatrices en mettant en avant la priorité à une recherche à court terme sur des thématiques que le gouvernement croit les plus rentables, au risque de passer à côté des grandes avancées scientifiques.
Concernant l’écologie, rappelons que l’Alliance pour la Planète (collectif indépendant) a évalué les programmes des candidats à la présidentielles d’après les 24 mesures environnementales qu’elle juge indispensables, ainsi le projet de Ségolène Royal a obtenu 16/ 20 tandis que celui de Sarkozy obtenait 8/20.
Pour eux, les engagements de Ségolène Royal rejoignent les propositions de l’Alliance en termes d’objectifs tout comme de moyens sur la rénovation des logements anciens, la réglementation thermique, le financement des transports en commun et de développement des énergies primaires, tandis que pour Sarkozy, l’absence de demande de moratoire sur la construction des autoroutes et des incinérateurs, sur la culture des OGM ainsi que le soutien au projet de réacteur nucléaire EPR contribuent à réduire fortement sa note.
Si je voterai pour Ségolène Royal, c’est aussi car elle respecte et incarne beaucoup mieux que Nicolas Sarkozy les trois principes majeurs de la république française : LIBERTE - EGALITE - FRATERNITE.
LIBERTE :
Ségolène Royal veut conserver et préserver nos libertés : liberté d'opinion, liberté de d'expression, liberté de pratiquer sa religion, pour peu que l'on respecte les lois de la république et la laïcité, liberté de la presse, liberté de n'être pas d'accord avec elle et de pouvoir le dire … Nicolas Sarkozy veut brider certaines libertés. Il vient de le démontrer en intervenant ou en faisant intervenir continuellement ses collaborateurs, auprès des médias et des éditeurs afin d'éviter autant que possible toute pensée ou toute publication critique à son égard ou à l'égard de sa politique. De plus, les relations qu’il entretient avec Martin Bouygues, Arnaud Lagardère ou Serge Dassault sont la marque d’un contrôle potentielle des médias qui appelle à une vigilance de tous les instants.
EGALITE :
Ségolène Royal veut améliorer l'égalité de tous les citoyens devant la loi et la justice en doublant le budget de la justice. Elle souhaite et veut que les écarts de revenus entre les plus élevés et les plus faibles soient réduits d'une manière significative. Elle veut aussi que les jeunes des milieux dits "défavorisés" puissent avoir les mêmes chances, les mêmes conditions d'études et de formation que les jeunes des "beaux quartiers" et fait dans ce sens des propositions concrètent. Nicolas Sarkozy, en ramenant le bouclier fiscale à 50 %, favorise ainsi uniquement les gros revenus et comme il faudra bien remplir les caisses de l'Etat, qui paiera sinon les classes moyennes, les ouvriers et les employés ?
Nicolas Sarkozy veut faire travailler plus : semaines rallongées, retraite à 65 ou 70 ans, le tout avec des contrats de travail dévalorisés. Les chômeurs seront contraints d’accepter n’importe quelle offre d’emploi, sinon leurs allocations seront supprimées.
FRATERNITE :
Ségolène Royal souhaite que les aides sociales aux plus démunis soient mieux réparties. Cela n'est pas de l'assistance, comme le dit avec mépris Nicolas Sarkozy, mais tout simplement de la solidarité. Elle veut aussi augmenter les pensions de retraites les plus basses, ceci en demandant aux plus riches d’y participer.
Nicolas Sarkozy ne veut régler les problèmes de pauvreté et de chômage en opposant les chômeurs aux salariés. L’élu de Neuilly, la commune la plus riche de France avec sa politique d’immigration, faite de la criminalisation des immigrés, traqués jusque dans les écoles et les hôpitaux, mais aussi de leurs soutiens, je n’appel pas cela la fraternité.
En conclusion :
On entend trop souvent dire qu’il n’y aurait pas de différence entre la Droite et la Gauche, après avoir suivis la campagne, on peut se rendre compte que Sarkozy et Royal proposent un projet très différents l’un de l’autre pour la France.
Voter Royal, c’est marquer non seulement son opposition à Sarkozy mais aussi revendiquer l’idée de mettre un frein aux excès du capitalisme et d’une politique en faveur des personnes des plus aisé et des grands patrons.
C’est aussi voter pour une personne capable de discuter et d’écouter des personnalités politique très différentes comme Marie-George Buffet ou François Bayrou.
Pour les personnes encore indécise, je leur conseil de voter pour le moins pire des deux, de mon côté, j’aurais voté sans hésitation pour François Bayrou s’il avait été opposé à Sarkozy au second tour.
La France Présidente le 6 mai ? moi je dit un grand OUI.
Voici une critique des principales propositions de Nicolas Sarkozy :
Travaillez plus pour gagner plus :
Le slogan de Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus » est une escroquerie. La durée du travail et la rémunération ne dépendent pas de la volonté du salarié mais de celle de l’employeur, employeurs décident seuls de l’utilisation des heures supplémentaires et de qui les fera. Il y a des millions de salariés subissent les temps partiels et aimeraient bien travailler à temps plein, et que dire des personnes au chômage.
Trop d’heures supplémentaires aggraveront le chômage, au lieu d’embaucher, une entreprise qui ferait face à un surcroît d’activité augmenterait le nombre d’heures supplémentaires, du coup pourquoi embaucher ?
Avec Sarkozy, qui ne veut pas augmenter le SMIC cette année, les salaires ne risquent pas d’augmenter, contrairement aux profits des grosses entreprises.
Sarkozy et les fonctionnaires :
Il propose de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, ainsi au terme d’une génération on aura réduit la moitié du nombre des fonctionnaires.
Donc, moitié moins d’infirmières, de policiers, de pompiers, d’enseignants, du juges…
Non, dit on à l’UMP, on fera des exceptions, d’accord mais où ? dans la santé, la sécurité, l’éducation ou la justice…
Sarkozy et les baisses d’împot :
Nicolas Sarkozy annonçait vouloir "rendre aux français" 68 milliards de prélèvements obligatoires.
Sarkozy a précisé qu'en rendant ainsi du pouvoir d'achat aux français, il favoriserait la consommation et l'Etat récupérerait de fait de l'impôt via la TVA. Pourtant il y a peut de chance que ces 68 milliards soit effectivement consommée par les français, car ces sont les personnes les plus riches qui auront le plus de baisse d’împot et je pense plutot qu’elles placeraient une bonne partie en épargne plutot que de consommer.
Sarkozy et les droits de succession :
Sarkozy veut supprimer les droits de successions, cette propositions révèle ce qu’il est : Le candidat des classes dominantes car c’est bien aux plus riche que bénéficiera cette mesure. De plus, elle privera le budget de la Nation d’une somme évaluée aujourd’hui à environ 7 Milliards d’Euros par an.
Sarkozy et la TVA social :
Sarkozy veut expérimenter le transfert d'une partie des cotisations sociales des entreprises sur la TVA.
La TVA est de tous les impôts de loin le plus injuste puisqu’il s’applique indifféremment à tous les produits de consommation et met à contribution aussi bien les plus modestes que les plus aisés.
Sarkozy ajoutera ainsi pour les salariés une nouvelle imposition alors que les entreprises se retireraient du financement de la protection sociale, ce qui est le souhait de Laurence Parisot, la patronne du Medef.
La TVA c'est déjà plus de 50 % des recettes du budget de l'Etat alors que l'impôt sur le revenu qui est un impôt plus juste que la TVA qui frappe tout le monde ne représente plus que 17% des recettes de l'Etat et l'impôt sur les société 15 %.
C’est le principe même du financement de l’ensemble de la protection sociale qui est dans le collimateur du candidat de l’UMP. Avec Sarkozy les français qui voudront travailler plus devront travailler plus vieux, plus durement et se soigne à leurs frais, en étant moins indemnisé s’il se retrouve au chômage avant d’être radié pour présenter de bon chiffre du chomage
Sarkozy et le droit de grève :
Il veut rendre obligatoire un vote des salariés après 6 jours de grève dans une entreprise. Sarkozy précise que même si une majorité se prononçait contre la grève, la minorité pourrait continuer à la faire, or c’est le contraire qui a lieu dans la plupart des cas. Dans ce cas cela ne sert à rien et on aboutirait au contraire du but recherché.
Sarkozy et l’Europe :
Souvenons nous que les français avaient rejeté à 55 % le traité consitutionnel européen (TCE) qui leurs avait été soumis par référundum le 29 mai 2005 et bien Sarkozy propose l’adoption d’un nouveau TCE (le même en plus court) sans consulter les français mais uniquement via le parlement. Ainsi il s’assoit sur les 55 % de français qui ne voulaient pas de ce TCE.
Sarkozy et les USA :
Sarkozy s’est prononcé contre l’utilisation de la France de son droit de veto lors du déclenchement de la guerre en Irak, il été aussi contre le discours de Villepin à l’ONU qu’il jugait « arrogant ». Sarkozy et pro Bush est était très fier de s’afficher avec le président américain.
Sarkozy et la recherche :
"Sauvons la Recherche" (SRL) à l’origine du mouvement de protestation des chercheurs en 2004, critique les prises de position de Nicolas Sarkozy.
Dans un éditorial, SLR dénonce le gouvernement actuel, qui "a pris le contre-pied de nos propositions dans la loi qu’il a fait voter en mars 2006", et estime qu’au vu de ses réponses et d’autres déclarations, Nicolas Sarkozy présente un programme qui "revient à aggraver encore les effets des réformes de ces dernières années".
"Sa volonté de détruire les organismes, de ne plus faire que du financement sur projet de court terme, de donner une autonomie sans rivage aux universités, a pour seule conséquence, si ce n’est pour objectif, de mettre toute la recherche publique au service des intérêts privés", écrit SLR.
Sur les points défendus par SLR, en revanche, "tous les candidats qui se réclament de la gauche, au-delà des nuances qui les distinguent (...), se fondent sur les conclusions des Etats-Généraux de la Recherche (tenus à Grenoble en 2004), reprennent les lignes de force de nos propositions".
Une prévention de la délinquance qui ne sera qu’un quadrillage serré du territoire avec un peu plus de fichiers, la fin définitive du secret professionnel. Un peu plus de compagnies de CRS en guise de police de proximité. Une police au service exclusif de Nicolas Sarkozy qui pourra utiliser sans complexe les Renseignements Généraux pour « actualiser » les fiches des opposants. Des juges surveillés à qui l’on fournira un « guide de l’application des lois », qui seront sommés de remplir un peu plus les prisons grâce à des peines automatiques et qui seront priés de quitter leurs fonctions s’ils déplaisent à Sarkozy.
La France dont rêve Sarkozy :
Dans cette France dont rêve Nicolas Sarkozy, les Français se lèveront tôt mais les conflits aussi ! La précarisation du travail grâce au contrat unique (extension du CNE), les privilèges accordés aux plus riches (bouclier fiscal, suppression des droits de succession...), la réduction des services publics (un fonctionnaire partant à la retraite sur deux n’étant pas remplacé), l’ignorance des vrais problèmes des banlieues (uniquement traités par le recours à la répression) et qui ne peuvent que conduire à de très fortes tensions sociales et à l’accroissement des violences.
Ex Directeur Figaro Magazine dénonce Sarkozy Joseph Macé-Scaron ex-Directeur du Figaro-Magazine défend le portait psychologique réalisé par Marianne sur Sarkozy : Preuve à l'appui, il décrit cruement la manière dont il a été viré du Figaro-Magazine parce qu'il refusait de ...
Le Vrai Sarkozy
Ce que les grands médias n'osent pas ou ne veulent pas dévoiler
de Jean-Francois Kahn, avec Serge Maury, Philippe Cohen, Laurence Dequay et le service France de "Marianne"
14 au 20 avril 2007 / Marianne
SES MOTS POUR LE DIRE
Pourquoi ? Parce que ses entreprises de séduction envoûtent. Parce qu’il dispose, partout, et surtout dans les médias, d’amis dans la place et très haut placés ? Ou parce qu’on redoute la brutalité de ses réactions ?
La preuve par l’affaire Azouz Begag. La scène se passe en 2006 : le ministre délégué à l’Egalité des chances, interpellé à propos de quelques fortes saillies du ministre de l’Intérieur, s’excuse : « Je ne m’appelle pas Azouz Sarkozy. » En guise d’agression, on a connu plus destructeur ! Aussitôt, explosion de fureur de Sarkozy qui menace « de casser la gueule de l’insolent » et lui hurle, par saccades rageusement répétitives, qu’il est « un connard, un salaud, qu’il ne veut plus jamais le voir sur son chemin ». On imagine, un instant, Malek Boutih racontant, dans un livre, que Ségolène Royal lui a aboyé à la figure que François Hollande allait « lui casser la gueule » parce qu’il aurait osé murmurer : « Je ne m’appelle pas Malek Royal. » Aussitôt, invitation sur tous les médias à raconter l’histoire, comme l’ex-socialiste Eric Besson. Là, service minimum. C’est Sarkozy qui a obtenu, comme toujours, le temps de parole. Pour expliquer que ce d était là qu’infâme menterie. D’ailleurs, a-t-il expliqué sur iTélé, il « croit n’avoir jamais rencontré Azouz Begag ». Surréaliste ! Depuis deux ans, ils font partie du même gouvernement. On imagine ce que signifierait le fait qu’effectivement, bien que siégeant sur les mêmes bancs et participant aux mêmes conseils, Sarkozy ait refusé de voir Begag !
Pour une fois, cependant, le démenti sarkozyen fait flop. Tout le monde sait, en effet, que les mots que rapporte Azouz Begag sont les siens et pas les pires ; que ces derniers jours, par exemple, il n’a cessé de traiter de « connards » ses propres conseillers et animateurs de campagne, accusés d’être responsables de la moindre difficulté de campagne. Un article qui le défrise dans Libération ? Il téléphone au propriétaire, qui est un ami : « Vous êtes un journal de merde ! Avec des journalistes de merde ! » Il refuse, contrairement à Royal et à Bayrou, pourtant très maltraité par Libé, de se rendre dans ce journal pour un entretien avec la rédaction : « Libé n’a qu’à se déplacer ! ». Il considère qu’il n’a pas été reçu à France 3 national avec les honneurs qui lui sont dus. A l’adresse de la direction il hurle : « Si je suis élu, je vous ferai tous virer ! »
INSULTES...
C’est d’ « enculés » que se font traiter les confrères d’une radio qui lui ont apparemment tapé sur les nerfs... qu’il a sensibles. Il soupçonne un journaliste d’être favorable à François Bayrou. « Ils couchent ensemble », commente-t-il. Evoquant certains de ses adversaires, il prévient, carnassier : « je vais tous les piquer. Les niquer ! » Plus macho, tu ouvres un harem. Parlant de Michèle Alliot-Marie, qu’il soupçonnait, à tort, d’avoir joué un rôle trouble dans l’affaire Clearstream, ne l’appelle-t-il pas « la salope » ? L’économiste et expert financier Patrick Artus critique certaines propositions du candidat UMP Il reçoit aussitôt un mail de son chef de cabinet « On s’en souviendra ! » Même expérience rapportée par un industriel qui eut le malheur de déplaire « On se retrouvera. On est pour moi ou contre moi ! » « Je n’ai jamais été confronté, raconte ce patron, à un entourage aussi agressif, aussi belliqueux. » Pourquoi le préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de police, est-il débarqué du jour au lendemain : parce qu’il aurait ricané des ennuis conjugaux du ministre !
(...)
IL N’A PLUS BESOIN D’INTERVENIR
Or, comme on ne prête qu’aux riches, on soupçonne systématiquement Sarkozy d’être intervenu. Mais, le plus souvent, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la peine. Il n’a même pas besoin. Quand Paris Match avait publié un reportage sur les amours new-yorkaises de Cécilia et de son chevalier servant, il avait, effectivement, proclamé à la cantonade qu’il aurait la peau du directeur de la rédaction, Alain Genestar. Mais il en resta là. Mieux il obligea Arnaud Lagardère à attendre plusieurs mois avant de le virer. Au Journal du dimanche, mieux encore : parce qu’il avait appris qu’on s’apprêtait à virer le directeur de la rédaction du journal, soi-disant pour lui complaire, il n’intervint cette fois, après avoir reçu et sans doute retourné le confrère, que pour exiger qu’il reste en place. Il a même tenu à donner son avis sur la journaliste politique que devrait embaucher une radio et sur le directeur que ne devrait pas engager Libération ! Ne prend-il pas un malin plaisir à lancer aux journalistes qui lui font cortège : « je connais très bien votre patron. Je sais ce qui se passe dans votre rédaction. »
On s’interroge donc : outre ses très fortes accointances avec les grands patrons des groupes de médias, est-ce la crainte qu’il suscite, la peur des représailles s’il est élu, qui expliquent cette relative impunité dont bénéficie Sarkozy quand il tient des propos ou prend des initiatives qui, venant de Le Pen ou de Ségolène Royal, provoqueraient une irruption réprobatrice dans le landernau ?
Pourquoi toutes ces angoisses affichées en privé, peut-être excessives, mais qui ne s’expriment jamais en public : cette star de la télévision évoque, en cas de victoire du candidat UMP, « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ; cette consœur de LCI se dit « terrorisée à l’idée d’une présidence sarkozyste » ; cette journaliste du Figaro, qui connaît bien le candidat, et livre une description effectivement assez dantesque de son caractère. Mais pas question de se dévoiler. Il fait peur. (...)
CATHERINE NAY ENTRE LES LIGNES
Il y a quelques mois, Guillaume Durand consacrait deux heures de son émission « Esprits libres », au livre plutôt hagiographique de Catherine Nay consacré à Nicolas Sarkozy. Les livres hostiles au candidat UMP, assez nombreux, n’ont jamais eu cette chance. Or la lecture de cet ouvrage, honnête malgré tout, laisse une impression étrange. Certes il est censé vanter les qualités du « grand homme » ; mais, en même temps, et au second degré, il en dresse un portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d’un homme dont l’unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir. L’histoire qui le fascine, c’est la sienne ; de l’humanité, il ne retient que sa part ; son ascension, à quoi se réduit son seul idéal, débouche sur l’arrivée au sommet qui constitue son seul rêve. Il ne lit qu’un livre, celui dont son ambition constitue la trame. N’écoute qu’une seule musique, celle qui lui permet sans répit de chanter son épopée. Aucune ouverture sur une autre perspective que celle dont sa personne dessine l’horizon, sur un autre monde que celui dont il occupe le centre.
Analyse-t-il les changements qui se produisent autour de lui, dans la société ? Non... Mais, sans cesse, il revient sur le seul changement qui l’obsède et rythme ses discours : son propre changement, dont il fait comme un ressort. « C’est vrai, explique-t-il à Catherine Nay, j’étais égoïste, dépourvu de toute humanité, inattentif aux autres, dur, brutal... Mais j’ai changé ! » Sans cesse ensuite, au grand désarroi de ceux qui l’idolâtraient quand il était, à l’en croire, si mauvais, il fera l’aveu de tout ce que lui reprochent ses adversaires pour mieux magnifier l’ampleur des métamorphoses par quoi il se transcende. Quitte à se révéler, à l’usage, plus égotique et plus brutal encore. Au philosophe Michel Onfray il déclare, dans Philosophie Magazine : « Je vais peut-être vous consterner, mais je suis en train de comprendre la gravité des choix que j’ai faits. Jusqu’à présent, je n’avais pas mesuré. »
IL N’A PAS LE DROIT DE LE DIRE
Sur toutes les ondes. Eric Besson, l’ex-responsable socialiste, a pu expliquer que Ségolène Royal, Bécassine dangereusement allumée, déjà comparée par Brice Hortefeux à Pol Pot, au fasciste Doriot et à Staline, représente un mixte du maréchal Pétain et du général Franco.
Concernant Chirac, Villepin, Le Pen ou José Bové, on peut également tout oser. Ce n’est qu’à propos de Nicolas Sarkozy qu’on n’aurait « pas le droit de dire ça ! ». Mais qu’en revanche il serait loisible, comme Paris Match la semaine dernière, de lui consacrer, sur des pages et des pages, des dithyrambes grotesques dignes de Ceausescu, certains journalistes de ce magazine dussent-ils nous avouer qu’ils en auraient « pleuré de honte », mais qu’on ne peut rien contre un ordre d’en haut ! (L’Express a même fait, sur deux pages, ce titre ubuesque : « Sarkozy : il gardera son calme. »)
ET, POURTANT, EN PRIVE, ILS LE DISENT
Tous les journalistes politiques savent, même s’ils s’interdisent (ou si on leur interdit) d’en faire état, qu’au sein même du camp dont Sarkozy se réclame on ne cesse de murmurer, de décliner, de conjuguer. Quoi ? Ça ! Lui confier le pouvoir, c’est, déclara Jacques Chirac à ses proches, « comme organiser une barbecue partie en plein été dans l’Estérel ». Claude Chirac a, elle, lâché cette phrase : « J’aurais préféré Juppé. Lui, au moins, c’est un homme d’Etat. » Le ministre libéral François Goulard ne le dissimule pas : « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort l’adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d’humanisme. « Chirac, lui, a le souci des autres, de l’homme. Sarko écrase tout sur son passage. Si les Français savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5 % qui voteraient pour lui. »
Un des plus importants hiérarques l’UMP, officiellement soutien fervent d candidat (comment faire autrement ?) renchérit : « Sarkozy, c’est le contraire l’apaisement. Chirac, vous verrez, on regrettera. Lui, il n’a jamais eu de mots violents. » (...)
Dominique de Villepin a mis sa langue dans sa poche. Il n’en pense pas moins... que Sarko « a loupé sa cristallisation » ; que « sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l’empêchent d’atteindre à hauteur de la présidence ». Les chiraquiens du premier cercle, Henri Cuq (ministre délégué aux Relations avec le Parlement) ou Jérôme Monod, le conseiller, ne veulent pas déroger à la consigne du silence. Mais, en petit comité, les mêmes mots reviennent : « Ce garçon n’est pas mûr. Il n’est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. » D’autres brodent « C’est un enfant qui n’atteindra jamais l’âge adulte. » A quoi Roselyne Bachelot réplique : « Mais tous les hommes sont immatures ! » On ne parle plus, on n’ose plus parler, comme hier - du moins tout fort -, de « malfrat » ou de « petit voyou » (pourtant, ce qu’on l’a entendu !). Mais, dans les coulisses de l’Elysée, on laisse simplement tomber : « On fait confiance au peuple français ! » Et, justement, il y a encore trois semaines, on se communiquait, en jubilant, les sondages qui indiquaient une montée en puissance de François Bayrou. Non point qu’on l’aime, celui-là, ce « démocrate-chrétien jésuitique » mais, enfin, on ne va pas « laisser la France tomber entre les mains de Catilina », dangereux aventurier populiste romain dénoncé par Cicéron.
COMME UNE BANDE DES « CITES »
Un député UMP spécialiste des problèmes juridiques, eut le malheur de s’opposer au ministre de l’Intérieur à propos des « peines plancher ». Il est, et reste, sarkozyste. Pourtant, il fait part de son effarement. Cette simple prise de distance lui valut d’être désigné du doigt, menacé de représailles, ostracisé parle clan avec une violence « digne d’une bande des cités ». C’est d’ailleurs un ex-haut responsable du RPR qui raconte : « En septembre 1994, aux journées parlementaires de Colmar, alors que Balladur était donné gagnant par tous les sondages, on eut affaire à la garde rapprochée de Sarkozy.
Elle respirait l’arrogance, elle y allait de toutes les menaces. On disait aux députés restés fidèles à Chirac qu’il allait "leur en cuire" »L’ancien vice-président du RPR des Hauts-de-Seine Jean-François Probst confirme : « Sarkozy croit toujours, comme en 1995, qu’il peut intimider les gens. Quand je l’ai rencontré, dans les années 80, il avait déjà ses qualités - énergie, ténacité -, et ses défauts, dont j’imaginais qu’il les corrigerait. Je pensais, notamment, qu’il comblerait son inculture. Bernique ! Il n’a fait que courir d’une lumière l’autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s’ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu’il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. »
Bien sûr, si les chiraquiens maintenus, les derniers villepinistes, les ultimes vrais gaullistes, quelques libéraux ou ex-centristes ralliés à l’UMP confient, à qui veut les entendre (mais les journalistes qui les entendent n’en rapportent rien), que l’hypothèse d’une présidence Sarkozy les terrifie ; qu’il y a « de la graine de dictateur chez cet homme-là » ; que, constamment, « il pète les plombs », de très nombreux élus UMP, les plus nombreux, sont devenus des groupies enthousiastes de l’homme qui seul peut les faire gagner et dont personne ne nie les formidables qualités de battant. Et le courage. Mais même eux n’étouffent pas totalement leur inquiétude et soulignent volontiers sa violence. « Oui, c’est vrai, reconnaît l’un d’eux, il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté. » « Il n’est vraiment totalement humain, confie un autre, que quand il s’agit de lui-même. » « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, admettent-ils tous, mais il s’arrange, il mûrit, il se densifie. » Voire...
IL EST DE DROITE, ET APRES ?
(...) Oui, il se réclama de George Bush à l’époque où celui-ci triomphait ; oui, il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; oui, ses convictions en matière économique et sociale en font plus le disciple de Mme Thatcher que de Philippe Séguin ; oui, il se sent beaucoup plus proche du modèle néolibéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l’ont façonné les gaullistes, les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Le publicitaire Thierry Saussez, qui lui est tout acquis, explique que « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises ». Tout est business.
Mais, finalement, en tout cela, il ne se distingue guère des droites européennes qui, comme lui, veulent démanteler l’Etat providence et approuvèrent la guerre de George Bush en Irak.
Au demeurant, son pragmatisme, son cynisme même, son « populisme » de tonalité bonapartiste, son intelligence instinctive, ne permettent nullement de le décrire en ultralibéral ou en idéologue illuminé. Enfin, même si sa proximité avec la droite néofranquiste espagnole ou berlusconienne italienne n’en fait effectivement pas un « modéré », loin de là, et même si la rhétorique agressivement extrémiste qu’il déroule, depuis quelques semaines, le déporte loin du centre, le qualifier de « facho » ou de « raciste », comme s’y risque l’extrême gauche, est une stupidité.(...)
CETTE VERITE INTERDITE
(...)
Ecoutons ce que nous confie ce député UMP, issu de l’UDF, officiellement intégré à la meute « de Sarkozy » : « On dit qu’il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles.
Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »
PLUS FORT QUE LUI...
(...)
Tous ses proches emploient spontanément la même expression : « Il ne peut pas s’empêcher » Par exemple, de dire du mal de Chirac, même quand la prudence exigerait qu’il s’en abstienne. Ainsi, en 1994, cette salve : « L’électroencéphalogramme de la Chiraquie est plat. Ce n’est plus l’Hôtel de Ville, c’est l’antichambre de la morgue. Chirac est mort, il ne manque plus que les trois dernières pelletées de terre. » Il ne peut pas s’empêcher, non plus, de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre en direction de ceux, de son propre camp, qui ne sont pas de sa bande ou de sa tribu. « Jamais, peut-être, un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied- dixit une de ses victimes au sein de l’UMP-à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. »
Après la défaite de 1995, ne s’est-il pas livré, dans le journal les Echos, sous pseudonyme, à une descente en flammes de ses propres comparses : François Fillon ? « Un nul qui n’a aucune idée. » Michel Barnier ? « Le vide fait homme. » Philippe Douste-Blazy ? « La lâcheté faite politicien. » Alain Juppé ? « Un dogmatique rigide. Fabius en pire. » Quant à Villepin, il s’est plu, si l’on en croit Franz-Olivier Giesbert, à lui promettre de finir « pendu au croc d’un boucher ». Vis-à-vis des autres, fussent-ils des amis politiques, aucune tendresse ! Jamais !
IL SUFFIT DE L’ÉCOUTER
Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l’écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement. Que raconte-t-il ? Lui ! Qui prend-il comme témoin ? Lui ! Qui donne-t-il en exemple ? Lui ! Il est, jusqu’au délire parfois, sa propre préférence. Jamais hors « je ». Ce « je » qui, à l’entendre, est forcément « le seul qui », « le premier à », « l’unique capable de », « le meilleur pour ». (...)
Il vit constamment immergé dans les enquêtes d’opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l’évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil. Le public veut des expressions de gauche ? On lui en servira. Une musique d’extrême droite ? On la lui jouera. Il a même été jusqu’à faire l’éloge de la violence sociale... des marins pêcheurs.
Il commande tellement de sondages qu’il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l’Ifop des sondages, publiés dans le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage (sur l’affaire de Cachan ou la polémique avec les juges) ne permettaient pas d’autres réponses que celles qui le plébiscitaient.
IL EST « LE SEUL QUI... »
Etrangement, si, constamment confronté à son reflet, il ne cesse d’intervenir pour en corriger les ombres, sa capacité d’écoute (ou de lecture) est extrêmement faible. Invite-t-il des intellectuels médiatiques à déjeuner au ministère de l’Intérieur que l’un d’eux, Pascal Bruckner (qui pourtant le soutient), explique que, loin de s’imprégner de leurs analyses, il a pratiquement parlé tout seul. Reçue par lui, la démographe Michèle Tribalat lui écrit « J’ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n’imaginez pas qu’un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » D’ailleurs, il refuse les débats. Lors de ses prestations télévisées, on s’arrange pour qu’il n’ait jamais de vrais contradicteurs pouvant exercer un droit de suite. Le plus souvent, il choisit, d’ailleurs, lui-même les autres intervenants. (...)
DOUBLE DISCOURS
Au lendemain de ses brutales tentatives de criminalisation de ses concurrents, Bayrou l’ayant épinglé sur l’affaire du déterminisme génétique, il déclare benoîtement « Un candidat devrait s’abstenir de toute attaque contre ses adversaires ! » Le jour même où il décide de jouer à fond, contre les candidats qui lui sont opposés - et avec quelle violence ! -, la stratégie guerrière de l’affrontement manichéen, il présente un opuscule dans lequel il explique (sous la rubrique « J’ai changé ») qu’il eut, certes, sa phase brutale, mais qu’il est désormais totalement zen et apaisé. Azouz Begag, dans son récit, rapporte que, lorsqu’il osa critiquer l’emploi du mot « racaille », le ministre de l’Intérieur hurla qu’il s’agissait d’un scandaleux manque de solidarité gouvernementale, qu’il était inconcevable qu’un ministre critique un collègue. Or, depuis des mois, il avait lui-même déclenché un tir nourri contre Chirac et Villepin, son président de la République et son Premier ministre.
D’une façon générale, il en appelle volontiers à une solidarité sans faille des siens, tout son camp devant se mettre à sa disposition, mais, pendant la crise du CPE, alors qu’il avait lui-même, le premier, préconisé ce type de contrat de travail, non seulement il en pointa soudain l’inanité et exigea son retrait, mais, en outre, il incita l’un des leaders de la révolte estudiantine à « tenir bon ». Il s’agissait, évidemment, d’achever Villepin.
COMME ON ASSASSINE TOUS LES CONCURRENTS...
A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l’espoir d’un étouffement, l’industriel Poullain, le patron d’une société de revêtement, e emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire d l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui voyait un adversaire.
C’est lui encore q fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé e machine à broyer et achever Dominique de Villepin. Quand, dans un grand meeting parisien, il lança que la victoire d oui au référendum européen permettrait de sortir, enfin, du modèle social fiançai n’était-il pas conscient qu’il favorisait de sorte le camp du non et, par voie de conséquence, plombait le pauvre Jean-Pierre Raffarin ? Autrement dit, soyez avec moi qui ai profité de toutes les occasions pour être contre vous. En fait Sarkozy vit ses contradictions comme une cohérente unicité de parcours dès lors que c’est lui, l’unique, le point central, qui porte et justifie cette cohérence. Ainsi, lorsqu’il accuse ses concurrents, de gauche ou centristes, d’être les candidats de la fraude, de la voyoucratie et de la dégénérescence morale, c’est le jour où Tapie, l’un des rares affairistes qui lui manquait encore, se rallie à lui.
FAILLITE MORALE, DIT-IL
Quelle capacité d’auto-amnistie cela révèle !
Car, enfin, se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? Permettre, après qu’on fut devenu ministre, à son ancien cabinet d’avocats, en partie spécialisé dans les expulsions de locataires après vente à la découpe, de continuer à porter son nom - société Arnault Claude Nicolas Sarkozy-, ce qui s’avère d’autant plus intéressant qu’on continue à détenir un gros paquet d’actions et à toucher des dividendes -, est-ce le modèle même du comportement impitoyablement moral ? Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?
Est-ce une moralité sans faille qui permit à Thierry Gaubert d’organiser son vaste système de gestion arnaqueuse du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine à l’ombre des réseaux sarkozystes dont il fut, un temps, l’un des principaux rouages ? Est-ce sous le drapeau de la moralité qu’on envoya de gros clients très évasifs au banquier suisse Jacques Heyer qui, d’ailleurs, consuma leur fortune (celle de Didier Schuller en particulier) ? Les rapports d’affaires (ou de tentatives d’affaires) avec l’intermédiaire saoudien Takieddine étaient-ils placés sous le signe de l’intégrisme moral ? Le soutien constant apporté aux intérêts du groupe Barrière dans les casinos et les machines à sous ne fut-il dicté que par des considérations moralistes ? Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s’en être abstenu ?
UN SYSTEME CLANIQUE
Sarkozy n’est pas du tout un malhonnête homme. Simplement il est, fût-ce à son corps défendant, le pur produit d’un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d’Harcourt, l’ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l’irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d’ailleurs à présider l’établissement public.
Son suppléant, en tant que parlementaire, fut d’ailleurs le maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, puis sa fille qui, bien qu’adjointe à la mairie de Puteaux, bénéficia en même temps d’un emploi fictif à la mairie de Neuilly. Quand Sarkozy voulu récupérer son siège de député, hop ! , on la nomma au Conseil économique et social. Devenu, à tort ou à raison, le symbole d’une certaine « ripouïsation » d’un demi-monde de politiciens locaux, Ceccaldi-Raynaud, petit dirigeant socialiste en Algérie française, dû regagner précipitamment la métropole à la suite des graves accusations dont il était l’objet, y compris d’avoir toléré des mauvais traitements dans un camp de prisonniers dont il était responsable. En France, élu de la gauche SFIO à Puteaux, il passa à droite et, lors de l’une de ses premières campagnes électorales, ses gros bras tuèrent un militant socialiste et en blessèrent d’autres.
Ensuite, il traîna derrière lui tellement de casseroles (dernière affaire : il est mis en examen dans une affaire de marché truqué de chauffage urbain) qu’il devint une sorte de mythe. Sarkozy, ce qui plaide peut-être en faveur de son sens de la fidélité, ne l’a jamais lâché, même quand, ministre des Finances, il aurait pu ou dû. Quand la fille Ceccaldi-Raynaud, députée-maire à son tour, mécontente des critiques d’un journaliste blogueur, laisse publier sur le site de la mairie une lettre laissant supposer une inclinaison infamante, Sarkozy ne moufte toujours pas. Il resta pareillement fidèle à son grand ami le député-maire de Levallois Patrick Balkany.
Quand ce dernier, archétype lui aussi du roi de la magouille affairisto-municipale, employeur à son seul profit du personnel de la mairie, accablé par la justice et accusé, en prime, de se livrer à des fellations sur menace de revolver, écarté du RPR, est défié par un gaulliste clean, Olivier de Chazeaux, qui soutint Sarkozy ? Patrick Balkany. C’est-à-dire le délinquant. Notons que les Levalloisiens, par suite d’une gestion que soutient Sarkozy, supportent une dette de 4 000 à 6 000 € par habitant. C’est, d’ailleurs, le cabinet d’avocats Sarkozy qui défend, en autres, la mairie de Levallois, laquelle accumule les contentieux.
QUI SONT SES SOUTIENS ?
Faut-il rappeler que ses principaux et premiers supporteurs dans le monde politique ne furent et ne sont pas spécialement vêtus de probité candide Alain Carignon, Gérard Longuet, Thierry Mariani, Manuel Aeschlimann (150 procédures, 600 000 € de frais d’avocats par an) et même Christian Estrosi n’ont pas précisément défrayé la chronique à cause de la blancheur immaculée de leur curriculum vitae. Il paraît même que Pierre Bédier en pince désormais pour lui.
Quant à son fan-club, qui prétendra qu’il n’est constitué que de parangons de vertu : Doc Gyneco, chargé comme un sherpa, Johnny Hallyday qui répudie la France pour ne plus payer d’impôts, comme Jean-Michel Goudard, l’un de ses principaux conseillers en communication, Antoine Zacharias, le Napoléon des stock-options ?
Certes, à l’image de Simone Veil ou de l’écrivain Yasmina Reza, de très nombreuses personnalités de grande qualité, représentant tous les milieux et toutes les professions, soutiennent également Sarkozy, y compris certaines en provenance d’une haute intelligentsia réputée de gauche, mais droitisée par leur soutien à la guerre d’Irak. Reste que le profil de ses partisans les plus enthousiastes et les plus engagés, y compris les plus faisandés des ex-petits marquis mitterrandolâtres, ne font pas nécessairement de Sarkozy (dont il n’est pas question de mettre en doute l’intégrité ou l’allergie à la déviance) le mieux placé pour dépeindre l’ensemble de ses adversaires en défenseurs de la fraude, de la délinquance et de la décadence morale.
« L’IDENTITÉ NATIONALE », PARLONS-EN...
Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de « l’identité nationale » ? Mais qui se déclarait « fier d’être surnommé Sarkozy l’Américain » ?
Qui affirma, aux Etats-Unis, qu’il s sentait souvent « un étranger dans son propre pays » ?
Qui regretta que la France ait bran son droit de veto pour s’opposer à la guerre d’Irak ?
Qui stigmatisa, depuis l’Amérique « l’arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU ?
Qui, avant de confier au chiracoséguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon ?
Nicolas Sarkozy pourrait d’ailleurs largement figurer dans la rubrique « Ils ont osé le dire », tant ses propos, depuis quinze ans, illustrent éloquemment tout ce qui précède, c’est-à-dire une dichotomie rhétorique qui se cristallise dans l’unicité de son exaltation du moi !
Citons, presque au hasard : « Il y en a combien qui peuvent se permettre d’aller à La Courneuve ? Je suis le seul [toujours le seul !] à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul ! » « J’irai systématiquement, toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j y resterai le temps nécessaire » (2005).
« Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre. » « Racaille, le vocable était sans doute un peu faible. »
« Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (avril 2004).
« Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé » (le Figaro, mai 2005).
« Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres. »
« Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu’à ce que les téléspectateurs en aient la nausée » (1995).
« Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c’est de la rassurer, non de l’inquiéter La réforme doit être comprise comme un ciment, non comme une rupture » (juillet 2006 dans Témoignages).
« Je n’aime pas étaler ce qui, finalement, appartient à ma vie privée. »
« La France souffre de l’égalitarisme et d’un état de nivellement. »
« Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d’afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (juin 1992).
« Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée. »
On nous dira, ensuite : il faut lui faire confiance, il faut le croire. Mais où est le filet de sécurité ?
LE VRAI DANGER
On évoque obsessionnellement le danger Le Pen. Il existe un risque, en effet. Un terrible risque que, comme en 2002, le leader de l’extrême droite déjoue tout les pronostics et porte ainsi un nouveau coup à notre système démocratique. Mais tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à son adversaire - concurrent de droite (à l’égard duquel il fait preuve d’une certaine indulgence), ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu - et il peut l’être -, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d’une majorité au Conseil constitutionnel, au CSA et au sein de la plupart des institutions du pays.
Récemment, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu’il n’était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu’elle était ironique à l’égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d’un grand magazine également, parce qu’ils avaient importuné Sarkozy ; Yannick Noah était censuré, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n’a échappé aux efficaces pressions de Sarkozy.
Voter Sarkozy n’est pas un crime. C’est même un droit. Nous ne dirons pas, nous, que ce candidat représente la fraude, la délinquance, l’anti-France et la faillite morale.
Nous voudrions simplement qu’on se souvienne plus tard - quitte, ensuite, à nous en demander compte - que nous avons écrit qu’il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger.
S’il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix. Nous l’acceptons.