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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 08:20

Extrait de l'émission "60 minutes" diffusée le 28 octobre 2007 sur CBS.
Au cours du reportage, Nicolas Sarkozy quitte le studio visiblement agacé. Il insulte notamment son attaché de presse, David Martinon.



Pourquoi Nicolas Sarkozy ne maîtrise-t-il pas ses nerfs devant les médias américains?

Après une interview au "New York Times" où il était apparu agité, le président français "pète un plomb" sur CBS.

La télé américaine CBS et son émission phare Sixty Minutes ont réussi leur coup de pub. L’extrait annonçant l’interview du président français Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la dentelle de Saint-Gall.

On y voit Sarkozy arracher son oreillette après avoir sèchement interrompu la journaliste Lesley Stahl qui lui posait une question sur le grand sujet qui fâche : Cécilia.

Cette entrevue s’est déroulée deux semaines avant l’annonce du divorce.

Le pamphlétaire et journaliste français André Bercoff n’est pas sarkozyste. Mais il critique vertement la chaîne CBS : "Cette bande-annonce est un montage mensonger. Si l’on consulte l’émission en entier, on se rend compte que Sarkozy ne s’énerve que lorsque la journaliste insiste très lourdement."

Cela dit, comme le rappelle l’écrivain et journaliste Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, ce n’est pas la première fois que le président Sarkozy « pète un plomb » devant des journalistes américains. En septembre dernier, deux envoyées du New York Times avaient peint un portrait assez inquiétant de celui qui détient le feu nucléaire français : très agité, mal à l’aise, malaxant les bras de son fauteuil, butant sur les mots, interrompant ses interlocutrices à tout bout de champ.

« Il faut se rendre à l’évidence, le président de l’un des cinq Etats membres permanents du Conseil de Sécurité se montre incapable de maîtriser ses nerfs », s’inquiète Edwy Plenel. La surmédiatisation sans en payer le prix !

S’il est une qualité qui fait l’unanimité chez Nicolas Sarkozy, c’est son sens de la communication. Alors pourquoi ce sens tombe-t-il en panne dès que les médias d’outre-Atlantique entrent dans la danse? « C’est simple, répond Edwy Plenel. Il veut la surmédiatisation à l’américaine mais sans accepter d’en payer le prix, à savoir la transparence. »

C’est également l’avis d’un écrivain américain qui vit en France, Ted Stanger : « S’il était invité par CBS, c’est bien entendu en tant que cocu ! C’est ça qui intéresse le téléspectateur américain. Et non pas la langue de bois du style TJ de TF1. La chaîne Fox News, pourtant très à droite, n’a pas hésité à bombarder le vice-président Dick Cheney sur l’homosexualité de sa fille. En Amérique, le journaliste se doit d’être un rebelle. »

http://www.tdg.ch/pages/home/tribun...

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 10:00

sarkozy-lol-augmentation-salaire.jpg

"Travaillez plus pour gagner plus !" Le chef de l'Etat  via les députés de sa majorité a réalisé cette maxime. Ainsi son salaire va augmenter d'environ 140% en 2008.


En 2008, sa rémunération annuelle passera de 101.488 à 240.000 euros soit un salaire équivalent à celui d'un Premier ministre soit environ 19.000 euros net par mois.

En effet, jusqu'à aujourd'hui, le président n'était rémunéré "que" 8300 euros bruts par mois.

Peut-être a-t-il été impressionné par celui de son homologue Américain George W Bush, qui n'est autre que le président le mieux payé au monde avec plus de 24.000 euros par mois.

En réalité, le salaire de Sarkozy est de l'argent de poche puisque tous ses frais de vie sont pris en compte par le budget de l'Elysée, budget qui au passage passe de 30 millions à 100 millions d'euros !

Nicolas Sarkozy n’avait il pas parlé, durant la campagne électorale, de réduire les dépenses de l’Elysée ?

Pendant ce temps, 29.000 suppréssions de postes dans la fonction publique, franchises médical en attendant la suite...


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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 09:00
 
Sarkozy en rupture avec les Bretons



Le livre de Yasmina Reza, "L’aube le soir ou la nuit", tiré à 100.000 exemplaires, est recemment sorti en librairie.
Ce livre n’est rien moins qu’un carnet de bord où l’écrivain dramaturge a suivi pas à pas la campagne du candidat Sarkozy.
Dans celui-ci elle raconte entre autre ce que Sarkozy pense des Bretons.

Elle ne l’a pas quitté. Les bains de foule, les visites d’usines ou de bergeries, à Londres, à Madrid et au fin fond de l’Auvergne... Elle était toujours là. Elle raconte.

Ainsi, elle est encore là quand le candidat visite, entre les deux tours de la présidentielle, le Cross Corsen, à Plouarzel (Finistère). Nous sommes le 1er mai. Le choix des déplacements du candidat UMP est hautement symbolique.
Ce jour-là, il vient rendre un hommage appuyé "à la France qui travaille, même le 1er mai".

Les guetteurs du Cross Corsen sont honorés. Mais loin des caméras et des micros, ce n’est pas la même emphase : Nicolas Sarkozy s’en prend avec virulence à son directeur de campagne : "Qu’est-ce qu’on va foutre dans un centre opérationnel sinistre à regarder un radar ? Qui a eu cette idée de demeuré ?... Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte ! (...) Derniers jours de campagne dans une salle à voir une carte ! Grand sens politique vraiment !...".

Quand la pression monte et qu'il oublie qu'il traine des journalistes dans son dos, on voit le véritable personnage...
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 08:14

Article de Pierre R.

Nicolas Sarkozy fait tout pour plaire. Il démontre une obsession de l’ubiquité. Il semble éprouver un intérêt pour les faits divers. Un grand intérêt même. La question toutefois reste importante : le peuple attend-t-il de son président qu’il soit présent dans tous les faits divers de l’actualité française et, s’il en était capable, de l’actualité européenne ?

Comme l’indique Ghislaine Ottenheimer (Challenges), le président reçoit les dirigeants syndicaux, cajole les chefs de l’opposition, consulte les représentants des associations, visite des usines, inspecte des écoles, inaugure des tramways, reçoit les parents des victimes. Il bouge tout le temps. S’exprime sur tout. On dirait qu’il n’y a pas un Nicolas Sarkozy, mais cinq, dix... Les Français sont médusés. A force d’injonctions verbales, de gestes symboliques, de transgressions politiques, Nicolas Sarkozy a su capter leur attention et leur suggérer, que voilà, ça y est, la France était en train de changer, qu’elle allait bientôt aller mieux, qu’elle avait à nouveau un avenir.

Il ouvre une plage de son horaire au père et au grand-père d’Enis, ce petit garçon kidnappé par un pédophile récidiviste. Le président s’est pourfendu, à cette occasion, dans une déclaration qui a laissé plus d’un pantois. Dans la même semaine, il se rend dans le Finistère aux obsèques du marin-pêcheur, Bernard Jobard, décédé par suite d’une collision de son bateau avec un cargo battant pavillon des îles Kiribati. M. Sarkozy a également rencontré la famille du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer, disparu en Côte-d’Ivoire en 2004 et que la famille n’hésite pas à qualifier d’affaire d’État.

Chouaib Lusikama, victime de propos racistes de la part de son professeur de mathématiques, vient d’être reçu par le président. Pendant des mois, Chouaib Lusikama a subi jour après jour des remarques racistes de la part de son professeur de mathématiques. Il se voyait ainsi traité devant toute la classe de « Bamboula » et autres sobriquets. L’enseignant a été condamné à un mois de prison avec sursis par le tribunal d’Épinal. Nicolas Sarkozy aurait expliqué au père et à Chouaib qu’il est président de tous les Français et de la République et que ces propos ou discriminations ne doivent jamais exister dans la République.

Patrick Vieira, capitaine de l’équipe de France de football, a également eu le privilège d’être reçu à l’Élysée. Il compte sur le soutien de Nicolas Sarkozy pour développer un projet éducatif en Afrique. Patrick Vieira était accompagné de deux ex-footballeurs, Bernard Lama (ancien gardien de but notamment du Paris-SG) et Jimmy Adjovi Boco, Franco-Béninois et ancien défenseur de Lens. Le capitaine de l’équipe de France a affirmé que la France apporterait « un soutien financier » au projet. De quel ordre ? « On n’en est pas encore là », a-t-il répondu.

Vendredi, M. Sarkozy se rend au Pays basque et à Arcachon (Gironde) pour un déplacement sur les thèmes de la lutte antiterroriste, de la pêche et du tourisme. Et « l’hyperprésident » a bien intention de poursuivre au même rythme la semaine prochaine et les suivantes. «  Je confirme que la rentrée sera animée, et au-delà des 100 prochains jours  », a déclaré le porte-parole de l’Élysée, David Martinon.

Comme le rapportent Les Échos, en Europe, les faits et gestes du président français ne passent pas inaperçus. « Sarkozy va obliger les pédophiles à choisir : la castration ou la prison à vie », titre le quotidien espagnol El Mundo (droite) après l’annonce des mesures sur le suivi des délinquants sexuels. Un peu plus nuancé, El Pais (gauche) retient que l’objectif de Nicolas Sarkozy est « d’isoler » les pédophiles et de durcir les peines pour les récidivistes. L’Italie aussi suit ce débat. Le Corriere della Sera donne la parole à l’ancien ministre des Réformes institutionnelles, Roberto Calderoli. Ce dirigeant de la Ligue du Nord (extrême droite) « jubile » devant la réponse « sérieuse et concrète » de Nicolas Sarkozy et rappelle qu’il fut attaqué « comme un criminel » lorsqu’il avait proposé, il y a trois ans, « la castration chimique » pour les pédophiles.

Il Sole 24 Ore préfère, selon Les Échos, approfondir un autre sujet qui a tenu en haleine les gazettes cet été. Il dresse le portrait très complet de « l’ami italien  » de Nicolas Sarkozy, ou plutôt de « l’ami italo-américain » du président français. Car, précise le journal, Roberto Agostinelli, qui vient d’accueillir la famille Sarkozy dans une propriété de rêve du New Hampshire, louée 44 000 dollars, est à cheval entre les deux pays. Né à New York, il cultive dans la péninsule de très nombreux liens d’amitié et a noué des relations d’affaires de très haut niveau. Après une carrière « pas toujours idyllique » dans des banques comme Goldman Sachs et Lazard, il se présente aujourd’hui « comme le super-banquier d’affaires » et a créé son propre fonds de « private equity », Rhone Capital. Républicain affiché, il soutient dans la course à la Maison-Blanche Rudolph Giuliani. Si l’ancien maire républicain de New York devient président des États-Unis, conclut Il Sole, «  il espère pouvoir établir un fil direct entre l’Élysée et la Maison-Blanche ».

Ghislaine Ottenheimer (Challenges), constate que la « France est sous hypnose ». Avec 65 % d’opinion favorables dans le sondage LH2 paru le 22 août dans Libération, Nicolas Sarkozy résiste à tout. Au temps, au style, aux polémiques, aux attaques. Rien n’y fait. Ni les indignations sur le comportement de son épouse ni les interrogations sur les contrats d’armement en Libye ni les critiques sur ses vacances payées par des amis milliardaires ni l’annonce d’une franchise médicale ni la croissance menacée ni les nuages qui pointent à l’horizon sur fond de crise financière : rien n’a entamé la bonne opinion qu’ont les Français de leur nouveau président.

Ghislaine Ottenheimer avance deux explications à cette situation. La première explication est politicienne : en pratiquant l’ouverture, Nicolas Sarkozy obtient un relativement bon score chez les sympathisants de gauche. Ils sont 43 % à lui faire confiance ! La deuxième est plus psychologique. Les Français ont le sentiment qu’il y a enfin un pilote dans l’avion. Le nouveau président de la République se donne bien du mal pour obtenir des résultats. Il légifère, réagit, bouscule. Il n’hésite même pas à s’attribuer certaines réussites : mini-Traité européen et la libération des infirmières bulgares.

Marcel Gauchet, philosophe, est présenté, par L’Express, comme un des analystes les plus pertinents de la vie politique. Le philosophe constate que la fonction classique d’analyse, de mise en forme des différentes options du débat disparaît. Les hommes politiques dépendent de plus en plus des médias, puisqu’ils n’ont que ce relais pour s’adresser aux populations, à la suite de l’effondrement des partis. Par conséquent, ils se sont calqués sur les mœurs des médias, dont ils ont désormais une science exacte. Du coup, les médias ne peuvent qu’accompagner des candidats aussi parfaits dans leurs opérations de marketing. Et la boucle est bouclée.

La France populaire ne peut se contenter de sourire à ces pirouettes médiatiques. Des questions plus graves l’attendent. Certains indicateurs économiques fléchissent : croissance molle, commerce extérieur déficitaire. Des économistes s’impatientent : il est nécessaire de mener des réformes structurelles, avant de prendre des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat, comme le fait M. Sarkozy. Les Français et Françaises ont-ils bien perçu le message du Premier ministre qui a indiqué que des « réformes structurelles  » pour « améliorer la compétitivité » de l’économie française seraient amorcées à la rentrée ? Il annonce par exemple une réforme radicale du crédit d’impôt recherche pour que 100 % des dépenses de recherche soient prises en compte, mesure qui s’ajoute à quelques autres : franchises de santé, fusion ANPE-Unedic, réforme des retraites, autant de chantiers « désormais en phase active », selon le chef du gouvernement. Il est compréhensible que le président veuille éviter une rentrée sociale chaude. Les mauvaises nouvelles économiques sont un motif suffisant pour qu’un débat sur les orientations du gouvernement Fillion soit tenu à l’Assemblée nationale et que le peuple soit consulté. Les observateurs politiques surveilleront très certainement de près les mesures qui seront proposées par la commission Attali sur les freins à la croissance en France. En général, les commissions à caractère économique proposent souvent des mesures qui prennent l’allure d’électrochocs heurtant de plein fouet le peuple.

D’autre part, la confirmation par le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, que quelque 11 200 fonctionnaires de l’Éducation nationale partant à la retraite ne seront pas remplacés, en 2008, (le chiffre de 11 200 suppressions de postes se répartit entre le public, 9 800, et le privé,1 400), provoque déjà l’émoi des syndicats. «  La suppression d’emplois dans la fonction publique sans qu’il y ait de débat sur les objectifs, les missions de la fonction publique, ne me semble pas la bonne méthode  », a déclaré le secrétaire général de la CFDT. « Personne ne peut raisonnablement défendre qu’une telle ponction ne peut être sans conséquence sur l’offre de formation  », indique le SNES.

Une telle réduction des ressources pédagogiques aura-t-elle un impact sur l’enseignement ? Un rapport du Haut conseil de l’Education (HCE) montrerait qu’environ 15 % des élèves du primaire ont de grandes difficultés dans l’apprentissage des fondamentaux, dont la lecture. Créé par la loi Fillon sur l’Ecole, le HCE, composé de neuf membres de toutes tendances, rend des avis et un rapport annuel. « La vérité, c’est que pour 60 % des élèves, ça se passe très bien, pour 15 % très mal et, entre les deux, il en reste 25 %, une population intermédiaire qui n’est pas en situation de faire des études au collège dans de bonnes conditions », a expliqué une source anonyme à l’AFP. Qui débattra de ces questions sinon les parlementaires ? La population jugera peut-être un jour que ces problématiques nationales ne sont plus des faits divers.

Nicolas Sarkozy souffle le chaud et le froid. Il rassure et inquiète. Depuis son élection, les sondages montrent une forte progression de l’optimisme chez les chefs d’entreprises, un regain d’espoir chez les salariés, surtout chez les jeunes, mais aussi une forte inquiétude. L’Union syndicale des magistrats (USM) est sans appel. Le syndicat n’apprécie pas les mesures annoncées par le président de la République. « Comme à chaque fois, on légifère sous le coup de l’émotion et on fait de mauvaises lois », a ainsi déclaré son porte-parole, avant d’ajouter : « Il n’y a rien de nouveau dans les mesures qui sont annoncées. Soit on re-réforme des choses qui ont été modifiées au cours des deux dernières années, soit on réinvente des choses qui existent déjà ».

La majorité présidentielle à l’Assemblée nationale ne semble pas inquiète et ne voit aucune dérive dans les récentes déclarations du président Sarkozy. Au contraire. « Le président de la République a réaffirmé, comme il le fait depuis septembre 2005 et sans avoir peur des mots, qu’un délinquant sexuel ne doit sortir de prison sans avoir été soigné, qu’il le veuille ou non  », ont ainsi souligné les porte-parole de l’UMP, Nadine Morano et Yves Jego. Sauf que ces porte-paroles n’indiquent pas à quel moment le délinquant sexuel doit être traité : pendant son séjour en prison ou au moment de sa libération. L’ancien ministre de la Justice, Pascal Clément, est plus sceptique : « La question posée par la proposition du président, c’est de savoir si l’on peut distinguer le criminel sexuel des autres », a expliqué Pascal Clément. Et de conclure : « Je souhaite bien du courage à la Chancellerie pour la mise en place juridique des solutions. Ce n’est pas fait ! »

Patrick Devedjian déclarait, dans une entrevue au Figaro, que le style et l’action de Nicolas Sarkozy contribuent beaucoup, c’est vrai, à moderniser nos institutions et à les rendre plus simples et plus transparentes. « Il fait descendre l’État de son piédestal et le rapproche des préoccupations des citoyens ». C’est la fin d’une exception française, qui était d’ailleurs une hypocrisie, selon laquelle le président élu ne gouvernerait pas. Le porteur de la légitimité est celui qui décide. Selon M. Devedjian, le président a le droit d’avoir des amis qui l’invitent, et même des amis riches.

A ce rythme, il est possible qu’un jour, fatigué de telles extravagances et des galipettes quotidiennes, le peuple invite le président à descendre de son piedestal et à rendre compte de sa gestion. Plus brutalement et plus rapidement que M. Devedjian ne le croit. « On ne gouverne pas dans l’impopularité, mais on n’exerce pas le pouvoir pour se faire aimer », soulignait un parlementaire de la majorité présidentielle, cité par un quotidien.

Il faut voir, sur une échelle restreinte, comment réagissent les lecteurs du quotidien Le Monde sur les 100 jours de Nicolas Sarkozy. On peut y lire quelques vérités intéressantes dont celle-ci : « Trop de “show” à l’américaine pour chaque mouvement de ce président. Plus de modestie siérait aux finances de l’Etat ! »

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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 07:00

Article de Philippe Cohen et Sylvain Lapoix (MARIANNE)

Le successeur de Nicolas Sarkozy au conseil général avait été désigné avant même le scrutin du 22 avril mais Patrick Devedjian a piqué une crise pour être élu toute affaire cessante président du conseil général des Hauts-de-Seine, ce qui impliquait pour le nouveau Président de la République de conserver son mandat départemental. Explications.

 
 
Capture d'écran de la notice de Nicolas Sarkozy sur le site du Conseil général du 92, 2 juillet 2007
Capture d'écran de la notice de Nicolas Sarkozy sur le site du Conseil général du 92, 2 juillet 2007
Président de la République et conseiller général de Hauts-de-Seine : étrange cumul pour un homme qui se revendique du général de Gaulle ! C'est pourtant le grand écart auquel a consenti Nicolas Sarkozy pour assurer à Patrick Devedjian la présidence du conseil général du 92. Excédé de ne pas avoir obtenu le poste de ministre qu'il attendait, ce fidèle sarkozyste aurait, selon un proche, fait « une scène épouvantable » au nouveau chef de l'Etat pour exiger qu'il lui garantisse la tête du département, en compensation.

Eviter une élection partielle
La procédure normale aurait impliqué la démission de Nicolas Sarkozy de son mandat dans les Hauts-de-Seine, et donc de celui de président du conseil général. Or, l'élection du nouveau président du conseil général n'est possible que si tous les postes de conseillers généraux sont remplis. Le successeur était déjà désigné en la personne de Marie-Cécile Ménard, adjointe à la mairie de Neuilly, mais l'élection partielle ne pouvant se tenir pendant les vacances scolaires, le scrutin aurait été repoussé à l'automne. Un délai qui aurait permis à certains, comme Jean-Jacques Guillet, Philippe Juvin ou Isabelle Balkany, de faire campagne pour briguer la présidence du conseil général et de laisser Devedjian gros Jean.

Il faut se rappeler qu'au moment des tractations, la tension entre Sarkozy et son fidèle lieutement était à son comble. Au point que ce dernier avait ironisé publiquement sur la politique d'ouverture : « Je suis pour un gouvernement d'ouverture, y compris aux sarkozistes, c'est tout dire. »

Le site du Conseil général assume
Si le maintien de Nicolas Sarkozy dans ses fonctions départementales n'a pas été publicisée, le site du Conseil général des Hauts-de-Seine en apporte la preuve formelle : la notice le concernant dans la liste des élus précise bien sa nouvelle fonction de président de la République à côté de celle de conseiller général, preuve que le site a été mis à jour depuis son élection et que sa présence dans la liste n'est pas une omission. Question à dix euros : Nicolas Sarkozy va-t-il conserver son indemnité mensuelle de conseiller général de 2500 € ou bien la verser au petit Noël des enfants de l'Elysée ?
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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 11:00
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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 11:00

D'après l'article de Franc3704



Voici un bilan des 5 ans de l'UMP de Nicolas Sarkozy au pouvoir :




Une distribution sans pareille d’argent aux plus fortunés...

- Le seuil des appels d’offre publics (commandes publiques) qui ne nécessitent ni publication ni contrôle a été fortement relevé (il est passé de 45 000 euros à 90 000 euros), ce qui facilite l’attribution des marchés à leurs amis.

- Sous l’alibi de difficultés rencontrées lors de la canicule de l’été 2003, de larges subventions sont accordées en 2006 aux maisons de retraites du privé (sans véritable contrôle des engagements) alors que beaucoup de ces établissements sont très rentables (jusqu’à plus de 30% de bénéfice) et pourraient investir eux-mêmes dans la réfection de leurs établissements.

- La baisse des impôts sur les successions avantage ceux qui possèdent un gros patrimoine.

- Un crédit d’impôt sur les charges lié au personnel de maison (intéressant pour ceux qui ont des domestiques).

- Un élargissement du prêt à taux zéro aux revenus jusqu’à 7 000 euros mensuels.

- La réforme fiscale (sept. 2005) donne des avantages aux plus riches (ISF, plafonnement des impôts sur le revenu, exonérations sur les donations).

- Une large exonération de l’ISF (impôt sur les grandes fortunes) sur les grosses ventes d’actions (oct. 2005). Une mesure pour les plus riches (en particulier les PDG des grands groupes dont certains ont quitté leurs entreprises avec des sommes incroyables).

 

... tout en demandant aux autres de se serrer la ceinture :

- Suppression d’un jour férié : taxation inégalitaire qui ne porte que sur les revenus salariés (et pas sur les revenus financiers).

- En janvier 2004, la PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant) remplace différents anciens dispositifs, au passage c’est 1 300 euros en moins pour 40 000 mères en situation de précarité

- Diminution des aides familiales

- Une diminution des rentes pour les veuves (pensions de réversion).

- Une réduction des intérêts des investissements populaires : Livret A, Codevi (juillet 2005)

- Une large augmentation des tarifs des services dits " publics ", en particulier du gaz (plus de 20% sur une seule année)

- Le projet de loi sur le "crédit hypothécaire rechargeable". Sous l’apparence de donner plus de possibilité de crédit, le gouvernement va fragiliser encore plus les ménages à bas revenus qui vont, avec cette loi, se risquer à hypothéquer leur propre logement (une loi faite pour les banques mais certainement pas pour les familles précaires qui risquent de se surendetter et de perdre pour trois fois rien leur logement).

 

Le copinage en veux, tu en voilà :

- La vente par privatisation, bradée pour 35 millions d’euros, de la compagnie maritime SNCM (sept. 2005) dont l’actif est évalué à 450 millions d’euros, vente effectuée à Butler (à noter que Butler est le seul PDG nommé au conseil d’analyse économique mis en place par le gouvernement). En parallèle, l’Etat (c’est-à-dire tous les contribuables) prend à sa charge le financement du plan social et verse 100 millions d’euros à l’entreprise. Le coût social suite à cette décision de privatisation est payé par les contribuables alors que Butler prévoit d’empocher un bon bénéfice.

- La privatisation des autoroutes avec un appel d’offres restreint à certaines entreprises sélectionnées par le gouvernement (août 2005).

- Amnistie de Guy Drut (mai 2006) condamné pour recel d’abus de biens sociaux à 15 mois avec sursis) sous le couvert d’une loi complétée en 2002 (critère "sportif" ajouté) pour justifier la possibilité d’amnistier des personnes connues.

- La mariée " Gaz de France " est habillée avec l’argent du contribuable (30% d’augmentation des prix en quelques mois) en vue de l’offrir au groupe privé Suez.

- La vente du parc immobilier avec des procédures d’appel d’offres qui permettent de sélectionner les acheteurs (en général des amis). Une fois les locaux privatisés, les acheteurs les louent à l’Etat (c’est-à-dire tous les contribuables) au prix fort.

- Des mesures clientélistes auprès de différentes entreprises.

 

Une justice à deux vitesses :

- Une nouvelle loi propose aux accusés s’ils "plaident coupable" d’être directement jugés par les procureurs sans passer par un juge. Lorsqu’on sait que les procureurs sont nommés par le gouvernement, les amis de ce dernier en peine avec leurs affaires vont pouvoir se passer de juge. A l’inverse, ceux qui n’ont pas d’amis bien placés vont subir la pression des procureurs et risquent d’avouer des faits qu’ils n’ont pas commis. A noter qu’aux Etats-Unis où une forme de " plaider coupable " est appliquée, les droits de la défense sont beaucoup plus développés.

- Dans cette même loi (dite " Perben 2), les "écoutes" sont facilitées sans véritable contrôle et au détriment des libertés individuelles.

- Au passage, après tout un battage qui a duré des mois, la commission qui s’est réunie après les erreurs du procès d’Outreau n’a débouché sur rien.

 

Une réforme des retraites :

- Pour ceux qui n’auraient pas bien lu les textes, la loi sur les retraites est plus que dure. Il faut comptabiliser 160 trimestres travaillés (40 ans) pour toucher pleinement sa retraite. En dessous, c’est 5% de retraite en moins par année manquante. A noter que les années au chômage ne sont pas comptabilisées. Aussi, si vous avez commencé à travailler à 25 ans (après des études par exemple) et que vous avez été tout au long de votre vie cinq ans sans emploi (ce qui est de moins en moins rare), vous toucherez pleinement votre retraite à 70 ans. Mais comme vous n’en aurez sans doute pas la force et comme les entreprises ne vous embaucheront plus à cet âge, vous partirez au mieux avec une retraite à 50% à l’âge de 60 ans. Pour ceux qui ne trouveront pas de travail après 50 ans, ils peuvent oublier leur retraite.

 

La santé au rabais :

- Suppression de l’aide médicale de l’Etat (aide médicale gratuite) pour les plus démunis.

- Augmentation de 20% des frais hospitaliers journaliers.

- Augmentation des frais médicaux restant à la charge de l’assuré (ticket modérateur).

 

La recherche est freinée :

- En même temps que l’argent public est dilapidé pour le distribuer à ces amis, le gouvernement a réduit les budgets de la recherche de plus de 25% par an à partir de 2002, alors que la recherche est un élément vital pour notre avenir.

 

L’éducation publique est malmenée :

- Les effectifs d’enseignants ont été réduits en masse. Jusqu’à -30% dans les recrutements, ceci sans véritable base de planification pluriannuelle.

- La suppression de plusieurs filières universitaires, c’est le cas de l’anthropologie par exemple (avril 2005)

- La volonté de privatiser progressivement l’Education nationale. Il a été question notamment un moment de décaler l’âge d’entrée en maternelle au profit des crèches privées. En perspective, une démarche en deux temps : décentralisation puis privatisation. C’est le cas pour certains personnels techniques. En test dans quelques départements, la privatisation des locaux des lycées avec mise à disposition du personnel technique par l’opérateur privé.

 

Le travail et l’emploi, tout pour les gros actionnaires :

- De nombreuses mesures en faveur des entreprises (politique dite de l’"emploi") mais sans véritables contreparties exigées par l’Etat. Les entreprises peuvent empocher l’argent puis externaliser sans garantie d’embauche ou délocaliser leurs activités. A noter que les choses se passent en famille puisque le propre frère de Nicolas Sarkozy est vice-président du MEDEF (le syndicat patronal).

- Un élargissement de la capacité de licenciement pour les entreprises (oct. 2004) en utilisant la nouvelle notion de " risque vis-à-vis de la compétitivité".

- La suppression des " emplois jeunes ". Les jeunes ont de plus en plus de mal à trouver un travail rémunéré normalement. Les grandes entreprises qui ont pignon sur rue leur proposent des stages sous-payés qui sont prolongés des mois alors qu’ils les exploitent sans apporter de formation, puis les virent à la fin de ces supposés stages. Certaines entreprises demandent même aux personnes de s’inscrire à l’université pour pouvoir bénéficier des conventions de stages alors qu’il s’agit d’emploi standard.

- Le CPE "contrat première embauche" (février 2006) voté de force en utilisant l’article 49.3 et sans consultation préalable des organisations syndicales, qui a été finalement retiré après des mois de grèves dures des lycéens et étudiants malgré des tentatives de manipulation et une répression sévère. Cette loi permettait notamment aux entreprises de pouvoir licencier à tout moment sans justificatif pendant une période de deux ans.

 





L’environnement, des actes à l’opposé des beaux discours :

- La suppression au cours de l’été 2004 de la loi sur l’environnement qui instaurait en particulier le principe du pollueur/payeur (rééquilibrage de la charge entre grand public, industriels et agriculteurs), et qui limitait les contrats entre les collectivités et les entreprises de traitement d’eau à douze ans maximum, etc. Ceci remet en cause pour de nombreuses années les principes qui étaient portés par cette loi. En gros, le gouvernement a préféré développer une industrie de la dépollution financée par le grand public plutôt que de sanctionner les pollueurs.

- Une baisse du budget de plus de 30% pour l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui est la structure publique en charge de l’environnement.

- L’autorisation de chasse des oiseaux dès le mois d’août, alors que certaines espèces sont encore en période de migration et de nidification (juin 2005).

- Une loi OGM votée en urgence (un seul passage dans les assemblées) sans véritable consultation (mars 2006), et qui offre très peu de garanties. Le gouvernement n’a pas appliqué les directives européennes pour la traçabilité des cultures OGM, du coup on n’a aucune maîtrise des cultures OGM en France et les contribuables sont amenés à payer les amendes en conséquence.

- Au niveau nucléaire, l’attribution dans la précipitation des marchés pour les projets ITER et de l’EPR qui n’ont pas fait l’objet d’études suffisamment approfondies.

- La révision de la loi sur le littoral. L’objectif de cette révision est de laisser aux maires la décision sur les développements urbanistiques en bord de mer ou au bord des lacs. Alors qu’il y avait dans la loi initiale un contrôle coordonné au niveau national, là, on laisse le champ libre aux maires qui peuvent faire l’objet de pressions de la part des opérateurs immobiliers. Un premier projet immobilier est d’ores et déjà en débat au bord du lac d’Annecy.

 

Malaise dans la police, une politique du tout-répressif qui donne peu de résultats :

La suppression de la police de proximité. Au lieu d’avoir des policiers qui connaissent bien le terrain, on envoie uniquement le jour où il y a des problèmes des cars de CRS, ce qui alimente encore plus les tensions et ne permet pas de résoudre les enquêtes.

- La distribution des pistolets Tazer - pistolets avec décharge électrique - aux policiers (déc 2004) sans cadre règlementaire, alors qu’on sait qu’il y a eu des accidents et des débordements aux Etats-Unis avec ce type d’arme.

- L’attribution de primes au mérite. Pour se faire bien voir, certains policiers n’hésitent pas à multiplier les PV, en particulier aux automobilistes.

- La multiplication des rafles de sans papiers dans plusieurs grandes villes. A Paris, sur la place de la République, une rafle est même organisée lors de la distribution des repas par les Restos du cœur (fév. 2007).

- La politique quasi uniquement répressive, malgré un recrutement massif de policiers, donne de mauvais résultats avec le constat d’une forte augmentation des violences aux personnes.

- Le malaise chez les policiers. C’est une des premières fois qu’un syndicat de gauche (UNSA Police) opposé au gouvernement Sarkozy / UMP sort majoritaire des élections syndicales dans la police.

 

Logement, attention à l’arnaque :

- L’offre "des maisons à 100 000 euros avec terrain compris" est une véritable arnaque : le terrain n’appartient pas en fait à la personne acheteuse ! Il reste propriété de la mairie. Impossible de revendre la maison dans ces conditions. En plus, le prix reste cher en province pour un bâti (hors terrain) de 70 m2.

- Fin janvier 2007, le gouvernement a le culot d’envisager d’appeler "loi Abbé Pierre" la future loi sur le logement opposable alors que le même gouvernement a augmenté largement la précarité. Au passage deux personnes d’Emmaüs sont restées en garde à vue pendant 24h car elles avaient hébergé une personne sans lui avoir demandé ses papiers. La Fondation Abbé Pierre a refusé que la loi porte son nom.

- La location de pièce unique de moins de10 m2 est autorisée (mai 2005). Vivre dans une pièce de 7 m2, c’est quand même pas très agréable.

- Le projet de loi sur le "crédit hypothécaire rechargeable" ou comment récupérer à faible coût les logements des familles endettées.

 

Economie, dilapidation de l’argent et mauvaise gestion :

- L’Etat vend tous ses actifs (l’or de la banque de France, des milliers de m2 à Paris et dans d’autres grandes villes, ses participations dans les anciennes entreprises publiques, etc.). Et dans certains cas, l’Etat est ensuite amené à louer au prix fort ce qu’il a vendu.

- Le budget de l’Elysée a été multiplié par 9 !

- Le 30 mai 2006 Philippe Seguin, président de la Cour des comptes (pourtant proche du parti au pouvoir), fait état d’une manipulation budgétaire : le déficit de l’Etat pour 2005 serait de plus de 49 milliards (certains analystes de la Cour des comptes parlent de plus de 53 milliards !) au lieu des 43,5 milliards annoncés par le gouvernement.



Et après tout cela, on se demande pourquoi la précarité augmente, pourquoi le pouvoir d’achat des Français a diminué, pourquoi les usines ferment ...

Nicolas SARKOZY qui a été ministre d’Etat, ministre des Finances et ministre de l’Intérieur de ce gouvernement, ainsi que président de l’UMP, parti majoritaire à l’Assemblée nationale (et qui a voté toutes ces lois) nous parle de rupture alors qu'il est pleinement coresponsable de la situation.

Et si on regarde certains des projets de sa candidature, on y voit une accélération encore plus importante des discriminations économiques et sociales, de la désintégration de notre société, et tout cela au profit des plus riches.


Voulez vous vraiment reprendre 5 ans ferme de Droite au pouvoir ?

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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 17:30

 


Depuis 5 ans Nicolas Sarkozy est le maître de l'information en France. Ses amis, Bouygues, Lagardère et Dassault, propriétaires des principaux groupes médiatiques lui ont largement ouvert leurs antennes et les pages de leurs journaux, afin de ne monter uniquement qu'une bonne image de lui.

Ne se contentant pas d'être omniprésent dans les médias, Sarkozy est intervenu plusieurs fois pour faire pression sur les journalistes ou faire interdire la publication d' articles qui ne lui plaisaient pas. Nous en avons eu encore un exemple avec la récente censure de l'article concernant l'abstention de "la première dame de France" pour le second tour des présidentielle.

La liberté et l'impartialité de l'information dans les grands médias risque bientôt de ne devenir qu'un beau souvenir si nous ne réagissons pas aux législatives.

D'après : http://borislecoeur2007.fr/
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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 10:50

Article de Taiké Elié


31 % au premier tour, 53 % au second. Nicolas Sarkozy a survolé les élections présidentielles de 2007. Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français. Outre la déception compréhensible de ceux qui ont perdu une bataille, quelque chose d’autre ne passait pas... Le sacre sarkozyste revêtait un caractère à la fois irréel et révoltant. Une haine sourde grondait. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir, qui aurait bien du mal à passer. La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République, est à rechercher dans le comportement du vainqueur, dans sa stratégie de campagne, et son utilisation redoutablement dangereuse des passions tristes.


Nicolas Sarkozy est élu président de la République depuis maintenant cinq jours. Parmi les premières réactions, on aura pu noter celle, réjouie, du Medef, qui promet de "contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France", ou encore celle, plus inattendue, du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, qui considère que le nouveau président français s’inspire de son "modèle" : "C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le "Napoléon de poche" Jacques Chirac appartienne désormais au passé." Quant à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, elle estime que l’élection de Nicolas Sarkozy ouvre "une période excitante pour la France". (...)

Pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy a pu commencer à mettre en pratique sa conception très "à l’américaine" de la présidence, et son idée - si chère à son coeur - selon laquelle les riches ne doivent plus avoir honte d’exhiber les fruits de leur réussite bien méritée, en s’offrant une petite croisière bien sympathique à Malte, à bord du superbe yacht de son ami, le milliardaire Vincent Bolloré, un yacht répondant au doux nom de Paloma, long de 60 mètres, avec jacuzzi sur le pont supérieur, que vous pourrez vous aussi, si le coeur vous en dit, louer pour quelques 193 431 euros la semaine pour vos prochaines escapades de winner... lorsque vous aurez eu la satisfaction préalable de travailler plus pour gagner plus. T’as trop raison Nico, quel intérêt d’avoir du temps libre quand on n’a pas de quoi payer à sa famille de vraies vacances dignes de ce nom ?

La France en mille morceaux

Prenons donc exemple sur les plus méritants des Français, les Neuilléens : "Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres" (Marianne, 14 au 20 avril 2007). Quelle belle parole Nicolas ! Gloire aux travailleurs de Neuilly ! Et honte aux "autres" (bande de fainiasses...) ! Telle est bien la France de Nicolas Sarkozy : une France clivée, divisée, entre battants et fainéants, bons travailleurs corvéables à merci et assistés misérables sur lesquels on peste avec rage, honnêtes gens revanchards qui ne jurent que par le triptyque "Travail-Famille-Patrie" et dégénérés de soixante-huitards avec lequels il faut en finir au plus vite, braves gens qui rasent les murs dans les cités et racailles à nettoyer d’urgence au Kärcher, Français-qui-se-lèvent-tôt-le-matin et Français-génétiquement-mal-barrés...

Nicolas Sarkozy veut être le président de tous les Français, c’est en effet la moindre des choses... Mais il n’a cessé, durant sa campagne, de dresser des Français contre d’autres Français, il a attisé les haines, les jalousies, les ressentiments de tous contre tous. Nombre de ses électeurs ont voulu porter au sommet de l’Etat un Père Fouettard, un homme qui leur promettait de punir certaines catégories de la population trop favorisées ou trop câlinées (à leur goût) jusqu’à maintenant. Ce sera dur de rallier ceux qu’on a traités - à des fins électoralistes - comme des ennemis.

Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy

Nicolas Sarkozy a usé de la méthode la plus efficace qui soit pour accéder au pouvoir (et pour l’exercer ensuite). Il a joué sur nos "passions tristes" : "Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir", enseignait Gilles Deleuze dans un cours sur Spinoza prononcé à Vincennes le 24 janvier 1978. "Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir".

Parmi ces passions tristes, la haine, l’envie, la jalousie, la colère, la vengeance furent particulièrement mises à profit par l’ancien ministre de l’Intérieur. Les boucs émissaires qu’il nous a trouvés ? Les "autres", c’est-à-dire : les assistés, les fonctionnaires (ces privilégiés...), les syndicalistes, les fraudeurs, les voyous, les racailles, "ceux qui profitent du système", "ceux qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner", et puis les égorgeurs de moutons, les soixante-huitards, les adeptes de la repentance, les élites de gauche - toujours du côté des délinquants et des assassins, jamais de celui des honnêtes gens, n’est-ce pas ? -, les juges trop laxistes de Bobigny, les policiers qui jouent au rugby avec les jeunes au lieu de les mettre en prison (revoyez cette séquence : quelle humiliation pour les policiers, quel sadisme de notre gendarme à Saint-Tropez !), et même les politiques et les technocrates (voyez ce morceau nauséeux du discours de Bercy), et j’en oublie sûrement.

Le (dé)goût des "autres"

Nicolas Sarkozy s’est voulu le candidat de "la France qui paie toujours pour tous les autres", "la France qui paie les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres"... les fameux "autres" dont nous venons de dresser une petite liste non exhaustive, et sur la haine desquels Sarkozy a construit sa victoire, en remuant les passions tristes de ses supporters... Cette méthode très efficace à court terme est néanmoins désastreuse sur le long terme : elle crée un climat malsain entre les gens, et ruine le peu d’unité qui peut exister entre membres d’une même nation. Les passions tristes parvenues au pouvoir sont, en quelque sorte, légitimées, elles n’ont plus à se cacher, à se modérer, à s’amender pour se renverser en passions joyeuses, qui, elles, unifient sainement le corps social.

On pourrait croire à une exception dans cet usage des passions tristes, lorsque Nicolas Sarkozy marque son rejet de la repentance, ce regard critique qu’un peuple porte sur son passé, et qu’il identifie à une "détestation de la France et de son Histoire". Mais, en fait, non ; car la réhabilitation du pays se fait, chez lui, par la stigmatisation des repentants, la dénonciation d’autres coupables (irrépressible manie de se défausser en désignant dans le même mouvement un bouc émissaire), et passe finalement par une exaltation presque délirante de la fierté d’être Français. Sarkozy réinvente ainsi une histoire exclusivement glorieuse de la France, qui "n’a pas commis de crime contre l’humanité", "n’a jamais commis de génocide", "n’a pas inventé la solution finale" (petite douceur adressée à nos amis allemands...), mais "a inventé les droits de l’homme" ; et mieux encore, "la France est le pays du monde qui s’est le plus battu dans l’univers au service de la liberté des autres" ("dans l’univers" !). Oublié le régime collaborationniste de Vichy. Oubliés le Code noir et l’esclavagisme. Oubliée la colonisation. Entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge évidemment, et une juste attitude à trouver, mais Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la nuance ; il réécrit l’histoire au Kärcher, pour flatter la fibre la plus nationaliste d’un électorat en mal de grandeur mythifiée.

Singer le grand loup blanc

Le nouveau chef de l’Etat français partage ce dégoût pour la repentance avec celui qui lui aura servi de principal modèle durant toute sa campagne présidentielle : Jean-Marie Le Pen.

La campagne de Nicolas Sarkozy démarre, en effet, le 21 avril 2002. La démangeaison extrémiste est là en France, et Sarko la sent... comme un loup affamé flaire sa future proie aux quelques gouttes de sang qui perlent de ses blessures. Le Pen, en fin tacticien, en vieux loup de la politique, a depuis longtemps flairé les thèmes porteurs, ceux qui rencontrent le plus fort écho dans le peuple, le "petit peuple" si souvent méprisé et tellement courtisé à la fois. Il a compris que le moyen le plus simple de fédérer un grand nombre de sympathisants autour de soi, c’est de leur faire peur et de désigner des boucs émissaires, en promettant de "punir" ces derniers. Avec lui, le bouc émissaire était unique, c’était l’immigré, ou, dans un langage plus convenu, "la politique d’immigraton des gouvernements successifs de gauche comme de droite". Sarkozy a repris à son compte la tactique lepéniste, mais en démultipliant les boucs émissaires, en divisant le pays à outrance.

Moi je dis les choses comme je pense

Le mimétisme avec Jean-Marie Le Pen se poursuit dans l’attitude de pourfendeur de tabous que Nicolas Sarkozy a, lui aussi, décidé de faire sienne. Le Pen disait : "Moi je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas." Sarkozy ne cesse d’user de cette formule : "Moi je dis les choses comme je pense", en ayant bien pris soin, au préalable, de dire que, dans ce pays, "on ne peut plus rien dire sur rien". Son discours laisse constamment entendre que nous vivons sous le règne de la pensée unique, d’une quasi censure (instaurée par qui ?), et que lui seul vient parler vrai au milieu d’un discours trop policé et convenu. Lui, au moins, il parle franchement. Il n’hésite pas. Il n’a pas peur. Il ose ! Et puis, il parle comme les gens, les "vrais gens", ceux qu’il a découverts durant sa campagne : "Pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait". Il a vu les Français, ceux d’en-bas, les vrais, les authentiques. Et il a compris que parler comme eux, ça pouvait rapporter gros : "Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens" (déclaration d’avril 2004, reprise dans Marianne). Alors il parle de "racailles", car dans les banlieues, les gens ils parlent comme ça, les jeunes ils se parlent comme ça. Y a pas à être choqué ! Les Français veulent que leurs représentants politiques leur ressemblent, soient, le cas échéant, aussi vulgaires qu’eux. Pas de chichi ! Sarkozy exauce ce voeu.

Les gens qui apprécient ces manières de faire se trompent, car évidemment l’authenticité est feinte, calculée, méprisante - et méprisable. Et puis, surtout, dire tout haut ce qu’on pense tout bas, cela n’est pas penser : "Bien penser, cela ne va pas de soi. [...] Si vous vous laissez aller, vous êtes pris par quelque chose qui n’est pas vous [...]. La nature mécanique nous guette toujours et nous tient toujours. [...] On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner. [...] Bien penser est une chose que l’on se doit à soi-même, et qu’il faut vouloir. Ainsi l’homme n’est pas un spectacle permis à lui-même ; ni permis, ni possible". C’est toute la sagesse du philosophe Alain dans ses Propos, et notamment celui-ci, "Régler ses pensées", du 7 août 1929. Penser, c’est corriger ce qu’on pense, redresser constamment ses pensées, qui, sans cet effort, deviennent animales, et proprement étrangères à nous-mêmes - indignes de l’Homme.

Sarkozy, qui assimile la liberté à la transgression, ne se prive pas pour transgresser les odieux carcans de la pensée unique. Il lance ainsi des débats scientifiques, en toute liberté, sur le déterminisme génétique par exemple, il donne son avis à lui, sans prendre la peine de s’en référer aux autorités compétentes. Et sur quoi fonde-t-il ses convictions ? Sur sa propre expérience : "Moi j’ai jamais eu la pulsion d’aller violer un enfant de trois ans, j’en ai aucun mérite, et je ne pense pas que c’est mon éducation qui m’ait porté à ne pas avoir eu cette pulsion..." Ou encore : "Je ne me souviens pas moi, quand j’avais 14 ou 15 ans, d’avoir réfléchi à mon identité sexuelle, je suis hétérosexuel... Je ne me suis pas longuement interrogé pour savoir si j’aimais les hommes ou les femmes..." Ajoutant, au passage, que la campagne présidentielle est "un grand moment de sectarisme" (toujours cette foutue censure... à laquelle lui seul échappe). Alors, certes, Sarkozy ne prétend pas trancher les questions de manière définitive, l’infaillibilité papale ne fait pas encore partie de ses prérogatives. Mais il ose tout de même donner ses vérités scientifiques à lui. Un peu comme Le Pen lançait, lui aussi, des "débats", sur l’existence et l’inégalité des "races", contre l’avis de tous les scientifiques. Et lui aussi fondait ses convictions sur l’évidence ("Il y a des Noirs, il y a des Jaunes..."), le bon sens populaire, n’omettant pas de dénoncer "l’inhibition sémantique" des frileux...

N’ayez pas peur ! J’arrive...

Avec Le Pen, on était aussi habitué à l’exploitation éhontée des faits divers les plus sordides, des crimes les plus atroces, que le brillant tribun s’évertuait à narrer dans le détail jusqu’à faire frémir son auditoire, lors de dîners dont il s’était fait une spécialité, et qui lui permettait de conclure, solennellement, à la nécessité du retour de la peine de mort. Sarkozy a su, lui aussi, instrumentaliser les pires crimes de sang, sans une once de pudeur, pour justifier sa politique répressive (qu’il n’a pourtant pas su mettre en oeuvre durant ses nombreuses années passées place Beauvau), ou, du moins, pour se donner l’image du chef autoritaire et impitoyable qu’appelle de ses voeux le vengeur masqué qui sommeille en chacun d’entre nous, dès lors qu’il est confronté à l’horreur, à l’innommable barbarie qui fauche les vies innocentes.

Morceaux choisis du discours de Bercy : "Je suis allé à la rencontre des Français [...] avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Kärcher. Je ne regrette rien [c’est le même homme qui avait déclaré très cyniquement à l’époque : "Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre"...]. Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser. J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : "Sors mon papa de la boîte !" J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux. [...] Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrées, de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement."

Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. Car après avoir suscité l’effroi silencieux de l’assistance, avec tant de malheur et d’horreur exposés, on ne tarde pas à désigner du doigt un coupable - dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la culpabilité -, et l’on se présente - tel un messie vengeur - comme celui qui saura le "liquidier"...

Pour une contre-révolution morale

L’ennemi à abattre, c’est l’esprit de Mai 68, ce fantôme persistant, qui, depuis près de quarante ans, plânerait sur la République, et lui empoisonnerait l’âme. Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand "désenvoûtement" mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date "maléfique" de Mai 68 l’origine du laxisme moral français, par exemple dans ce discours sur la peine de mort du 20 mai 2006 (à la 7e minute). Une bonne introduction au discours terrible de Bercy que tint Sarkozy à la veille du second tour, et dans lequel il se livra à une charge haineuse, d’une violence inouïe, à l’encontre d’un héritage rendu responsable d’à peu près tous nos maux.

Sarkozy (ou plutôt Henri Guaino, l’auteur de ses discours récents) met parfois justement le doigt là où ça fait mal, sur les promesses non tenues de Mai 68 à l’égard des travailleurs, et joue sur les passions tristes de ces derniers : "Sarkozy joue du ressentiment des classes populaires qui se sont senties méprisées par l’idéologie soixante-huitarde", remarque le sociologue Jean-Pierre Le Goff, cité dans Libération du 4 mai 2007. Sa dénonciation du communautarisme soixante-huitard est, en revanche, plus choquante, venant d’un homme qui n’a cessé, ces dernières années, de "communautariser" la France (lire, à ce propos, cette bonne synthèse de l’Observatoire du communautarisme intitulée "Du communautarisme au républicanisme incantatoire : que penser du revirement rhétorique de Nicolas Sarkozy ?"). Carrément culottée enfin, la filiation que Sarkozy établit entre Mai 68 et les 8,5 millions d’euros de prime de départ et de stocks options de Noël Forgeard : "Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales [...] a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous..."

Dans Libération du 2 mai 2007, l’historien Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, rapprochait l’attitude de Sarkozy de celle des contre-révolutionnaires du XIXe siècle, consistant à "voir dans un événement historique révolutionnaire qu’on qualifie de maléfique les causes d’un supposé déclin français". Et de lui rétorquer, sans ménagement : "C’est un argument fantasmagorique, qui ne tient pas sur le plan historique. [...] Faire de 68 la cause unique de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité." Selon l’historien, Sarkozy veut définir une culture de droite "en érigeant un ennemi imaginaire. Il reproche à Ségolène Royal et à la gauche de le diaboliser, mais c’est ce qu’il fait : il érige Mai 68 en une sorte de figure du diable... absolument indéfinissable."

Un drôle de moralisateur

L’objectif essentiel que se fixe Nicolas Sarkozy, c’est de mettre en oeuvre "la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin". De la morale avant toute chose ! "Le mot "morale" ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler", lançait Sarkozy à Bercy, lui qui n’a décidément peur de rien. Eh bien parlons-en de morale !

Nicolas Sarkozy veut réhausser "le niveau moral de la politique". Mais est-ce que c’est moral, lorsque l’on est ministre de l’Intérieur et favori de la future élection présidentielle, de pratiquer l’intimidation sur des journalistes ? De faire virer un journaliste du Figaro-Magazine, Joseph Macé-Scaron ? De faire virer le directeur de la rédaction de Paris-Match, Alain Genestar ? De censurer la biographie de sa femme Cécilia, Entre le coeur et la raison ? D’ignorer la séparation des pouvoirs, et de mépriser l’indépendance de la justice ? Est-ce moral de critiquer des Etats-Unis l’arrogance de la France lors de son refus de la guerre en Irak ? Est-ce bien moral d’aller à la pêche aux électeurs frontistes en dénonçant, sur TF1, devant des millions de téléspectateurs, les musulmans qui égorgeraient le mouton dans leur appartement, pour ensuite regretter ces propos, en petit comité, devant une association de jeunes de Nanterre ? Est-ce acceptable de se dire fier de son bilan de ministre de l’Intérieur, sur lequel on prétend être jugé, alors que Alain Bauer, président de l’observatoire national de la délinquance, affirme que "l’indicateur de la violence a continué imperturbablement à monter depuis 1994", et que Sébastian Roché, secrétaire général de la société européenne de criminologie, parle d’un "bilan globalement négatif" ? Est-ce moral, pour l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (de 1983 à 2002), de n’avoir pas respecté la loi SRU (Solidarité et nenouvellement urbain) ? Et puis, dire tout et son contraire, est-ce moral ? Et mentir ? (voir cet "article-somme")

Et que dire des allégations du fameux numéro de Marianne de l’avant-premier-tour ? "A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris [...]. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire." Ou encore, dans un autre registre : " Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? [...] Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?" Etc. Etc. Il y aurait toute une page de l’hebdomadaire à citer...

Kärchériser Bercy ?

Si Sarkozy n’est pas un parangon de vertu, ses amis politiques ne brillent pas tous non plus par leur probité : Patrick Balkany, Alain Carignon, Gérard Longuet, Alain Juppé, Bernard Tapie ou Charles Pasqua sont des spécimens de choix, qui ont tous eu très sérieusement maille à partir avec la justice. Eric Besson, inconnu du grand public avant la campagne, sera devenu, au terme de celle-ci, l’incarnation même de la traîtrise. Même si la concurrence était rude cette année : entre Tapie, Séguéla, Sevran et Hanin, le choix pouvait demander réflexion...

Tout ce beau monde a donc rejoint la France de TF1... pardon, la France sarkozyste, qui, elle, a réussi à échapper à la décadence morale de notre temps, n’a jamais cédé au "relativisme intellectuel et moral", n’a jamais perdu de vue la "différence entre le beau et le laid", avec des figures de proue comme Steevy du Loft, Miss Dominique de La Nouvelle Star, Doc Gynéco de Nice People (condamné aussi pour fraude fiscale), Richard Virenque et Marielle Goitschel de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, le big boss Arthur, vice-président d’Endemol France, cette merveilleuse société qui nous gratifie des plus belles émissions de la télévision française, qui participent activement à élever le niveau de conscience des futurs électeurs : Loft Story, Nice People, La Ferme Célébrités, 1ere Compagnie, Star Academy, Opération Séduction, 120 minutes de bonheur... sans oublier les sensationnels Véronique Genest de Julie Lescaut, Roger Hanin de Navarro, Bernard Tapie de Commissaire Valence, Henri Leconte et Johnny, nos exilés suisses, et puis Carlos, Thierry Roland, Philippe Candeloro, Rika Zaraï, Michou, Gilbert Montagné (c’est le raffinement de la beaufitude...), on se croirait presque sur le plateau des Enfants de la télé... avec Enrico bien sûr et Christian Clavier (l’autre mauvais sosie de Louis de Funès, lui aussi en beaucoup moins drôle)... et puis Charlotte Rampling, qui fait un peu tache au milieu de toutes ces lumières... et je gardais le meilleur pour la fin : Charles Villeneuve, le déjà mythique présentateur du Droit de savoir, cette émission de TF1 absolument neutre politiquement, qui, entre les deux tours de la présidentielle, le 1er mai, jour de la fête du Travail, aura eu l’ingénieuse idée de programmer un numéro consacré... aux faux chômeurs ! RMIstes fraudeurs ! et malades imaginaires ! Quelle coïncidence de retrouver là les boucs émissaires privilégiés de Nicolas Sarkozy ! Et j’oubliais, dans l’assistance du Palais Omnisports de Paris-Bercy, celui qui détient 42,9 % de la chaîne TF1, Martin Bouygues. La grande famille de "la France d’après" réunie au grand complet !

Un conflit de valeurs

Nicolas Sarkozy a gagné une élection qu’il a placée sous le signe des valeurs - et qui ne se réduisent certes pas à celles qu’incarnent les grands personnnages évoqués à l’instant... Il a voulu qu’on parle "sans complexe" de l’identité nationale. Et cette discussion a créé un sacré malaise, qui se ressent en ce tout début de mandature. Car Nicolas Sarkozy a "joué", là encore, sur ce thème. Il a fait mine de défendre un héritage moral français, alors qu’il n’en défendait en réalité qu’une partie, l’air de rien. En gros, la défense de l’identité nationale s’est réduite, avec lui, à une réponse ferme et sans détour à la "menace" islamiste. "On n’égorge pas le mouton dans son appartement" est la formule choc qui résume toute cette campagne "morale" de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, on peut l’enrichir un peu, comme cela été fait sur Radio-Notre-Dame le 26 avril 2007 : "La polygamie, c’est pas en France, l’excision, c’est pas en France, le voile obligatoire, c’est pas en France, la loi des grands frères qui choisissent les relations de leurs soeurs, c’est pas en France, le père qui oblige la fille à se marier avec quelqu’un, c’est pas en France... Je leur dis tranquillement et simplement, que nul ne doit être condamné à vivre dans un pays qu’il n’aime pas." Si l’on met de côté le ton un brin méprisant utilisé par l’ancien candidat de l’UMP, on peut et on doit même être d’accord sur le fond. Le problème est ailleurs.

D’abord, en prétendant parler d’identité nationale, Sarkozy (incorrigible) montre encore du doigt un bouc émissaire : cette fois, c’est le musulman. Selon le sociologue Emmanuel Todd, cette stratégie classique consistant à désigner des boucs émissaires permet à des responsables politiques incapables de régler les problèmes économiques fondamentaux qui se posent au pays de faire diversion. C’est un aveu (à peine déguisé) d’impuissance. Ensuite, et c’est là que se situe peut-être la plus grosse imposture, Nicolas Sarkozy nous indique, par l’idée même de son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qu’il résume la question de l’identité française à celle de l’assimilation des immigrés ; il réduit cette question, au fond, à l’égalité hommes-femmes et au rejet de certaines coutumes venues d’ailleurs. Emmanuel Todd pointe cette imposture : car la France, c’est aussi "le pays de l’égalité", "du respect de la population", "attaché à des valeurs universalistes", alors que Sarkozy "ne croit pas en l’égalité", "promet d’être dur aux faibles". C’est encore lui "qui est allé faire des génuflexions devant Bush", "qui a trahi la tradition gaulliste". En conséquence de quoi Todd prétend que Sarkozy est "en réel conflit avec l’identité nationale", "ne sait pas ce qu’est la France", et finalement "ne considère pas que Sarkozy aime la France".

On pourrait encore ajouter que la France est un pays profondément attaché à sa laïcité, et que le nouveau président de la République n’a pas montré de très sérieux gages en cette matière cruciale. En témoignent les inquiétudes exprimée par le philosophe Henri Pena-Ruiz, dans une tribune du 15 février 2007 adressée à celui qui était encore ministre de l’Intérieur. Et puis, pour ceux qui auraient déjà oublié les convictions de leur nouveau président en matière religieuse, rafraîchissons-leur la mémoire, avec ces quelques réflexions tirées du livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, paru en 2004 : "Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. [...] On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines. [...] La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain." Dit autrement : iI est impossible d’éduquer un enfant de façon purement laïque, sans l’assistance nécessaire de la religion. Une vie athée est impensable. On comprend mieux les frictions qui animèrent son entretien avec l’athéiste Michel Onfray...

Puisqu’il faut croire...

Tenant d’une politique économique que d’aucuns qualifient d’ultra-libérale, et qui devrait précariser les moins nantis - si l’on en croit l’analyse du collectif de militants et de chercheurs "L’Autre campagne" et son film Réfutations -, Nicolas Sarkozy a pourtant réussi le tour de force de les ramener à lui, "tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre", et ce par l’adoption d’une posture autoritaire, de chef, contempteur de la décadence intellectuelle et morale, annonçant la liquidation et la mort de la pensée 68, et le retour aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles et religieuses (on se demande, au passage, qui peut bien être ce "on" dans la bouche de Sarko... c’est quand même un homme qui a été ministre de l’Intérieur depuis 2002 et qui était ministre du Budget dès 1993 qui parle... et qui nous avoue donc que, jusqu’ici, il n’a pas fait attention aux gens ordinaires... c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Tour de passe-passe coutumier de toutes les droites dures, et des néoconservateurs américains en particulier. Libéralisme dur dans une main, valeurs morales réactionnaires et autoritarisme liberticide dans l’autre ; la deuxième main vient remédier - très superficiellement - aux maux infligés par la première : d’un côté, on mine la cohésion sociale, on crée du malaise et du désordre, de l’autre, on vient apaiser les âmes désespérées et on mate les perdants - potentiellement réfractaires - du système. Un cocktail classique qui a fait ses preuves, qui endort le pauvre terrorisé et stimule le riche jamais rassasié.

Le climat anxiogène installé par Sarkozy durant sa longue campagne (démarrée il y a cinq ans déjà) perdure dans ces premiers jours de son "ère". La gauche et Libération nous promettent de la casse, des "fractures" ; le Front national, via Alain Soral, nous assure, de son côté, que le programme du nouveau président reprend à 90 % le sien propre (dans son pan "économico-social"). Soral, qui n’imagine pas une seconde que Sarkozy le mettra réellement en oeuvre, promet néanmoins, au cas improbable où il le ferait, d’aller "lui baiser les pieds". Fractures promises, convergences "extrémistes"... Pas de quoi rassurer tout le monde. La balle est maintenant dans le camp de Nicolas Sarkozy : saura-t-il devenir le président de tous les Français ? saura-t-il sortir de l’image caricaturale qui lui colle à la peau ? et apaiser l’incroyable défiance d’un nombre considérable de Français, dont rend compte un clip circulant sur Dailymotion, déjà vu plus de deux millions de fois, et redoutablement flippant : Le vrai Sarkozy ? Puisque Nicolas se veut l’apôtre de l’espérance, nous le suivrons sur ce point : nous espérerons en lui, à défaut de croire.

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 07:30


Communiqué du site : http://www.democratie-socialisme.org/







Mauvaise nouvelle pour les salariés français !



1 - La victoire de Nicolas Sarkozy est une mauvaise nouvelle pour les salariés de France et pour la gauche dans le monde entier.


C’est une bonne nouvelle pour Bush et une mauvaise pour ses opposants aux Etats-unis et sur la planète.



Que les électeurs français aient laissé passer un « Thatcher-Berlusconi » est un mauvais signe pour tous ceux qui défendent la perspective d’un monde meilleur.



La victoire de Sarkozy est une bonne nouvelle pour Neuilly, une mauvaise nouvelle pour Clichy. C’est une bonne nouvelle pour le capital financier, pour le Medef, pour le Cac 40, pour les groupes
Bouygues, Lagardère, Dassault, Rothschild, pour les multinationales qui contrôlent les grands médias audiovisuels, les armes et la finance.



C’est le pire pouvoir contre les droits sociaux depuis Pétain.



C’est une mauvaise nouvelle pour les 22 millions de salariés ayant un emploi et pour les chômeurs, les retraités, les précaires, qui seront visés par les attaques
annoncées contre leurs droits au travail, contre le Smic, contre leurs droits face aux licenciements, contre le droit syndical, contre la réduction de la durée du travail, contre le droit de
grève, contre le droit à la santé gratuite, contre la laïcité et les services publics...



C’est une mauvaise nouvelle pour les jeunes, les étudiants, qui vont voir leurs chances de bénéficier d’une formation de haut niveau publique et gratuite réduite.



Normalement, aucun salarié n’aurait dû voter pour Sarkozy sauf à méconnaître ses intérêts les plus élémentaires : mais la propagande des grands médias a été
plus puissante que jamais pour masquer, mystifier le programme réel du chef de l’Ump.



Sarkozy a pris quasiment toutes les méthodes de communication de Le Pen : auto-victimisation, discours anti-pensée unique (alors qu’il l’incarne) mélopée
nationaliste, brutalité au karcher, démagogie anti-chômeurs, anti-fonctionnaires, anti-assistés, contre l’immigration, contre l’insécurité, pour l’eugénisme... et il a réussi à prendre les voix
de Fn et à les élargir.



Sarkozy a promis, de « liquider » jusqu’au souvenir du plus grand mouvement de grève des salariés de l’histoire de ce pays, en mai-juin 68. Il a défié les syndicats et d’avance appelé à
leur défaite.



2 - Pourtant, il n’y avait rien de fatal à cette défaite de la gauche.


La droite sortante était discréditée, les conditions étaient réunies pour sa défaite, les électeurs majoritairement orientés à gauche.



Des millions de manifestants s’étaient levés contre la politique libérale lors des grandes grèves de février à juin 2003 pour défendre les retraites à 60 ans à taux plein et par
répartition : quand la droite imposa les lois Fillon, il y eut 66 % de l’opinion selon les sondages pour s’y opposer !



Les 28 mars et 13 juin 2004, la gauche obtint un raz-de-marée sans précédent avec 7 % de mobilisation électorale supplémentaire, en mars 20 régions sur 22 à gauche, 51 départements sur 100 à
gauche et, en juin, une majorité aux européennes, notamment pour « une Europe des 35 h » et un « Smic européen ».



La preuve en est encore qu’en 2006, lorsqu’elle fut unie et mobilisée de janvier à avril contre le Cpe, la gauche syndicale et politique, salariés et jeunes, gagna et mit le gouvernement
Chirac-Sarkozy à genoux !



La victoire du chef de l’UMP en 2007, pas plus que celle de l’UDR en juin 68, n’effacera la puissance et les exigences du mouvement social.



3 - Cette défaite vient des erreurs des leaders de la gauche, notamment du Ps, ces deux dernières années.


Si toute la direction de la gauche s’était retrouvée en phase avec sa base, avec le peuple de gauche, en appelant à voter massivement « non » le 29 mai 2005, la gauche aurait été
combative, conquérante, unie et aurait créé une dynamique irrésistible, victorieuse jusqu’en 2007. L’unité partielle “de la gauche de la gauche” a échoué dés lors qu’elle cherchait à remplacer
l’irremplaçable : l’unité de toute la gauche sur un programme antilibéral.



La « démocratie participative » aurait dû permettre d’écouter les aspirations profondes si clairement manifestées de 2003 à 2006 : il fallait
construire une unité de toutes les forces de la gauche, formuler un programme de profonde transformation sociale pour abroger toutes les mesures réactionnaires de la droite, s’appuyer sur l’unité
syndicale et des mouvements de jeunesse, afin de balayer le scepticisme entretenu par le manque d’audace des gouvernements de gauche précédents. Et répondre aux urgences sociales.



Le Parti Socialiste aurait dû fonder son orientation sur la recherche d’une alternative cohérente politiquement, vraiment à gauche, appuyée sur le salariat et non se laisser guider par la
versatilité des sondages et l’impressionnisme d’une “opinion publique” mal cernée.



La gauche ne peut gagner sans une forme d’unité et un programme avancé avec des mesures phares (comme en 1981, nationalisations, réduction du temps de travail, congés payés, salaires, droits
nouveaux), et ce n’est pas la recherche tardive d’électeurs de gauche égarés sur le vote UDF-Bayrou qui pouvait rattraper cela. Le « rejet » de Sarkozy était un puissant moteur, mais il
a manqué le carburant de l’unité à gauche sur des objectifs communs.



4 - Sarkozy n’a cessé de répéter qu’il était le porte-parole « d’une droite décomplexée qui entendait être bien à droite » et imposer son programme.


Il a gagné en partie sur la détermination qu’il a ainsi impulsée dans son camp. Le débat n’a même pas été dévoyé comme en 2002 sur la sécurité, il a été question de questions économiques et
sociales, de l’emploi, et c’est anormal que sur ce terrain, il ait pu gagner !



La leçon, c’est qu’il faut, en face de Sarkozy, une « gauche décomplexée qui soit bien à gauche » et réponde aux aspirations de ses électeurs, aussi fidèle aux
salariés que la droite est fidèle au patronat.



Une gauche qui se reconstruise et s’unifie, en proposant de redistribuer vraiment les immenses richesses de la France d’aujourd’hui. Il faut qu’elle ne craigne pas d’affirmer que l’éradication du
chômage de masse proviendra du partage du temps de travail sans baisse de salaire, que le maintien du montant des retraites exige une augmentation des cotisations patronales, que la gauche
redonnera à la part des salaires ce qui a été transféré aux profits depuis 25 ans... afin que les mesures concrètes du programme de la gauche soient cohérentes, claires et compréhensibles à la
différence des formules sociales libérales qui, en essayant de concilier les intérêts du Medef et ceux des travailleurs, sèment le doute.



Car à quoi sert une gauche qui ne se bat pas pour redistribuer les richesses ?



Il faut une refondation à gauche : un grand congrès fondateur d’un grand parti démocratique unifié de toute la gauche, sur un projet antilibéral !



5 - Pour gagner, Sarkozy s’est appuyé sur la logique des institutions anti-démocratiques de la Ve République.


L’élection présidentielle est une élection quasiment « faite » pour la droite et ses puissants relais financiers et médiatiques. Seul François Mitterrand dans des circonstances
exceptionnelles (un effet différé de mai 68 justement et un programme avancé) a réussi à l’emporter. Ce type d’élection personnalise la politique pour mieux dépolitiser les personnes.



Le scrutin parlementaire est mille fois plus démocratique, et l’inversion du calendrier électoral en 2002 fut une grande erreur. Il faut lutter plus que jamais pour une VIe
République sociale, parlementaire, démocratique, laïque.



L’urgence est d’empêcher la droite néo-libérale extrémiste de disposer de tous les pouvoirs. La droite garde la présidence de la République. Elle dispose de la majorité au Sénat. La majorité des
membres du Conseil constitutionnel ont été nommés par la droite. Quant au « 4ème pouvoir », les grands médias, nul ne peut plus ignorer qu’ils sont dans le camp de la droite.



Pas de démoralisation, pas de répit, il faut tout faire pour que la gauche obtienne le maximum d’élus aux législatives du 10 et 17 juin.



Rassemblons vite la gauche, préparons des accords programmatiques et de désistement pour être le plus fort possible les 10 et 17 juin, redonnons une orientation déterminée à gauche, contre une
mainmise totale sur toutes les institutions par une droite dure, agressive, rapace, pas d’alliance avec le prétendu "centre".



Et préparons, dans l’unité, les mobilisations unitaires nécessaires pour faire échec aux mauvais coups programmés.



D&S



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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr