Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 08:34

Des élus de droite et de gauche, réunis à Saint-Denis, refusent le pouvoir accru que le projet de loi sur la délinquance de Nicolas Sarkozy leur donne.


Ils sont en première ligne pour prévenir la délinquance. Mais également pour contester le projet de loi de Nicolas Sarkozy. Les maires du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), réunis en assemblée générale à Saint-Denis, ont inscrit dans leur «manifeste des villes» ­ sorte de profession de foi pour la prévention et la sécurité ­ leur opposition aux principaux points du texte piloté par le ministre de l'Intérieur : ils ne veulent pas d'un pouvoir de sanction, ni participer à la mise sous tutelle des allocations familiales. «Les maires participent au rappel de la règle collective, aux côtés de la communauté des adultes (parents, enseignants, éducateurs, animateurs...), mais ne souhaitent pas que cette compétence s'allie à un pouvoir de sanction. En particulier, ils refusent des compétences déléguées par le procureur de la République et le pouvoir de sanction qui leur serait attribué», indique le manifeste. En matière d'allocations familiales, les maires souhaitent que la mise sous tutelle «continue de relever de la compétence judiciaire».


Ce n'est pas le premier coup de semonce contre le projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 20 juin. «Si je me vois bien en médiateur, je ne me vois pas en père fouettard», indiquait la semaine dernière à Libération Pierre Cardo, député-maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). L'opposition au projet du ministre de l'Intérieur a pris un tour collectif. Elle émane surtout d'un regroupement d'élus qui fait autorité en matière de prévention de la délinquance. Le Forum français pour la sécurité urbaine a été fondé en 1992 et présidé à l'époque par Gilbert Bonnemaison, député-maire PS d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) et «père» de la prévention de la délinquance. Il regroupe aujourd'hui plus de cent-vingt collectivités locales (deux tiers d’élus de gauche, un tiers de droite) qui échangent leurs expériences sur la sécurité.


Le président du FFSU, le maire PS de Tourcoing Jean-Pierre Balduyck, s'est félicité de l'unanimité qui a prévalu à l'adoption du manifeste, avec notamment le renfort du Havre, dirigé par le chiraquien Antoine Rufenacht. «Il n'est pas souhaitable que le maire ait un pouvoir de sanction financière comme ce serait le cas avec les allocations familiales», indiquait Bertrand Binctin, adjoint du maire du Havre, chargé de la sécurité. A gauche, le sénateur-maire PS de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) Charles Gautier dénonçait «une loi d'opportunité, comme les autres lois Sarkozy. Rappeler au maire qu'il est au coeur du dispositif local de prévention de la délinquance, c'est fort de café».


Devant les préfets réunis Place Beauvau, Nicolas Sarkozy a défendu avec son projet de loi une approche fondée sur la proximité. «La proximité, c'est organiser la prévention de la délinquance autour des maires, les premiers sollicités et les mieux informés.» Le débat sur cette proximité a rebondi avec les émeutes de la nuit précédente à Montfermeil et Clichy-sous-Bois. «Le maire de Montfermeil a un peu allumé la mèche avec son arrêté. Mais, en tout cas, ça ne peut pas excuser la violence. Ce n'est pas en prenant des arrêtés qu'on arrivera à résoudre les problèmes, mais en étant sur le terrain au quotidien avec les jeunes. En novembre, j'étais présent tous les soirs sur les quartiers. Je n'ai eu qu'une dizaine de poubelles brûlées sur ma commune.» estimait Philippe Guérin, maire radical de gauche de Cugnaux (Haute-Garonne) et vice-président de la communauté d'agglomération du Grand Toulouse.

D’après : http://www.liberation.fr/page.php?Article=386383

Partager cet article
Repost0
28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 08:19

D’après " LA RÉCIDIVE MOBILISER L’INTELLIGENCE, NON LA PEUR "

                     de Serge Portelli, président de chambre correctionnelle à Paris


Introduction : PARLER DE FAÇON RESPONSABLE DE LA RÉCIDIVE

La récidive, et plus largement la criminalité, la justice pénale, la prison, la sanction, les droits de victimes sont des sujets sérieux que la gauche connaît bien, où elle a fait ses preuves mais où elle a aussi commis une erreur: elle a eu peur de ses idées et de son bilan.
Il s’agit d’une préoccupation forte des Français liée à l’émotion très légitime soulevée régulièrement par l’extrême souffrance de victimes de crimes graves ou à la lassitude face à une criminalité difficile à combattre.
Il faut certes sortir du discours bassement démagogique et électoraliste dans lequel patauge la droite mais éviter aussi de traiter ces questions avec légèreté ou, pire, refuser de le traiter.
Les Français ne comprendraient pas que nous refusions la bataille parce que nous n’avons pas choisi le lieu ou l’heure de la confrontation.
Pour autant nous devons préserver les valeurs qui sont les nôtres, ne pas renier la défense des libertés et tenir un discours d’efficacité fondé précisément sur le respect de ces valeurs.
Nous n’avons rien à gagner à singer la droite sur ce terrain: la gauche, une fois de plus, ne nous le pardonnerait pas; la droite, elle,  préfère de toutes façons l’original.


Il serait irresponsable d’oublier les leçons de l’histoire alors que la lutte contre la récidive a été en France un sujet permanent de débats depuis deux siècles, voire une obsession.
Cette histoire est marquée par une longue suite d’échecs des solutions purement répressives (la relégation, la tutelle pénale...).
Le code pénal actuel aboutit à un système équilibré mais draconien dont le régime a été constamment durci ces dernières années: doublement des peines encourues, fortes restrictions dans l’octroi de la libération conditionnelle, réduction drastique des aménagements de peine... Dans la pratique, toutes les études le prouvent et les promoteurs de cette réforme le reconnaissent (rapport Léonard: on constate un “substantiel alourdissement des peines prononcées à l’encontre des délinquants d’habitude”) , les peines appliquées aux récidivistes sont beaucoup plus sévères, sévérité qui contribue d’ailleurs grandement à la surpopulation pénitentiaire actuelle. 
Il n’y a donc aucune urgence particulière à légiférer, aucune  crise particulière à juguler, aucune aggravation à stopper.  Il est toutefois encore possible d’améliorer largement le système en appliquant les lois existante plutôt qu’en en  votant de nouvelles.
Ainsi le suivi-socio-judiciaire est-il une mesure très prometteuse mais qui n’a pas donné toute la mesure de son efficacité. Cette peine d’accompagnement a été une création de la gauche.
Créée par la loi du 17 juin 1998 sur la répression des infractions sexuelles, elle  n’a malheureusement pas pu donner tous ses fruits car les moyens ne suivent pas (absence de médecins coordinateurs, de psychiatres...). 
Une nouvelle réforme législative votée dans la précipitation et dans le détestable climat actuel entretenu par  la démagogie et les propos outranciers du ministre de l’intérieur serait la pire des choses. Tous les professionnels demandent une pause.

 

RÉCIDIVE : PROBLÉMATIQUE ET ENJEUX


La récidive est un des plus graves problèmes de politique criminelle. La question qu’elle pose n’est évidemment pas qu’un problème de répression même si elle nécessite toujours une sanction pénale. La résumer à la façon la plus dure de punir un récidiviste têtu qui ne comprendrait rien aux avertissements qu’on lui prodigue est une injure à l’esprit. Sans vouloir paraître trop nostalgique, on ne peut oublier que notre pays s’est illustré  par sa lutte en faveur des droits de l’homme, par les progrès qu’elle a fait accomplir à l’humanité en médecine, en psychiatrie, en criminologie, en sciences humaines... et plus généralement par cette attention particulière à l’homme et l’individu.  Les questions que pose la récidive sont nombreuses et ardues, n’en déplaisent aux démagogues qui souhaiteraient, en deux ou trois propositions simplistes, pouvoir proposer aux téléspectateurs ébahis, le temps d’un spot publicitaire, une potion miracle qui nous débarrasserait “définitivement” du problème... jusqu’à la prochaine campagne électorale. Avant d’aborder les vraies questions, il serait bon de tordre le cou à quelques idées trop simples pour être des idées.


I - On ne supprimera jamais totalement la récidive: on ne pourra jamais “en finir” avec elle. La justice ne fait pas de miracle.


On trouve dans la bouche et les programmes de plusieurs hommes politiques depuis quelques années, des idées infantiles sur la disparition d’un certain nombre de phénomènes qui font peur comme le crime ou la récidive. Les grandes utopies politiques sont mortes.

Face à ses illusions perdues, d’autres mensonges surgissent qui pourraient attirer le badaud et surprendre l’électeur: on fêterait bientôt le dernier crime, nous vivrions bientôt dans ce monde sur d’où la délinquance sera bannie, et a fortiori la récidive exclue. Nous habiterions dans des cités “nettoyées”, d’où seraient chassés les “voyous” et les “monstres”, ces gens qui ne nous ressemblent pas, à nous, les honnêtes gens. Il existerait des appareils simples genre Karcher d’une efficacité et d’une rapidité plus évidente qu’une thérapie, un traitement ou un accompagnement... A force de tolérance zéro, nous obtiendrions la délinquance zéro.

Y a-t-il un homme politique responsable dans la salle pour oser dire ce que chacun sait depuis toujours ? Le crime ne disparaîtra jamais et  la récidive pas davantage.

Nous devrons nous battre inlassablement contre eux mais en sachant qu’il n’y a pas de miracle possible. Il faut tout faire pour réduire le effets de ce mal et protéger les citoyens, en sachant que nous n’éradiquerons jamais définitivement le crime même en rétablissant la peine de mort, même en multipliant par dix ou cent le nombre de prisons.

C’est une politique  irresponsable et dangereuse que de laisser croire aux citoyens que la criminalité pourrait se dissoudre dans plus de prison. Les raisons du crime seront toujours là: la souffrance, les traumatismes, la pauvreté, l’isolement, l’appât du gain, les pulsions, les envies, le maladie, les déséquilibres psychiques, la soif de pouvoir... bref tout ce qui fait l’ordinaire de l’humanité et qui ne changera jamais.

La récidive, elle aussi, est inscrite profondément dans l’histoire de l’humanité. Il faut lutter de toutes ses forces contre elle mais savoir qu’elle dépend de facteurs que personne ne peut maîtriser complètement, le juge pas plus qu’un autre.


II - Préconiser “l’envoi de messages forts aux délinquants récidivistes”n’a aucun sens.

D’après la loi sur la récidive de Décembre 2005 de M. SARKOZY, la criminalité est un choix. Nous atteignons là les sommets de la perspicacité et de l’intelligence.
Chacun sait que le délinquant ordinaire est abonné au Journal Officiel dont il suit passionnément les évolutions notamment dans la rubrique “législation criminelle”.
On sait aussi que les moins assidus d’entre eux achètent chaque année les versions successives du code pénal et qu’ils suivent pas à pas, ligne à ligne, les modulations permanentes de la loi que les magistrats, eux, ont perdues de vue depuis longtemps. Le délinquant donc, est ce dernier rempart de la culture juridique qui faisait la fierté de notre nation. Le législateur d’ailleurs  ne s’adresse plus vraiment aux magistrats dont les fautes, les erreurs et les inepties l’ont déçu depuis longtemps.
Il adresse directement ses messages aux délinquants. Messages “forts” évidemment car les messages “faibles” risqueraient de se perdre en cours de route.
C’est ainsi que, se levant comme un seul homme 181 députés de la majorité ont voulu en janvier 2004 “adresser un message fort aux délinquants afin de ne plus banaliser la récidive légale”. Le message était si fort, qu’il a fallu y renoncer, de peur que le Conseil Constitutionnel ne le réceptionne moins bien que les délinquants.
Chacun s’accorde en effet à penser que le système des peines plancher risque d’être jugé non constitutionnel comme portant atteinte à l’indépendance des juges prévue par l’article 66 de la Constitution française.
Mais on imagine rétrospectivement l’effroi de tous les délinquants, hésitant, l’arme dans une main, l’article modificatif du code pénal dans l’autre. Auraient-il persisté dans leur noir dessein ou bien se seraient-ils rangé aux arguments de l’UMP ?



Les propositions de Serge Portelli sur la récidive :

Pour lutter contre la récidive, l’effort doit être général et ne pas se limiter au seul problème de la récidive.

Il faut d’abord rehausser le niveau de qualité de la justice pénale pour que le récidiviste potentiel puisse être détecté à temps.
La rapidité de la justice, l’accroissement des procédures rapides font que la personnalité des prévenus reste inconnue.

Faute d’une individualisation suffisante de la sanction, on condamne aveuglément à des peines fermes des personnes qui mériteraient une adaptation de leur sanction.
D’où le nombre croissant de personnes présentant des pathologies psychiques parfois lourdes ou des dépendances toxicomaniaques fortes en prison.
C’est pourquoi il faut tenter de redonner son sens à la peine.
En expliquant pourquoi elle est ordonnée et quel est son but, ce qu’on appelle la motivation.
Or les tribunaux ne motivent pas leur peine contrairement à l’obligation que leur fait la loi.
La compréhension du sens de la peine passe aussi par la présence réelle de la victime dans le procès pénal. Il faut enfin que soit établi dans chaque affaire un véritable dossier de personnalité (enquête de personnalité, expertise psychologique ou psychiatrique) à chaque fois que la récidive est encourue et transmettre ce dossier ensuite à chaque nouvelle comparution en justice.

S’agissant de la sanction, le système actuel de libération conditionnelle et d’aménagement des peines doit être non pas restreint, mais renforcé. Seules ces mesures permettent de façon certaine de réduire le risque de récidive. Pour permettre une telle politique, il convient de faire un effort historique en faveur de l’application des peines et du milieu ouvert.




Dernier livre de Serge Portelli :

Traité de démagogie appliquée. Sarkozy, la récidive et nous

La démagogie, ce n'est pas flatter le peuple, c'est l'abaisser. L'histoire est pleine de ces flagorneurs-là, prêts à tout pour asseoir leur popularité et forcer leur succès. Le mal est ancien, c'est le corollaire d'une démocratie qui dépérit. En décembre 2005, en plein couvre-feu, est votée une loi sur la récidive. La peur du crime a toujours été l'un des terrains favoris des populistes. Fondé sur une falsification de la réalité et de la pratique des tribunaux, sur une méconnaissance totale de ce qu'est la récidive, ce texte ne sert qu'à alimenter un discours électoraliste : celui du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

 

Ce livre décortique, à travers l'exemple de cette loi inutile et bête, cas parfait de la démagogie en marche, la méthode Sarkozy, médiatique et sournoise.



Lien : http://www.ldh-toulon.net/imprimer.php3?id_article=921
Partager cet article
Repost0
15 mai 2006 1 15 /05 /mai /2006 17:49



Le projet de loi sur l’immigration (CESEDA) et l’intégration compte 84 articles, répartis sous sept titres. Il ne réforme pas seulement le code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile. Il modifie le code du travail, le code civil, le code de procédure pénale et fait disparaître la notion de droit d’asile.

Avec le projet de Nicolas Sarkozy, la Droite au pouvoir enfonce encore un nouvelle fois un peu plus le clou. Après les chômeurs, l’immigré est à nouveau pointé du doigt comme responsable des problèmes économique de la France.

Le projet de loi CESEDA aboutit à considérer les travailleurs migrants comme une marchandise et non plus comme des êtres humains car ils seront seulement utilisable selon les besoins défini par la Droite. Le rapport est vite établi entre le travail jetable (CPE/CNE) et l’immigration jetable (CESEDA).

Nicolas Sarkozy essaie depuis quelques années de faire passer les Droits de l’Homme comme obsolète et incompatible avec le monde d’aujourd’hui. Alors qu’ils sont le fondement nos sociétés modernes et doivent servir de référence pour les relations entre les peuples.

Avec ce projet que veut instaurer Nicolas Sarkozy, la France va devenir une société qui choisit ses immigrés, c’est une véritable insulte à la France qui s’est toujours enrichie de sa diversité.

Aujourd’hui, ce sont les étrangers. Et demain ? nous fera-t-on comprendre que les chômeurs ne sont que des profiteurs ? que les personnes handicapées ne sont pas rentables ?

À signer en ligne : http://www.contreimmigrationjetable.org
Partager cet article
Repost0
12 mai 2006 5 12 /05 /mai /2006 21:18

Le ministre de l’Intérieur s’apprête à réformer l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, en privilégiant le répressif au détriment de l’éducatif.

Nicolas Sarkozy s’apprête à entamer une réforme de l’ordonnance de 1945. Ce thème, sera l’un des points cruciaux du plan de prévention de la délinquance que le ministre de l’Intérieur a présenté recemment devant les commissions des Lois et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, avant passage en Conseil des ministres à la mi-juin. Nicolas Sarkozy promet un toilettage « en profondeur ». Les professionnels de la justice des mineurs et de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) tirent la sonnette d’alarme.

Petit rappel de l’ordonnance 45 :

L’ordonnance de 1945 est un texte fondateur. Élaboré à la demande de résistants français qui avaient découvert, en prison, l’horreur des bagnes pour enfants, il régit la responsabilité pénale des mineurs. En posant, comme principe, la primauté des réponses éducatives sur l’enfermement. « La France n’est pas assez riche d’enfants pour en négliger un seul », souligne ainsi l’exposé des motifs. Une philosophie humaniste qui n’exclut pas, pour autant, la possibilité d’une détention. « C’est un texte extrêmement perméable, il peut donner lieu autant au tout répressif qu’au tout éducatif », précise Francis Bailleau, chercheur au CNRS, spécialiste de la délinquance juvénile.

L’ordonnance de 1945 a déjà été remaniée près d’une vingtaine de fois. Prenant à chaque fois une tournure de plus en plus carcérale. Point d’orgue : la loi Perben I, en 2002, instaurant les centres éducatifs fermés (CEF), ouvrant la voie à des sanctions éducatives dès l’âge de dix ans ou encore la détention provisoire dès l’âge de treize ans. Quatre ans plus tard, les résultats sont quasi nuls. Et pourtant, un nouveau durcissement du texte se profile.

Nicolas Sarkozy, en vue des présidentielles de 2007, prépare le terrain. À coup de slogans et taillé sur mesure dans les médias. Son préféré : « Les mineurs d’aujourd’hui sont différents de ceux de 1945 ! » De fait, la philosophie de la réforme, élaborée avec le ministre de la Justice, Pascal Clément, opère un véritable renversement des valeurs. « La primauté des mesures éducatives devra être affirmée, sachant que la sanction est une forme d’éducation... », estime Nicolas Sarkozy. En clair, on punit d’abord, on discute ensuite.

Le ministre de l’Intérieur propose en particulier d’instaurer, pour les mineurs de plus de seize ans, une procédure dite de « jugement immédiat » qui s’apparente à la tristement célèbre comparution immédiate, réservée jusqu’ici aux seuls majeurs. Autre idée : la création d’une « mesure éducative de jour » afin de « sensibiliser les mineurs aux règles sociales ». En clair : astreindre l’enfant à suivre une activité pour le familiariser avec le monde du travail. Ce qui fait bondir Roland Ceccotti, secrétaire général du SNPES-PJJ/FSU : « C’est totalement contre-productif. L’insertion professionnelle se fait peu à peu, c’est un travail lent avec le jeune. En l’obligeant, on fait comme si on n’avait aucune confiance dans sa capacité à s’améliorer. On le force alors qu’il faut le convaincre... »

Un train de mesures qui s’inscrit parfaitement dans la logique d’enfermement qui prévaut aujourd’hui en matière de peines pour les mineurs. À côté de la construction des sept établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), Pascal Clément a rappelé, la semaine dernière, sa volonté de voir 46 CEF opérationnels d’ici à 2007. « Tous les crédits d’investissement de la PJJ depuis 2002 sont affectés à l’enfermement, dénonce Roland Ceccotti. Pour construire les CEF et EPM, on est obligé de fermer des dizaines de foyers de prise en charge éducative. »

À l’autre bout de la chaîne, les juges s’arrachent les cheveux : lorsqu’une mesure éducative est ordonnée, le premier rendez-vous avec un éducateur intervient généralement quatre à cinq mois plus tard... « C’est comme ça que l’on décrédibilise la justice », s’agace Hélène Franco pour qui la prison doit demeurer le dernier recours, au risque de la banaliser dans la tête des gamins.

D’après : http://www.humanite.fr/journal/2006-05-10/2006-05-10-829515

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2006 3 18 /01 /janvier /2006 12:00


La débat continue entre Lilian Thuram et Nicolas Sarkozy, ainsi, le footballeur de l’équipe de France et de la Juventus de Turin estime dans un entretien au "Journal du dimanche" que le ministre de l'Intérieur "n'a toujours pas compris" les violences en banlieue fin 2005 et qu"'avec ses paroles méprisantes, humiliantes, il a mis le feu aux poudres".

Rappelons nous que M.Sarkozy estimait connaître "un peu mieux ce qui se passe dans les banlieues françaises que Lilian Thuram" car "ça fait bien longtemps qu'il n'a pas été dans les banlieues", le joueur, rétorque que "M. Sarkozy ne connaît la banlieue qu'à travers les rapports de police". "Je n'oublie pas qui je suis, ni d'où je viens. Mes amis habitent encore la banlieue", ajoute le footballeur, âgé de 34 ans et qui a grandi dans la cité des Fougères à Fontainebleau en banlieue parisienne.
"Un représentant de l'Etat doit avoir une analyse juste, une vraie hauteur de vue. Nicolas Sarkozy a poussé à la fracture sociale. Et son discours a réveillé le racisme latent chez les gens." Toujours selon Lilian Thuram, membre du Haut conseil à l'intégration : "j'ai l'impression que les politiques n'ont toujours pas tiré les bonnes leçons des émeutes". "Bien sûr, il faut juger ceux qui ont brûlé les voitures. Mais à tête reposée, il faudra un jour attribuer les responsabilités de chacun. Les politiques doivent aussi être jugés par l'opinion publique."

"Le malaise français est un malaise social. Dans un quartier où il y a 40% de chômage chez les jeunes, il n'y a pas de futur. Dans la précarité, il n'y a pas de sécurité possible", explique le joueur, or "la banlieue, ce sont aussi des gens qui aspirent à être heureux. Mais parfois, tu te laisses emporter par la précarité".

Lilian Thuram avoue avoir été tenté de voler pour se payer des chaussures et sa licence sportive quand il était plus jeune.

En attendant la réponse du ministre d’Etat aux paroles de Lilian Thuram, son discours montre qu’il a la tête bien sur les épaules et qu’il analyse bien la situation actuelle en France sur les banlieues.


D'après :
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=societe/20060114.FAP9596.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2005 3 21 /12 /décembre /2005 18:16


Les militants d’Act Up-Paris et du 9ème collectif des Sans-Papiers ont collés en région parisienne une affiche présentant une photo de Nicolas Sarkozy avec pour slogan « Votez Le Pen ».

«L'affiche dit bien le fond de notre hargne contre Nicolas Sarkozy», explique Eric Labbé, porte-parole d'Act Up-Paris, qui cosigne la campagne avec le 9e collectif des sans-papiers. «C'est lui qui refuse des cartes de séjour pour les migrants malades du sida et donne des instructions aux préfets pour qu'ils soupçonnent les sans-papiers de frauder l'aide médicale d'Etat (AME). Sans parler de son discours, de plus en plus populiste. Alors que Le Pen est ultragâteux, Sarkozy embrasse une large partie des idées du FN et entraîne derrière lui beaucoup de députés UMP.» Téléchargeable sur le site d'Act Up (http://www.actupparis.org), cette affiche provocatrice a au moins le mérite de la clarté : la « lepénisation » des esprits est en marche, et Sarkozy en serait l'agent le plus efficace.

Cette campagne résume bien la colère qui monte parmi les associations et partis de gauche. Récemment, le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Paul Dubois, est monté au créneau pour dénoncer la volonté de Sarkozy d'expulser «sans délai» les étrangers en situation régulière condamnés lors des violences en banlieue. Un coup de menton du ministre de l'Intérieur qui, pour l'instant, n'a pas été suivi d'effet.

«C'est une communication électoraliste en direction de l'extrême droite», a estimé Jean-Paul Dubois, sur France Inter, juste avant que le président de l’UMP ne réponde à ses détracteurs sur la même radio. «J'ai toujours combattu Jean-Marie Le Pen», a martelé Sarkozy, tout en dénonçant «les protestations et les manifestations» qui, selon lui, n'ont servi qu'à «mettre le FN au-delà de 20 % pendant vingt ans et Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle». Le ministre de l’intérieur, entend quand à lui faire sauter «la chape de plomb qui empêche un débat serein et approfondi sur l'immigration». Et Sarkozy de conclure : «Qui ne voit l'exaspération qui monte ? Les Français demandent le retour d'un certain nombre de valeurs, l'autorité, le respect [...]. On devrait nous féliciter de faire revenir vers le camp républicain des gens qui avaient déserté !»

A gauche, nombre d'élus tiennent Sarkozy comme responsable. «Il y a une certaine forme de crapulerie politique à exploiter les thèmes de l'immigration, de l'insécurité, pour préempter les idées de Le Pen et les banaliser», a estimé Noël Mamère (Verts) après la parution du sondage. «Il y a maintenant un réel danger de voir l'extrême droite tirer les marrons du feu de l'emballement de la droite», a également expliqué Malek Boutih (PS), dans le Parisien Dimanche. «Les Français ne sont ni racistes ni d'extrême droite, mais c'est ce qui risque d'arriver si la droite continue de courir derrière le FN.» Pour les associations et partis de gauche, il reste à prouver que ce procès en lepénisation est d'une quelconque efficacité.

 «L'équation Sarkozy = Le Pen sera sans effet sur la population. Les Français n'ont que faire de cette agitation politico-médiatique. Mais si cela peut montrer qu'on s'occupe réellement des sujets qui intéressent les Français, au final, c'est assez bon pour nous.» assurait hier un proche du président de l'UMP.

Dans la perspective des élections présidentielles de 2007, Nicolas Sarkozy a choisi de battre campagne contre l’immigration. Celui-ci faisait récemment passer les étrangèrs pour des fraudeurs et des délinquants, maintenant, il affirme que l’immigration irrégulière produit de « la haine » et est responsable des « violences urbaines que nous avons connues il y a quelques semaines », ou encore que le chômage serait imputable à « l’immigration subie qui pèse sur le marché du travail », paraphrasant ainsi le « 3 millions de chômeurs, 3 millions d’immigrés en trop » de Jean-Marie Le Pen.

Ces discours idéologiques, servent à légitimer une politique consistant à faire peur à la population, et ainsi faire de Nicolas Sarkozy le seul à pouvoir faire quelque chose. Mais en fin de compte, cela risque surtout de profiter à Le Pen.
Partager cet article
Repost0
6 décembre 2005 2 06 /12 /décembre /2005 10:18



Récemment, sur mon blog, j’ai consacré une page sur ce que Matthieu Kassovitz avait dit sur Nicolas Sarkozy ( http://hern.over-blog.com/article-1198836.html ) voici la réponse de Nicolas Sarkozy ainsi que celle de Matthieu Kassovitz.

Nicolas Sarkozy a répondu :

Monsieur,

J'ai pris connaissance de vos propos développés sur votre blog relatifs à la crise qui a traversé plusieurs de nos banlieues. Au-delà de vos flèches caricaturales et provocantes dont je suis la cible, j'ai tenu à vous répondre personnellement car je crois aux vertus du débat et de l'échange, notamment avec celles et ceux qui ne souscrivent pas à mes idées ou mes actes.

Le premier point qui m'a frappé à la lecture de votre blog, c'est qu'il laisse fortement entendre que la crise actuelle a surgi soudainement, comme par un malheureux hasard. Vous l'attachez de façon réductrice et manichéenne à ma personne et à quelques mots prononcés par moi-même… Ces mots, j'assume leur tonalité directe et franche car ils sont fondés sur la réalité d'un quotidien vécu par une majorité de nos concitoyens dans les cités. Au surplus, j'estime que le "politiquement correct" et la langue de bois qui prévaut depuis des décennies ne sont pas indifférents à la montée du vote extrémiste dont je combats depuis toujours les idées et les leaders.

Vous connaissez, semble-t-il, suffisamment "les quartiers" pour savoir, au fond de vous-même, que la situation est tendue depuis de longues années et que le malaise est profond. Votre film, "La haine", qui date de 1995, évoquait déjà ce malaise que des gouvernements, de droite comme de gauche, ont dû gérer avec plus ou moins de réussites. Limiter cette crise aux faits et gestes du Ministre de l'Intérieur, c'est, d'une certaine façon et une fois encore, passer à côté des vrais problèmes. Je mets cela sur le compte d'un coup de cœur mal placé.

Le second point qui m'a heurté, c'est que vous paraissez vous faire, sans nuance, le porte-parole d'une minorité de casseurs plutôt que l'interprète d'une majorité de familles et de jeunes qui vit, elle aussi, dans les cités et qui en a assez de constater que la culture de la violence et des rapports de forces s'est imposée sur celle de l'Etat de droit. Pourquoi n'avoir aucun mot pour ceux dont la voiture a brûlé, les privant ainsi d'un outil de liberté et de travail durement acquis ? Pourquoi ne pas évoquer ces jeunes dont les gymnases ont été réduits en cendres et ces enfants dont l'école est détruite ? Pourquoi, par ailleurs, n'avoir aucune pensée pour les 110 policiers blessés, les pompiers caillassés et les médecins injuriés ?

Votre proximité affective à l'égard des jeunes des cités est compréhensible et estimable, mais j'ai le sentiment qu'elle vous conduit à accepter ce qui n'est pas acceptable. Ce n'est pas rendre service aux banlieues que de prendre fait et cause pour une minorité dont les actes sont répréhensibles et parfois même meurtriers. Je crois même le contraire. Vivre dans un quartier populaire ou être le fils de parents ou grands-parents immigrés n'autorise nullement à lancer des cocktails molotov sur la police et des pierres sur les pompiers. Laisser entendre le contraire, c'est, selon moi, insulter toutes celles et tous ceux qui, dans des conditions d'existences identiques, se comportent en citoyen responsable.

Je n'ignore nullement le fait que derrière cette crise il y a des facteurs économiques, sociaux et culturels. J'en ai mesuré l'ampleur et c'est pourquoi je défends, notamment, le principe de la discrimination positive ou encore le vote des étrangers aux élections municipales. Il est temps de briser l'égalité de façade dont notre pays est coutumier depuis trop longtemps ! Il est temps de donner toutes ses chances à la France plurielle dont j'estime qu'elle est un atout et non un handicap ! A cet égard, je veux vous dire que la Police est sans doute le service public le plus représentatif de cette France plurielle que j'appelle de mes voeux.

Cette nouvelle impulsion dont les quartiers ont tant besoin, ne peut être engagée en l'absence d'un rétablissement des règles républicaines. Le développement des trafics, des violences, des "tournantes", de l'immigration clandestine, minent tous les efforts que nous pouvons entreprendre. En ces zones de non-droit, l'ordre républicain n'est pas l'adversaire du progrès, mais bien son allié.

Nous sommes en présence d'une des crises urbaines les plus complexes et les plus aiguës que nous ayons eu à affronter. Elle exige de la fermeté et beaucoup de sang froid. Ces sont ces instructions précises que j'ai donné aux forces de police et de gendarmerie. Elles agissent avec une maîtrise et un professionnalisme qui font honneur à notre démocratie. Au cours des quatre dernières semaines, certaines de nos unités ont fait face, dans le calme et la discipline, à une violence dont je vous demande de ne pas sous-estimer la brutalité.

Voilà les quelques réflexions que m'inspire la lecture de votre blog. Je sais que vous êtes, avec votre style et vos convictions, à la recherche d'une prise de conscience des pouvoirs publics vis à vis des banlieues. Depuis tant d'années, beaucoup d'argent a été engagé, beaucoup d'efforts ont été entrepris par les services de l'Etat comme par les acteurs de terrain. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Nous y avons tous notre part de responsabilité. Comment faire mieux et autrement ? Cette question, il faut maintenant la résoudre.

Demeurant disponible pour poursuivre, si vous le jugez utile, notre échange de vive voix, je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Nicolas Sarkozy

---------------------
Réponse de Matthieu Kassovitz :

Mr le Ministre de l’intérieur.

Cette lettre qui ne vous était pas directement adressée mais à laquelle vous avez promptement répondu, n’est pas comme vous le laissez entendre, un pamphlet en l’honneur des casseurs, ni une insulte aux pompiers caillassés et aux policiers blessés. Le simple fait que vous détourniez mes propos pour éviter de répondre aux vraies questions, confirme votre aveuglement face à votre responsabilité dans ces événements.

Quoi que vous puissiez dire, les quartiers de France ont bel et bien explosés quelques heures après vos mots dur et blessant, malencontreusement stigmatisés par un accident qui a vu la mort de deux adolescents dans des conditions atroces. Accident tragique, et tellement symbolique des conditions de vie des quartiers de France. Ces gymnases, ces voitures et ces écoles qui brûlent, dont vous m’accusez de n’avoir que faire, j’en parlait déjà il y a 10 ans dans « La HAINE », que vous évoquez sans même, je pense, l’avoir vu.
Je n’ai pas besoin de vivre dans une cité, ni d’avoir fait de hautes études pour comprendre que ces institutions sont les représentants d’un Etat qui renonce à regarder le problème en face et qui continu, gouvernement après gouvernement à se rejeter les responsabilités comme vous le faites si brillamment.

Vous n’êtes pas responsable dites vous.
Les policiers et les pompiers qui ont courageusement défendu vos bavures, sont les malheureuses victimes de votre politique agressive, tout comme les habitants des quartiers qui y ont perdu leurs véhicules et pour certains leur moyen de subsister.

Ne rejetez pas la responsabilité de vos propos sur une situation dont nous connaissons tous l’histoire, si vous n’êtes pas le seul responsable des problèmes des banlieues, vous en êtes le symbole politique, et vos propos ont allumé la mèche d’une révolte qui vous a dépassé. Que vous vous offusquiez qu’on vous prenne pour cible me surprend et me fait douter de votre capacité à vous remettre en cause.

Vous avez raison quand vous dites que « l'ordre républicain n'est pas l'adversaire du progrès, mais bien son allié. », mais pour rétablir l’ordre républicain dans les quartiers il faut que les représentants de cette république soient au dessus de tout soupçons.
Vous avez magnifiquement géré, comme à votre habitude, l’impact de ces émeutes et des images auprès des medias et vous avez bien heureusement donné des instructions de retenue aux forces de l’ordre, mais ne résumez pas le comportement de la police à ce qu’il s’est passé sur ces quatre dernières semaines face aux medias du monde entier. Vous le savez, le problème de respect entre la police et les jeunes ne date pas d’aujourd’hui. Les gouvernements de gauche ou de droite, vont et viennent mais ce problème persiste au quotidien. Depuis des générations maintenant.

La mort brutale de Malik OUSEKINE, suivie par les remarques inhumaine de Charles Pasqua (un de vos prédécesseurs), datent de bientôt 20 ans. La mort de Makomé, abattu de sang froid dans un commissariat du 18eme, et de nombreux autres, victimes de la perte des valeurs républicaines que vous défendez, parsèment l’histoire de la France d’aujourd’hui. C’est ce passé, lourd en injustices qui alimente notre présent. Je vous demande juste de ne pas l’oublier, même si vous n’en êtes pas directement responsable.

Il faut rééduquer les esprits, pas les manipuler. Cette mésentente entre les forces de l’ordre et les jeunes des cités est un problème profond qui ne sera résolu qu’après un réel travail d’éducation auprès des deux partis.

Non, je ne suis pas contre la Police, au contraire, je souhaite comme tous les citoyens de ce pays, une police plus considérée, plus éduquée, plus respectée, plus humaine... Une Police en laquelle je peux faire confiance avec ma sécurité personnelle et celle de mes enfants, quel que soit ma position sociale, ma couleur de peau, mon âge, mes croyances… Quand vous évoquez le retour des valeurs républicaines, n’oubliez pas que pour obtenir du respect, vous devez inspirer le respect. Si la police a perdue le respect qui lui est dû, peut être devriez vous vous posez encore une fois les vraies questions.

Vous vous dites tendu vers l’avenir, mais vos méthodes sont répressives et obsolètes. Vous cédez à la panique et votez le retour d’une loi militaire déterrée d’une des pages les plus sombre de l’histoire de notre pays. Le choix de cette loi symbolique fait honte à la France et à votre classe politique.
Encore une fois, vous n’êtes pas responsable. Comme d’habitude.

Vous terminez votre lettre par cette phrase terrible qui conclue froidement tel un chef d’entreprise devant un bilan négatif, que« Depuis tant d'années, beaucoup d'argent a été engagé, beaucoup d'efforts ont été entrepris par les services de l'Etat comme par les acteurs de terrain. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. » .
Pensez vous pouvoir diriger la France comme une vulgaire multinationale ? Sachez que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes d’une France que vous, les politiciens de tout bord, ne regardez pas dans les yeux depuis trop longtemps.
Pensez-vous pouvoir « licencier » ces jeunes qui vous font de l’ombre ? Les nettoyer comme des déchets sur un trottoir ? L’équilibre démocratique n’a jamais trouvé sa source dans la répression, et vous le savez, si solution il y a elle est dans l’aide sociale et la compréhension des problèmes. Si vous ne continuez pas le dialogue, que va t’il se passer ? Il est de votre devoir ainsi que celui des institutions Française de répondre à la violence avec intelligence pour éviter de perdre le contact avec une jeunesse dont certains pourraient basculer dans d’autres formes de violences plus extrêmes et réellement dangereuses.

Vous n’êtes pas responsable. Effectivement je pense que vous êtes irresponsable.

En vous promenant à Argenteuil à 23 heures, entouré de policiers et de journalistes, vous avez sans doute voulu apprécier comme un citoyen lambda, l’ambiance de la vie d’un quartier, et non pas provoquer une confrontation inévitable. Quand à vos « quelques mots », en affirmant haut et fort que vous alliez « nettoyer les cités au Karcher », vous vouliez certainement dire : « Réhabiliter et nettoyer ces immeubles vétustes dans lesquels des enfants tombent dans des cages d’ascenseurs pour cause de mauvais entretiens et aider les familles qui payent leurs impôts comme tout le monde à retrouver un environnement et un respect depuis longtemps perdu», et quand vous avez menacé les « racailles » de vous débarrasser d’eux, vous vouliez dire, « Mettre en prison pour longtemps les quelques personnes réellement dangereuses et généralement connues des services de police et offrir à toute une partie de cette jeunesse la possibilité d’entrevoir un avenir différent à travers une action sociale cohérente et généreuse pour les faire sortir de la petite délinquance.».

Comme beaucoup de Français, j’ai dû mal vous comprendre.

Le combat que vous voulez mener Monsieur le Ministre, nous voulons tous le mener avec vous, et mis à part les quelques vrais voyous qui entretiennent la violence à travers les « réseaux » de la drogue et qui empoisonnent la vie de l’ensemble des habitants des quartiers, tout les autres, y compris les jeunes à casquette que vous appelez « racailles » et dont certains encombrent aujourd’hui vos prisons, ont le même désir : Ils veulent un avenir, des conditions de vie égales à tout les citoyens, un respect, une identité…

Ne voulant pas rentrer dans un débat de mots avec vous, et malgré le respect que je vous dois, je ne souhaite pas vous rencontrer « de vive voix ».
Je comprend votre louable envie de communiquer avec vos adversaires, surtout connus des media, mais permettez moi de m’en tenir à mon statut de citoyen critique et sans attache politique. Contrairement à vous et à ce que vous pouvez dire, je ne représente que ma voix, pas celle d’un parti politique, ni celle de la banlieue, et encore moins celle des casseurs.
Néanmoins, votre invitation montre que vous êtes ouvert au dialogue, j’espère que vous en ferez bon usage avec les personnes directement concernées.

Je vous invite à rencontrer les différents acteurs de la vie des cités et principalement les milliers d’associations de quartiers qui se battent au quotidien pour garder le contact avec des millions d’habitants. Aidez-les, elles en ont dramatiquement besoin.

Je voudrais clore ce court échange en vous assurant mon profond attachement à la culture et aux valeurs de notre pays. Si le débat est si passionné, c’est parce que nous sommes tous concernés. Cette culture ouverte sur le monde nous est spécifique et unique, reconnue par toute les autres nations comme un modèle de politique sociale, même si la réalité à surpris le reste de la planète.

Nous sommes Français, rebelles dans l’âme, quel que soit nos convictions politiques, toujours prêt à se battre pour défendre une cause que nous jugeons honorable. C’est cet état d’esprit que vous défendez à travers vos actions, comprenez que d’autres fassent de même, même si les moyens utilisés sont inadéquates et injustes. Ce sont pour eux le seul moyen de se faire entendre. Le symbole de ces milliers de voitures qui brûlent et de la perte totale de l’autorité politique ne sont pas de simples explosions de violence. Soyez attentif. L’avenir d’une France multiculturelle et anti raciste en dépend.

Déjà les échos des chants de l’extrême droite se font entendrent dans votre camp. Je suis certain que cela vous dégoûte autant que moi.

Cet extrait d’un commentaire posté par un anonyme sur le site en réaction à votre réaction, résume, je pense, les inquiétudes de beaucoup de Français, en tout cas elle résume mes craintes:

« …La grandeur d’un homme politique ne réside pas dans sa capacité à cultiver les peurs du peuple pour y trouver une niche électorale. La grandeur d’un homme d’Etat réside dans sa capacité à transcender la Nation avec conviction et désintérêt personnel. Votre « verbe » vous fera sans doute gagner la confiance des brebis égarées du 21 avril. Votre intérêt personnel vous empêchera de transcender la Nation.(…).Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… vous êtes en tête des sondages… »

Je voudrais vous laisser avec une dernière pensée qui me vient de mon père, un Hongrois, comme le votre, arrivé en France, terre d’accueil et des droits de l’homme en 1956, pour fuir le régime communiste Russe. Ce n’est pas de la grande philosophie, mais juste un conseil venant d’un homme qui a survécu à des guerres et des révolutions.
« Pour arriver en haut d’une échelle, monte les échelons un par un, tu te casseras la gueule de moins haut ».

A méditer.

En vous souhaitant bonne chance dans votre irrésistible ascension aux plus hautes marches de l’Etat, je vous assure monsieur le ministre de l’intérieur de mes sentiments les meilleurs.

Mathieu Kassovitz.

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2005 1 14 /11 /novembre /2005 00:00



Message (sur son site) de Mathieu Kassovitz,  réalisateur entre autre de « la Haine » ou plus récemment des « rivières pourpres » ou de « Gothika » concernant la politique menée par Nicolas Sarkozy.


Aussi loin que je veux me tenir de la politique, il est difficile de rester distant face aux dérèglements des politiciens. Et quand ces dérèglements attisent la haine de toute une jeunesse, je me retiens de ne pas encourager les casseurs.

Nicolas SARKOZY, qui est apparu dans la vie médiatique française tel une starlette de la Star ac’, et qui nous abreuve des détails de sa vie privée et de ses ambitions politique depuis quelques années, ne peut s’empêcher de créer l’événement à chaque baisse de sa côte aux sondages IPSOS. Cette fois ci, Nicolas SARKOZY a pris à contre-pied tout ce que la République Française défend. La Liberté, L’égalité, et la Fraternité d’un peuple.

Le ministre de l’intérieur, futur présidentiable, tient des propos qui non seulement démontrent son inexpérience de la politique et des rapports humains (intimement liés), mais qui aussi mettent en lumière l’aspect purement démagogique et égocentrique d’un petit Napoléon en devenir.

Si les banlieues explosent une nouvelle fois aujourd’hui, ce n’est pas dû à un raz le bol général des conditions de vies face auxquelles des générations entières « d’immigrés » doivent se battre quotidiennement. Il n’y a malheureusement pas de combat politique dans ceux qui opposent les jeunes de cités à la police de Nicolas SARKOZY. Ces voitures qui brûlent sont des réactions cutanées face au manque de respect du ministre de l’intérieur envers leur communauté.

Nicolas SARKOZY n’aime pas cette communauté, il veut se débarrasser de cette « racaille » à coups de Karcher et il le hurle haut et fort au milieu d’une cité « chaude » à 11 heures du soir.

La réponse est dans la rue. La « tolérance zéro » fonctionne dans les deux sens.

Il est inadmissible qu’un homme politique (mais en est-il vraiment un ?) se permette de déséquilibrer une situation tendue par des années d’ignorance et d’injustices, et qui se permet de menacer ouvertement toute une partie de la population française sans adresser les vrais problèmes.

En agissant comme un maître de guerre, il ouvre une brèche qui j’espère va l’engloutir.

La haine attise la haine depuis des siècles et pourtant Nicolas SARKOZY pense encore que la répression est le seul moyen d’empêcher la rébellion. Cette volonté de vouloir imposer sa pensée à n’importe quel prix me rappelle d’autres grands leader de notre temps. J’en ai froid dans le dos.

L’Histoire nous prouve que le manque d’ouverture et de philosophie entre différentes communautés engendre la haine et l’affrontement. L’Intifada des différentes banlieues parisiennes ressemble effectivement aux affrontements qui ont opposés les enfants de Palestine armés de pierres, aux soldats d’Israël armés d’Uzis.

L’Histoire se retrouve partout.

Le bruit et la fureur sont les seuls moyens pour beaucoup de communautés de se faire entendre. Les attentats terroristes qui font la une des journaux en sont le résultat.

Et la répression de la terreur par la terreur n’a jamais fait gagner les guerres, elle n’a fait que les entretenir.

Nicolas SARKOZY est un admirateur de la machine de communication de Georges Bush. Il se sert des medias pour grandir son image et manipuler la population.

Comme BUSH, il ne défend pas un idéal, il répond aux peurs qu’il instille lui même dans la tête des gens.

Il aurait engagé la France auprès des Américains dans la « chasse à la Terreur » de Bush. J’en suis convaincu.

Nicolas SARKOZY veut devenir le président de notre république et « personne ne se mettra en travers de son chemin ».

Si cet homme n’échoue pas au moins une fois dans ses démarches pour arriver à la présidence du pays, plus rien effectivement, ne pourra se mettre en travers de son chemin, et sa volonté de toute puissance pourra être enfin exaucée.

L’Histoire se répète t-elle ? Oui. Elle l’a toujours fait. L’envie de Pouvoir et l’égocentrisme de ceux qui pensent détenir une vérité ont TOUJOURS créé des dictateurs.

Nicolas SARKOZY est certainement un petit Napoléon, je ne sais pas s’il a le potentiel d’un grand, mais il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant.

Mathieu KASSOVITZ.

Site de Mathieu Kassovitz : http://www.mathieukassovitz.com/
Partager cet article
Repost0
4 novembre 2005 5 04 /11 /novembre /2005 00:00


Quatre mois après l’épisode du « Karcher » à La Courneuve, le langage controversé du ministre de l’Intérieur a de nouveau frappé. Confronté à une série d’émeutes, qui ont éclaté après la mort accidentelle, de deux jeunes à Clichy-sous-Bois, le président de l’UMP, au lieu de chercher à apaiser la situation, a décidé de durcire encore le ton pour les conséquence que l’on connaît.

L’affaire de Clichy-sous-Bois serait-elle celle de trop pour Nicolas Sarkozy ? Le samedi 29 octobre, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville en hommage aux deux victimes. Dans le cortège, on parle de respect, chômage, stigmatisation. Le lendemain, invité de TF1, le ministre de l’Intérieur, qui a employé quelques jours plus tôt à Argenteuil le terme de « racaille » pour qualifier les jeunes de banlieue, prend son ton le plus sévère pour parler de la « tolérance zéro ». En guise de moyens, il rappelle sa volonté de mobiliser dans les quartiers sensibles 17 compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmes mobiles.
 
Le décalage est flagrant. D’un côté, une population qui réclame de l’estime et des moyens. De l’autre, un ministre qui, à force de propos insultants, jette constamment de l’huile sur le feu. Les méthodes de Nicolas Sarkozy provoquent un ras-le-bol de plus en plus palpable. « Au moment où certains représentants des pouvoirs publics multiplient les provocations verbales vis-à-vis des jeunes de banlieue, on ne peut malheureusement pas s’étonner que ce qui devrait rester des incidents avec la police se transforme en drame », déplore Marie-Christine Vergiat, présidente de la Ligue des droits de l’homme en Seine-Saint-Denis. « Le langage employé par Nicolas Sarkozy fait "tilt" auprès des jeunes, regrette Yazid Kerfi, consultant en prévention urbaine. Ce sont des mots qu’ils connaissent et qui décrédibilisent le discours politique mais aussi la police. Pourquoi ne pas insulter la police de "racaille" puisque même le ministre le dit ? Un ministre doit savoir rester dans son rôle, comme un adulte doit savoir rester à sa place. »

L’emploi de ce vocabulaire n’a rien d’innocent. « Obnubilé par sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy cherche ainsi à plaire à tout le monde, et notamment, ici, aux électeurs du FN. Il essaie aussi de séduire ce qu’il croit être la "communauté" musulmane lorsqu’il aborde la question du vote des immigrés ou les noyaux durs de délinquants qui empoisonnent les cités. » estime Charles Rojzman, spécialiste des questions de violences urbaines.

Autant de gesticulations médiatique afin de tenter de masquer un bilan de plus en plus dénoncé. Des émeutes ont aussi eu lieu dans les villes voisines de Clichy-sous-Bois. À Sevran, deux classes d’une école primaire dans le quartier des Beaudottes ont été incendiées ainsi que plusieurs véhicules. Des événements « inacceptables », a dénoncé le maire Stéphane Gatignon (PCF) qui ne manque pas de souligner que les effectifs de police n’ont cessé de décroître ces dernières années : 120 en 2001 contre 80 aujourd’hui. « Comment faire un travail de prévention et de proximité dans une ville de 50 000 habitants qui n’a toujours pas de commissariat de plein exercice ? »

Charles Rojzman précise que « l’erreur » qu’a constitué l’arrêt de la police de proximité (crée sous le gouvernement Jospin). « Même si, précise-t-il, celle-ci avait été mise en place dans de très mauvaises conditions. » Pour le chercheur, la « banlieue » n’est qu’un bouc émissaire. « Nicolas Sarkozy ne doit pas considérer ce lieu comme un problème à part. Il n’est que la conséquence des problèmes de tout un pays, que ce soit au niveau du chômage, de l’éducation nationale. Mais encore une fois, ce n’est pas la motivation profonde du ministre... »

N’oublions pas aussi la grenade lacrymogène originaire des forces de l’ordre qui à atteint une mosquée de Clichy-sous-Bois pendant la prière du ramadan lors de la quatrième nuit de violences en Seine-Saint-Denis et qui à également attisé le feu dans cette cité.

Néanmoins il conviens de signaler que les fauteurs de trouble qui mettent à feu certaines cités depuis une semaine n’ont pas d’excuse et je l’espère seront condamnés en conséquence de leurs actes.
L’image de ces jeunes et des cités dans lesquels ils vivent n’en ressortira pas grandi, elles seront stigmatisés plus encore. Le meilleur moyen pour ces jeunes de se faire entendre n’est pas de tout casser mais par exemple d’essayer de participer à la vie associative.

NON, M.Sarkozy n’avait pas à traité ces jeunes comme il l’a fait c’est un grand manque de respect et une stigmatisation facile et NON, les jeunes n’avaient et n’ont pas à réagir comme cela, le comportement de cette minorité fauteur de trouble est inacceptable.

Nous ne pouvons qu’observer que la Droite qui avait fait de la délinquance et de l’insécurité son thème de campagne principal lors des élections de 2002 à lamentablement échoué, l’impuissance de Nicolas Sarkozy face à ces débordements en est la preuve flagrante.

Lien : http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-11-02/2005-11-02-817109
Débat sur : http://coeur-a-gauche.forumactif.com/viewtopic.forum?t=486

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2005 2 01 /11 /novembre /2005 00:00


A
zouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances a été choqué par les propos du ministre de l'Intérieur sur la banlieue.
"On ne rétablira pas l'ordre avec plus de CRS" selon M.Begag.

Interview de Azouz Begag dans Libération :

Comment réagissez-vous aux termes de «voyous et racaille» employés par Nicolas Sarkozy à Argenteuil la semaine dernière ?

Je conteste cette méthode de se laisser déborder par une sémantique guerrière, imprécise. Quand on évoque des situations délicates, il faut le faire dans le sens de l'apaisement. Il s'agit de «quartiers sensibles», difficiles, où l'on sent aussi une certaine susceptibilité. Certains sont morts à cause d'insultes. Hier, j'ai entendu qu'il parlait de «vrais jeunes qu'il faut aider». Qu'est-ce que ça veut dire ? Il y a des vrais et des faux jeunes ? De tels propos ne peuvent pas aider à retrouver du calme dans des territoires en surchauffe.

De plus, je regrette de ne pas être associé, quand il y a un dialogue difficile avec des jeunes. A chaque fois que mon collègue (Sarkozy, ndlr) intervient en banlieue même quand il s'agit d'égalité des chances, je ne suis jamais contacté. J'en suis surpris alors que je suis l'un des rares au gouvernement à être légitimé par vingt-cinq ans d'expérience et de travail sur ces quartiers. Quand on nomme un préfet musulman, quand on dit vouloir donner le droit de vote aux étrangers et qu'on envoie des CRS contre les jeunes de banlieues, il y a un décalage. Il faut certes tenir un langage de la fermeté, pour le rétablissement de l'ordre. Mais c'est en luttant contre les discriminations dont sont victimes les jeunes qu'on rétablira l'ordre, l'ordre de l'égalité. Pas en amenant plus de CRS.

Sarkozy voulait déjà «nettoyer au Kärcher» une cité à La Courneuve...

Il faut cesser d'aller avec caméras et journalistes dans ces zones de pauvreté et de susceptibilité. A chaque fois, c'est une provocation. C'est le contraire qu'il faut faire. Il faut prendre le temps de l'écoute, rencontrer ces gens dans la quotidienneté, et l'intimité. Mon avenir à moi ne se situe pas en mai 2007, mais en 2057. Quand j'aurai 100 ans. Je n'ai pas un regard électoral sur ces questions.

Selon Laurent Fabius, Sarkozy «crée un climat terrible» dans les banlieues.

La gauche n'a rien à dire, quand on voit la manière dont elle nous (les enfants d'immigrés, ndlr) a éloignés de la représentation politique. Aujourd'hui profiter de la mort de ces deux jeunes pour se refaire une virginité politique sur la question des banlieues, c'est un scandale.

Qu'attendez-vous du gouvernement ?

Il faut pouvoir dire en tant que ministre : «Je sais que votre gueule, votre nom, votre peau vous rendent la tâche plus difficile. Il faut mettre le paquet pour vous.» Je travaillerai sans relâche pour que les épouvantails de l'immigré, du terroriste, du clandestin, du faux jeune de banlieue, sortent du débat politique et pour qu'on y place la question de l'ascenseur social.

En conclusion concernant la politique mené par Nicolas Sarkozy :

Trop fort, trop vite, trop loin. Comme souvent, pour justifier sa politique passée et à venir, Nicolas Sarkozy s'est employé à l'occasion du drame de Clichy-sous-Bois à parler vite pour coller à l'événement.

Lorsqu'il s'agit de banlieue, le président de l'UMP cherche le rapport de force. Il l'avait encore fait sur la Grande Dalle d'Argenteuil où il avait été accueilli par des quolibets et des jets de projectiles. Un rien bravache sous les boucliers-valises en Kevlar, il avait promis aux habitants de la cité de «les débarrasser des voyous» et «de la racaille». 

Déjà, se rendant à La Courneuve en juin, à la suite de la mort d'un enfant dans une fusillade entre gangs, Sarkozy avait fait dans la provocation, promettant de «nettoyer au Kärcher» la Cité des 4 000 et toutes celles qui y ressemblent. Au lendemain de sa descente à Argenteuil, il plastronnait encore : «Puisque ma visite a tellement plu, j'y retournerai.» Pour agresser les agresseurs, un peu comme un de ses prédécesseurs à Beauvau, Charles Pasqua, prétendait en pleine vague d'attentats «terroriser les terroristes». Sur TF1, Sarkozy a renchéri, annonçant qu'il se rendrait «chaque semaine dans ces quartiers» afin «d'y ramener la paix» grâce au renfort de «dix-sept compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmerie» spécialement entraînés pour l'occasion. Et le ministre enchaîna : «Cela fait vingt ans que l'on tolère l'intolérable !» Pas vraiment le genre de propos susceptibles d'apaiser les tensions sur le terrain.

Cette manière de s'exhiber et de s'exprimer est dictée par les courbes d'opinion. Marqué sur sa «gauche» par Villepin, Sarkozy doit capitaliser à droite, et même à la droite de la droite. Son absence de résultats probants en matière de violences urbaines l'oblige à la surenchère. Comme si l'omniprésence médiatique pouvait faire oublier la remise en cause de la police de proximité et la suppression des subventions aux associations de terrain.

M.Sarkozy ne semble savoir répondre que par la répression au problème de délinquance, ne serais-ce pas mieux de créer plus de postes d'éducateurs dans les cités dites "à problème" ?

Liens : http://www.liberation.fr/page.php?Article=335200  ;
http://www.liberation.fr/page.php?Article=334988

Interview de moi ! de Azouz Begag (datant de mars 2004) sur : http://hern.over-blog.com/categorie-266436.html

Débat sur :
http://coeur-a-gauche.forumactif.com/viewtopic.forum?p=10617#10617
Partager cet article
Repost0

A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr