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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 09:09

Sarko s'improvise « scientifique »




D'après l'article de François Vignal (Marianne)


Nicolas Sarkozy confirme ses propos sur l'origine génétique de la pédophilie, voulant ouvrir la porte au débat. Si à l'UMP on serre les rangs, les critiques et indignations continuent.


Il confirme. Les propos de Nicolas Sarkozy tenus dans le numéro d'avril de Philosophie magazine sur l'origine génétique de la pédophilie ont suscité la polémique.
Sur France 2, le candidat UMP a confirmé sa position, prétextant ne pas vouloir fermer « la porte à tout débat ». « Qui peut me dire que c'est normal d'avoir envie de violer un petit enfant de trois ans ? Est-ce que c'est un comportement normal ? A partir de ce moment-là, quelle est la part de l'innée et la part de l'acquis ? » a-t-il demandé. Et le candidat de l'UMP de prendre un autre exemple pour étayer son propos : celui des jeunes qui se suicident.
II avance que « génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable », ne voulant pas « qu'on complexe les parents ».

En dépit des multiples critiques et remises en cause de scientifiques – le généticien Axel Kahn juge la prise de position « relativement grave » – à l'UMP, on serre les rangs, et on défend le chef. Sur son blog, Patrick Devedjian se demandait, hier : « Dire " j'incline à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie " Est-ce que c'est le refus de la responsabilité ? ou plutôt chercher à comprendre l'incompréhensible ? » Quant à Roselyne Bachelot, elle déclare à Marianne2007.info que « le procès fait à Nicolas Sarkoay (est) absolument ignoble » et trouve « extrêmement intéressant » d'« ouvrir le débat » à ce sujet.

Pour Valérie Pécresse, porte-parole du mouvement, « il n'est pas forcément impossible qu'il y ait peut-être, pour certains cas de pédophilie, des pathologies qui remontent à la naissance », déclare-t-elle à Marianne2007.info. « Le débat sur l'inné et l'acquis est un débat pluriséculaire » estime Valérie Pécresse. Elle pense qu'« on caricature ce qu'a voulu dire Nicolas Sarkozy. Si on décide que tout est déterminé à l'avance, c'est évidemment critiquable, mais ce n'est pas ce qu'il a dit ». Et quand des spécialistes expliquent que le raisonnement de Nicolas Sarkozy n'est pas scientifiquement fondé, Valérie Pécresse répond « mais l'inverse non plus ».
Estimant que les connaissances peuvent évoluer, elle prend pour exemple « l'autisme » : « Pendant des décennies, on a culpabilisé les mères (…), et il y a quelques mois, l'Inserm a dit qu'il y avait peut-être une prédisposition génétique », avance la porte-parole.

Après les premières réactions de Ségolène Royal – qui a jugé les « propos pour le moins surprenants » – et de François Bayrou – qui les estime « inquiétants » et « glaçants » – les réactions ont continué. « Il y a quelque chose qui conduit tout droit à une société que je ne veux pas, celle de l'eugénisme », a lancé ce matin, sur France Inter, Philippe de Villiers.
Sur la même tonalité, les Verts, « s'indignent » et évoquent aujourd'hui dans un communiqué un « eugénisme extrêmement dangereux ».
Quant à Marie-George Buffet, elle parle de « monstruosité » et demande : « Comment cautionner des théories qui ont servi de fondements idéologiques au fascisme, au nazisme (…) ? » Pour elle, « cette manoeuvre n'a qu'un but : dérober aux Français le débat qu'ils souhaitent sur leurs préoccupations : l'emploi, le pouvoir d'achat, le logement ».








Mon avis :

Les propos de Nicolas Sarkozy sur les pédophiles et les suicidaires sont absolument inadmissibles.
Sarkozy n'est pas généticien que je sache, alors comment peut-il affirmer cela ?

Quand on commence à séparer les êtres humains en disant que certains sont "mauvais" et des dangers pour la société dès leur naissance, et que ces personnes doivent être "traitées" pour être remises dans le droit chemin, un seul mot me vient à l'esprit : eugénisme.

Candidat à la Présidence de la République, le candidat UMP s'exonère par avance des ses responsabilités en disant "
dans ce type de malheur, si ça survient, le monde que je vais aider à construire n'y sera pour rien, c'est lié aux gènes, c'est lié à la mauvaise constitution".
Nous voilà prévenus, ainsi dans la "France d'après" de Nicolas Sarkozy, la lecture des gènes primera sur celle des causes sociales ou éducatives.
Comme dans le livre Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley...
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8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 08:00



Nicolas Sarkozy qui a récemment proposé la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale s'il été élu, a afirmé à la TV (sur France 3 et TF1) pour se justifier, qu'en autre, la France été le seul pays de l'union européenne (des 15 avant l'élargissement) à ne pas avoir de ministère de l'immigration.
Pourtant, dans les faits, il n'y a que 8 pays ou il existe un ministère, un secrétariat ou un département avec immigration dans l'intitulé mais avec une philospophie très différente, par exemple l'Espagne, qui a un secrétariat chargé des questions d'immigration et d'émmigration (rattaché au ministère du travail et des affaires sociale), le Danemark qui possède un ministère des réfugiés, immigrés et de l'intégration...
Ainsi, parmis les 14, 6 n'ont aucun minstère, il n'y a que l'Angleterre qui a quelque chose qui se rapporche de ce que propose Sarkozy avec un ministre délégué à citoyenneté, la nationnalité et l'immigration.


Nicolas Sarkozy est-il incompétent ou bien démago ?


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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 09:29




D'après l'article de Laurent Mouloud (Humanité)




Passée quasiment inaperçue, une interview de Nicolas Sarkozy éclaire sur son idéologie élitiste. Il privilégie le rôle des gênes au détriment du contexte social.



Philosophie Magazine a récemment proposé huit pages de « dialogue » entre le philosophe Michel Onfray (soutiens d'Olivier Besancenot) et Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.
Or, entre quelques passionnantes considérations existentielles de l’ex-ministre de l’Intérieur, du genre « l’être humain peut être dangereux » ou « je pense que la foule est une personne », s’est glissée une tirade sur le déterminisme génétique qui risque d’en faire tousser beaucoup. Y compris dans son propre camp.



Page 35, les deux hommes discourent ainsi du libre arbitre et de l’influence, chez l’être humain, de l’inné et de l’acquis. Michel Onfray expose : « Je pense que nous sommes façonnés, non par nos gènes, mais par notre environnement, par les conditions familiales et sociohistoriques dans lesquelles nous évoluons. » Réponse immédiate de Nicolas Sarkozy : « Je ne suis pas d’accord avec vous. J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. »

 

Et le candidat à l’Élysée de poursuivre : « Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense. »

 

Nicolas Sarkozy affirmant que les suicides d’adolescents et la pédophilie sont d’origine génétique ? Cela n’a rien d’un canular. Depuis cinq ans, le candidat à l’Élysée a fait la démonstration qu’il était un chaud partisan des théories comportementalistes, développées notamment aux États-Unis. En clair : les gènes président à la plupart des comportements humains, et l’environnement familial ou social n’influent qu’à la marge.

 


Donc pour le candidat UMP,  tout acte relevant de la seule responsabilité individuelle, la cause des désordres - violences, délinquance - ne peut être imputé au système, mais à une inadaptation « naturelle » de certains hommes, dont la « déviance » est quasi inscrite dans l’ADN.

 


Déjà la loi « sécurité intérieure » du 18 mars 2003 suggérait ce même « darwinisme social ». « Elle punit comme des délinquants les prostituées, les mendiants, les nomades et les jeunes des banlieues, retournant ainsi la violence pénale contre les victimes de la violence sociale », relève la magistrate Évelyne Sire-Marin. Dans la même veine, le rapport de 2004 du député UMP Jacques-Alain Benisti a cherché à établir une « courbe » pseudo-scientifique « du jeune s’éloignant du droit chemin ». Un véritable destin de délinquant, démarrant, tout jeune, avec les difficultés à parler le français, pour se terminer, adulte, par le « vol avec violence »...

 

Sans reprendre in extenso ce raisonnement, Nicolas Sarkozy a tenté, pendant de longs mois, d’imposer dans son avant-projet de loi sur la « prévention de la délinquance » le principe d’une « détection précoce des troubles du comportement » chez les enfants de trois ans « pouvant conduire à la délinquance ». Il a été appuyé en cela par le fameux rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Publié en 2005, celui-ci préconisait de rechercher chez l’enfant, dès l’âge de trois ou quatre ans, les signes « prédictifs » d’une délinquance future. Parmi eux, la « froideur affective », « l’indocilité », « l’impulsivité », ou encore un « indice de moralité bas »...

 

Face à la puissante mobilisation du collectif Pas de zéro de conduite, l’ex-ministre de l’Intérieur a finalement renoncé à ce projet. Momentanément. Quant à l’INSERM, il s’est fait tancer, le 6 février dernier, par le Comité consultatif national d’éthique. « L’histoire des sciences nous révèle la vanité de tenter de réduire à tel ou tel critère la détermination de l’avenir d’une personne », écrit le CCNE. Un avis que Nicolas Sarkozy n’a visiblement pas lu.

 

 

 

 

 

Axel Kahn




Interview du généticien Axel Kahn dans l'Humanité


« Un gène ne commande jamais un destin humain »


Le généticien Axel Kahn (directeur de l’Institut Cochin) démonte les ressorts du déterminisme génétique, qui tente d’établir un lien direct entre les gènes et les comportements sociaux.

 

Comment le généticien accueille les propos de Nicolas Sarkozy sur le lien entre génétique, pédophilie et suicide ?

Axel Kahn. La notion fondamentale à saisir est celle-ci : un gène ne commande jamais un destin humain. Il ne fait qu’intervenir dans un programme complexe auquel participent de nombreux autres gènes en interaction subtile avec un programme biologique, qui définit la réactivité des êtres vivants à leur environnement. Pour l’homme, son environnement psychologique, psychique, éducatif...

Une fois pour toutes, il faut abandonner ces notions d’un gène du suicide, du crime, de l’agressivité ou de l’homosexualité. Ce qui n’est pas prétendre qu’il n’y aura aucun effet de la matérialité du cerveau dans la manière dont notre esprit réagit aux agressions du - milieu. Cette variabilité correspond profondément à ce à quoi on doit se confronter quand on est en situation de responsabilité. Ce qui est terrible dans ce que j’appelle « la vieille obsession de la nouvelle droite », c’est ce désir d’utiliser le déterminisme génétique comme un moyen efficace pour s’exonérer de ses responsabilités dans les désordres - comportementaux. Lorsque l’on voit la violence, les agressions sexuelles, les suicides dans tels ou tels milieux socialement et économiquement défavorisés, il est confortable de dire que cela n’est que le résultat d’une caractéristique constitutionnelle et que cela ne doit rien aux anomalies du système que l’on contribue à mettre en place. Assumer ses responsabilités implique de prendre en compte la réalité de l’homme, avec sa diversité. Des individus sont sans doute plus fragiles que d’autres, mais cette fragilité fait partie de l’éventail des comportements possibles.



Connaît-on la manière dont interagissent le patrimoine génétique et son environnement ?

Axel Kahn. Il existe deux exemples très parlants. On a observé, il y a une quinzaine d’années, dans une famille néerlandaise une coïncidence entre la mutation d’un gène (le gène MAO-A) porté uniquement par les garçons, et le fait que ces garçons étaient souvent des adultes délinquants, notamment sexuels. Aucun lien statistiquement significatif n’a été relevé entre les deux formes du gène et l’évolution vers la délinquance. Jusqu’au jour où on a pris en compte un troisième paramètre : la maltraitance infantile. On s’est rendu compte que chez les enfants maltraités qui ont hérité d’une forme du gène à faible activité, la fréquence d’une dérive vers la délinquance est jusqu’à cinq fois plus importante que chez les autres enfants. Le gène MAO-A n’est donc pas un déterminant de la délinquance, mais de la fragilité à l’agression de l’intégrité psychique de l’individu lors de l’enfance.

L’autre exemple concerne un gène qui code un recapteur de la sérotonine, essentiel à l’activité cérébrale. Dans la population, rien de statistiquement significatif n’apparaît entre la forme du gène et la dépression. En revanche, des individus qui ont connu des évènements graves, comme la mort d’un proche, et qui portent l’une des formes de ce gène, ont un risque accru de rentrer en dépression, jusqu’au suicide. Néanmoins, la forme de ce gène, en dehors de ces malheurs de la vie, est sans importance.



Pourquoi le débat sur le déterminisme génétique n’est-il pas clos ?

Axel Kahn. Depuis plus d’un siècle, sans discontinuité, on exhibe des résultats scientifiques venant à l’appui de préjugés idéologiques. C’est la définition du philosophe Georges Canguilhem de l’idéologie scientifique : un préjugé qui se drape dans les oripeaux dscience établie pour renforcer sa force de conviction. Dans Nature et Science, les deux plus grands journaux de biologie, 80 % à 90 % des commentaires des articles montrent que leurs auteurs relèvent de préjugés sociobiologiques (la sociobiologie vise à démontrer l’origine biologique du comportement social - NDLR). Or, le plus souvent, l’élément génétique est très faible par rapport à l’élément social et émotionnel.



Entretien réalisé par Vincent Defait

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31 mars 2007 6 31 /03 /mars /2007 09:01

Article de Olivier Bonnet



sarko_pr_ventionAprès les incidents survenus mardi soir gare du Nord à Paris, Nicolas Sarkozy, conspué nommément par les participants à cette manifestation spontanée contre les forces de l’ordre - on ne parle pas ici que de casseurs-, s’est défendu avec la superbe mauvaise foi qu’on lui connaît. "Si Mme Royal veut régulariser tous les sans-papiers et si la gauche veut être du côté de ceux qui ne payent pas leur billet de train, c’est son droit", s’est-il répandu. Admirable noyage de poisson. Notez le raccourci qui mêle immigration et insécurité. Mais qui défend le droit d’un resquilleur de violenter des contrôleurs de la RATP ? Ne cherchez pas, vous ne trouverez personne.

En tout cas pas Ségolène Royal, qui déclare  : "L’ordre juste que je souhaite pour la France implique que tout usager des transports publics accepte le contrôle de son titre de transport et respecte les règlements". Ni Julien Dray, porte-parole du Parti Socialiste, qui écrit : "Les affrontements qui se sont produits ce soir à la gare du Nord illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population". Où excuse-t-il les casseurs ? Comment le contredire, après six heures de simili émeute, quand il évoque "climat de tension" et violence ?

Pire sourd qui ne veut entendre

"Je n’accepte pas les fraudeurs, parce que le prix de la fraude, ce sont les plus pauvres de nos concitoyens qui le paient pour cette minorité qui s’exonère de tout", poursuit un Sarkozy imperturbable. Celui qui n’est "pas l’ami des voyous" en appelle à "la France silencieuse", la même que celle "qui se lève tôt", et l’implore : "J’ai besoin que la France silencieuse dise maintenant :"on n’est pas d’accord" avec les violences". Et il va plus loin, survolté par l’aubaine de la thématique, en parfait apprenti-sorcier qu’il est : "Eh bien c’est clair : l’autorité et le respect, c’est de notre côté. La fraude et le soutien à la délinquance, c’est de l’autre côté". On a vu que personne ne soutient la fraude et la délinquance, mais cela évite de parler de ce fameuxpolice_partout "climat", qu’évoque Julien Dray. Le fond de l’air de Sarkoland, en somme : "Qu’un simple contrôle puisse dégénérer dans un affrontement aussi violent prouve que quelque chose ne va plus", observe Ségolène Royal.

Qui peut la démentir sur ce point ? Le leçon qu’elle en tire est implacable : "En cinq ans d’un gouvernement d’une droite qui avait fait de la sécurité son thème de campagne, on voit que c’est l’échec sur toute la ligne". Nicolas, pourquoi tu tousses ? "Le langage provocateur et insultant de Nicolas Sarkozy et l’obsession de la culture du résultat introduite dans la police transforme chaque interpellation en une épreuve de force, appuie l’altermondialiste José Bové, qui dénonce une politique "qui a monté la population contre la police depuis cinq ans" et met en garde contre la colère des jeunes : "c’est quelque chose qui est en train de péter et si on ne change pas cette logique-là, ça va continuer". La candidate communiste Marie-George Buffet ne dit pas autre chose, qui accuse le petit Néron d’avoir "semé depuis plusieurs années les graines d’une situation explosive". Même François Bayrou déplore le "climat d’affrontement perpétuel entre la police et une partie des citoyens (devenu) malsain pour tout le monde. Ca devient tellement tendu, critique, que chaque geste devient dangereux". Il dénonce "la politique de l’UMP, menée en particulier par Nicolas Sarkozy, et qui a reposé sur un choix, supprimer la police de proximité pour ne garder qu’une police de répression". Pour quel résultat ? Souvenons-nous des (vraies) émeutes de 2005, jamais vues dans l’histoire de la Vème république. En quoi le candidat UMP et ex-ministre de l’Intérieur a-t-il amélioré les choses ? Nicolas, pourquoi tu tousses ?

La France d’après depuis 2002

Qu’en est-il donc de ce fond de l’air de Sarkoland ? Plusieurs éléments concrets, puisqu’il s’agit ici de dresser un constat. La "Tolérance zéro", ça ne marche pas. Un chercheur américain l’a très bien démontré par l’analyse de la politique ultra-répressive mise en oeuvre dans le New York du maire Giuliani. Et chez nous ? Bilan de l’action sarkoziste : hausse de la violence faite aux personnes, émeutes des banlieues et sans_papiers_Squatter_Expulses_14octobre2005multiplication par huit du nombre des affaires de violence policière. Nicolas, pourquoi tu tousses ? Vu dans un hallucinant reportage en caméra cachée de TF1 (dans le magazine Sept à huit, en 2005), ce policier qui s’adresse à un jeune des quartiers périphériques de Lyon : "Tu veux que je t’emmène dans un transformateur ?". Pour les non-informés, les deux jeunes de Clichy-sous-Bois avaient péri ainsi, poursuivis qu’ils étaient par la police, et c’est ce drame qui avait allumé l’étincelle à l’automne 2005, que les mensonges d’Etat (ils ne fuyaient pas la police, ils avaient commis un vol) du pompier pyromane étaient venus asperger d’essence.

Pour les conséquences que l’on sait. "Eh ! Tu veux griller toi aussi avec tes copains ? Tu veux aller dans un transfo ? Ramène ta gueule, on va t’y mettre, lance un deuxième policier dans le reportage. Que le quartier se calme ou pas, on s’en branle. Nous, à la limite, plus ça merde, plus on est content !" Nicolas, pourquoi tu tousses ? Et c’est ainsi qu’aujourd’huiEMEUTES_2005 encore, comme si aucune leçon n’avait été tirée du signal d’alarme de l’embrasement des cités de 2005, se multiplient contrôles au faciès, vexations, manques de respect, brutalités, toujours sur les mêmes, les éternels soupçonnés d’être sans-papiers, ou racailles, ou les deux, enfin sur tout ce qui porte un sweat à capuche et tout ce qui est un peu basané, pour résumer. On vient rafler 21 clandestins venant chercher de la nourriture aux Restos du coeur. On asperge de gaz lacrymogènes, au milieu des poussettes, les parents qui veulent empêcher que l’on embarque un grand-père chinois, venu chercher ses deux petits-enfants à la maternelle. On interpelle la directrice de cette école, rue Rampal (à Belleville, quartier populaire de Paris), et on la fait croupir sept heures en garde-à-vue, en l’accusant du délit-type prétexté pour justifier tout l’arbitraire répressif : outrage, basé sur le seul témoignage du policier.

On expulse même des réfugiés politiques, obligeamment renvoyés vers leurs bourreaux. Mais ça ne suffit pas encore : chaque jour, plusieurs fois par jour, on contrôle, on enquiquine, on gâche la vie. Encore un exemple ? "Depuis 4 à 6 mois il y a une recrudescence d’opération de bouclage par les forces de l’ordre, demandées par le procureur de la république, révèle le secrétaire général de la CGT à la RATP. On boucle les sorties du métro et on controle systématiquement titres de transport, pièce d’identité des usagers qui sortent du métro. Je tiens à préciser que l’absence de titre de transport est une infraction, ce n’est pas un délit, et que les usagers qui sont en infractions concernant le titre de transport ne sont pas délinquants". Mais bien vite traités comme tels. Vous avez parlé d’Etat policier ? Forcément, tout cela crée une ambiance de défiance, voire de révolte envers la police républicaine. Même une majorité des gardiens de la paix n’en peuvent plus : "Les policiers en ontunsa_police ras-le-bol de la culture du résultat et des pressions", explose Joaquin Masanet, secrétaire général de l’Unsa-police, syndicat proche de la gauche et majoritaire, devant Alliance, dont les dirigeants ont par contre salué l’action de l’ex-ministre de l’Intérieur. Les militants de l’UNSA étaient environ quelque 4000 le 27 mars dernier dans les rues de Marseille, pour crier leur protestation devant la dégradation de leurs conditions de travail. Nicolas, pourquoi tu tousses ?

Instrumentalisation simple, aggravée ou manipulation ?

sarko_pompier_karcher_julo"Cette affaire, c’est bon pour Nicolas : ça met l’insécurité au coeur de la campagne", a déclaré son conseiller politique, Patrick Devedjian. Comment alors l’exploiter ? José Bové explique que le candidat UMP "essaie de nous faire le même coup qu’il y a cinq ans pour faire peur aux gens", et cette argumentation est validée par la position de matamore de l’ancien premier flic de France, se positionnant comme le seul à même de nous "débarrasser des racailles". Dans la France actuelle, avec la précarité sociale qui s’aggrave, la misère qui gagne, où les gens sont d’abord préoccupés par le chômage et le pouvoir d’achat, quels sont en effet les arguments sociaux de Sarkozy ? L’absurde gimmick du "travailler plus pour gagner plus", ressassé jusqu’à la nausée durant cette campagne, par exemple par un Jean-François Copé plus tête à claque que jamais.

Quand on sait le nombre écrasant de situations individuelles dramatiques auxquelles cette mesure n’apporte strictement aucun secours, on mesure bien que la réponse est un peu courte... Et ce n’est pas non plus le bouclier fiscal à 50% ni la trust_antisocialsuppression des droits de succession qui va aider cette France qui souffre. "Antisocial, tu perds ton sang froid !", écrivait le leader du groupe Trust, Bernie Bonvoisin (qui soutient aujourd’hui Ségolène Royal). Alors il faut faire parler d’autre chose. "Répression dans l’hexagone", écrivait encore le même, comme Renaud (autre actuel ségoliste) avant lui : bingo, immigration, insécurité ! "Qui bono ?" demandait déjà le Cicéron de la Rome antique, "qui profite ?" Sans bien-sûr prouver une autre responsabilité de Sarkozy que morale dans les événements de la gare du Nord, cette question éclaire le déroulement de ces six longues heures et les nombreux témoignages de protagonistes sous un jour troublant. L’incident de l’arrestation ultra musclée du "resquilleur clandestin délinquant multirécidiviste nègre" (qui ne l’est finalement pas tant que ça, apprend-on le lendemain par Reuters), après que l’individu a molesté deux contrôleurs, se déroule à 16h15. Oui, Monsieur Sarkozy, il fallait l’interpeller. Le tabasser, lui casser le bras (ou la main, suivant les sources), est-ce bien la procédure d’interpellation réglementaire de votre police ? En tout cas, les premiers témoins de la scène ont été si révoltés par cette violence qu’ils ont aussitôt protesté, et il ne s’agissait pas encore de casseurs. Juste des usagers de la RATP, choqués en tant que citoyens. Une manifestation spontanée, ponctuée d’insultes à l’égard de Sarkozy et de slogans comme "police partout, justice nulle part". Certains, plus énervés que d’autres, ont lancé quelques bouteilles en plastique vides.

Pour de belles images au 20 heures _meute_2005_de_nuit

Et puis, au fil des minutes, pas grand chose, le calme qui revient. Pendant presque deux heures ! Mais les renforts de police affluent. En tenue anti-émeutes et formation de combat, comme la tortue des légions romaines. Et le temps encore passe. Avec ce déploiement insensé de force en guise d’appel provoquant aux vrais casseurs et émeutiers. Etaient-ils convoqués ? Allaient-ils arriver à temps pour le 20 heures des télés ? Rassurez-vous, ils furent au rendez-vous. Quoi que sans doute pas aussi nombreux qu’on tente de nous le faire croire. Ainsi le site militant Bellaciao publie-t-il la photo d’un homme avec cette légende : "Juste avant il a été aperçu par de nombreux témoins en train de parler auxflic_casseur CRS et à des BAC en civil (Brigades anticriminalité, à la solide réputation de cowboys, Ndlr) (...) Ce jeune homme a été reconnu par de nombreux témoins comme n’étant pas un "jeune casseur" mais bien un flic aux ordres de Sarkozy, en plein boulot de provocation" (photo ci-contre).

Que voilà une grave accusation ! Et quid des gaz lacrymogènes déversés au milieu de simples voyageurs rentrant chez eux, est-ce la manifestation de cette remarquable maîtrise que loue le nouveau ministre de l’Intérieur, le freluquet François Baroin, qui vole sur les traces de son maître ? Une enquête pourrait permettre de voir clair dans tout ça. Mais pas sûr : les coupables de la très suspecte agression du papy Voise, à la veille des élections de 2002, n’ont jamais été retrouvés, et les casseurs issus des rangs de la police, qui s’étaient déchaînés lors des manifestations anti-CPE, jamais identifiés. Favoriser la violence, voire l’organiser, tout faire pour l’amplifier, pour que la télégénique insécurité revienne à la Une  ? Et qu’on ne dise surtout pas que Sarkozy est responsable : qu’on lui objecte les effets détestables de sa stratégie de l’escalade ultra-sécuritaire et il dégaine aussitôt sa propre explication. La faute à... une "pensée unique" et "post-soixante-huitarde". En gros, ça fait 25 ans qu’il manque de l’autorité dans ce pays, et il va nous faire marcher tous ces gauchistes et racailles à la schlague. Le pire est évidemment que ce discours prend, il suffit pour le savoir d’écouter les conversations dans les bistrots.

La France en danger

Le_Pen_l_avait_dit_affiche"Qui profite ?", donc, demandait notre grand avocat. "Moi", pense Sarkozy. "Lui", confirme Devedjian. Mais attention, Messieurs. En embuscade, l’original face à sa copie. Le roué borgne attend son heure pour tirer les marrons du brasier. Le candidat UMP est doublé sur sa droite - si, c’est possible, tournez la tête, tellement à droite qu’on l’a dans le dos !
-  , à l’extrême donc qui l’accuse d’être... laxiste, bien-sûr. Villiers fustige "bandes ethniques" et "barbares". Le Pen en personne s’exalte que ces violences "mettent en évidence la faillite de la soi-disant "politique de sécurité" de l’ex-ministre de l’Intérieur et candidat permanent (et sont) la conséquence directe de la politique d’immigration massive et aberrante menée par les gouvernements successifs depuis 30 ans". C’est ça, avec tous ces noirs et ses arabes... Et on leur laisse tout faire, pas vrai ? Ils se croient tout permis ! Tu nous remets une tournée, Jean-Marie ? Buvons entre Français. Et le vote frontiste, qui grimpe, grimpe...

La campagne n’est pas finie, rien n’est joué, Sarkozy n’a pas toujours pas publié sa déclaration de patrimoine, comme il l’avait promis, ni transmis les documents le disculpant d’être coupable de "prise illégale d’intérêt", pour ses bonnes affaires immobilières. Et il peut encore, au train où vont les choses, survenir nombre d’événements, pour influer de façon décisive sur le vote des électeurs. Et si le candidat UMP s’écroulait ? Nicolas, pourquoi tu tousses plus ?

Le cauchemar Sarkoland

"La France est en danger"  : c’est le centriste Bayrou qui le proclame. Nous l’approuvons sur ce point. Elle est victime de cette surenchère entre le candidat UMP et l’extrême droite. Aspiré toujours plus loin dans cette fuite en avant, Sarkozy durcira-t-il encore son action, tant il semble qu’il n’ait que prêté les manettes du ministère de l’Intérieur au zélé petit Baroin ? Jusqu’où la spirale de la violence fera-t-elle la folle toupie ? Et si d’aventure les présidentielles sacraient le petit Néron empereur d’une France policière, livrée à une répression aveugle, disproportionnée, arbitraire, raciale et sociale ? Rappelons que notre pays est déjà condamné par Amnesty International, dans son rapport annuel portant sur l’année 2005, pour

"les mauvais traitements et les homicides racistes imputables à la police" et l’impunité dont jouissent souvent leurs auteurs.

Mais encore un effort, on peut faire mieux ! Pourquoi pas un nouveau Charonne ? Ou des ratonnades comme en 1961, sous ce cher Papon ? Mais modernisées : avec flashballs et Tasers, ces nouvelles armes qui envoient des décharges électriques de 50 000 volts (167 morts recensés aux Etats-Unis et au Canada depuis 1999 - on n’a entendu qu’Olivier Besancenot s’indigner de leur usage en France). Un Sarkoland tel qu’on le cauchemarde pourrait vite être déchiré par des affrontements insurrectionnels, bien au-delà du cercle des casseurs et des voyous. Certains n’attendent que ça, les "hommes forts", les nazis en herbe. Sait-on les manipulations que peuvent fomenter des groupuscules d’extrême droite, dans une dérive vers la stratégie de la tension chère aux "années de plomb" en Italie ? Ne sont-ce pas là les germes de la guerre civile ?

PS : dessin de Sarkozy en pompier kärcher : Julo, Blogapart
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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 11:20



Article de Laurent Mouloud (Humanité)


À l’heure du départ, un premier constat s’impose : rarement ministre n’aura autant marqué de son empreinte la Place Beauvau. Et utilisé à son profit toutes ses subtilités. De fait, dès son arrivée en 2002, Nicolas Sarkozy a mis le ministère au service de son ambition personnelle. Délinquance, justice, immigration... Quel bilan ? « Mitigé », « contrasté », répondent poliment les syndicats de police. « Catastrophique », complètent les associations de défense des droits de l’homme. « Son départ est une bonne nouvelle pour l’État de droit », résume, de son côté, le Syndicat de la magistrature (SM). Qui, comme beaucoup d’autres, dénonce déjà les terribles années Sarkozy. Décryptage.


Un durcissement de la délinquance

 

Ah, l’ivresse des statistiques... Le 11 janvier dernier, Nicolas Sarkozy autocélébrait son bilan : « Depuis 2002, la délinquance a baissé de 9,4 %. » Du jour où l’homme a posé le pied Place Beauvau, la courbe des crimes et délits s’est inversée. Miracle ? Non, si l’on sait que ces chiffres sont uniquement ceux enregistrés ou révélés par la police et la gendarmerie. En clair : ils reflètent, ni plus ni moins, l’activité administrative des services mesurée par... eux-mêmes ! Culture du résultat, prime au mérite, convocation des « mauvais élèves » : en maniant la carotte et le bâton, Nicolas Sarkozy a su pousser la hiérarchie à produire de « bons chiffres ».

Le décalage avec la réalité est flagrant. Une enquête de « victimation » menée par l’Observatoire national de la délinquance (OND) et l’INSEE estime ainsi à 12 millions, le nombre de faits de délinquance commis en 2005. Là où les statistiques policières n’en avaient compilé que 3,7 millions... Derrière cet écran de fumée, le constat sur le terrain est accablant. Jamais le nombre de « violences aux personnes » - la délinquance la plus traumatisante - n’a été aussi élevé : plus 14 % entre 2002 et 2006, d’après les seules statistiques du ministère.

La suppression de la police de proximité, conjuguée à une rhétorique guerrière, n’a fait qu’empirer la situation. De l’aveu même des policiers, les relations avec les jeunes des cités populaires sont aujourd’hui exécrables. « Depuis les émeutes d’octobre 2005, on est les flics de Sarko, ceux qu’il faut se payer ! », s’énerve un brigadier de Seine-Saint-Denis. Les procédures pour « outrage et rébellion » encombrent désormais les tribunaux. Tandis que la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) voit augmenter chaque année le nombre de ses saisines pour violence policière.

 

 

La justice dans le viseur

« C’est le garde des Sceaux officieux... » Durant cinq ans, Nicolas Sarkozy n’a jamais cessé de se mêler de justice. Pas pour son bien. Loi sur la sécurité intérieure, loi Perben 1 et 2, loi sur la récidive, loi sur le terrorisme, loi sur la prévention de la délinquance... De tous ces textes sécuritaires élaborés par le gouvernement, le ministre de l’Intérieur, adepte de la tolérance zéro des néoconservateurs américains, en a été, soit l’auteur, soit l’inspirateur. Avec une stratégie bien rodée : s’appuyer sur les faits divers pour se rallier l’opinion publique et faire pression sur la justice. Ce que le magistrat Denis Salas appellera le « populisme pénal ».

Les prostituées, les gens du voyage, les immigrés, les récidivistes, les mineurs délinquants... Chacun aura droit à ses mesures autoritaires, axées sur un allongement des peines, une extension des fichiers de police et un recours accru à l’incarcération. « L’action de Nicolas Sarkozy, analyse le SM, restera marquée par la mise en oeuvre d’une politique répressive implacable à l’égard de catégories fragiles de la population érigées en boucs émissaires. »

Son passage Place Beauvau restera aussi synonyme de vives tensions avec les magistrats. Nicolas Sarkozy a multiplié les provocations à leur encontre. En juin 2005, il veut faire « payer sa faute » au juge qui avait accordé une libération conditionnelle au meurtrier présumé de Nelly Crémel. Et tente de faire avaler sa proposition de « peines planchers automatiques ». Il sera désavoué par le Conseil constitutionnel... mais poussera le gouvernement à durcir la législation en matière de récidive. En septembre 2006, Nicolas Sarkozy, partisan d’une remise à plat de l’ordonnance de 1945, dénonce, cette fois, le « laxisme » des juges de Bobigny. Poussant les plus hautes autorités judiciaires a en appeler au président Chirac. Du jamais-vu.

 



La chasseaux immigrés

Des policiers aux portes des écoles, une directrice de maternelle en garde à vue, des enfants de sans-papiers vivant dans la crainte d’être chassés de France... L’affaire de Belleville (lire ci-dessous) restera comme l’un des symboles de la politique de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration. Depuis cinq ans, le ministre de l’Intérieur a axé toute son action sur l’idée chère à l’extrême droite du « contrôle des frontières ». « Les immigrés sans papiers n’ont pas vocation à rester en France », a-t-il martelé à plusieurs reprises. Résultat, une politique d’expulsion drastique : 82 000 sans-papiers raccompagnés depuis 2002 dont 24 000 pour la seule année 2006, soit 140 % d’augmentation en cinq ans.

Nicolas Sarkozy laisse derrière lui une loi relative à l’immigration, entrée en vigueur le 24 juillet 2006. Mais d’ores et déjà, sa politique de dissuasion a des conséquences dramatiques. Le 12 mars dernier, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a confirmé ainsi la chute spectaculaire de la demande d’asile en France : - 40 % ! Un chiffre qui réjouie, paraît-il, Nicolas Sarkozy. Mais fait honte au pays des droits de l’homme.



 

 

"Un véritable relais du FN"


Entretien avec Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme.

 

 

En matière de libertés, le bilan de Nicolas Sarkozy s’inscrit, dites-vous, dans une certaine continuité.

Jean-Pierre Dubois. On ne peut pas dire que Nicolas Sarkozy ait véritablement inventé des régressions de libertés parce que ce qu’il a poursuivi et aggravé, comme la manière d’utiliser la police qui, elle, ne passe pas par le Parlement, relève de tendances anciennes. Le recul des libertés face au sécuritaire existe au moins depuis le début de la crise sociale du début des années soixante-dix, avec la loi sécurité-liberté d’Alain Peyrrefite. Simplement, depuis cette époque, il y a eu des coups d’accélérateur, quelques coups de frein aussi, la gauche a tenté à quelques reprises de changer de direction, mais de manière incroyablement timide. Ce n’est donc pas nouveau et cela va dans le sens d’une évolution générale qui n’est pas propre à la France d’ailleurs. C’est aussi comme cela dans d’autres pays. Les attentats terroristes ont aidé beaucoup de gouvernements à légiférer en ce sens.

 

 

Pour autant, avec Nicolas Sarkozy, n’y a-t-il pas changement de nature avec la « rupture » prônée ?

Jean-Pierre Dubois. Le quantitatif finit effectivement par faire changer de nature l’évolution des lois. L’accumulation de lois fait que toute la société a glissé. La droite peut reprendre sans aucun problème des thématiques qui étaient l’apanage auparavant de l’extrême droite. Il y a cinq ans, mêler immigration à identité nationale était impensable pour un homme politique, fut-il de droite. Le résultat de ce « quantitatif », c’est que la droite glisse vers l’extrême droite, tandis qu’une partie de la gauche glisse à droite aussi dans ce domaine. La stratégie de Nicolas Sarkozy d’aller vers le FN pour le réduire ne fait qu’en augmenter l’influence culturelle. L’emploi du terme de « droit de l’hommisme », forgé au sein du GRECE, laboratoire d’idées de l’extrême droite, c’est le symbole de cela. Nicolas Sarkozy a été un excellent relais du FN depuis cinq ans. Grâce à lui, et à la chaîne gouvernementale qui remonte jusqu’à Jacques Chirac, on peut dire que l’essentiel du programme du FN de 2002 a été mis en oeuvre dans deux domaines : la restriction des libertés et l’obsession de la chasse à l’étranger. Même si M. Le Pen fait à cette élection un score moins bon qu’il y a cinq ans, les idées de M. Le Pen feront un meilleur score qu’il y a cinq ans. C’est ça, le vrai bilan de Nicolas Sarkozy.

 

Entretien réalisé par Lionel Venturini

 

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 18:45



Le 6 mars 2007, lors d'un discours à Cormeilles en Parisis près d'Argenteuil, Nicolas Sarkozy a crtiqué ouvertement le travail des éducateurs :



"L’enfant est innocent, l’enfant n’est pas responsable, la pauvreté et la misere l’enfant la subie, il n’y est pour rien, il faut donc protéger l’enfant, lui donner sa chance détecter le plus tôt possible ces difficultés, ne pas le laisser s’abîmer, ne pas le laisser s’enfermer, ne pas le laisser se replier sur lui même.
Protéger l’enfant c’est faire en sorte que tout les éducateurs se sentent concerné par ce qui arrive à l’enfant ou qu’il se trouve et tout les éducateurs de France doivent être conscient que dresser l’enfant contre la société, ne lui enseigner à l’enfant que la rancoeur ; ce n’est pas protéger l’enfant, c’est trahir l’enfant, monter l’enfant contre la société c’est trahir l’enfant, c’est trahir sa confiance, c’est trahir son innocence, infantiliser l’enfant au lieu de l’aider à devenir adulte, apprendre les codes, les règles de la vie en société, c’est cela qu’il convient de faire, mais je vais plus loin, excuser toujours l’enfant, lui donner tout les droits, ne jamais forcer sa nature, ne jamais chercher à discipliner ces instincts, ces pulsions, ce n’est pas protéger l’enfant, c’est trahir l’enfant, le laxisme est une trahison de l’éducation de l’enfant."

  podcast




Ignorance ou propagande idéologique contre un monde professionnel  essentiellement de gauche ?



Nicolas Sarkozy veut apprendre leur métier aux éducateur, mais connait-il ce métier ? évidemment non, il les décrit donc comme dressant l'enfant contre la société, ne lui enseignant que la rencoeur, l'infantilisant trop, étant trop laxiste, de plus le candidat UMP exagère et stigmatise tout les écuateurs en prétendant qu'ils ne cherche jamais à "forcer sa nature", "discipliner ces insticts, ces pulsions"... bref, en des termes plus appropriés, à avoir de l'autorité sur l'enfant afin de lui montrer ces limites.


Qu'est que le métier d'éducateur auprès d'enfant ?

Par exemple pour des enfants placé en foyer, il fait un bout de chemin avec l'enfant, il assure son suivi scolaire et professionnel, son suivi médical, maintien le lien avec sa famille, lui enseigne les règles de vie qu'il doit respecter, lui propose des activités et des sorties, gère les conflits, peut punir l'enfant, s'adapte à chacun d'entre eux pour trouver les mots ou les gestes afin de lui faire prendre conscience le cas échéant que son comportement n'est pas tolérable, il le protège des autres ou de lui même...

Il ne dresse pas l'enfant contre la société, ne lui enseigne pas la rencoeur, ne l'infantilise pas, n'est pas trop laxiste, à de l'autorité quand il le faut, ils travaillent pour réconcilier les jeunes avec ce monde qu'ils n'ont souvent que connu violent et injuste et tente de leur faire avoir confiance envers les adultes, voila ce qu'est le travail d'un éducateur auprès d'enfant M.Sarkozy.


Mais que connait Nicolas Sarkozy du travail social ?



Avant ce rassemblement, l'équipe de tournage du site www.latelelibre.fr de John Paul Lepers a rencontré des militants et des gamins du coin qui semblaient indésirables à la réunion publique. Tout à coup, des policiers armés de matraques ont surgi alors que les journalistes voulaient interviewer ces jeunes.
1 heure plus tard, lors de sa réunion publique, Nicolas Sarkozy parlait de l'attitude exemplaire à avoir pour les éducateurs et les autorités à l'égard des enfants. Le fameux respect mutuel...
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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 17:17
                            Dessin de Florient Roulies


D'après un article de F.Roulies


Nicolas Sarkozy a recemment annoncé sur France 2 que, s’il était élu, il créerait un ministère de l’immigration et de l’identité nationale.
Les réactions ont été immédiates, autant chez les autres candidats que de la part des associations anti-racisme.

"Scandalisé", le président de la Ligue des droits de l’homme ne cache pas son inquiétude : "Je me demande jusqu’où ira cette dérive, cette ethnisation de la politique, cette intention affichée de trier les bons et les mauvais Français, les étrangers acceptables et les autres, relève Jean-Pierre Dubois.
C’est la marque éclatante de la lepénisation des esprits dont - Nicolas Sarkozy est l’un des principaux artisans."
Même "totale désapprobation" pour SOS Racisme.


Pour Marie George Buffet, "Les masques tombent : Nicolas Sarkozy est dangereux pour la démocratie et pour les valeurs de la République", François Hollande a déclaré que "dans cette campagne Nicolas Sarkozy [était] dans un flirt poussé avec les thèses du Front national".
Pour François Bayrou, "en enfermant dans la même phrase immigration et identité nationale", Nicolas Sarkozy a franchi "une frontière".
Quand au FN... il s’étonne évidemment que cette décision n’ait pas été prise plus tôt.




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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 09:49


Rappelez vous, Nicolas Sarkozy est ces amis du l'UMP avaient critiqués très durement Ségolène Royal, la qualifiant notamment d'incompétente suite à son erreur sur le nombre de sous-marins nucléaires.

Un mois après sa rivale, le candidat UMP, interrogé sur RMC, s'est à son tour trompé quand à lui sur la question du nombre de sous-marins nucléaires d'attaque français.

C'est d'ailleur marrant de le voir (un peu) s'enerver.

Par contre contrairement à Ségolène Royal on en a pas entendu parlé dans les médias, comment se faisse ?
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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 10:53

La face karchée de Sarkozy



D'après l'article de Laurent Neumann dans Marianne



Philippe Cohen pour l'enquète, l'avocat Richard Malka pour les dialogues et le dessinateur Riss ont réuni leurs talents pour signer une très amusante, et néanmoins réaliste BD sur la vie de Nicolas Sarkozy : La face Karchée de Sarkozy, qui est  une "BD enquête".



La BD démarre le 6 juin 2098. A la Sorbonne, un étudiant soutient sa thèse de doctorat sur «l'un des phénomènes politiques les plus fascinants du début de notre siècle... Un phénomène qui allait profondément bouleverser la démocratie française et annoncer une nouvelle société (...): le sarkozysme». Suit le réçit détaillé, chronologique et dûment chapitré, de la vie du héros: de «Sar-Cosette» (les jeunes années) à l'épilogue avec le suspense sur le résultat de la présidentielle 2007, en passant par «Chirac m'a donné la foi... en moi», «1977-1983: il était une fois dans les Hauts-de-Seine», «1983: Neuilly vaut bien une trahison» ou «L'homme qui parlait à l'oreille des médias».


Le titre : La Face karchée de Sarkozy, l'est en double référence au désormais célèbre Kärcher du ministre de l'lntérieur et au précédent livre de Philippe Cohen, la Face cachée au Monde.




Dans cette BD, tout est dit sur Nicolas Sarkozy, son enfance "difficile", son entrée en politique, son combat contre les rivaux, ses relations avec Chirac, Pasqua et Balladur, la haine mutuelle avec Villepin, ses réseaux médiatiques, ses contradictions, ses succès et ses échecs électoraux...

L'album s'achève par la publication de toutes les sources et références (livres, articles, interviews, discours...) qui sous-tendent l'argumentation.


C'est une BD que je vous conseil fortement et qui permet de mieux connaître la vie et le parcours du président de l'UMP, dans celle-ci, tout est vrai, incomplet sans doute, excessif et contestable parfois, mais vrai et drôle.

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27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 00:26
Durant la campagne de 2002 où Sarkozy et la Droite étaient dans l'oposition et avaient menés campagne quasi exclusivement sur l'insécurité qui regnait selon eux depuis que la Gauche était au pouvoir (chiffres à l'appuis), force est de constater que malgré son bilan dont il se vente dans les médias, le Président de l'UMP est un sacré menteur qui veut se faire passer  pour le monsieur sécurité du pays.

Au lieu d'avoir pour slogan "La France d'après" (c'est qui au pouvoir déja ?) il aurait mieu fait de choisir "La sécurité c'est moi", on y croirait presque...

Voici deux vidéos qui expliquent les chiffres de la délinquance et comment fonctionnent les statistiques de celle-ci.


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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr