A l’avant-garde des pays européens pour établir le suffrage universel masculin en 1848, la France fut un des derniers pays à reconnaître leurs droits politiques aux femmes, qui plus est par ordonnance. C'était il y a 70 ans, le 21 avril 1944.
Le communiste Fernand Grenier à l'initiative du droit de vote des femmes
Le résistant communiste, Fernand Grenier, défend fermement et avec obstination les droits politiques de la Française à l’assemblée.
Le 23 mars 1944, l’Assemblée consultative siégeant à Alger adopte le principe du droit de vote des femmes par 51 voix « pour » et 16 voix « contre ».
Un mois après, le 21 avril, le général de Gaulle ratifie une ordonnance qui, à l’article 17, prévoit le vote des femmes et leur éligibilité : Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.
Les Françaises obtiennent enfin le droit de vote et celui d’être élues. Elles voteront pour la première fois en 1945 et entreront au Sénat en 1946.
Les Françaises votent pour la première fois, le 29 avril 1945, lors du premier tour des élections municipales, premier scrutin depuis la Libération.
Dès cette première consultation, plusieurs femmes sont élues. Certaines sont très jeunes. Beaucoup sont issues de la Résistance ainsi que du Parti communiste :
Odette Roux, 28 ans, est élue maire des Sables d'Olonne en Vendée
Pierrette Petitot à Villetaneuse en région parisienne et exercera sa fonction jusqu'en 1977
Dans la petite commune d'Echigey (Côte-d'Or), la maire et tous les membres du conseil municipal sont des femmes.
Mais ces résultats restent anecdotiques. En effet, on estime à 3% le nombre de femmes conseillères municipales en 1945.
En 1993, elles ne sont ainsi que 5,7% à siéger au Parlement, à peine plus qu'au sortir de la deuxième Guerre mondiale.
Pour contrer cette tendance, la France est le premier pays à adopter une législation se fondant sur le principe de parité. La Constitution est révisée et une première loi, en 2000, contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d'hommes lors des scrutins de liste.
Depuis, de nombreuses législations, de plus en plus contraignantes, sont venues réformer les scrutins.
Aujourd'hui je pense particulièrement à deux femmes, deux anciennes maire communiste : Andrée Oger, ancienne maire de Croth (eure) et Colette Privat, ancienne maire de Maromme (seine-maritime).