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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 04:48

Casse toi pov' conne MAM sarkozy remaniement

 

Alors que Sarkozy disait récemment que MAM n'avait commis (comme Fillon) aucune faute, que dans le même temps la gauche demandait àjuste titre son départ, Michèle Alliot-Marie vient enfin d'être démissionnée. Pourquoi attendre si longtemps ? 

 

Retour sur les dernières semaines de MAM au Quai d'Orsay :

 

- Début janvier : le "savoir-faire français". Alors que la Tunisie est en proie à des émeutes généralisées, le 11 janvier, Michèle Alliot-Marie doit répondre à l'opposition, qui critique la frilosité de la France à défendre l'opposition démocrate àBen Ali. Excédée, la ministre monte à la tribune et lance : "On ne peut que déplorer qu'il puisse y avoir des violences qui concernent ces peuples amis (...) la priorité doit aller à l'apaisement après des affrontements qui ont fait des morts (...) Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type." La proposition déclenche un tollé de la gauche, et embarrasse l'exécutif, malgré les justifications de Michèle Alliot-Marie, qui affirme avoir été mal comprise.

- Fin janvier : l'affaire Aziz Miled. Cette déclaration maladroite se double des embarrassantes révélations du Canard Enchaîné. L'hebdomadaire satirique dévoile fin janvier que la ministre a utilisé l'avion d'un homme d'affaires tunisien pour son séjour, avec sa famille, dans ce pays fin 2010. MAM tente de se défendre en expliquant que sa rencontre avec Aziz Miled était "fortuite", et qu'au moment de son séjour, les troubles étaient encore limités en Tunisie. Deux éléments qui se révèlent rapidement faux. De même, sa tentative de présenter Aziz Miled comme une "victime" du régime Ben Ali est rapidement battue en brêche.

>> Lire : Aziz Miled, victime ou complice du régime ?

- Début février : une défense qui ne tient pas. La ministre, de même que son compagnon, Patrick Ollier, tentent de se défendre à la manière d'Eric Woerth, pris dans le cyclone de l'affaire Bettencourt : ils dénoncent une "cabale" de la gauche, des "mensonges" de la presse... Mais leurs propres versions ne sont pas exemptes de contradictions, loin de là. A mesure que la presse enquête, les détails du voyage se précisent. La "rencontre fortuite" avec Aziz Miled est rapidement démentie. Les troubles censés avoir été limités en Tunisie au moment du séjour de la ministre s'avèrent avoir été bien des émeutes massives et violentes dans nombre de provinces... Rien ou presque, dans les arguments du couple MAM-Ollier, ne tient. Après la chute de Ben Ali et l'extension de la révolte à d'autres pays du Moyen-Orient, la majorité est d'autant plus embarrassée. Au point de songer à une démission rapide de la ministre.

>> Lire : La défense de Michèle Alliot-Marie s'effondre.

- 8 février : Fillon "sauve" MAM. Mais, alors que l'annonce d'un départ de MAM semble imminente, elle est sauvée... par une autre affaire. Le Canard Enchaîné,encore lui, révèle que le premier ministre a profité de l'hospitalité d'Hosni Moubarak: le président égyptien lui a fourni un avion pour visiter le pays, ainsi qu'un hébergement. Au moment où commencent des émeutes en Egypte, l'information est embarrassante. Nicolas Sarkozy doit défendre son premier ministre dans l'émission "Parole de Français" sur TF1. Il y fait la distinction entre son cas et celui de MAM. Mais cette dernière peut souffler, provisoirement : l'affaire Fillon lui a évité une démission.

- 15 février : révélations sur les parents de MAM. Le répit est de courte durée. Car Le Canard Enchaîné n'a pas fini ses révélations. Le 15 février, l'hebdomadaire dévoile un nouveau pan de l'affaire : les parents de la ministre, qui l'accompagnaient en Tunisie, ont profité du séjour pour faire affaire avec Aziz Miled et son fils, à qui ils ont racheté des parts d'une société civile immobilière (SCI). Ces nouvelles révélations mettent plus à mal encore la défense de la ministre. Les arguments selon lesquels la recontre avec M. Miled était "fortuite" et le voyage décidé à la dernière minute, tombent à l'eau. Enfin, la ministre est accusée, le jour de la sortie du Canard enchaîné sur ses parents, d'avoir au Ben Ali en personne au téléphone. On lui reprochera ensuite d'avoir rencontré deux cadres de la sécurité du régime Ben Ali lors de son séjour, ce qu'elle démentira. Quant à Patrick Ollier, il est également sur la sellette pour ses liens étroits et anciens avec le régime de Kadhafi en Libye.

>> Lire : Les amitiés libyennes de Patrick Ollier

- Fin février : embarras diplomatique. Parallèlement, l'affaire a de fortes répercussions diplomatiques. Le nouveau ministre tunisien des affaires étrangères est contraint à la démission après s'être affiché aux côtés de Michèle Alliot-Marie. Et le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon, se voit rapidement critiqué : on reproche à ce protégé de Nicolas Sarkozy son ton lors d'une rencontre avec des journalistes du pays. Surtout, Nicolas Sarkozy, qui comptait sur une année riche en événements internationaux pour se refaire une crédibilité, est mis dans l'embarras. Au-delà de MAM, ce sont les relations de la France avec les régimes autoritaires du Moyen-Orient, en pleine déroute, qui sont en cause. Il est temps de réagir.

- Jusqu'au bout : MAM résiste. Alors que son départ semble incontournable, Michèle Alliot-Marie affecte de continuer comme si de rien n'était. Vendredi 25 février, elle publie une tribune dans Le Monde. La ministre y répond aux critiques du groupe "Marly", collectif anonyme de diplomates très critiques envers la gestion des relations internationales de la France. Elle y annonce aussi des moyens supplémentaires "dans les prochaines semaines". MAM refuse d'évoquer son départ, tandis que son compagnon Patrick Ollier s'en prend aux "rumeurs" nées, selon lui, d'Internet. Mais rien n'y fait : à Paris, on envisage déjà son départ et ses remplaçants. Et, dimanche 27 février, la ministre, qui assurait encore la veille n'avoir aucune intention de démissionner, annonce dans une lettre à Nicolas Sarkozy qu'elle quitte ses fonctions. Elle y assure toujours qu'elle est victime d'une "cabale".

 

source : http://www.lemonde.fr

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commentaires

M
<br /> <br /> Pas trop tôt!<br /> <br /> <br /> <br />
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A propos de l'auteur

Arnaud MOUILLARD

 

Educateur Spécialisé.

 

Ancien jeune correspondant au journal l'Humanité.

 

Blogueur membre du collectif de blogueur de gauche #LeftBlogs.

 

RDV sur mon nouveau Blog : http://arnaudmouillard.fr

 

contact : hern276@yahoo.fr