D’entrée, il pose le décor en affirmant la volonté d’unité que représente le Front de Gauche composé du Parti Communiste, du Parti de Gauche (Mélenchon), et de “dissidents” du NPA. “Le NPA ? C’est une aventure solitaire et sans lendemain, à la différence du Front de Gauche, qui par son unité a vocation à mener d’autres combats.”


Jacky Hénin est eurodéputé sortant. Il parle aisément de son bilan. Sans langue de bois, il se définit comme un élu de terrain (il fut maire de Calais de 2000 à 2008), respectant citoyens et engagements. Ardent pourfendeur de la fameuse directive Bolkestein, il milite contre le traité de Rome II, dénonçant notamment, dans l’article 1-4, la notion de concurrence libre et non faussée, égratignant au passage les socialistes Anglais et Espagnols (qui voteront Barroso !), mais plus largement tous les socialistes, y compris les Français pour leur attitude plus qu’ambigüe au Parlement européen, votant de concert avec la droite : à la concurrence, il oppose la solidarité. Jacky Hénin s’enorgueillit de n’avoir jamais, dans ses actions et par ses votes, nuit aux citoyens Européens.

 

Abroger le traité de Lisbonne et supprimer la Commission.


Abroger le traité de Lisbonne est pour Jacky Hénin une évidence. “Lorsque les peuples européens mettent au premier rang de leurs préoccupations l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé et l’éducation, l’institution Europe leur répond : marché-concurrence et écologie, comment voulez-vous que ça marche ?!” C’est pourquoi, je fais une proposition très concrète : que les 27 pays membres organisent le même jour un référendum sur un nouveau traité…et que le résultat du vote soit pris en compte !”

Interrogé sur les pouvoirs du Parlement, il pense que ce n’est pas une question de “pouvoirs”, mais d’orientations. Ainsi, Jacky Hénin plaide pour la suppression pure et simple de la Commission européenne, dont il dénonce un véritable pouvoir de nuisance sur le travail du Parlement et sur notre quotidien.

 

Les projets.


Jacky Hénin ne manque pas de projets. Passer le salaire minimum à 1600 euros pour toute l’Union est pour lui l’un des éléments essentiels d’un dispositif pouvant éviter les délocalisations. En matière d’immigration :”il faut mettre l’Angleterre à l’index !” affirme le candidat, déplorant l’attitude de ce pays, qui vient donner des leçons à Calais, tout en conservant sa position à l’égard de l’Union : pas tout-à-fait dedans, pas tout-à -fait dehors ! Le statut de la femme est pour Jacky Hénin un enjeu : “Je souhaite qu’un pacte européen permette d’offrir un statut pour la femme, s’appuyant sur les droits les plus avancés de nos pays. Cela est à construire”. S’agissant de l’entrée de la Turquie dans l’Union, Jacky Hénin est contre. Il explique cette position en dénonçant la situation des Kurdes, les problèmes liés à la laïcité, aux droits des femmes, et plus largement à la question du “vivre ensemble” et du respect de la démocratie. Lui faisant remarquer qu’il n’est pas à ce sujet sur “la ligne de son parti”, Jacky Hénin revendique le droit à différence sur tel ou tel sujet… On a vu des candidats plus prompts à la soumission !

 

Comme le dit Jacky Hénin, qui ne manque pas d’humour : “En investissant sur l’action Front de Gauche, on est sûr de récolter plus que sa mise. La preuve ? En un mois, on est passé de 2% à 6% …!”

source : http://philippe-meoule.elunet.fr